Clair de lune Analyse linéaire 1ère strophe : une fête manquée 1) L'identificat

Clair de lune Analyse linéaire 1ère strophe : une fête manquée 1) L'identification de l'âme et du paysage Le poème s'adresse à un destinataire inconnu : la femme aimée (grâce au titre du recueil Fêtes galantes) Aspect archaïque et galant (madrigal) Verlaine va établir une identification entre l'âme et le paysage => clé du poème : ts les éléments sont porteurs d'une signification affective et symbolique (v.1) "Pasyage choisi" : raffinement aristocratique de l'âme et du paysage L'antécédent "que" (v.2) est ambigu : renvoie à "âme" ou "paysage" ? renforce cette identification 2) Les caractéristiques du paysage intérieur a) une atmosphère magique Vers 2 : l'inversion du verbe met en relief "charmant". Forme progressive "aller charmant" : archaïsme qui met en évidence la continuité du charme qui s'exerce : impression de mystère. L'identité des masques est mystérieuse. "bergamasques" : sens flou => habitant de Bergame ou danse de Bergame. b) l'ambiguïté gaieté-tristesse Thème de la feinte, de la vérité qui se dissimule sous une apparence mensongère Connotation d'une atmosphère de gaieté "masques", "déguisements fantasques" : bal masqué. "jouant du luth", "dansant", "bergamasques" : lexique du chant et de la danse => atmosphère de fête. "masque" évoque aussi la dissimulation, la feinte Dissimule la mélancolie "quasi tristes sous leurs déguisements fantasques" (v.3-4) rejet de "tristes" : cassure, fausse note qui déchire l'atmosphère de gaieté "i" => effet produit : fausse note tristesse incertaine dissimulée sous le masque de la gaieté c) la musique des vers sonorités nasales "vont", "charmant", "jouant", "dansant" => effet musical volontaire à connotation de tristesse Vers 2 : allitération du "m", rime riche "masques et bergamasques" Continuité qui accentue l'envoûtement. Vers 3 : rythme saccadé, coupé, évoque celui de la danse - mots brefs et répétition du "é": légèreté 2e strophe : l'accentuation de la mélancolie 1) L'approfondissement de l'ambiguïté Personnages toujours au premier plan. Le mouvement se ralentit, on ne voit plus les personnages danser, mais seulement chanter. Tous les personnages symbolisent l'état d'âme de la destinataire. Vers 5 : résume l'ambiguïté des sentiments "chanter" : gaieté "mode mineur" : tristesse Vers 6 : le contenu de la chanson est épicurien (qui évoque la philosophie du plaisir) idées de frivolité, galanterie, gaieté Vers 7 : mélancolie sous-jacente bonheur : masque auquel on a pas l'air de croire On ne sait ps la nature des sentiments suggérés - domaine du flou Thème de la feinte, des apparences, des sentiments qui se cachent derrière ceux-ci (comme dans la 1ère strophe) 2) Un vers charnière (vers 8) Vers 8 : "Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur" résumé des vers précédents et charnière qui amorce ceux qui vont suivre "leur chanson se mêle au clair de lune" (v.9) tristesse des personnages, correspondance horizontale entre l'auditif et le visuel (ou synesthésie) il annonce la dernière strophe 3) La musique de la strophe Structure de la strophe en reprises. "tout en chantant" (v.5) - "Et leur chansons" (v.8) Sonorités nasales en "en" et en "ou" associées à des sonorités plus claires "u", "i", "è". => association qui illustre l'ambiguïté entre la joie et la tristesse Vers 8 : allitération du "l" : "leur", "mêle", "clair", 'lune" : sonorité fluide et claire Limpidité des sonorités qui suggère la pureté du clair de lune. 3ème strophe : le parc au clair de lune 1) Un rythme mysical Pas de propositions principales, appositions au "clair de lune" qui achevait la strophe précédente. strophe construite sur des reprises musicales. Tout se passe comme si le vers 8 se prolongeait sur toute la dernière strophe : prolongation du rythme, épanouissement. substantifs repris avec enrichissement v.8 => v.9 + adj. "clair de lune" v.11 => v.12 + adj. "jets d'eaux" => amplification du rythme, épanouissement lyrique. 