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www.comptoirlitteraire.com André Durand présente ‘’Thérèse Raquin’’ (1867) roman d’Émile ZOLA (240 pages) pour lequel on trouve un résumé puis un commentaire (page 3) enfin l’étude de la fin du roman (page 4) Bonne lecture ! 1 Résumé Thérèse Raquin est la fille d'un capitaine français qui était en Algérie et d’une indigène. À l'âge de deux ans, il l'emmena en France, chez sa sœur, femme au visage gras et placide qui vit à Vernon, pour qu'elle s'occupe d’elle parce que sa mère était morte. Madame Raquin a un fils, Camille, qui, les cheveux d'un blond terne, le visage couvert de taches de rousseur, est lymphatique et maladif. Elle éleva Thérèse dans l'unique pensée d'en faire l'infirmière puis l'épouse de son fils. Thérèse partagea son existence, même si, de tempérament nerveux, elle supportait mal la vie cloîtrée qu'on l'obligeait à mener. Quand elle eut vingt et un ans, Madame Raquin les maria. Mais Camille étant resté chétif, faible de constitution et d'allure languissante, était peu attirant, ressemblait toujours à un enfant malade et gâté, prématurément épuisé. Huit jours après le mariage, il eut assez de la province, et voulut aller vivre à Paris pour travailler dans une grande administration. Madame Raquin y trouva, passage du Pont-Neuf, sinistre galerie souterraine sombre et humide, une boutique de mercerie et un appartement où ils s'installèrent tous les trois, Thérèse ayant l’impression qu’on l’y enterrait. Camille trouva vite un travail dans l'administration du chemin de fer d'Orléans. Pour Thérèse, commence une vie monotone rythmée tous les jeudis soir par la visite de quatre invités, toujours les mêmes : un ami de Madame Raquin, le vieux Michaud, qui, maintenant à la retraite, était commissaire de police à Vernon, son fils, Olivier, qui travaille à la préfecture de police, sa femme, Suzanne, et Grivet, un employé du chemin de fer d'Orléans dont Camille a fait la connaissance au travail. On boit du thé, et on joue aux dominos. Thérèse déteste ces soirées. Un jeudi soir, Camille amène un nouvel invité, Laurent, qui est, lui aussi, employé au chemin de fer après avoir essayé de vivre de sa peinture. Il est paresseux, mais de tempérament sanguin. Il fait un portait de Camille qui n'est pas très bien réussi parce qu'il représente un noyé plutôt que le jeune homme tellement les couleurs sont ternes. Mais celui-ci le trouve très bien. Un jour que Laurent se trouve seul avec Thérèse, il l'embrasse. Après quelques instants, elle se laisse faire, voyant s’éveiller sa sensualité dans ses bras. Pendant huit mois, les deux amants se rencontrent régulièrement dans la chambre de Thérèse, lui inventant des prétextes pour quitter le travail pendant le jour, elle disant à sa tante qu'elle se sent mal. Mais voilà que le patron de Laurent lui interdit de quitter le travail pendant le jour. Pendant deux semaines, ils ne se voient pas. Un soir, Thérèse invente un prétexte pour sortir de la maison. Chez Laurent, elle a l'idée de tuer Camille. Trois semaines plus tard, un jeudi soir, Michaud raconte l'histoire d'un meurtre qu’on n'a jamais pu punir. Un mois plus tard, Laurent, Thérèse et Camille vont se promener à Saint-Ouen. Avant de manger, Laurent a l'idée de faire un tour en barque, et, au moment d'y monter, il annonce à Thérèse qu'il va tuer Camille. Quand ils arrivent au milieu de la Seine où personne ne peut les voir, il saisit Camille, et, même si celui-ci qui, soudain, a de la force, lui mord le cou, il l'étrangle et le jette par dessus bord. Quand il est noyé, Laurent fait chavirer la barque, et appelle à l'aide. Aux canotiers qui viennent à leur secours, il prétend que c'est un accident, et on le croit. Laurent et Thérèse vont ensuite chez les Michaud leur raconter ce qui s'est passé. Les canotiers confirment qu'il s'agit d'un accident, prétendant même avoir vu la scène. Madame Raquin est extrêmement choquée par la mort de Camille. Pour être sûr qu’il est bien mort, Laurent se rend pendant plus d'une semaine à la morgue, jusqu'au jour où il voit le corps extrêmement gonflé parce qu'il était resté près de deux semaines dans l'eau. Ensuite, Laurent revient souvent, le soir, à la boutique pour s'occuper des deux femmes, Thérèse jouant la comédie de la «veuve inconsolée». Les soirées du jeudi reprennent. Quinze mois passent pendant lesquels Thérèse se met à faire des lectures exagérément sentimentales qui la font tomber dans une sorte de «rêverie vague». Mais elle assume le crime mieux que Laurent qui, bourrelé par le remords, est de plus en plus tourmenté par le souvenir du crime, est hanté par