1 Les pratiques de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise au Maroc : Etude e
1 Les pratiques de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise au Maroc : Etude exploratoire sur les entreprises labellisées RSE par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) BOUANANI EL IDRISSI Jalila Doctorante en sciences de gestion Université Cadi Ayad Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Marrakech Département des Sciences de Gestion /Laboratoire de recherche : L-QUALIMAT E-mail : jalila.bouanani@gmail.com Pr. BEN MOUSSA Mohamed Professeur d’Enseignement Supérieur Université Cadi Ayad Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Marrakech Département des Sciences de Gestion/ Laboratoire de recherche : L-QUALIMAT Résumé : Apparue depuis le début du XXème siècle en Amérique du nord sous le nom de la Corporate Social Responsability CSR ou encore la RSE nord-américaine. Ce concept ne s'est véritablement développé qu’à partir des années 90, en tant qu’outil permettant de développer à la fois la croissance et la qualité de l’emploi. De nos jours, il est considéré comme un facteur d’innovation et constitue un avantage concurrentiel sur le marché. Suivant l’évolution mondial, le Maroc a choisi d’adopter une démarche s’inscrivant dans une conception positive de la RSE lui permettant de garder sa compétitivité sur le marché international. C’est dans ce contexte que l’Etat a ratifié plusieurs conventions visant à respecter le droit de l’Homme, la préservation de l’environnement, le respect des exigences réglementaires… L’objectif principale de notre article est d’identifier le comportement des entreprises marocaines vis à vis de la RSE, et de déterminer les pratiques sociales, sociétale, environnementale et de gouvernance mise en place par ces dernières. Pour ce faire nous allons commencer par une revue de littérature sur la RSE pour ensuite présenter un état des lieux du contexte marocain, et finalement on présentera les résultats de notre étude exploratoire menées auprès de quatorze entreprises labellisées RSE au Maroc. Après cette exploration nous avons pu tirer plusieurs constats que nous allons présenter dans le travail faisant l’objet de notre communication. Mots clés : Responsabilité Social des Entreprises, pratiques RSE, exploration, Entreprises labellisées, Maroc. 2 Problématique de l’étude : De nos jours, le concept de la RSE paraît très populaire, mais toujours flou voir controversé malgré le grand nombre de livres, d’articles et de thèses de doctorats qui le traite. Au niveau national, le Maroc a adopté une démarche positive vis à vis de la RSE. Il s’est doté en 2004 d’un nouveau code du travail conforme aux normes internationales, il est signataire des conventions des Nations unies relatives aux droits de l’homme, et depuis la Conférence de Rio en 1993, il a renforcé son engagement en faveur du développement durable. Cela est dû à la rationalisation de l’utilisation des ressources naturelles et à l’aspiration et l’amélioration continue de la qualité de vie des citoyens. Ainsi le secteur de l’environnement dispose d’un important arsenal juridique, dont le plus ancien texte date de 1914. Et finalement la Confédération Générale des Entreprises au Maroc (CGEM) a élaboré une Charte de Responsabilité Sociale adoptée par le Conseil National de l’Entreprise le 14 décembre 2006 et s’est dotée d’un Label pour la RSE. C’est dans ce contexte que nous avons choisi d’étudier le comportement des entreprises vis à vis de la RSE, et de déterminer les pratiques sociales, environnementales, et de gouvernance mise en place par ces dernières. Ainsi, une question centrale se pose : Comment et jusqu’à quelle hauteur les entreprises respectent-elles l’application des trois piliers relatifs à la RSE au Maroc ? Afin de répondre à cette problématique nous allons tout d’abord procéder par une revue de la littérature, où nous chercherons à mieux expliciter le sens que le concept RSE a pris depuis plusieurs années jusqu’à nos jours, et ce, en passant par, ses principales définitions qui lui ont été attribués aux principales théories sur lesquelles se fonde ce concept, afin de constituer le cadre conceptuel qui nous sera utiles dans la partie empirique de notre travail. Etat de l’art et théories mobilisées : Le concept de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) connaît un essor considérable depuis plusieurs années à travers le monde. C’est un paradigme assez ancien mais qui n’a pas été pris en compte par les organisations internationales qu’à partir des années 70. L’économiste Howard Bowen est considéré comme le père fondateur de cette discipline (Carroll, 1979, 1999 ; Wood, 1991b) suite à son livre intitulé « Social Responsibilities of the Businessman (SRB) » publié en 1953. Ce dernier est présenté comme un ouvrage séminal, anticipant et structurant les approches théoriques en matière de RSE. A partir des années 90, plusieurs organisations internationales tels que, l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE), l’Organisation internationale du Travail (OIT) et les