L'approche communicative constitue de nos jours le fondement de l'enseignement

L'approche communicative constitue de nos jours le fondement de l'enseignement des langues 1- Objectifs : Cette approche vise essentiellement à :  développer une compétence communicative, c’est-à-dire une habileté à communiquer, la compétence communicative étant la connaissance pratique des règles culturelles, sociales et psychologiques qui gouvernent l’utilisation de la parole et qui régissent les échanges langagiers dans une communauté donnée.  faire acquérir un savoir pragmatique relatif aux conventions d’usage de la langue dans la communauté, c’est-à-dire un savoir-faire, un savoir implicite de la manière d’utiliser le code linguistique pour comprendre et pour s’exprimer. Dans ce cadre-là, les règles d'utilisation (compétence communicative) et les règles d'usage (compétence linguistique) doivent être apprises simultanément. Il ne s'agit plus seulement de comprendre ou de produire des énoncés mais aussi et surtout de savoir quand et où les utiliser.  assurer l'autonomie de l’étudiant en adoptant un enseignement qui tienne compte de ses besoins.  enrichir les "interactions" dans les diverses situations de communication. Les échanges étudiants / enseignant, enseignant / étudiants s'effectuent selon différents actes communicatifs (discours, paroles, gestes...) et se réalisent à l'aide de différents jeux : simulations (faire semblant de faire quelque chose), jeux de rôles (faire semblant d'être quelqu'un). Afin de favoriser les discussions et les échanges, dans une communication aussi authentique que possible, les étudiants sont répartis en petits groupes à l'intérieur desquels ils pourront agir et réagir comme dans une véritable interaction sociale. Dans ce cadre, la grammaire devient un outil au service des messages à comprendre ou à produire. 2- Perspectives : L’enseignement fondé sur cette approche communicative doit se faire dans les perspectives suivantes :  La langue est définie comme un instrument de communication : l’habileté à communiquer constitue donc le but de l’enseignement.  L’enseignement du code linguistique n’est pas exclu, mais il doit être considéré comme un moyen de maîtriser la communication.  Le contenu des enseignements sera défini selon les besoins de communication des étudiants.  L’enseignement doit être centré sur l’étudiant.  L’étudiant doit être engagé directement dans l’apprentissage. 3- Rôle de l’étudiant La classe sera axée sur l’étudiant et sur sa participation active dans l’acquisition de la langue. Les étudiants sont invités à interagir entre eux. Pour communiquer, l’étudiant ne se contentera nullement d’énoncer des phrases grammaticales mais il produira des énoncés dont il sera le sujet actif. Il contribue autant qu’il bénéficie et il apprend d’une manière interdépendante. 4- Rôle de l’enseignant: L’enseignant doit être :  un analyste des besoins langagiers des étudiants.  un organisateur de la matière enseignée, des procédures et des activités de classe.  un conseiller qui communique avec les élèves d’une manière efficace.  un chercheur qui renouvelle son enseignement par un recyclage et une autoformation continus.  un animateur qui facilite le processus de la communication et qui essaie de créer en classe des situations semblables à celles du milieu naturel d’acquisition. 5- Enseignement de la grammaire Tout en mettant l’étudiant en contact avec la langue cible à partir de documents authentiques, l’approche communicative que nous préconisons intègre une composante grammaticale appliquée principalement à la production de l’écrit. Cette composante est traitée de façon explicite et analytique. La grammaire n’étant pas enseignée pour elle-même, une réflexion consciente et analytique sur les règles grammaticales doit accompagner les activités communicatives. Les pratiques d’éveil de connaissances grammaticales complètent les activités communicatives et en constituent un supplément indispensable. 6- Types de matériels à utiliser Un matériel fondé sur des tâches à effectuer : variété de jeux, de jeux de rôles, de simulation et d’autres activités basées sur des tâches à effectuer... ( présentées sous forme de cahiers d’exercices, cartes de répliques, cartes d’activités, matériel de pratique communicative...). Un matériel inspiré de la vie courante : variété de documents authentiques (extraits de magazines et de journaux, plans de quartier et de métro, cartes postales, annonces publicitaires, affiches, photographies authentiques, vignettes, dessins humoristiques, deux images juxtaposées...). Un matériel fondé sur des textes littéraires destinés à initier à la production écrite. Des exercices  exercices de repérage (identification, catégorisation) ;  exercices lacunaires (lacunes à remplir dans un texte, sur un graphique, sur une image) ;  exercices de recomposition (de textes, de dialogue ou de grilles à remplir) ;  exercices de narration; exercices de description (d’images, de graphiques...);  exercices de contraction ;  exercices de type pragmatique (produire les formes adéquates à la situation) ROLES DE L'APPRENANT La nouvelle "star" de cette approche a vu son statut grandement modifié. Là ou il n'était que figurant, il devient tête d'affiche, responsable de son apprentissage. On prend en compte ses besoins, ses interêts, ses styles