Fiction littéraire contre Storytelling : Formes et nouveaux usages du récit PAS

Fiction littéraire contre Storytelling : Formes et nouveaux usages du récit PAS de séance le 14 Avril Mini-mémoire 10aine pages sur sujet au choix (trouvé validé ou dans liste proposée) / 1 des profs Mmes Danielle Perrot-Corpet et Judith Sarfati-Lanter Mardi, 09:00 - 11:00. Amphi Guizot Sorbonne À l’heure où « l’art de raconter des histoires » (sens traditionnel du terme « storytelling ») devient aussi, et à grande échelle, le moyen par excellence de vendre ou de gouverner (grâce aux procédés développés depuis les années 1990 par la « communication narrative », ou « storytelling management », dans les secteurs de la gestion du personnel, de la publicité et de la communication politique), la question de la spécificité de la fiction littéraire doit être posée à nouveaux frais : dans le « bain narratif » qui semble devenu la condition la plus générale de notre expérience quotidienne du monde, peut-on distinguer un récit/une fiction qui soit spécifiquement littéraire ? Que reste-t-il en propre, à la fiction littéraire, d’irréductiblement autre et irrécupérable par cette « machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits » qui donne son sous-titre au best-seller de Christian Salmon Storytelling (La Découverte, 2007) ? DEFINITION 1. Art de raconter une histoire (pour arts, littérature…) 2. Méthode de com à visée stratégique Histoire manip dans but de convaincre le spect/audit/lect à un message spécifique, et lui faire faire quelque chose une fois convaincu. « Communication narrative », une « méthode de com basée sur structure narrative du discours qui s’apparente à celles des contes et récits. Hist séduisante et covaincante pour faciliter acceptation d’un message. Storytelling utilise émotion (identification et suspense…) pour exposer un raisonnement ; en deux étapes : 1 capter attention et stimuler désir (émotion) ; 2 emporter la conviction (raisonnement). Il renforce adhésion de l’audience ds domaines de marketing, com, etc »  Et quelle répercussion de l’un sur l’autre ? Quels critères –formels, éthiques, polo, philo- pour distinguer récit litté de récit à visée stratégique ? Années 60’s : passage du récit objet de narratologie au récit omniprésent porteur de tout discours avec message ; ajd réalité enveloppé de filet narratif qui stimule perception et… « Introduction à l’analyse structurale des récits » Roland Barthes CF feuille Grands mythes fondateurs -récits cosmogoniques créa du monde Fonction de fabrication du sens fondamentale dans tout récit ; il produit de la signification, syst de signes et structure signifiante fonctionnant selon sa logique spécifique VS idée de récit qui imite réalité Paul Ricoeur Utilisé Présentation de Storytelling : la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits CF booklet de citation et photocop d’intro EX présidentielles de 2007 Ex de Nike (cf citation 2) Chapitre 2 : L’invention du storytelling management Ex de Danone et IBM (Cf citation 3) Figure du ‘gourou’ du management =personnalités charismatiques vendant leurs secrets pour former une dream team performante, profil d’entreprise -appel aux émotions =storytelling used Cf citation 4 Motiver le personnel = émotions, clé pour ouvrir le cœur c’est l’histoire (Robert Mckee scénariste) Une alliance-confusion, un brouillage de frontière entre littérature et management Cf citation 5 Storytelling relies on one ground pour sa visée stratégique: recherche d’une suspension de la crédulité chez récepteur, quête d’un renoncement à l’exercice critique de sa raison En littérature : ‘willing suspension of disbelief’ (Coleridge) principe de l’illusion réaliste –semblant de croire et donc plaisir ; ou ‘immersion narrative’ (qd est captivé + pr univers virtuels de jeux ou dispositifs ajd). Fait semblant qu’est ds réalité temps du roman -> volontaire -> momentanée Storytelling lui efface frontière, fait croire une fois pour toute. Histoires pfs mensonges et en tous cas sont fictions vendues comme réalités, sans prévenir sans conscience de et durablement pr toujours Ch 3 : une nouvelle économie-fiction Ch 4 : entreprise mutantes du nouvel âge du capitalisme Cf livre de Boltanski et Chiapello (dont citation 7) Regard critique sur par ex les slogans (cf tout ds métro) avec injonctions (formule impératifs) // valeurs du capitalisme néolibéral (post 80’s et capitalisme industriel caractérisé modèle fordiste) ex : autonomie du sujet indiv refusant soumission aux ordres de hiérarchie disponibilité ouverture à l’inconnu gout aventure gout nouveauté et changement permanent communication en réseau, tribu amitié gens choses à partager connectés originalité, évasion hors sentiers battus, think diffeerent nomadisme corps et expression des émotions, sexe, accomplissement soi et authenticité  Au départ sont