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HAL Id: edutice-00000270 https://edutice.archives-ouvertes.fr/edutice-00000270 Submitted on 21 Nov 2003 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. L’autoformation dans les dispositifs de formation ouverte et à distance : instrumenter le développement de l’autonomie dans les apprentissages Brigitte Albero To cite this version: Brigitte Albero. L’autoformation dans les dispositifs de formation ouverte et à distance : instru- menter le développement de l’autonomie dans les apprentissages. Les TIC au cœur de l’enseignement supérieur, Nov 2000, Vincennes-St Denis, France. pp.139-159. edutice-00000270 L'AUTOFORMATION DANS LES DISPOSITIFS DE FORMATION OUVERTE ET A DISTANCE : INSTRUMENTER LE DEVELOPPEMENT DE L'AUTONOMIE DANS LES APPRENTISSAGES1 Brigitte ALBERO Maître de conférences Groupe inter-universitaire e-pathie2 Dans le prolongement de l'analyse de Carmen Compte concernant les enjeux de la formation ouverte et à distance (FOAD) et en reprenant la définition qu'elle donne à ce terme, nous approfondirons la problématique de l'autoformation et celle de l'autonomie dans les apprentissages. Il s'agit d'un enjeu majeur à la fois politique, social, ingénierique et pédagogique, car il pose la question de la place qu'occupe, ou celle que peut encore occuper, la formation ouverte et à distance dans l'espace social de l'éducation et de la formation : soit la FOAD se fait l'opérateur d'un système éducatif pour lequel elle n'est qu'un pis-aller, tant les enseignements présentiels sont surinvestis par rapport à d'autres modalités possibles de formation ; soit elle se comporte comme un acteur social à part entière dans un système éducatif capable d'organiser une combinaison de moyens de formation diversifiés et complémentaires. L'importance accordée à ces deux notions dans l'organisation des dispositifs et leur développement dans le temps est tout à fait révélatrice des projets politiques et sociaux que les acteurs servent en réalité, par rapport aux idéaux qu'ils sont supposés défendre. Or, il arrive que des acteurs éducatifs demandent aux acteurs politiques les moyens de la démocratisation de l'éducation tout en considérant que le développement de l'autonomie et des capacités d'autoformation des apprenants n'est pas du ressort du dispositif qu'ils mettent à leur service. Si nous n'avions pas vérifié par nos travaux de recherche qu'une telle attitude s'explique notamment par la dissociation qui est faite, dans certains secteurs du système éducatif, entre les réalisations ingénieriques et pédagogiques d'une part et le projet politique et social qu'elles sont supposés servir d'autre part, une telle conduite pourrait passer pour une imposture. Notre but est donc de donner à voir des liens qui, semble-t-il, n'apparaissent pas d'emblée. Cette contribution tente d'apporter des résultats fonctionnels susceptibles d'optimiser l'action de formation. Elle est éclairée par des analyses plus larges, l'analyse politique et sociale que prend en charge la contribution de Françoise Thibault par exemple ou celle plus philosophique, abondamment traitée par la littérature du champ, notamment en Sciences de l'éducation, sur l'autonomie sociale des personnes dans un système à finalité démocratique. Le texte est organisé en deux parties. La première propose une explicitation des liens qui se tissent entre les niveaux politique, social, ingénierique et pédagogique à propos des notions d'autonomie et d'autoformation. La deuxième vise à dégager des définitions de ces deux notions, des aspects susceptibles d'être pris effectivement en charge par les institutions de formation. Dans un souci de lisibilité, cette contribution se présente comme une synthèse réflexive qui ne peut rendre justice aux très nombreux travaux sur lesquels elle prend appui. Certains noms de chercheurs seront donnés à titre d'exemple, sachant que l'étayage théorique des éléments avancés dans cette contribution est réalisé par ailleurs (notamment Albero, 1998, 2001, 2003). 1 Cette contribution a été publiée dans : Saleh I., Lepage D., Bouyahi S. (coord. par), 2003, Les TIC au cœur de l'enseignement supérieur, Actes de la journée d'étude du 12 novembre 2002, Laboratoire Paragraphe, Université Paris VIII-Vincennes-St Denis, coll. Actes Huit, pp. 139-159. 2 http://e-pathie.org 1 - Circonscrire les limites de l'intervention instituionnelle ou en quoi les notions d'autonomie et d'autoformation concernent-elle une institution éducative ? Depuis une quarantaine d'années, la notion d'autonomie constitue le terreau de débats idéologiques dans le monde de l'éducation et, depuis une dizaine d'années, la notion d'autoformation semble en être devenu un prolongement. Dans quelle mesure ces deux notions concernent-elles les pratiques d'éducation et de formation dans des espaces institutionnels où la question principale qui se pose est celle de l'acquisition de contenus, de savoir et de savoir-faire, dans certains cas de haut niveau ? Au- delà des prises de position qui tendent à radicaliser le débat, la question à laquelle nous tenterons de répondre est celle des liens qui peuvent être établis entre projets politique et social d'une part et projets ingénierique et pédagogique d'autre part. Le but de cette interrogation est de se donner les moyens, au moins conceptuels, de discerner les interrelations qui unissent les pratiques et leurs finalités, afin de sortir des dichotomies idéologiques et contribuer à élaborer des analyses pragmatiques susceptibles d'aider à optimiser l'action de formation. 