Sigmund FREUD (1901) Psychopathologie de la vie quotidienne Application de la p

Sigmund FREUD (1901) Psychopathologie de la vie quotidienne Application de la psychanalyse à l'interprétation des actes de la vie quotidienne Un document produit en version numérique par Gemma Paquet, collaboratrice bénévole et professeure à la retraite du Cégep de Chicoutimi Courriel: mgpaquet@videotron.ca Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html Une collection fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, Bénévole et professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm Sigmund Freud (1901), Psychopathologie de la vie quotidienne. 2 Cette édition électronique a été réalisée par Gemma Paquet, bénévole et professeure à la retraite du Cégep de Chicoutimi à partir de : Sigmund Freud (1901) Psychopathologie de la vie quotidienne. Application de la psychanalyse à l'interprétation des actes de la vie quotidienne Une édition électronique réalisée à partir du livre de Sigmund Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne. Application de la psychanalyse à l'interprétation des actes de la vie quotidienne. (1901) Traduit de l'Allemand par le Dr. S. Jankélévitch, en 1922. Traduction de l'Allemand autorisée par l'auteur et revue par l'auteur lui-même, 1922. Traduction précédemment publié dans la Bibliothèque scientifique. Paris: Éditions Payot, 1975. 298 pp. Collection: Petite bibliothèque Payot, n˚ 97. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times, 12 points. Pour les citations : Times 10 points. Pour les notes de bas de page : Times, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2001 pour Macintosh. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 14 novembre 2002 à Chicoutimi, Québec. Sigmund Freud (1901), Psychopathologie de la vie quotidienne. 3 Table des matières 1. Oubli de noms propres 2. Oubli de mots appartenant a des langues étrangères 3. Oubli de noms et de suites de mots 1. Oublis de noms ayant pour but d'assurer l'oubli d'un projet. 2. Un cas d'oubli d'un nom et de faux souvenir. 4. Souvenirs d'enfance et « souvenirs-écrans » 5. Les lapsus 6. Erreurs de lecture et d'écriture A. Erreurs de lecture. B. Erreurs d'écriture 7. Oubli d'impressions et de projets A. Oubli d'impressions et de connaissances. B. Oubli de projets. 8. Méprises et maladresses 9. Actes symptomatiques et accidentels. Acte manqué équivalant à un aveu. 10. Les erreurs 11. Association de plusieurs actes manqués 12. Déterminisme. Croyance au hasard et superstition. Points de vue Sigmund Freud (1901), Psychopathologie de la vie quotidienne. 4 sigmund freud Né en 1856 et mort à Londres en 1939, est l'auteur d'une oeuvre qui influence de plus en plus profondément l'ensemble des sciences humaines. Créateur de la psychanalyse, il est l'auteur d'une oeuvre monumentale, aux innom- brables prolongements et qui influence de plus en plus profondément l'ensemble des sciences humaines : médecine, psychologie, sociologie, philosophie, anthropologie, linguistique, esthétique, etc. Psychopathologie de la vie quotidienne, c'est peut-être le livre le plus original de Freud, le plus personnel aussi, où il se livre davantage qu'ailleurs. Cet ouvrage révèle quelle était sa méthode de recherche, le « laboratoire » en quelque sorte dont les dé- couvertes lui ont permis de trouver une explication aux actes les plus courants de la vie quotidienne (lapsus, actes manqués, erreurs de lecture ou d'écriture, etc.). sigmund freud Psychopathologie de la vie quotidienne petite bibliothèque payot, n˚ 97. Cet ouvrage, traduit de l'allemand par le Dr. S. Jankélévitch, a été précédemment publié dans la Bibliothèque scientifique des Éditions Payot. Sigmund Freud (1901), Psychopathologie de la vie quotidienne. 5 1 Oubli de noms propres Retour à la table des matières J'ai publié, en 1898, dans Monatsschrift für Psychiatrie und Neurologie, un petit article intitulé : « Du mécanisme psychique de la tendance à l'oubli », dont le conte- nu, que je vais résumer ici, servira de point de départ à mes considérations ultérieu- res. Dans cet article, j'ai soumis à l'analyse psychologique, d'après un exemple frappant observé sur moi-même, le cas si fréquent d'oubli passager de noms propres; et je suis arrivé à la conclusion que cet accident, si commun et sans grande impor- tance pratique, qui consiste dans le refus de fonctionnement d'une faculté psychique (la faculté du souvenir), admet une explication qui dépasse de beaucoup par sa portée l'importance généralement attachée au phénomène en question. Si l'on demandait à un psychologue d'expliquer comment il se fait qu'on se trouve si souvent dans l'impossibilité de se rappeler un nom qu'on croit cependant connaître, je pense qu'il se contenterait de répondre que les noms propres tombent plus facile- ment dans l'oubli que les autres contenus de la mémoire. Il citerait des raisons plus ou moins plausibles qui, à son avis, expliqueraient cette propriété des noms propres, sans Sigmund Freud (1901), Psychopathologie de la vie quotidienne. 