CAHIERS DU CINEMA 299 SOMMAIRE/REVUE MENSUELLE/AVRIL 1979 COMITE DE DIRECTION S

CAHIERS DU CINEMA 299 SOMMAIRE/REVUE MENSUELLE/AVRIL 1979 COMITE DE DIRECTION Serge Daney Jean Narboni Serge Toubiana REDACTEUR EN CHEF Serge Daney EDITION Jean Narboni GERANT Serge Toubiana COMITE DE REDACTION Alain Bergala Jean-Claude Biette Bernard Boland Pascal Bonitzer Jean-Louis Comolli Danièle Dubroux Jean-Paul Fargier Thérèse Giraud Jean-Jacques Henry Pascal Kané Yann Lardeau Serge Le Péron Jean-Pierre Oudart Louis Skorecki CONSEILLER SCIENTIFIQUE Jean-Pierre Beauviala ^ MAQUETTE Daniel et Co ' ADMINISTRATION Clotilde Arnaud ABONNEMENTS Patricia Rullier DOCUMENTATION, PHOTOTHEQUE Claudine Paquot PUBLICITE Publicat 17, Bld. Poissonnière 75002 261.51.26 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Serge Daney Les manuscrits ne sont pas rendus. Tous droits réservés. Cçpyright by Les Editions de l'Étoile. CAHIERS DU CINÉMA - Revue mensuelle éditée par la s.a.r.l. éditions de l'Étoile. Adresse : 9, passage de la Boule- Blanche (50, rue du Fbg-St-Antoine), Paikologie, par Jean-Paul Fargier p. 5 Entretien avec Nam June Paik, par J.-P. Cassagnac, J.-P. Fargier et S. Van der Stegen p. 10 POUR UNE NOUVELLE APPROCHE DE L’ENSEIGNEMENT DE LA TECHNIQUE DU CINEMA Programmation de l'écoute (4), par Claude Bailblé p. 18 GENÈSE D’UN REPAS La narration gènético-agitatoire de Luc Moullet, par Serge Le Péron p. 29 Entretien avec Luc Moullet, par J.-P. Fargier et S. Le Péron p. 32 JEAN RENOIR En revoyant Une partie de campagne..., par Jean-Louis Comolli p. 39 PERCEVAL LE GALLOIS 1. Un rêve pédagogique, par Danièle Dubroux p. 42 2. Poor and lonesome, par François Géré p. 44 CRITIQUES Messidor (A. Tanner}, par Serge Toubiana p. 47 Roberte (P. Zucca), par Pascal Bonitzer p. 49 Mais ou et donc ornicar (B. van Effenterre), Coco la Fleur (C.Lara), Les Héroïnes du mal p. 50 (W. Borowczyk), Martin et Lôa {A.Cavalier), Furie (B. de Palma) Par Bernard Boland, Jean-Paul Fargier, Nathalie Heinich PETIT JOURNAL FESTIVALS. 1 . Berlin, par Serge Daney p. 53 2. Rotterdam, par Nathalie Heinich p. 58 Lettre de Hollywood, par Bill Krohn p. 64 REVOIR MÉLIÈS. La prolifération, par Marie-Christine Questerbert p. 67 Entretien avec Albert Levy, par Marie-Christine Questerbert p. 68 Trois tableaux (Estes, Pistoletto, Monory), par François Caillat p. 71 N° 299 AVRIL 1979 VIDEO Un livre (Le Miroir, de Baltrusaitis), par Jean Kalman p. 72 Un encart-abonnement numéroté de 1 à 4 se trouve au centre de ce numéro Administration - Abonnements : 343.98.75. Rédaction : 343.92.20. En couverture : Nam June Paik Nam June Paik dans T.V.Penseur Photo: Joschik Kershn VIDEO PAIKOLOGIE PAR JEAN-PAUL FARGIER « Nous ne sommes pas des rats » Pierre Legendre «Tout est dans le jeu » Judy Garland ALBOUM. Paik debout sur un piano, Paik tapant du poing sur un piano, Paik renversant un piano (sur les spectateurs), Paik éventrant un piano, Paik s’aspergeant à seau et à proximité d’un piano, Paik pianotant en slip ses vêtements épars jonchant la scène alentour du piano, Paik tirant un piano par les cheveux (du piano), Paik cata- pulvérisant un violon (lui faisant rendre l’âme ?), Paik à genoux faisant le violoncelle pour Charlotte Moorman (« la Jeanne d’Arc de la nouvelle musique » selon Edgar Varese), Paik cisaillant la cravate d’un mélomane, le ves­ ton d’un autre, Paik à plat ventre finissant de tracer avec sa tête-pinceau trempée de peinture une longue tache zen, Paik actionnant dans la rue son robot électronique (il peut jouer du piano) : des photographies. Des photographies qui illustrent, dans les livres consa­ crés à Nam June Paik, sa période musicalo-dada. FEED-BACK. Autre photo de Paik, mais cette fois dans les Cahiers (n°. 292) et beaucoup plus récente : le Vidéo- Jardin exposé à Beaubourg au printemps dernier. De tels environnements, Nam June Paik en conçoit à la demande des Musées ou des Galeries. Depuis les 13 pri­ mitives altérations d'un programme (Allemagne, 1962) jusqu’au grand-parterre de Beaubourg (déjà réalisé à New York, à Cologne et à Amsterdam), Paik s’ingénie à associer la TV à divers objets usuels (lit, chaise, aqua­ rium, plantes vertes), culturels (Bouddha, Penseur de Rodin, violoncelle) ou symboliques (lune, heures). Décen- trement, dépaysement, perversion, sublimation, gadgéti- sation, critique : vous pouvez broder. Pour ma part, n’étant guère un habitué du Marché de l’Art, je dirai que ces «concepts» de Paik sont toujours amusants, sou­ vent beaux, quelquefois sublimes. Qui a vu, au Musée d’Art Moderne de Paris, Moon is the oldest TV (10 ou 12 postes, plongés dans la nuit d’une vaste salle, inscrivant chacun une phase de la lune), sait de quoi je parle. JEANNE D’ARC. Paik