1 UNIVERSITE DE ROUEN Ecole doctorale « Savoirs, Critique, Expertises » LIRE EN

1 UNIVERSITE DE ROUEN Ecole doctorale « Savoirs, Critique, Expertises » LIRE EN FLE PROBLEMATIQUES GENERALES ET QUESTIONS PROPRES AU SECONDAIRE VIETNAMIEN Volume 1 Thèse de Doctorat, Sciences du Langage PHAÏM ÑÖÙC SÖÛ Septembre 2001 Directeur de recherche : Régine DELAMOTTE-LEGRAND, Professeur des Universités Laboratoire d’accueil : UMR-CNRS 6065 DYALANG 2 REMERCIEMENTS Au terme de ce travail de thèse long et épuisant, mais qui constitue une étape décisive dans notre formation personnelle et couronne notre rêve de jeunesse, nous voudrions adresser nos sentiments de profonde reconnaissance à : - Madame le Professeur Régine DELAMOTTE-LEGRAND. Directeur de grande rigueur scientifique, elle a su, par sa perspicacité et sa patience sans faille, nous encourager à nous surpasser. C’est vraiment une grande chance pour nous d’avoir pu effectuer cette recherche sous sa direction ; - Monsieur Philippe LANE, Directeur, ainsi que tous les professeurs et le personnel du DESCILAC. Sans leurs enseignements et leur soutien, ce travail n’aurait jamais vu le jour ; - Madame M. BEAULIEU et le C.R.O.U.S de Rouen pour leur excellent accueil ; - L’équipe du Télé-enseignement du Département de Français de l’Université Pédagogique de HCMV qui nous a encouragé à reprendre nos études en français ; - Le Service de l’Education et de la Formation de Khanh Hoa et les Directeurs de collèges et lycées qui ont créé des conditions favorables pour notre recherche sur le terrain ; - Tous les enseignants et élèves qui ont bien voulu nous servir d’informateurs francs et efficaces. Si dans cette thèse nous nous sommes parfois montré critique envers ce qu’ils ont dit, c’est dans l’espoir que notre véhémence contribuera à une évolution positive et rapide de la situation sur le terrain. Ainsi nous tous, enseignants et élèves, pourrons bénéficier de meilleures conditions dans notre travail à l’avenir. 3 A la mémoire de mes parents A ma femme Bích Ñaøo, et mes deux filles Phöông Haïnh, Haïnh Thaûo 4 SOMMAIRE INTRODUCTION ........................................................................................... 6 PREMIERE PARTIE : REPERES POUR ETUDIER LA LECTURE EN FLE AU SECONDAIRE VIETNAMIEN .... 17 Chapitre 1 : Lecture en LM et lecture en FLE ......................................... 18 1- Lecture en LM et en LE ............................................................. 18 2- Lecture et texte en FLE ............................................................. 33 3- Lecture en FLE et compréhension de textes ................................... 55 4- Synthèse ...................................................................................... 68 Chapitre 2 : LM vietnamienne et lecture en FLE ...................................... 73 1- Une perception empirique des phénomènes de langues entre le vietnamien et le français .......................................................... 73 2- Les contrastes entre le vietnamien et le français ............................ 114 3- Synthèse ..................................................................................... 119 Chapitre 3 : Enseignement et lecture en FLE ............................................ 122 1- Enseignement de la lecture en FLE ................................................ 122 2- Une méthode spécifique pour l’enseignement/apprentissage de la lecture en FLE au secondaire vietnamien : le Tiêng Phap ............. 132 3- Synthèse ..................................................................................... 181 Synthèse de la première partie ................................................................ 183 5 DEUXIEME PARTIE : ETUDE DU TERRAIN .......................................... 190 Chapitre 4 : Dispositif de la recherche ................................................... 191 1- Le moyen d’investigation ................................................... 191 2- La constitution du corpus ................................................... 194 3- Méthode d’analyse des données ................................................... 199 Chapitre 5 : Analyse linéaire des données ........................................ 200 1- Analyse linéaire des réponses des élèves ........................................ 201 2- Analyse linéaire des réponses des enseignants ............................... 252 Chapitre 6 : Analyse contrastive des données ............................................ 302 1- La lecture en vietnamien (LM) ....................................................... 303 2- La lecture en FLE .......................................................................... 313 3- Les différentes influences sur la lecture en FLE des élèves .......... 338 Synthèse de la deuxième partie ................................................................... 375 QUELQUES CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES DIDACTIQUES ...... 380 CONCLUSION GENERALE ........................................................................ 408 Bibliographie ....................................................................................... 411 Table des matières ....................................................................................... 428 Index des auteurs ....................................................................................... 438 Index des notions ....................................................................................... 