1 Argumenter : apprendre à construire, exprimer et défendre son point de vue. E
1 Argumenter : apprendre à construire, exprimer et défendre son point de vue. Exemple de sujet : Le sexisme: une éducation ou un conditionnement à la discrimination ? Séance 1 Compétences travaillées : 9 Participer à un débat, à un échange verbal. 9 Identifier la diversité des civilisations, des sociétés, des religions. 9 Avoir des connaissances relevant du temps et de la culture civique. 9 Être capable de porter un regard critique sur un fait. Comment aborder le sujet? Il s’agira dans un premier temps de réfléchir sur les notions de sexisme, de discrimination. Puis nous commenterons le titre: que peut sous-entendre l’expression « éducation à la discrimination » ? Pensez-vous que la famille, l’école, la société véhiculent la discrimination et le sexisme, ou bien leur transmettent-elles d’autres valeurs : lesquelles ? Le débat reste ouvert, notez les observations formulées sur un document papier ou informatique . Elles seront reprises à la fin pour conclure le débat et faire observer l’évolution des avis et des préjugés, l’objectif étant de nous inciter à exercer constructivement notre esprit critique. Séance 2 Le pouvoir des mots Objectifs : • Repérer la thèse et les exemples dans le texte argumentatif; • Comprendre le rôle de l’explication dans la stratégie argumentative. Compétences travaillées : 9 Dégager l’essentiel du texte 9 Comprendre un texte à partir de ses éléments explicites et des éléments implicites nécessaires. 9 Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué en réponse à une question donnée ou à partir de consignes données. 9 Savoir faire appel à des outils appropriés pour mieux lire. Activité A : Etude de quelques mots de la langue française. Que nous révèle ce petit jeu de vocabulaire ? (La langue française illustre ou révèle un sexisme culturel) 2 Trouvez d’autres exemples révélateurs. Etude de quelques mots de la langue française. Un gars : c’est un jeune homme Une garce : c’est une… Un courtisan : c’est un proche du roi Une courtisane : c’est une… Un coureur : c’est un joggeur Une coureuse : c’est une… Un homme public : c’est un homme connu Une femme publique : c’est une… Un homme qui fait le trottoir : c’est un paveur. Une femme qui fait le trottoir : c’est une… Activité B : Etude du texte d’Agnès Callamard : Le sexisme à fleur de mot « DROITS DE L’HOMME » OU « DROITS HUMAINS » ? Le sexisme à fleur de mots […] Il y a des mots qui incitent à la violence, d’autres à la paix. Il y a des mots qui expriment le pouvoir d’exclure, et d’autres la volonté d’inclure. Qu’y a-t-il dans l’expression « droits de l’homme » ? La révolution de 1789, de longues transformations et tant de luttes, en France et dans le reste du monde, afin que tous les êtres humains puissent se voir reconnaître leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux, et culturels. Mais cette formule reflète aussi d’autres histoires : celle, d’abord, des révolutionnaires de 1789 qui refusèrent d’accorder aux femmes les droits qu’ils conféraient aux hommes; celle, ensuite, de pratiques et de convictions discriminatoires à l’égard des femmes véhiculées par l’intermédiaire de la « noblesse » du masculin jusqu’à nos jours. Dans la formalisation du mot « homme » en tant que catégorie universelle, il y a aussi la négation des changements politiques, sociaux et culturels des sociétés du XXe siècle et des engagements pris par les gouvernements et les Nations unies à l’égard du principe d’égalité entre les hommes et les femmes. […] Car l’égalité entre les hommes et les femmes avait fait l’objet d’une discussion à l’Assemblée nationale, mais la majorité des députés avait rejeté ce principe : la femme n’étant pas douée de raison, on ne saurait accorder de droits à une minorité de femmes exceptionnelles. […] L’utilisation exclusive du mot « homme » pour désigner hommes et femmes établit une hiérarchie entre les deux sexes. Cette hiérarchie remonte au XVIIe siècle lorsqu’en 1647 le célèbre grammairien Vaugelas déclare que « la forme masculine a prépondérance sur le féminin, parce que plus noble (1) ». Dorénavant, il faudra écrire : « Les légumes et les fleurs sont frais » et faire en sorte que l’adjectif s’accorde au masculin, contrairement à l’usage de l’époque qui l’aurait accordé au féminin. En effet, au Moyen Âge, on pouvait écrire correctement, comme Racine au XVIIe siècle : « Ces trois jours et ces trois nuits entières » - l’adjectif « entières » renvoyant alors à « nuits » autant qu’à « jours ». […] On pouvait aussi dire « mairesse » au XIIIe siècle, « commandante en chef » et « inventeure » au XVe, « inventrice » au XVIe, « lieutenante » au XVIe, « chirurgienne » en 1759, etc. 3 Le choix du masculin, prôné par Vaugelas, n’était pas un choix « neutre » et il n’était pas proclamé comme tel. Cette règle hiérarchique semble toujours subsister en France ainsi que dans d’autres pays francophones. […] La plupart des gens pensent que la pureté de la langue est fixée une fois pour toutes dans les dictionnaires et les grammaires. Or la langue n’est pas statique : elle évolue constamment pour refléter les nouvelles réalités, les changements sociaux et politiques. […] Le langage joue un rôle fondamental dans la formation de l’identité sociale des individus, et l’interaction qui existe entre le langage et les attitudes sociales a fait l’objet de nombreuses recherches et n’est plus à démontrer. AGNES CALLAMARD. (1) Une évolution semblable a caractérisé la langue anglaise. En 1746, le grammairien anglais John Kirkby énonçait ses « 88 règles de grammaire ». La vingt et unième affirmait que le genre masculin était plus général que le genre féminin. Kirkby faisait ici de l’homme une catégorie universelle. Identifier les différents exemples pour comprendre leur rôle dans la stratégie argumentative. 1) Rappel des règles d’accord concernant le genre dans le groupe nominal. 2) Cette règle s’est-elle toujours appliquée dans la langue française ? Que nous explique le texte à ce sujet ? 3) Relevez les exemples qui prouvent que la langue française n’a pas toujours favorisé le genre masculin. Reformuler la thèse implicite de l’auteur. 1) Selon l’auteur quel est le pouvoir des mots ? 2) Quel rapport y a-t-il entre notre façon d’utiliser les mots et notre rapport au sexisme ? 3) Cette utilisation du langage peut-elle encore évoluer? Justifier votre réponse. Vous pouvez comparer avec les langues étrangères (exemple:comparaison du fonctionnement des pronoms personnels…) Réflexions sur l’importance de l’exemple dans l’argumentation. 1) A quelle question implicite répondent ces exemples ? 2) De quel type de texte s’agit-il ? Evaluez le rôle de l’explication dans la stratégie argumentative. Séance 3 Sommes-nous conditionnés dès l’enfance Compétences travaillées : 9 Dégager l’idée essentielle d’un texte/ Utiliser vos capacités de raisonnement, vos connaissances sur la langue, pour mieux lire / 4 Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir de consignes données. 9 Lire et utiliser les différents langages (images, textes)/ situer les oeuvres dans leur contexte historique et culturel. 9 Connaître le rôle et le fonctionnement des médias. Support : Texte « jeux et jouets » et première de couverture du livre En finir avec le sexisme de G. Carnino, éditions de L’échappée. Jeux et jouets « Dès la naissance, on commence à donner au petit garçon des petits fusils en bois, des petites voitures, tout ça… Et puis, la petite fille se retrouve avec une poupée et un petit berceau pour jouer à la maman. Il est évident que pour un gosse qui a le cerveau malléable, tout blanc, quoi, comme de la cire, ça se grave à tout jamais… Même après, s’il a l’impression de penser, de réfléchir, il utilise des matériaux qu’on lui a donnés alors qu’il était encore pratiquement inconscient… Ça l’a marqué pour toute une vie. » La période de Noël est révélatrice de la spécialisation sexuelle des jouets. Depuis les pages bleues et roses des catalogues, jusqu’aux rayonnages des grands magasins, la répartition des jeux suivant deux catégories bien distinctes est flagrante. On invite les petites filles à être comme maman (dînettes, poupées les prédestinant à leur futur rôle de mère, appareils ménagers en réduction, panoplies d’infirmière – mais pas de médecin –, d’hôtesse de l’air – mais pas de pilote –, coffrets de maquillage, etc.). Comme le dénoncent des associations organisant une campagne contre les jouets sexistes, « en France, 80% des tâches ménagères sont effectuées par les femmes. Cette inégalité s’inculque dès le plus jeune âge, notamment en faisant jouer les petites filles avec des aspirateurs ou des fers à repasser. Une petite fille qui réclame un aspirateur ne fait que reproduire le schéma familial. Les faire jouer avec des objets qui les feront suer plus tard ? Drôle de jeu ! […] 10% de femmes à l’Assemblée Nationale, 7% de mairesses en France. Miss France reste la seule élection où une femme a de fortes chances d’être élue ! Beaucoup de petites et jeunes filles souffriront, notamment uploads/Management/ argumenter 1 .pdf
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- Publié le Mai 01, 2022
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- Langue French
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