Nations unies, ont apporté leur contribution afin d’enrichir ce concept et de le propager dans le monde. La RSE est définit selon Igalens et Joras ( 2002) par le respect de trois piliers fondamentaux du triple bottom line intégrant les préoccupations environnementales, sociales et économiques. Le pilier environnemental comprend une analyse des impacts de l’entreprise et de ses produits en termes de consommation de ressources, production de déchets, émissions polluantes… Le pilier social correspond aux conséquences de l’activité de l’entreprise pour l’ensemble de ses parties prenantes : employés (conditions de travail, niveau de rémunération, non- discrimination…), fournisseurs, clients (sécurité et impacts psychologiques des produits), communautés locales (nuisances, respect des cultures) et la société en général. Et le pilier économique correspond à la performance financière « classique », mais aussi à la capacité de l’entreprise à contribuer au développement économique de sa zone d’implantation et à celui de ses parties prenantes. 3 En addition à ces trois piliers, un quatrième pilier qu’est la « Gouvernance », s’ajoutera. Ainsi, le thème de « corporate governance » forme avec les trois piliers de la RSE (la quadruple bottom line, ou « quadriptyque » de la RSE. Les grandes entreprises sont évaluées sur la base du respect de ces piliers, les entreprises jugées non responsables se focalisent uniquement sur la rentabilité, et ne se soucient pas des effets de leurs activités sur l’environnement (pollution de l’atmosphère, rejets chimiques, déforestation…), ni de leur politique sociale, ni de la relation que l’entreprise développe avec ses actionnaires. Dans le cadre de notre recherche plusieurs théories ont été mobilisé dont on peut citer : - La théorie des parties prenantes : Cette théorie inscrit l’entreprise au cœur d’un ensemble de relations avec des partenaires qui ne sont plus uniquement des actionnaires mais des acteurs intéressés par les activités et les décisions de l’entreprise (Capron et Quairel, 2007, p. 35). ). Selon Matten et al. la théorie des parties prenantes est un processus inévitable dans l’opérationnalisation de la RSE (Matten et al. Cités par Branco M. C. et al., 2007). - La théorie néo-institutionnelle : L’approche néo-institutionnelle s’intéresse à l’influence du contexte institutionnel sur l’adoption de pratiques ou sur l’architecture institutionnelle (Delalieux G., 2005). L’environnement institutionnel de l’entreprise se caractérise aujourd’hui par des acteurs nouveaux, très influents, et qui portent des valeurs humanitaires, des inquiétudes sociales et environnementales. Ces acteurs exercent des pressions sur les firmes les incitant à respecter les règles institutionnelles qui vont donner lieu à de nouvelles pratiques en matière de RSE, combinant à la fois obligations contraignantes et démarches volontaires. - La théorie classique (Ecole de chicago) : l’école néo-classique de Chicago, considèrent que la seule et unique responsabilité sociale d’une firme est de faire des profits pour les actionnaires. Les dépenses dans des projets à caractère social vont à l’encontre des intérêts des actionnaires dans la mesure où ces dépenses auront un impact négatif sur la richesse créée par l’entreprise pour les actionnaires. Le seul groupe d’intérêt reconnu dans ce cas de figure est celui des actionnaires (« shareholders ») ». Méthodologie adoptée : Nous nous sommes situé dans une recherche qualitative, où le chercheur est intéressé à connaître les facteurs conditionnant un certain aspect du comportement de l'acteur social mis au contact d'une réalité. D’après Tyalor et Borgdan , la recherche qualitative, c’est la recherche qui produit et analyse des données descriptives, telles que les paroles écrites ou dites et le comportement observatoire des personnes (Taylor et Bogdan, 1984). Pour explorer le terrain marocain nous avons opté pour 14 entretiens individuel semi-directif avec des responsables RSE et DD au sein des entreprises labellisées par la CGEM. Pour le recueil des données nous avons opté pour un guide d’entretien que nous avons élaboré. Quant à l’analyse des données collectées, nous avons procédé par analyse de contenu manuelle, via une grille d’analyse des entretiens qui se base sur une analyse verticale par axe, et une autre horizontale par entretien. Contributions envisagées : Notre recherche telle qu’elle a été présentée ci-dessus présente plusieurs intérêts conçus sous forme de deux contributions : La première contribution théorique se concrétise dans la revue de la littérature que nous allons présenter mettant en exergue l’évolution de la construction théoriques de la RSE, avec les principales théories traitant ce concept. 4 La deuxième contribution managériale se matérialise dans l’exploration d’un nouveau contexte en voie de développement autre que le contexte Europeen ou Américain afin de mettre en uploads/Management/ 4-bouanani-el-idrissi.pdf
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- Publié le Jan 16, 2021
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