Remerciez-le!

Remerciez @Admin pour avoir partagé cet document gratuitement, de la manière la plus simple, en partageant sur les réseaux sociaux.

See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://ww

See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/281302076 La Responsabilité Sociétale d'Entreprise (RSE) dans les PME familiales Article · June 2008 CITATION 1 READS 1,520 1 author: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: Sustainable Development Commitment of SMEs View project Sandrine Berger-Douce Mines Saint-Etienne 171 PUBLICATIONS 434 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Sandrine Berger-Douce on 12 September 2016. The user has requested enhancement of the downloaded file. Communication lors de l’Atelier Développement Durable de l’AIMS (4 juin 2008 – Lyon) La Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) dans les PME familiales Sandrine Berger-Douce Maître de conférences Université de Valenciennes et du Hainaut Cambrésis, France IAE de Valenciennes / LARIME Rue des Cent Têtes- Les Tertiales 59313 Valenciennes Cedex 9 sandrine.berger-douce@univ-valenciennes.fr Tél : 03 27 51 77 10 / Fax : 03 27 51 77 04 Résumé La Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) comme traduction managériale du développement durable est au cœur de nombreux travaux académiques (Capron et Quairel- Lanoizelée, 2007), y compris dans le contexte des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Cependant, le champ des PME familiales est rarement exploré par les chercheurs français en sciences de gestion s’agissant de cette thématique spécifique. Cette communication vise donc à apporter une contribution portant sur la RSE dans les PME familiales en identifiant les différences et les points communs comparativement aux PME non familiales. Une étude quantitative exploratoire a été menée auprès d’un échantillon de 84 PME françaises (dont 53 de nature familiale) afin d’analyser leurs stratégies et pratiques de la RSE. Selon nos résultats, les PME familiales n’ont pas de pratiques différenciées en matière de RSE dans la globalité. L’analyse des dimensions de la RSE (sociale, sociétale et environnementale) montre que les PME familiales sont moins impliquées d’un point de vue social ; autant impliquées sur le volet sociétal et plus impliquées sur le plan environnemental. Mots-clés : entreprises familiales ; étude exploratoire ; PME ; Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE). 1 Communication lors de l’Atelier Développement Durable de l’AIMS (4 juin 2008 – Lyon) La Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) dans les PME familiales La Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) est désormais une problématique importante en sciences de gestion, une exigence stratégique portée par les grands organismes internationaux (Commission Européenne, Bureau International du Travail) et un sujet récurrent de débats entre praticiens, politiques et chercheurs. Loin d’un effet de mode (à en croire les 87,3% d’entreprises familiales allemandes interrogées en avril 2007 par ASU), la RSE n’a pourtant pas encore totalement convaincu dans nos pays : « La RSE n’est pas un épiphénomène, ni un effet de mode sans lendemain. Elle correspond à un ensemble de pratiques lourdes (bien que diversifiées) et à une vision de la place de l’entreprise dans son environnement économique, écologique et sociétal, consolidant de nouveaux comportements » (Dupuis et Le Bas, 2007). Une telle démarche implique de savoir intégrer et équilibrer les dimensions économique, sociale et environnementale dans les stratégies des organisations. Bien au-delà d’un prétendu phénomène de mode, le développement de la RSE répond au besoin des entreprises de relever des défis majeurs sachant que la prévention des risques qu’ils soient environnementaux, sanitaires ou sociaux, est devenue un impératif de survie pour nombre d’entre-elles. Selon nous, la RSE signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aller au-delà en investissant davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations avec l’ensemble des parties prenantes de l’organisation. Encore peu explorée dans des travaux académiques français (Dupuis et al., 2006 ; Quairel et Auberger, 2005 et Courrent, 2004), la RSE en milieu PME n’en demeure pas moins le moteur de nombreuses initiatives émanant notamment d’acteurs de proximité comme les chambres de commerce de d’industrie (baromètre Crocis-CCIP du développement durable en Ile-de-France depuis 2003, étude de l’ACFCIi publiée en octobre 2006). Par ailleurs, les PME familiales en dépit de leur importance économique et socialeii (Kenyon-Rouvinez et Ward, 2004) sont encore largement ignorées des recherches sur la RSE (Chrisman et al., 2006), d’où la volonté dans ce papier d’explorer ce terrain dans le contexte français. 