Méthode la plus simple et la plus rapide, elle consiste à chercher à redonner à
Méthode la plus simple et la plus rapide, elle consiste à chercher à redonner à tout sujet presbyte une amplitude d’accommodation apparente de 3,50 D c’est à dire l’accommodation nécessaire pour des activités habituelles de la vie quotidienne. En pratique, on détermine d’abord l’addition minimale nécessaire au presbyte pour lire tout juste à 40 cm (proximité de 2,50 D), on y ajoute +0.75 D à +1,00 D (pour atteindre la proximité d’environ 3,50 D) et on vérifie ensuite le confort de vision du sujet en vision de près et la bonne adéquation de l’addition trouvée avec sa distance habituelle de lecture ou de travail. Abordons dans le détail les différentes étapes de cette méthode : 1) Bien corriger la vision de loin Toute bonne correction de la vision de près commence par une bonne correction de la vision de loin. On corrigera l’amétropie au maximum convexe donnant au sujet la meilleure acuité : on évitera en particulier toute sous-correction de l’hypermétropie ou sur-correction de la myopie qui se traduirait par une addition plus élevée en vision de près. 2) Déterminer l’addition minimale à 40 cm Pour cela, placer un test de lecture à 40 cm et demander au sujet, les deux yeux ouverts, de lire les plus petits caractères possibles. L’alternative suivante se présente alors : - soit le sujet est un "presbyte confirmé" et ne peut pas lire les plus petits caractères ; on ajoute alors binoculairement +0,25 D, +0,50 D etc… à la correction de vision de loin jusqu’à ce qu’il puisse tout juste deviner les plus petits caractères du test, la valeur ajoutée (positive) est l’addition minimale. - soit le sujet est un "jeune presbyte" et peut encore lire les petits caractères. On ajoute binoculairement -0,25 D, -0,50 D etc… jusqu’à ce que le patient ne puisse tout juste plus lire ces petits caractères : la valeur ajoutée (négative) est l’addition minimale 3) Ajouter +0,75 D à +1,00 D à l’addition minimale pour trouver l’addition à proposer : on préfèrera +0,75 D pour le “jeune presbyte” et +1,00 D pour le “presbyte confirmé”. 4) Vérifier le confort de vision du patient - Placer la correction de vision de loin et l’addition trouvée sur la lunette d’essais et, à l’aide d’un test de lecture tenu en mains par le sujet, lui faire évaluer son confort de vision. Réfraction #8 FICHE PRATIQUE 56 BIEN VU N°153 FÉVRIER 2008 A la suite des Fiches Pratiques Réfraction précédentes consacrées à la réfraction en vision de loin, nous abordons la réfraction en vision de près et, plus particulièrement, la détermination de l’addition presbyte. Parmi les diverses méthodes possibles, nous en retiendrons deux : la méthode de “l’addition minimale” détaillée dans cette fiche #8 et la méthode de la “réserve d’accommodation” qui fera l’objet de la Fiche Pratique Réfraction #9. Addition du presbyte (1) 1- Méthode de l’addition minimale Figure 1 : détermination de l’addition minimale © Essilor International * Le Cahier d’Optique Oculaire “Réfraction Pratique”, dont ces Fiches Pratiques Réfraction sont des extraits, est disponible auprès de Varilux University. Vous pouvez le commander sur www.varilux-university.org. Nous poursuivons l’étude du cas de Pierre discutée dans les articles précédents Analyse d’un cas A la suite de la réfraction de vision de loin, les corrections trouvées sont : OD +1,00 (-0,50) 80° et OG +1,25 (-1,00) 100°. Notons que nous avons ajouté du convexe à la correction de vision de loin qui était précédemment : OD +0,50 (-0,25) 85° et OG +0,75 (-0,50) 95°, soit en sphérique équivalent soit +0,37 D sur l’OD et +0,25 D sur l’OG. Nous savons aussi, d’après ses lunettes précédentes, qu’il portait jusque là une addition de 1,50 D. Pour déterminer son addition, nous plaçons le test de lecture (Parinaud) à 40 cm et deman- dons à Pierre de lire le plus petit paragraphe possible. Avec sa correction de vision de loin, il arrive à lire le Parinaud 5 mais ne peut pas déchiffrer le Parinaud 4. Pour aider Pierre à lire, nous introduisons +0.25 D : il peut alors lire le Parinaud 4 et commence à deviner le Parinaud 3. Avec +0,50 D, il peut lire le Parinaud 3 mais hésite encore sur le Parinaud 2, même en for- çant. Avec +0,75 D, il peut tout juste lire les plus petits caractères de notre test : nous avons trou- vé l’addition minimale, c’est +0,75 D. A cette valeur nous ajoutons +1,00 D, par 4 pas de 0,25 D sur le réfracteur ou en plaçant deux verres de +1.00 D sur la lunette d’essais. Là, Pierre nous dit que "c’est très clair, qu’il voit très bien". Nous avons donc trouvé son addition : c’est +1,75 D ; reste à l’essayer et la vérifier, en conditions naturelles de vision (lunette d’essais) et à sa distance spontanée de lecture (test tenu en mains). Lors de cet essai Pierre nous confir- me qu’il "lit parfaitement les plus petites lettres" (Parinaud 2). Nous lui demandons alors de fixer ce paragraphe et de rapprocher le test de lectu- re jusqu’à ce qu’il ne puisse plus lire, ce qui se produit à environ 22-23 cm, ce qui est tout à fait suffisant (car compris entre 20 et 25 cm). Nous le questionnons alors sur ses activités : il nous précise qu’en dehors de sa profession d’architecte et de sa passion pour le golf, il a souvent du bricolage très fin à réaliser à une dis- tance plus rapprochée et qu’à ses heures de loi- sirs il est aussi musicien ! Cela va nécessiter une étude plus précise de son addition ; nous l’abor- derons dans notre prochain article. Le commentaire : Le cas de Pierre est a priori un cas classique où la détermination de l’addition ne pose pas de problème particulier. L’utilisation de la méthode de "l’addition minimale" permet de déterminer rapidement la valeur de l’addition à proposer, celle qui répond aux besoins habituels de vision rapprochée. A suivre… - Vérifier la position de son proximum corrigé de vision de près : pour cela lui faire rapprocher le test jusqu’à rendre impossible la lecture des plus petits caractères et vérifier que cela se produit à une distance d’environ 25 cm (si < 20 cm l’addition est trop forte, si > 30 cm elle est trop faible). - Moduler la valeur de l’addition (de 0,25 à 0,50 D) en fonction de la distance habituelle de travail ou de lecture : la réduire pour une distance plus éloignée que la distance d’examen (de 40 cm), l’augmenter pour une distance de lecture plus rapprochée. Cette méthode permet de déterminer aisément l’addition du presbyte pour des activités habituelles de vision de près. Si le sujet travaille ou lit à une distance inhabituelle, particulièrement rapprochée ou éloignée, il faudra alors déterminer l’addition pour cette distance. On verra, dans la Fiche Réfraction # 9 comment y procéder avec précision, en fonction de son amplitude d’accommodation restante. Prochain article : Addition du presbyte (2) Méthode de la “Réserve d’Accommodation” Figure 2 : principe de la méthode de l’addition minimale © Essilor International uploads/Management/ bien-vu-fiche-refraction-8.pdf
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- Publié le Jan 13, 2022
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