6 se douter que ce processus puisse être soumis à d'autres conditions, d'ordre plus général. Ce qui m'a amené à m'occuper de plus près du phénomène de l'oubli passager de noms propres, ce fut l'observation de certains détails qui manquent dans certains cas, mais se manifestent dans d'autres avec une netteté suffisante. Ces derniers cas sont ceux où il s'agit, non seulement d'oubli, mais de faux souvenir. Celui qui cherche à se rappeler un nom qui lui a échappé retrouve dans sa conscience d'autres noms, des noms de substitution, qu'il reconnaît aussitôt comme incorrects, mais qui n'en conti- nuent pas moins à s'imposer à lui obstinément. On dirait que le processus qui devait aboutir à la reproduction du nom cherché a subi un déplacement, s'est engagé dans une fausse route, au bout de laquelle il trouve le nom de substitution, le nom incor- rect. Je prétends que ce déplacement n'est pas l'effet d'un arbitraire psychique, mais s'effectue selon des voies préétablies et possibles à prévoir. En d'autres termes, je prétends qu'il existe, entre le nom ou les noms de substitution et le nom cherché, un rapport possible à trouver, et j'espère que, si je réussis à établir ce rapport, j'aurai élucidé le processus de l'oubli de noms propres. Dans l'exemple sur lequel avait porté mon analyse en 1898, le nom que je m'ef- forçais en vain de me rappeler était celui du maître auquel la cathédrale d'Orvieto doit ses magnifiques fresques représentant le « Jugement Dernier ». A la place du nom cherché, Signorelli, deux autres noms de peintres, Botticelli et Boltraffio, s'étaient imposés à mon souvenir, mais je les avais aussitôt et sans hésitation reconnus comme incorrects. Mais, lorsque le nom correct avait été prononcé devant moi par une autre personne, je l'avais reconnu sans une minute d'hésitation. L'examen des influences et des voies d'association ayant abouti à la reproduction des noms Botticelli et Boltraffio, à la place de Signorelli, m'a donné les résultats suivants : a) La raison de l'oubli du nom Signorelli ne doit être cherchée ni dans une particularité quelconque de ce nom, ni dans un caractère psychologique de l'ensemble dans lequel il était inséré. Le nom oublié m'était aussi familier qu'un des noms de substitution, celui de Botticelli, et beaucoup plus familier que celui de Boltraffio dont le porteur ne m'était connu que par ce seul détail qu'il faisait partie de l'école mila- naise. Quant aux conditions dans lesquelles s'était produit l'oubli, elles me paraissent inoffensives et incapables d'en fournir aucune explication : je faisais, en compagnie d'un étranger, un voyage en voiture de Raguse, en Dalmatie, à une station d'Herzégo- vine; au cours du voyage, la conversation tomba sur l'Italie et je demandai à mon compagnon s'il avait été à Orvieto et s'il avait visité les célèbres fresques de... b) L'oubli du nom s'explique, lorsque je me rappelle le sujet qui a précédé immé- diatement notre conversation sur l'Italie, et il apparaît alors comme l'effet d'une perturbation du sujet nouveau par le sujet précédent. Peu de temps avant que j'aie demandé à mon compagnon de voyage s'il avait été à Orvieto, nous nous entretenions Sigmund Freud (1901), Psychopathologie de la vie quotidienne. 7 des mœurs des Turcs habitant la Bosnie et l'Herzégovine. J'avais rapporté à mon interlocuteur ce que m'avait raconté un confrère exerçant parmi ces gens, à savoir qu'ils sont pleins de confiance dans le médecin et pleins de résignation devant le sort. Lorsqu'on est obligé de leur annoncer que l'état de tel ou tel malade de leurs proches est désespéré, ils répondent : « Seigneur (Herr), n'en parlons pas. Je sais que s'il était possible de sauver le malade, tu le sauverais. » Nous avons là deux noms : Bosnien (Bosnie) et Herzegowina (Herzégovine) et un mot : Herr (Seigneur), qui se laissent intercaler tous les trois dans une chaîne d'associations entre Signorelli - Botticelli et Boltraffio. c) J'admets que si la suite d'idées se rapportant aux mœurs des Turcs de la Bosnie, etc., a pu troubler une idée venant immédiatement après, ce fut parce que je lui ai reti- ré mon attention, avant même qu'elle fût achevée. Je rappelle notamment que j'avais eu l'intention de raconter une autre anecdote qui reposait dans ma mémoire à côté de la première. uploads/Litterature/ psycho-pah-to-logie 1 .pdf

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