1.1 - Les deux pôles d'une dichotomie idéologique Deux prises de position extrêmes sont observables à propos des notions d'autonomie et d'autoformation : soit l'ingénierie du système est élaborée sur le principe selon lequel l'autonomie est un pré-requis et les capacités d'autoformation dépendent de la personnalité de l'individu ; soit elle prend en compte l'autonomie et la mise en dynamique d'autoformation permanente du sujet, comme une partie intégrante de l'offre de formation. Dans le premier cas, l'ingénierie est centrée sur les contenus disciplinaires, leur médiatisation, leur organisation progressive dans la linéarité temporelle de l'année universitaire et leur validation institutionnelle. L'autonomie est une qualité intrinsèque de l'individu et ne peut pas concerner le dispositif de formation. L'autoformation est alors comprise comme le moment où la personne apprend seule avec les moyens offerts par le dispositif. Elle ne peut pas être considérée comme une modalité de formation à part entière, si ce n'est sur le mode du pis-aller. Dans le second cas, l'ingénierie intègre la médiatisation d'outils d'autonomisation des apprentissages et une médiation humaine qui prend en compte le degré d'autonomie de l'usager, afin de l'aider à développer ce qui est analysé comme un aspect de sa formation. Le développement de son autonomie est donné comme un objectif de la formation, au même titre que l'acquisition de savoirs et de savoir-faire académiques. L'autoformation est, de ce fait, organisée pour être "accompagnée", "guidée" ou "tutorée", de telle façon que la personne ne soit pas abandonnée à ses seules capacités, mais qu'elle soit placée en situation de les améliorer. Ces points de vue extrêmes conduisent les acteurs éducatifs à se positionner, a priori, dans le camp des "pour" l'autonomie et l'autoformation ou dans le camp des "contre" ; chaque camp ayant sa culture, ses cadres de référence, sa terminologie, même si dans certains cas, il est possible d'observer des superpositions qui augmentent la confusion. Celle-ci s'amplifie encore lorsque le positionnement idéologique ne conduit pas à des mises en œuvre effectives en adéquation avec les prises de position, tant les habitus liés à l'"hétéroformation" sont prégnants et les représentations des étudiants marquées par leur expérience académique. L'autonomisation peut alors, par manque de temps, lassitude ou dépit, se transformer paradoxalement en prescription d'autonomie, aboutissant à l'injonction : "Soyez autonome(s) !". Pourtant, en rester à ce constat, ne ferait que renforcer une dichotomie qui ne permet ni de comprendre les processus à l'œuvre, ni d'élaborer des scénarios intermédiaires échappant aux conceptions manichéennes et aux jugements moraux. Il semble donc indispensable d'élaborer des cadres conceptuels de compréhension plus fine des phénomènes, pour aller plus loin dans l'élaboration de stratégies d'action efficiente. 1.2 - Un cadre conceptuel alternatif pour élaborer des stratégies d'action La modification de la situation sociale d'accès à la FOAD conduit à prendre en considération une augmentation accrue de l'offre potentielle. Le développement des outils de la communication mène à une internationalisation de plus en plus importante des échanges qui augmente la concurrence entre des offres diversifiées, nationales et internationales. Cette offre, ajoutée à celle des médias (presse, radio, télévision, Internet) et du tissu social (associations par exemple), constitue un environnement de formation potentielle dans des contextes institutionnels habilités à valider les acquisitions et/ou des contextes non institutionnels qui favorisent des apprentissages de type autodidaxique. Que l'offre publique de formation cherche seulement à trouver sa place dans un milieu très concurrentiel ou qu'elle se donne comme finalité de contribuer à l'éducation d'une population, la question de l'autonomie reste pertinente, ne serait-ce que comme condition de réussite de la formation. Il n'est plus possible de s'inscrire dans un positionnement manichéen, de type "pour / contre", si l'on prend en compte ces seules données socio-économiques. Les questions qui se posent sont de savoir, en premier lieu, quelle place le projet ingénierique et pédagogique accorde aux uploads/Management/ albero-vincennes 1 .pdf
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- Publié le Aoû 10, 2022
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