Les Yeux sans visage I I I I I I I Un film de Georges FRANJU LYCÉENS AU CINÉMA
Les Yeux sans visage I I I I I I I Un film de Georges FRANJU LYCÉENS AU CINÉMA Sommaire I I I I I I I GÉNÉRIQUE / SYNOPSIS ÉDITORIAL RÉALISATEUR / FILMOGRAPHIE PERSONNAGES ET ACTEURS PRINCIPAUX DÉCOUPAGE ET ANALYSE DU RÉCIT L’intrigue résumée, planifiée et commentée, étape par étape. QUESTIONS DE MÉTHODE Les moyens artististiques et économiques mis en œuvre pour la réalisation du film, le travail du metteur en scène avec les comédiens et les techniciens, les partis pris et les ambitions de sa démarche. MISES EN SCÈNE Un choix de scènes ou de plans mettant en valeur les procédés de mise en scène les plus importants, les marques les plus distinctives du style du réalisateur. LE LANGAGE DU FILM Les outils de la grammaire cinématographique choisis par le réalisateur et l’usage spécifique qu’il en a fait. UNE LECTURE DU FILM L ’auteur du dossier donne un point de vue personnel sur le film étudié, ou en commente un aspect essentiel à ses yeux. EXPLORATIONS Les questions que soulève le propos du film, les perspectives qui s’en dégagent. DANS LA PRESSE, DANS LES SALLES L ’accueil public et critique du film. L’AFFICHE AUTOUR DU FILM Le film replacé dans un contexte historique, artistique, ou dans un genre cinématographique. BIBLIOGRAPHIE 4 6 7 9 10 16 19 18 20 21 22 23 2 3 LYCÉENS AU CINÉMA Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication (Centre national de la cinématographie, Direction régionale des affaires culturelles) et des Régions participantes. et le concours des salles de cinéma participant à l’opération I GÉNÉRIQUE France-Italie, 1959 Réalisation Georges Franju Scénario Jean Redon, d'après son roman (Editions Fleuve Noir) Adaptation Boileau-Narcejac, Jean Redon, Claude Sautet, Georges Franju Dialogues Pierre Gascar Image Eugen Shuftan Décor Auguste Capelier Musique Maurice Jarre Assistant réalisation Claude Sautet Montage Gilbert Natot Son Antoine Archimbaud Effets spéciaux Henri Assola. Interprétation Edith Scob Christiane Genessier, Pierre Brasseur docteur Genessier, Alida Valli Louise, Juliette Mayniel Edna, Béatrice Altariba Paulette, François Guérin Jacques, René Génin T essot, Michel Etchevery médecin-légiste, Alexandre Rignault et Claude Brasseur inspecteurs de police, Marcel Péres et Charles Blavette les hommes dans le cimetière, Charles Blavette l'employé de la fourrière, Birgitta Juslin la copine d'Edna, Yvette Etievant la mère du petit malade. Production Champs-Elysées Productions (Paris, Jules Borkon), Lux-Film (Rome) Directeur de production Pierre Laurent Distribution Lux-Film Sortie à Paris 2 mars 1960 Film 35 mm, noir et blanc Durée 1h28 I SYNOPSIS Grâce à une substitution de cadavre, le docteur Genessier, chirurgien de grand renom, laisse croire à la mort de sa fille Christiane, défigurée à la suite d'un accident de voiture dont il fut involontairement responsable. Fou d'amour pour elle, il est prêt à tout entreprendre pour lui redonner un visage et la débarrasser du masque qui pour l'instant ne la quitte plus. Il charge son assistante, une étrangère prénommée Louise, d'attirer des jeunes filles dans sa propriété de la banlieue parisienne. Un laboratoire secret y est installé où le médecin conduit des expériences d'hétérogreffe, un procédé de son invention. Il s'agit de découper le derme des victimes pour le greffer sur le visage détruit de Christiane. L'opération, qui a déjà raté une première fois, est répétée sur une étudiante suisse, Edna, qui se suicide lorsqu'elle découvre l'horrible mutation qu'elle a subie. Genessier, qui croit d'abord à un succès, doit bientôt reconnaître son échec. Mais un nouvel espoir lui est offert en la personne de Paulette, que la police, enquêtant sur la disparition de plusieurs jeunes filles, a pris le risque d'introduire dans sa clinique. Paulette est déjà ligotée sur la table du laboratoire lorsque Christiane, bouleversée par tant d'atrocités commises en son nom, décide de la libérer, puis tue Louise, avant de lâcher d'énormes chiens, cobayes de Genessier, qui bientôt se jettent sur lui et le dévorent. Portant toujours son masque, Christiane s'éloigne dans la nuit, une nuée de colombes autour d'elle. 2 Les dossiers pédagogiques et les fiches-élèves de l'opération lycéens au cinéma ont été édités par la Bibliothèque du film (BIFI) avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication (Centre national de la cinématographie). Rédactrice en chef Térésa Faucon. Dossier Les Yeux sans visage © BIFI Maquette Public Image Factory Iconographie Photogrammes © Les Acacias, réalisés par les Films de l’Estran ; Portrait de Georges Franju (couverture et page 4) Jean-Pierre Jolly ; Affiche (pages 2 et 21) Jean Mascii / SESAM, Paris, 