le spectre de Camille, d’autant plus que la morsure à son cou ne disparaît pas. Thérèse souffre d’insomnies. Quelque temps plus tard, Michaud, pensant qu’elle aurait besoin d'un nouveau mari, trouve que Laurent est l'homme idéal. Celui-ci fait semblant de se laisser convaincre par Michaud. La nuit des noces, Laurent et Thérèse ne peuvent pas dormir. Ils croient que le fantôme de Camille est dans leur chambre. Cela se produit chaque nuit. Laurent croit même que le mort est entré dans le chat. Chaque fois qu'ils veulent se reposer, le cadavre de Camille est entre eux. Quatre mois plus 2 tard, Laurent quitte son travail pour se remettre à la peinture. Après quelques portraits, il remarque qu'il dessine toujours Camille, et il y renonce. Madame Raquin devient paralysée et muette. Un soir, pendant une crise de nerfs, Laurent révèle le secret du meurtre devant elle qui, le jeudi suivant, essaie de dire la vérité aux invités ; mais, comme d'habitude, ils interprètent mal ses intentions. La vie de Thérèse et de Laurent devient un enfer : leurs nerfs se détraquent, toutes leurs disputes finissent par des coups. Battre Thérèse soulage Laurent, et, comme il déteste particulièrement le chat, il le tue. Madame Raquin pleure le chat presque autant qu'elle a pleuré Camille. Après six mois de mariage, Laurent et Thérèse ont l'intention de s'assassiner mutuellement. Laurent achète du poison, Thérèse cache un couteau. Un jeudi, quand les invités sont partis, Laurent verse du poison dans un verre d'eau destiné à Thérèse, tandis qu’elle prend le couteau. Quand ils voient ce qu'ils veulent faire, ils se suicident en buvant chacun la moitié du verre. Madame Raquin, qui assiste au dénouement, savoure le spectacle de leur double mort, et, sa paralysie l’ayant rendue puissante, elle survit à la disparition de tous les siens. Commentaire Cette première grande œuvre de Zola fut l'aboutissement de dix années de lectures, de réflexions, d'essais. Elle a pour épigraphe la formule de Taine qu’il avait écrite dans l'introduction de son “Histoire de la littérature anglaise” : «Le vice et la vertu sont des produits comme le vitriol et le sucre». Cette référence scientifique fut affirmée dans la préface : « J'ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères [...] des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang [...] J'ai cherché à suivre [...] les poussées de l'instinct, les détraquements cérébraux [...] Mon but a été un but scientifique avant tout. » Elle fut confirmée par la réduction des personnages à la physiologie (le remords du couple d'assassins «consiste en un simple désordre organique»). Zola voulut montrer comment l'équilibre d'un système de deux tempéraments, ceux de Thérèse et de Camille, est perturbé par l'intrusion d'un troisième, celui de Laurent. Il étudia les réactions, au sens chimique du terme, entraînées par cette intrusion, refusant l'analyse psychologique traditionnelle du remords. : «J'ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus.» Thérèse, qui, par son sang algérien, est l'étrangère inquiétante, est réduite aux fluctuations de son tempérament nerveux, est dominée par la névrose et l'hystérie. Laurent est d’abord une brute au tempérament sanguin, plein de puissance virile : il est totalement possédé par sa maîtresse ; mais, après le meurtre, il se transforme, ses nerfs l'emportent sur l'élément sanguin, il perd sa lourdeur et devient angoissé. Thérèse et Laurent forment d’abord une entité ; puis ils évoluent chacun à sa façon, aboutissant toutefois tous les deux à la dépression qui, dans la crise finale, les anéantit. Mais fantasmes et rêveries (mort, eau, matière...) subvertissent heureusement le projet scientifique, et font passer l'œuvre au fantastique. L'étude physiologique du «cas» médical disparut derrière la mythologie et les hantises personnelles de l'écrivain : peur de la Femme, peur de la fêlure, des forces incontrôlées et incontrôlables qui détraquent l'être humain, et le conduisent à la folie, hantise de l'émiettement physique et moral, de l'engrenage et de la mort, difficile acceptation de la vie trop «bourgeoise» menée entre sa femme et sa mère, que trahit, entre autres, une étonnante obsession du chiffre 3, etc. Le chat est une puissance diabolique qui hante Thérèse que son côté félin identifie à lui qui est, d’ailleurs, un vrai personnage, beaucoup plus humain que les joueurs de dominos uploads/Litterature/ 396-zola-therese-raquin.pdf
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- Publié le Jan 28, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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