443 ANNEXES ............................................................................. Volume 2 6 INTRODUCTION 1- Quelques constats 2- La problématique 3- Les idées-forces de la recherche 7 Si autrefois, lire et écrire étaient l’apanage d’une minorité de privilégiés, de nos jours, l’illettrisme apparaît tout à fait comme un fléau social. Nous sommes confrontés à tout moment à des écrits si nombreux et si divers que parfois nous arrivons même à douter de notre propre compétence de lecture. En fait, les sociétés technologisées d’aujourd'hui ont besoin non seulement de lecteurs, mais de lecteurs de plus en plus performants, et les normes de littératie semblent ne cesser d’augmenter (Adams et al., 1998 : 11). Il faut donc non seulement savoir lire, mais encore lire efficacement, faute de quoi, on risque d’être marginalisé. En même temps, les progrès scientifiques et technologiques font tomber peu à peu les barrières géographiques et culturelles, et la mondialisation progresse à pas de géant. Notre planète qui semblait si vaste autrefois est devenue maintenant comme un simple village, qu’on pourrait appeler ‘le village planétaire’. Les écrits, comme les hommes, voyagent massivement hors de leurs frontières nationales. Il ne suffit donc plus de savoir lire seulement en sa langue maternelle (LM), la lecture en langue étrangère (LE) prend de plus en plus d’importance et devient un atout, sinon une nécessité, pour la vie intellectuelle, sociale et professionnelle dans notre monde moderne. La maîtrise de la lecture en LM, et de plus en plus en LE, fait partie ainsi des exigences fondamentales de la vie d’aujourd'hui, et les sociétés attendent que l’école y réponde de manière efficace. Pourtant, cela ne semble pas toujours le cas, malgré de nouveaux éclairages sur la lecture apportés par les nombreuses recherches effectuées pendant ces quelques dernières dizaines d’années. Dans le cas qui nous intéresse, la lecture en français langue étrangère (FLE), certains problèmes de base nous semblent rester entiers. Surtout, l’un d’entre eux, le phénomène de lecture-traduction, nous paraît compromettre sérieusement l’objectif prioritaire actuel de l’enseignement/apprentissage du français à l’école secondaire au Vietnam. De ce fait, il nécessite des études plus poussées et c’est ce qui motive ce travail de thèse. Pour entrer dans le sujet, nous allons commencer avec quelques constats de la situation. 8 1- Quelques constats D'abord, si en LM, la pratique de lecture-déchiffrage, souvent critiquée comme n’étant pas la vraie lecture mais simplement une reconnaissance des formes, existe toujours, on comprend qu’elle soit aussi présente dans la lecture en LE. De plus, dans la lecture en LE, il est fréquent que le déchiffrage s’accompagne d’une traduction en LM, soit silencieuse, soit ouvertement oralisée. Une telle démarche peut paraître normale aux yeux des apprentis-lecteurs en LE, car elle leur permet de répondre à des buts précis : déchiffrer pour reconnaître les mots écrits ; puis, une fois que les formes ont été identifiées, passer par ce qui est connu, leur LM, pour arriver au sens du texte étranger. Mais ce sont là des opérations très coûteuses mentalement, qui ralentissent la prise de sens et qui sont sources de multiples erreurs en lecture. Cependant, dans la réalité, cette pratique de traduction en lecture en LE n’est pas chose rare. L’étude de Kern (1994) sur cinquante et un étudiants américains de niveau intermédiaire lisant en français, montre que la traduction mentale est utilisée par tous, quelle que soit leur compétence en lecture en français : bonne, moyenne ou faible. M.-J. Gremmo (1980 : 54) observe aussi le phénomène de traduction chez des étudiants français qui lisent en anglais. Selon cet auteur, pour beaucoup d’entre eux, lire, c’est « construire une traduction linéaire » du texte. En lecture en FLE, la même remarque a été faite depuis longtemps. Moirand (1979) décrit la lecture en FLE de la majorité des débutants adultes comme un déchiffrage suivi de la traduction. Et, comme les étudiants en anglais de M.-J. Gremmo, les apprenants en FLE pensent aussi que « comprendre O¶écrit, c¶est pouvoir le traduire en langue maternelle » (Moirand, 1979 : 52). Pour retourner à la situation qui nous intéresse, plus de dix ans ont passé depuis que la méthode Tiêng Phap (Le français) a été introduite dans nos écoles secondaires au Vietnam. Puisque les conditions d’apprentissage ne sont pas des plus satisfaisantes (horaires restreints, classes nombreuses, ambiance francophone manquante, peu d’équipement technologique...), un seul objectif linguistique a été 9 retenu pour l’enseignement/apprentissage du FLE : la compréhension écrite. Par rapport aux quatre compétences traditionnellement reconnues dans l’enseignement/apprentissage des LE, cette option ministérielle sort de la coutume. Toutefois, la méthode a misé sur l’efficacité et la rentabilité. Les manuels vont offrir un contenu qui intéresse davantage, surtout une méthodologie qui se réclame du courant d’avant-garde en matière d’enseignement du FLE. On a la certitude d’apprendre des choses sûres à nos élèves en matière de LE et de faire ainsi un travail rentable. En fait, réussir à construire les bases solides pour une compétence de lecture en français est certainement utile et adéquat aux objectifs généraux de formation et d’information des élèves. Pourtant, longtemps après la mise en service de la méthode, il paraît que la situation d’enseignement/apprentissage sur le terrain ne tourne pas tellement dans le sens qu’on souhaite. En effet, une étude menée par nous-même dans plusieurs classes de collège de niveaux différents (Pham, 1995) a permis d’observer que même avec la nouvelle méthode, le flou conceptuel concernant l’enseignement/ apprentissage de la lecture en FLE uploads/Litterature/ volume-1 1 .pdf

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