2) Une modification de l'atmosphère A présent, les personnages s'éloignent, et on se concentre sur le cadre, le parc l'état d'âme est représenté par le cadre et ses personnages. a) retour à la sérénité Qui s'oppose au mouvement fiévreux du 1er quatrain Vers 9 : "calme" : rythme assez lent Vers 10 : "rêver" : notation affective qui suggère un état de contemplation, de recueillement vision des statues : "marbres" (v.12) => métonymie : paisible, un peu lointain, froid "sangloter d'extase" (v.11) : oxymore "sangloter" = triste ; "extase" = beau "calme clair de lune" sonorités clairs et limpides. b) tristesse et beauté Nouvelle ambiguïté sans mensonge L'âme parvient à un paroxysme de larmes délicieuses. Cette élévation de l'âme est symbolisée par le mouvement ascendant des arbres et des jets d'eau. Conclusion Le poème Clair de lune est très représentatif du symbolisme esthétique. Le paysage est ici le symbole de l'état d'âme. Au début, l'âme s'éparpille dans la feinte gaieté/tristesse. A la fin, les masques disparaissent et l'âme retrouve son unité dans le calme et la nature, s'abandonne à une émotion pure et profonde. Mon reve familier Plan de commentaire I- L'implication de l'auteur - L'emploi de la première personne du singulier Le " je " de l'auteur s'adresse à un " tu " inconnu qui pourrait aussi bien être lui même (soliloque). Il s'oppose au elle qui introduit le récit du rêve. Verlaine reprend le " je " qui rappelle le mal-être chanté par les romantiques, pour nous suggérer peut-être que seul un être idéal pourrait déchiffrer son cœur, partagé entre les hommes et les femmes. - L'emploi des adjectifs possessifs Verlaine accentue sa présence à travers les multiples adjectifs possessifs à la première personne, mon front, mon cœur. Ces adjectifs renforcent l'idée que le poète est bien le principal personnage du texte - L'effet des répétitions Les répétitions sont souvent d'apparentes maladresses mais ici elles produisent un effet d'envoûtement pour mieux nous faire pénétrer le charme de la parole. La conjonction et qui apparaît6 fois dans la première strophe crée l'effet d'une berceuse rythmique. La seconde répétition " elle seule " dans le second quatrain connote à la fois le soulagement et le regret, soulagement pour Verlaine d'avoir trouvé même si ce n'est qu'en rêve l'harmonie faite d'amour, de douceur et de compréhension, même s'il ne s'agit que d'un stéréotype de femme-mère et de femme-femme, mais aussi regret qu'il n'en existe qu'une seule qui puisse l'aimer et le comprendre. - Valeur de l'exclamation et des interrogations Par l'exclamation " hélas ", Verlaine déplore peut-être qu'une seule personne et qui plus est appartenant au monde onirique puisse l'aimer et le comprendre, mais rien dans le texte ne nous permet de l'affirmer. Il peut également déplorer que cette femme appartient au royaume des morts, et dans ce cas sa créature de rêve ressemble plus à un ange. Les deux interrogations nous confirme dans cette voie. Il ne s'agit pas du rêve d'une rencontre possible mais au contraire de celui d'unerencontre impossible. La femme de Verlaine manque de précision, elle est envisagée d'une façon globale et abstraite. II-La place et le rôle de la femme - Sa progression Verlaine n'a pas trouvé dans sa vie la femme qu'il cherche. Son existence est onirique, elle est immatérielle, Verlaine ne se souvient même pas de son physique. Si au fil de la progression, on observe la femme en tant que terme constant du poème, elle passe dans le vers 2 du rôle de " femme inconnue " a celui d'un sujet d'amour " que j'aime " puis d'un sujet aimant " qui m'aime ". Dans le dernier tercet, elle s'éloigne complètement " des voix qui se sont tues ". - Le flou de son portrait Il n'est pas question d'une femme en particulier mais de la femme en général. Elle n'est pas nommée parce qu'elle n'a pas d'identité, parce qu'elle reste floue. Observons que sa figure féminine ne revêt pas mille visages successifs mais que subtilement s'opèrent des variations légères d'un rêve à l'autre " ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre ". - Complice, indifférente ou sujet passif ? Verlaine a enfin trouvé dans son rêve l'harmonie faite d'amour, de douceur et de compréhension " et qui m'aime " " elle me comprend ". C'est un stéréotype de femme mère et de femme-femmesoumise et pleine de compassion. - Sa charge de mystère Par une espèce de paradoxe, le poète crée la figure qu'il évoque. La femme de Verlaine est chargée de mystère. D'une vision globale de la femme idéale amoureuse et soumise, on passe à des détails " son nom doux et sonore ", son regard " pareil à celui des statues " , sa voix " l'inflexion des voix qui se sont tues " qui donne à cette femme un semblant d'identité. - Sa métamorphose Verlaine fait souvent ce rêve sans préciser depuis combien de temps. La femme dans cette évocation devient un monument d'espoir sculpté dans l'imaginaire. Mais dans sa réalité que l'on devine dans les derniers vers ne représente-t-elle pas le miroir abstrait dont a besoin le poète pour que lui soit retournée l'image de sa souffrance qui amplifiée devient la source du pouvoir magique du poète. - Le thème de la mort. uploads/Litterature/claire-de-lune.pdf

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