d'apprentissage, ses stratégies, ses problèmes psychologiques : tout est fait pour optimiser ses chances de succès. Ici comme dans le cas de l'enseignant, les rôles qui incombent à l'apprenant varient grandement selon les auteurs, les méthodes et les approches. Les trois capacités : la part belle au "méta" L'apprenant L'enseignant Les savoirs (leur importance s'amoindrit) A lui de de chercher les informations nécessaires à sa formation, à la réalisation de son projet. Plutôt que de fournir et d'exploiter les documents, il apprend où les trouver, comment les choisir, les lire, les exploiter. Les savoir-faire (deviennent la partie la plus importante) Doit comprendre que l'important est d'apprendre à apprendre : se connaitre en tant qu'apprenannt (son style, ses stratégies) , être attentif aux stratégies d'apprentissage des autres, chercher à en acquérir, à les partager. Repérer les styles et les stratégies d'apprentissage des apprenants. Proposer des activités permettant de les travailler, d'en acquérir de nouvelles. Les savoir-être* Savoir collaborer, partager, transmettre les savoirs et savoir-faire. Au sein de la classe, le schéma interactif dominant n'est plus "question du prof-réponse de l'élève-retour du prof" mais "élève-élève", etc... Il n'est plus "au centre" de l'espace classe. Il encourage les apprenants à collaborer. *Il convient de faire la différence entre "le savoir-être" en tant que capacité et en tant que compétence. Dans ce dernier cas, il s'agit de l'ensemble des connaissances culturelles et sociales permettant à l'apprenant d'adapter son comportement aux us et coutûmes. Par ex : " On fait combien de bises déjà en Bretagne?" On voit bien que la centration n'est pas tant sur l'apprenant que sur l'apprentissage, le niveau métacognitif. Il ne s'agit plus d'apprendre des savoirs, mais d'apprendre à apprendre. Un apprenant responsable et actif. Responsabiliser l'apprenant, c'est aussi le meilleur moyen de se prémunir de problèmes de discipline. La pédagogie par objectif s'assure de la complicité de l'apprenant et libère partiellement l'enseignant de son rôle "houspilleur-motivateur" ("nagging" en anglais). Dans la mesure où l'apprenant fait ses choix, et contribue à l'élaboration du contrat didactique, il n'est pas victime des choix arbitraires de l'enseignant. En contexte scolaire, cette démarche est aussi civique : elle aide l'enfant ou l'adolescent à lui faire prendre conscience de ce méchanisme social essentiel. Enfin, l'apprenant est actif, ce qui est suceptible de convenir à des publics difficiles à garder statique (enfants, adolescents, professionnels habitués à travailler en mouvement, etc.) mais aussi à des apprenants dont la passiveté constitue un obstacle. Une perspective humaniste ou capitaliste ? S'il est vrai que les études sur la psycholgie de l'apprenant ont connu un formidable développement, on peut se demander si le but est véritablement altruiste. En effet, la centration sur l'apprenant est aussi le meilleur moyen de rentabiliser le système scolaire. Dans une société ou les élèves en échec considèrent attenter un procès à leur établissement, est-ce que responsabiliser les apprenants n'est pas une façon de se prémunir de ce genre de comportements ? De la même façon, l'introduction d'outils technologiques dans la salle de classe relève-t- elle d'un véritable besoin de la part des acteurs du monde la formation ou d'une stratégie commerciale de la part des fabriquants pour s'ouvrir de nouveaux marchés ? Processus d'apprentissage vs processus d'enseignement On différencie les processus d'apprentissage de ceux d'enseignement. Il existe bien un continuum de méthodes possibles. Nous représenterons celles-ci dans le tableau ci- dessous. Processus d'enseignement Processus d'apprentissage faire apprendre l'enseignant met en oeuvre ses méthodes d'enseignement (méthodologie constituée de références, types et habitudes d'enseignement) enseigner à apprendre l'enseignant gère avec les apprenants le contact entre les méthodes d'apprentissage et ses méthodes d'enseignement enseigner à apprendre à apprendre l'enseignant propose des méthodes d'apprentissage différenciées favoriser l'apprendre à apprendre l'enseignant aide à l'acquisition par chaque apprenant de méthodes individuelles d'apprentissage laisser apprendre l'enseignant laisse les apprenants mettre en oeuvre les méthodes d'apprentissage correspondant à leur type individuel et à leurs habitudes individuelles d'apprentissage Les stratégies d'apprentissage Les processus d'apprentissage regroupent les styles et les stratégies d'apprentissage. Les styles d'apprentissage étant déjà été traités dans une autre page, nous développerons les stratégies d'apprentissage. Les stratégies sont des plans d'opérations didactiques visant à atteindre un objectif donné d'enseignement-apprentissage. Elles sont des moyens mis en oeuvre par les apprenants dans l'acquisition d'un savoir ou d'un savoir-faire. On différenciera deux catégories de stratégies d'apprentissage : celles directes et celles indirectes. Les stratégies directes d'apprentissage relèvent de tout ce qui fait appel :  à la mémoire (associations uploads/Management/ approche-communicative.pdf

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  • Publié le Nov 09, 2022
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