au piano, Charlotte Moorman au violoncelle avec un masque à gaz (Variation sur un thème de Saint-Saëns, 1965A Charlotte Moorman entre deux flics, arrêtée, ainsi que Paik, pour attentat à la pudeur dans Opéra Sextronique, 1967. Charlotte Moorman cou­ chée avec son violoncelle sur un lit de postes TV, 1973. Charlotte Moorman, violoncelle sur le dos en guise de ruck-sac, rampant sur le parcours du combattant, avec casque et treillis, 1970. Charlotte Moorman jouant du vio­ loncelle avec une palme au sommet d’un tank détruit, 1976. Et toujours et partout, Charlotte Moorman cares­ sant de son archet la corde unique du TV-cello : instru­ ment fabriqué par la superposition de trois moniteurs de tailles diverses, sur l’écran desquels viennent se repro­ duire tour à tour les images de la violoncelliste et de son public, images filmées en direct et plus ou moins défor­ mées par les impulsions de l’archet et/ou la fantaisie du filmeur. Souvent, deux mini-écrans répètent ces images sur les seins de Moorman. Depuis 1964, à l’égal du tube cathodique, le corps de Charlotte Moorman est inséparable de l’œuvre de Nam June Paik. CARNET DE BAL Dans les années 70, après quelques variations au synthétiseur vidéo sur des retransmissions de musique symphonique à la télévision, Nam June Paik réalise, en général à la demande de la WNET-TV qui les diffuse sur le Canal 13, des programmes d’une trentaine de minutes. Ces programmes, conservés en cassettes, Paik est venu les montrer récemment au Centre Culturel Américain (rue du Dragon). On peut aussi les voir, de temps à autre, à Beaubourg qui en possède des copies. Jusqu’à ce jour, 4 titres. Global Grove, 1973. Images de base pour les diverses manipulations électroniques : des danseurs (de rock, de charleston, de comédie musicale, de danses coréennes rythmées par un tambour, etc.), un poète disant un poème (Allen Ginsberg), un musicien exposant ses idées (John Cage), des acteurs en action (Living Theatre). A quoi viennent s'ajouter, intacts, des spots publicitaires (entre autres pour Pepsi Cola en coréen ou en japonais). Tribute to John Cage, 1974. Le robot qui marche et qui parle, construit par Shuya Abe et Nam June Paik, dans la rue avec John Cage. Cage fait une conférence sur sa musique. Cage joue du piano (préparé) dans la rue. Un universitaire de Harvard parle musique et bégaiement ; il est lui-même bègue. Charlotte Moorman fait des trucs. Tel est, en grande partie, le matériel travaillé ici par les divers appareils de montage électronique. VIDÉO Guadalcanal Requiem, 1976. Des bouts de films de guerre hollywoodiens, des anciens marines ayant fait la guerre du Pacifique, des habitants des Iles Philippines où cette guerre s’est déroulée, des charniers, des ossuaires dans la jungle et, dans un « paysage après la bataille » (à la crête d’un tank rouillé), Charlotte Moorman jouant du violoncelle, sont les principaux personnages «réels» malaxés ici par l’électronique. Merce by Merce, suivi de Merce by Marcel, 1977. Cette sorte de diptyque, avec le chorégraphe Merce Cunning- ham et Marcel Duchamp, à travers une réflexion, très électronique, sur la danse et la pesanteur, la vie et l’éter­ nité, est sans doute la plus ambitieuse des œuvres de Paik. Et la plus réussie. La plus légère et la plus grave. Nous allons y revenir. A ces quatre titres, il faudrait ajouter Media Shuttle : New York - Moscou de Dimitri Devyatkin, un programme WNET-TV que Paik n’a pas réalisé à part entière (il en est d’ailleurs souvent ainsi: la liste des crédits films à la fin de ses bandes est toujours d’une longueur impression­ nante) mais qu'il a produit et pour lequel il a effectué les opérations électroniques. Il s’agit d’images et de sons enregistrés par Devyatkin à New York et à Moscou, avec un porta-pack couleur (certaines séquences russes étant en noir et blanc parce que filmées quelques années plus tôt que le reste). La partie soviétique est du bon reportage, bien filmé, insistant surtout sur des impres­ sions sonores, musicales : chants orthodoxes, orchestre New-Orleans dans un défilé du Premier Mai et surtout cet inoubliable sibérien imitant avec sa bouche, à s’y trom­ per, le son de la Voix de l ’Amérique, la fameuse radio. La partie américaine consiste en la balade d’un type mous­ tachu (l’auteur, on suppose) à travers divers lieux de New York (appartements, salon de coiffure, sex-shop, salle de bain, etc.) qui ont en commun de posséder dans leur décor une source d’images électroniques (TV, moniteur vidéo, écran individuel pour film porno). Ces postes, plus ou moins miniatures (il y en a même un, très mini, logé entre les cuisses uploads/Litterature/299.pdf

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