2 Notre question de recherche donc est la suivante : quelles sont les différences et les points communs en matière de pratiques de RSE entre les PME familiales et les PME non familiales ? La partie 1 est consacrée à la revue de littérature sur la RSE en milieu PME, notamment dans les entreprises familiales. La méthodologie de recherche est décrite en partie 2. Les résultats sont présentés et discutés en partie 3. 1. CADRE THEORIQUE La revue de littérature porte sur la RSE en milieu PME (1.1) et sur les spécificités des PME familiales (1.2). Le design de recherche est ensuite précisé (1.3). 1.1 RESPONSABILITE SOCIETALE D’ENTREPRISE EN CONTEXTE PME Concept aux contours flous, la RSE a fait l’objet de nombreuses publications visant à mieux l’appréhender d’un point de vue théorique comme Gond et Mullenbach-Servayre (2004). Parler aujourd’hui de stratégies sociétales semble pourtant relever d’une « mutation en trompe-l’œil » (Bon et Pensel, 2007). Dès les années 1970, des auteurs ont traité de la question de la légitimité sous l’appellation de « stratégie sociétale » (Martinet et Reynaud, 2004). Ces réflexions portaient sur un problème simple de prime abord, à savoir celui de l’acceptation par la société de l’activité de l’entreprise. Dès 1984, Martinet se faisait l’écho en France de la pertinence du terme « stratégie sociétale » sans visiblement convaincre la communauté scientifique de l’époque. La notion de RSE est sujette à tant d’interprétations que nous justifions l’emploi du qualificatif « sociétal » et non « social » (IMS, 2007) par une approche de la responsabilité non restrictive au volet social, mais englobant les volets social et environnemental. L’engagement sociétal de l’entreprise signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà en investissant davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations avec l’ensemble des parties prenantes de l’organisation. En ce sens, nous adhérons à la vision élargie du concept (IMS, 2007) considérant que le qualificatif de « sociétal » fait référence à la Société au sens large, donc notamment à l’engagement environnemental et social de l’entreprise. Les organisations patronales (le MEDEF et la CGPME) utilisent également ce qualificatif dans leurs travaux sur la RSE. « La RSE, c’est le quotidien des dirigeants de PME. Une entreprise sociétalement responsable se caractérise par une gestion avisée de ses ressources, une prise en compte 3 systématique de tous les coûts y compris ceux qui ne sont pas directement chiffrables » (www.cgpme.fr). Idem pour le MEDEF (2003), « La responsabilité sociétale de l’entreprise prend en compte les relations que l’entreprise entretient avec les univers dans lesquels elle évolue et, par conséquent, avec l’homme et la nature ». Les PME ne sont pas absentes du mouvement en faveur de la RSE (Mandl, 2006). Cependant, les initiatives en la matière les mieux recensées sont souvent le fait des grandes entreprises. Par conviction (ou par nécessité), de plus en plus de PME sont pourtant amenées à s’engager sur le terrain de la RSE. Ainsi, le risque de réputation (Kvale et Olsen, 2006) est-il désormais pris en compte par les PME car il est susceptible d’affecter l’attractivité d’une entreprise tant sur le marché de ses produits que sur les marchés financiers (pour les PME cotées) ou encore sur le marché du travail. Canfin et Nahapétian (2005) estiment à environ un millier le nombre de PME françaises engagées dans une réflexion sur la RSE sous forme d’une démarche accompagnée par les organismes compétents comme le CJDiii, Alliances, l’AFNORiv et le CJDESv, chacun d’entre-eux ayant développé des outils d’évaluation adaptés aux PME. Rares sont les études empiriques françaises portant spécifiquement sur les pratiques de RSE en milieu PME. On peut citer celle de Dupuis et al. (2006) en région Rhône-Alpes, le baromètre développement durable du Crocis-CCIP (2007) sur les PME franciliennes ou encore celle de l’ACFCI (2006) menée d’avril à juin 2006 auprès d’une centaine de PME ayant engagé une démarche de RSE depuis plus de 6 mois. Ces travaux insistent sur le caractère pragmatique des démarches de RSE mises en œuvre dans les PME françaises. La RSE apparaît encore bien secondaire dans les stratégies de la majorité des PME en dépit d’une prise de conscience accrue ces dernières années. Les travaux académiques dédiés aux PME françaises commencent à se développer (Berger-Douce, 2008), mais encore timidement si l’on compare aux autres pays européens (De La Cuesta Gonzalez et Valor Martinez, 2004 en Espagne ; Perrini, 2006 en Italie ; Spence et al., 2003 en Grande-Bretagne ; Fassin, 2005 en Belgique ; Kvale et Olsen, 2006 en Norvège). Par exemple, Russo et Tencati (2007) montrent que les PME italiennes sont fortement impliquées dans des démarches de RSE, notamment sur le plan social. Un constat similaire émane de l’étude de Kvale et Olsen (2006) s’agissant des PME norvégiennes : les pratiques responsables sont prioritairement axées sur les salariés, devant les aspects environnementaux. 4 1.2 LES SPECIFICITES DES PME FAMILIALES Selon Allouche et Amann (2000), uploads/Management/ atelier-dd-aims-2008 1 .pdf