2000 ; Photo Les Poussières (page 22) : D.R. ; Photo Le Sang des bêtes (page 23) : D.R. Date de publication septembre 2000. Bibliothèque du film (BIFI) 100, rue du Faubourg Saint-Antoine – 75012 Paris Tél. : 01 53 02 22 30 – Fax : 01 53 02 22 39 Site Internet : www.bifi.fr I Auteur du dossier Emmanuel Burdeau 3 Singularité d’un fantastique à la française La figure du scientifique et la science en général, la souffrance des corps et les sentiments de peur ou d’horreur qu’elle suscite, sont les thèmes qui habitaient déjà le documentariste Franju et qu’il ne cessera de réinterroger dans ses fictions. Où commence la terreur et où finit-elle ? Comment revoir aujourd’hui Les Yeux sans visage, après quarante années de surenchère dans la violence et la peur au cinéma ? Un film comme The Blair Witch Project (D. Myrick et E. Sanchez, 1999) offre peut-être une réponse par l’économie des moyens dans la représentation des événements et par les basculements du réalisme dans le fantastique. Frontière également mal définie pour Franju à laquelle il répondait par « l’insolite ». Ainsi, le thème du scalpe traité frontalement dans Le Sang des bêtes témoigne-t-il, dans son deuxième long métrage, d’un sens de la mise en scène des images d’une remarquable inventivité. Mais cette ambiguïté, entre réalisme et fantastique, a fait de Franju un cinéaste qui, bien que contemporain du cinéma moderne, a eu du mal a trouvé sa place dans le cinéma tel qu’il s’est organisé artistiquement et économiquement. Ce film s’inscrit pourtant dans la tradition cinématographique et surtout littéraire du « noir » ou du « gothique » comme on disait au XVIIIe siècle de certains romans (H. Walpole, M.G. Lewis, Ch. Maturin puis M. Shelley) d’un point de vue thématique et esthétique. On entend ici le terme « gothique », non pas dans le sens habituel donné à l’architecture médiévale, mais au sens de sombre, dévastateur, barbare. En effet, les thèmes de peur, d’agression sadique, de mystère et de mort parcourent ces récits, où une « inquiétante étrangeté » révèle au plus près les désirs de l’homme (ici Genessier défiant les Dieux en voulant façonner un visage pour sa fille). Gothique aussi la facture qu’Eugen Shuftan, grand maître de la lumière du cinéma expresionniste allemand et du réalisme poétique français des années 30, donne à ce thème par le travail tout en relief et en profondeur des noirs (les scènes de nuit, du cimetière, l’imperméable de Louise) par opposition à l’étrangeté et l’opacité des blancs (le traitement de la chemise de nuit et surtout du masque de Christiane qui tantôt se fond, tantôt découpe le contour du visage et des yeux). La Bibliothèque du film I ÉDITORIAL Georges Franju, l’œil du chirurgien > 1. Premières années Georges Franju est né le 12 avril 1912 à Fougères (Ille-et-Vilaine). Très tôt, dès huit ou neuf ans, il a la révélation de cet insolite inscrit à même la réalité que ses films s'emploieront à retrouver1. Dans une armoire de la cave de ses parents, il découvre « un immense champignon qui croissait là, […] aussi inattendu qu'une étoile filante ». La suite de son enfance et de son adolescence se déroule comme suit : « Etudes sommaires et primaires. A 15 ans, je m'éduque dans le bois de Vincennes avec les lectures suivantes : Fantômas2, Freud et le marquis de Sade. Je travaille quelques mois dans une compagnie d'assurances que je quitte pour clouer des caisses chez un marchand de nouilles. Pour sauver la face, je dis à mes parents que je suis caissier. Puis élève décora- teur et décorateur de théâtre jusqu'au service militaire. Démobilisé en 1932 » 3. Ses goûts incluent aussi le cinéma, en particulier Louis Feuillade, réalisateur du premier Judex et de Fantômas, ainsi que les grands cinéastes allemands du muet, Fritz Lang et F. W. Murnau par-dessus tout. > 2. L'infernal duo En 1934, dans une imprimerie où « lui fait du désordre et moi de l'ordre », Franju rencontre Henri Langlois. Leur amitié et leurs activités communes marquent la première vie cinématographique de Franju, divisée en quatre grands moments : réalisation, en 1935, du court métrage Le Métro ; création la même année du Cercle du Cinéma qui projette, devant une salle pleine et quelques personnalités, des films, muets ou parlants, peu connus ; création de la revue Cinématographe (deux numéros seulement), à laquelle collaborent Jacques Prévert, Claude Autant-Lara, Alexandre Poudovkine, Brunius, etc., et qui publie un article de Franju intitulé « Le style de Fritz Lang 4» ; fondation, en uploads/Litterature/ revista-sobre-les-yeux-sans-visage.pdf
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- Publié le Fev 07, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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