valeurs contestataires, anti-capit de 68 ! Les a intégrées Cadre remplacé par figure du manager ; leader suit pas carrière mais a des projets Intuition créatrice à cultiver passion enthousiasme et deployer charisme et convivialité Précarisation effective contrebalancée par valeurs que salarié censé incarner Cf Citation 6 Récit du changement Ch 5 : Mise en politique Ch 6 : Storytelling de guerre Cas exemplaire polo =par président Bush en 2004 –histoire jeune fille traumatisée muette depuis perte mère ds attentats du 9/11 ramenée à vie par accolade du président (cf youtube) -> naturel authentique devient vendu 6,5million $ opération de com autour du clip vidéo, site internet, brochures, courriels, tel… Cf citation 9 et 10 Infortainment =information+entertainment Cf citation 11 Conclusion (cf photocop) Appel à lutte VS ce nouvel ordre narratif Ex : pratique minoritaires vs ce formatage des esprits -> Défocaliser par Lars von Trier Prise distance rapport à tyrannie du pitch (qlq mots pr tte histoire) ‘ennemi c’est l’histoire’ ciné Quelle forme pr cette résistance ? Quel médium ? (écrit image interactivité ?) Puise conception chez G. Deleuze, Foucault, F. Botari idée de litté mineure, de contre-narration Utiliser moyens du récit -pour stratég une action réelle pr récépteur « énoncé performatif » en qlq sorte Hold-up sur l’imaginaire Christian Salmon, Storytelling. La Machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », 2007, ISBN 978-2-7071-4955-8. 1 2« Hold-up sur l’imaginaire ». C’est par ces mots que s’achève l’introduction du livre de Christian Salmon, qui dénonce l’arrivée en France du storytelling, cet art de raconter des histoires. Celui-ci prend acte de l’importance structurante du récit pour l’expérience humaine en s’inspirant, d’une façon qu’ils n’auraient pu prévoir, de Ricœur ou de Barthes : « le temps devient humain dans la mesure où il est articulé de manière narrative ; en retour le récit est significatif dans la mesure où il dessine les traits de l’expérience temporelle1 » ou, pour citer Barthes à la suite de Christian Salmon : Innombrables sont les récits du monde. […] sous ces formes presque infinies, le récit est présent dans tous les temps, tous les lieux, dans toutes les sociétés ; le récit commence avec l’histoire même de l’humanité ; il n’y a pas, il n’y a jamais eu nulle part aucun peuple sans récit ; toutes les classes, tous les groupes humains ont leurs récits, et bien souvent ces récits sont goûtés en commun par des hommes de culture différente voire opposée : […] international, transhistorique, transculturel, le récit est là, comme la vie2. 3C’est un envahissement du discours par le récit que ce livre nous « raconte » (p. 20) en n’hésitant pas à recourir lui-même au récit à des fins d’exemplification. Il s’ouvre ainsi sur deux morceaux narratifs : l’intrigue d’un jeu de simulation destiné à l’entraînement des militaires américains et un stage de formation pour managers où la lecture d’Harold et le crayon mauve est censée faciliter l’adoption du changement. Ces deux « récits » hétérogènes, hétéroclites même, servent de preuve à Christian Salmon pour démontrer cette invasion où le récit perd sa nature et son sens. Employé partout et par tous, il ne renvoie plus à rien. C’est en même temps le péché — véniel — de ce livre, qui compare parfois l’incomparable, suivant en cela l’expansion incontrôlée de l’art — ou du mot ? — du storytelling. 4Après avoir évoqué rapidement dans l’introduction le « narrative turn » qui se produit au milieu des années quatre-vingt-dix dans les sciences humaines, Christian Salmon se concentre sur l’utilisation du récit dans quatre domaines : le marketing, le management, l’entraînement militaire et la politique. Il s’agit en réalité de dénoncer l’utilisation du récit par les élites économiques et politiques à des fins de propagande, comme l’indique avec netteté le dernier paragraphe de l’introduction : Ainsi, l’art du récit qui, depuis les origines, raconte en l’éclairant l’expérience de l’humanité, est-il devenu à l’enseigne du storytelling l’instrument du mensonge d’État et du contrôle des opinions : derrière les marques et les séries télévisées, mais aussi dans l’ombre des campagnes électorales victorieuses, de Bush à Sarkozy, et des opérations militaires en Irak ou ailleurs, se cachent les techniciens appliqués du storytelling. L’empire a confisqué le récit. C’est cet incroyable hold-up sur l’imaginaire que raconte ce livre. (p. 20) 5Avec le récit, c’est bien l’imaginaire, comme art d’organiser la confusion du réel et de configurer les possibles, qui est en jeu : à un moment où la société relègue dans ses marges les études littéraires, ce détournement d’un de leurs objets centraux leur redonne une singulière uploads/Litterature/cours-storytelling.pdf

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