1 COURS HISTOIRE POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE DU SENEGAL PAPA OGO SECK Titulaire
1 COURS HISTOIRE POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE DU SENEGAL PAPA OGO SECK Titulaire Agrégé des facultés de droit et science politique seckogo@gmail.com Introduction La discipline Histoire Politique et Administrative du Sénégal s’intéresse effectivement à l’histoire du Sénégal. Mais on ne pourrait pas étudier l’histoire du Sénégal sans parler de l’histoire de l’Afrique. L’Afrique a longtemps été considérée comme un continent anhistorique ou n’ayant pas d’histoire. Plusieurs thèses seront développées à ce propos et plusieurs auteurs s’y sont illustrés, nous pouvons citer Karl Max, Hegel et bien d’autres. L’Afrique n’a pas d’histoire disaient ces auteurs car méconnaissant la tradition orale. Selon ces auteurs notamment européens l’absence d’écriture est le signe d’une absence d’histoire africaine. Au point de vue juridique puisqu’il est nécessaire de constater l’existence d’un code et que l’Afrique n’ayant pas écrit, donc elle ne pouvait avoir une histoire juridique. 2 L’absence de code implique l’absence de loi et par conséquent l’absence d’Etat en Afrique. L’Afrique ne s’est illustrée dans aucun domaine d’après eux (voir J K SERBO Histoire Générale de l’Afrique). Les occidentaux ont poussé leur argumentation au plan d’affirmer que l’histoire de l’Egypte relevait de l’histoire indo-européenne. L’Afrique n’a rien apporté à l’humanité dans quelque domaine que ce soit culturel, économique, scientifique… L’Afrique est restée dans la couleur sombre de la nuit selon ces thèses européo centristes. Cependant, vous noterez que les thèses marxistes et autres, malheureusement, sont insoutenables. Marx l’un des savants les plus brillants de l’humanité, n’échappe pas à la critique. D’abord, l’Egypte pharaonique est la partie du territoire allant de la mer rouge jusqu’au Kenya donc pas possibilité qu’elle appartienne à l’Europe ou à l’Inde. Concernant l’écriture, l’Egypte pharaonique s’est illustrée de par des hiéroglyphes qui sont l’une des plus vieilles formes d’écritures avant l’apparition de l’Etat en Europe. Sur le plan juridique l’Egypte a eu un code à l’image du code divin avant même l’apparition des 10 commandements. « La parole a toujours précédé l’écriture cas cette dernière n’est qu’une synthèse de la parole. L’écriture ne traduit pas tout ce qui se dit. La parole est plus riche que l’écriture » 3 L’Afrique est le berceau de l’humanité. L’Afrique a toujours nourri le monde. L’être humain est assujetti à des besoins qu’il doit satisfaire. Pour la satisfaction de ses besoins, l’être humain crée, innove, bâtit les instruments pour se nourrir, des habitats pour s’abriter,… . En même temps, il est en train de créer ses propres moyens de survie mais aussi il crée son histoire. L’Afrique a une histoire vraie, réelle et authentique. L’Afrique a influencé le monde sur tous les plans : le calendrier grec, n’est qu’une invention du calendrier égyptien ce qui faisait dire au professeur Cheikh Anta Diop que « les grecs ne sont que de vulgaires plagiaires ». Joseph Ki Zerbo dans son ouvrage intitulé Histoire Génerale de l’Afrique estime que l’histoire n’est pas une course de vitesse mais plutôt une oxigène de vérité. Ki Zerbo « Toutes les conditions étaient réunies pour un décollage scientifique, culturel, économique de l’Afrique… mais hélas la colonisation est arrivée ». Le Sénégal face à l’Histoire Nous pouvons avoir l’exemple de Ndidiane Ndiaye et du pharaon qui se ressemblent sur bien des points. Ndiadiane Ndiaye était un maure, un almoravide son véritable nom était Mouhamed. Un jour lorsqu’il se baignait dans le fleuve, des femmes se chamaillaient pour du poisson. Il est sorti de l’eau ne dire mot, il a réparti les poissons et chaque femme avait sa part et elles étaient rentrées en paix. Dans la cosmologie égyptienne, 5 éléments symbolisaient la divinité : eau, le feu, l’air, la terre, la lumière. 4 Au Sénégal dans les mythes fondateurs on raconte que Ndiadiane Ndiaye était sorti de l’eau trouvant des femmes en train de se tirailler du poisson et il va distribuer les poissons et chacune va rentrer chez elle dans le calme et un jour un pécheur Sérère fut interrogé sur ce personnage, on lui avait posé la question de savoir qui était cet homme ? Le sérère avait répondu « ndiadiane ndiaye » qui veut dire en langue sérère : un Homme extraordinaire. Par la suite ce fut un rituel et le Roi fondateur tenait un épi de mil qui devient symbole de la prospérité. Il devait assurer la richesse du pays donc Ndiadiane Ndiaye et le Pharaon d’Egypte avaient des missions communes: assurer l’abondance et la justice. Le Pharaon en Egypte était quelqu’un de très fort et très puissant. Aussi bien le pharaon que Ndiadiane Ndiaye symbolisaient la loi, les grecs disaient lux mea lex qui signifie la lumière est ma loi Concernant l’histoire de l’Afrique, la religion est à la base de tout. A. H. BA, on ne peut pas comprendre l’histoire de l’Afrique sans la religion. L’histoire politique de l’Afrique comme l’histoire du droit repose sur la religion. L’on peut faire fi de la loi, religion dans l’histoire de l’Afrique. (Voir Amadou Ampathé BA, Les aspects de la civilisation Africaine) Qu’en est-il de l’Homo politicus africanus= L’homme politique Africain ? Maat Dans l’Egypte antique est la divinité symbolisant la justice. En effet, il y a plus 3000 ans avant, les Egyptiens avait décrit tout comme l’Islam, dans le livre des morts ce que l’on appelle Dieu. Le mort dans sa traversée qui peut tomber dans les feux de l’enfer ou être dévoré par le serpent hideux. Donc c’est Maat qui va peser les intentions et les actions. Si ses bienfaits sont supérieurs à ses méfaits : il passe comme un éclair et va au paradis. 5 Pour dire que la Loi a existé dans la philosophie africaine très tôt. La politique en Afrique ? Dès qu’on parle de politique, on pense souvent à la « Grèce » mais à y voir de plus près : l’origine de la politique est africaine. En effet, l’idéologie est un système d’idées ou de pensées qui visent à orienter les activités et comportements d’un groupe. L’Afrique a des structures qui ont toujours veillé à l’harmonie de la société en tranchant par exemple les litiges. Les wolofs traduisent le mot politique par plus ou moins Penc, pencoo, Da nou fay disso, des fois on y fait du xiro- ngayo-pathio. (Voir Balandier la république leboue). Dans la politique moderne : le pouvoir est conçu comme un moyen de domination sur l’autre. La fonction politique englobait les fonctions économiques, sociales… le but noble de la politique était d’aider les autres à connaitre leur bien-être et être au service des autres. La politique était un compromis entre les différentes couches sociales et cela se voyait à travers le pacte social : le Conseil royal Dans la société sénégalaise, on pouvait noter une forme d’organisation du pouvoir politique dans le sens d’un compromis général. Le pouvoir était l’expression du peuple. Nous avions les linguéres, les farbas, les guéwels, les guawlos… Par exemple quand le roi devait sortir les linguéres s’occupaient de lui en lui disant tel vêtement est bon, tel comportement est adéquat… concernant les farbas, ils conseillaient le Roi : telle décision arrange ou n’arrange pas les badolo autrement 6 dit la basse classe et le roi était tenu de prendre en considération les observations des farbas… A côté nous avions les anciens qui étaient les gardiens de l’ordre social. Il y avait, sur les décisions prises par le roi, un droit de véto, un droit de destitution par la conspiration... Tout était organisé. Chapitre 1 : la forme d’organisation sociopolitique dans le Sénégal traditionnel Paragraphe 1 : l’organisation sociale du Sénégal La société sénégalaise est une société de domination et d’inégalité (Voir Abdoulaye Bara Diop, La société wolof). Elle est très hiérarchisée dans le Sénégal traditionnel, nous avons l’existence de Castes et de Classes. C’est une organisation familiale qui reposait sur la profession. Donc nous avons une division socio-professionnelle qui est le résultat des Castes. Le critère professionnel est très important car cela permettait d’établir la place de chaque individu dans la société. Cette hiérarchisation se manifeste plus chez les wolofs et les toucouleurs. Dans notre société sénégalaise, traditionnelle c’est la fonction sociale qui déterminait la place politique de l’individu. Nous avons le système de Castes (nobles non nobles) et le système d’ordre qui permet de distinguer les Aristocrates et non aristocrates. Avec l’avènement de l’Ecole, ces considérations vont se perdre petit à petit. La colonisation a inversé l’ordre social. L’inversion sociale est très importante dans le cadre de l’évolution politique su Sénégal. 7 C’est ainsi que la société « Jolof-jolof » était, nous allons le voir, fortement hiérarchisée et centralisée alors que la société diola traditionnelle présentait une forme de vie sociale originale en ce sens qu’il y avait une sorte de « compromis (...) entre l’exigence d’indépendance et l’exigence d’appartenance au groupe »1. Cependant le diola n’est pas un individu qui vit isolément de son groupe social. Il y avait des chefferies religieuses pour maintenir des dogmes, d’abord animistes, ensuite islamiques. Il y avait ensuite des classes d’âges, comme dans le Fouta du reste, hiérarchisées mais avec des finalités précises : des tâches d’ordre uploads/Litterature/l2-histoire-politique-et-administrative-du-senegal-bon.pdf
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- Publié le Dec 23, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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