BLOCS ARGUMENTAIRES POUR JUSTIFIER SES CHOIX DANS L’ENSEIGNEMENT DE L’EPS SANTÉ

BLOCS ARGUMENTAIRES POUR JUSTIFIER SES CHOIX DANS L’ENSEIGNEMENT DE L’EPS SANTÉ V i n c e n t L A M O T T E Vincent LAMOTTE – Blocs argumentaires – STAPS Réunion - 2020 2 BLOCS ARGUMENTAIRES SANTE 4 - Développer l’endurance 5 - Développer la force 6 - Rendre l’échauffement efficace et motivant 7 - Utiliser les ressentis pour réguler ses actions 8 - Favoriser l’appropriation des contenus par l’élève obèse Vincent LAMOTTE – Blocs argumentaires – STAPS Réunion - 2020 3 4 - DÉVELOPPER L’ENDURANCE 1 – Démonstration Montrer comment il est possible de solliciter et développer l’endurance (ressource aérobie) des élèves dans le cadre des cours d’EPS. 2 – Caractérisation de l’outil Définition L’endurance est une ressource qui permet de soutenir pendant une longue durée une activité plus ou moins intense Cette qualité physique repose sur le processus énergétique aérobie qui consiste à dégrader, grâce à l’apport et à l’utilisation d’oxygène, des substrats tels que les lipides et le glycogène, afin de fournir l’énergie nécessaire à la re-synthèse de l’ATP, combustible principal de la contraction musculaire. Ce système intervient prioritairement pour des efforts d’intensité relativement modérée, mais de durée importante (de 3 minutes à quelques heures). Ce processus se caractérise selon deux dimensions : la capacité aérobie, qui intervient pour des exercices de longue durée ; et la puissance aérobie, qui intervient davantage pour des exercices d’intensité plus importante, mais de durée plus courte (proche de la vitesse maximale aérobie : VMA). Cela permet de distinguer trois intensités d’effort de l’endurance : la puissance aérobie, l’endurance maximale aérobie et l’endurance fondamentale. Par ailleurs, le VO2max se définit comme le volume maximal d’oxygène qui peut être apporté et utilisé par le muscle. Enfin, chaque individu possède des ressources aérobies différentes, ce qui implique de fait une individualisation des exercices. Commentaires Il existe des tests qui permettent de connaître les ressources aérobies d’un sujet. C’est le cas par exemple du VAM EVAL pour déterminer la vitesse maximale aérobie (VMA), et de l’EA100 qui permet de connaître le temps qu’est capable de courir l’athlète à 100% de sa VMA. Les méthodes d’entraînement de l’endurance diffèrent selon que l’on veut développer la capacité ou la puissance aérobie. L’enseignant pourra ainsi utiliser des efforts continus ou intermittents. Il jouera aussi sur plusieurs paramètres pour adapter la charge de travail selon l’objectif visé : la durée de l’effort, l’intensité de l’effort, la durée et la forme de récupération (active ou passive) et le nombre de répétitions (M. Pradet, L’endurance en milieu scolaire, 2006). Enfin, il faut souligner la dimension psychologique de l’endurance. À ce titre, il faut noter qu’un effort proche de la VMA ou de durée importante, est souvent perçu négativement par les élèves car associé à un effort peu ludique et une fatigue importante (essoufflement, points de côtés…). Comme le précise G. Millet (Endurance, 2006), il faut résister à la douleur, à la fatigue, à la monotonie, à l’ennui… Il faut « en-durer ».La prise en compte des ressentis est de fait très utile pour l’enseignant afin de réguler les exercices proposés. Conditions de mise en œuvre Nous retiendrons quatre conditions pour solliciter et développer l’endurance chez nos élèves : 1) Connaître leur niveau de ressources initial. 2) Jouer sur les paramètres d’entraînement (intensité, durée et quantité de l’effort, récupération) selon l’objectif visé (capacité ou puissance aérobie). 3) Individualiser le travail en exploitant le ressenti des élèves 4) Développer et/ou entretenir un rapport affectif positif à l’activité. 3 – Exemple et analyse de l’exemple Exemple 1 collège Contexte Pour illustrer notre propos, nous exploiterons la proposition de M. Travert et de G. Hanula (Réussir avec sa manière, Revue EPS n°377, 2017) avec une classe de quatrième dans un cycle de quatorze leçons de demi-fond. Les attendus de fin de cycle principaux sont de « gérer son effort, faire des choix pour réaliser la meilleure performance » et « s’engager dans un programme de préparation individuel ou collectif » (Attendus de fin de cycle du champ d’apprentissage n°1, Programme EPS cycle 4 du 9/11/2015). Situation Au début du cycle, l’enseignant propose un test de VAM EVAL afin de déterminer la vitesse maximale aérobie (VMA) de chaque élève. Le test est renouvelé à la séance n°8. Le travail s’effectue ensuite sur un espace balisé tous les 25m par des plots disposés autour de la piste. Trois possibilités de travail (projets) sont proposés à l’élève : le projet santé ‘‘bleu’’ qui consiste à courir 12’ sans arrêt à VMA - 3km/h ; le projet bien-être “jaune’’ qui consiste à courir 6’30’’ à VMA - 3km/h suivi d’un intervalle d’1’30“ de récupération et enchaîné avec un quatre fois 30/30 (30’’ à courir à VMA, 30’’ de récupération) ; enfin le projet performance “rouge’’ qui consiste à réaliser un 3x3’ de 30/30 avec des intervalles d’une minute de récupération qui peut se faire en statique, en marchant ou en footing léger. Vincent LAMOTTE – Blocs argumentaires – STAPS Réunion - 2020 4 À chaque leçon, l’élève doit expérimenter un des trois projets (différent de la semaine précédente). Il endosse alors la couleur du dossard correspondant à son projet du jour. Le travail s’effectue par binôme : un qui court pendant que l’autre complète une fiche de suivi afin de pouvoir évaluer le niveau d’efficacité et d’avoir un retour immédiat après la course (ressenti d’effort). Après avoir effectué trois leçons sur chacun des trois projets (soit neuf leçons, plus les deux leçons de tests), l’élève choisit son projet final pour ensuite pouvoir le travailler lors des deux dernières leçons qui précèdent l’évaluation finale. Analyse par rapport aux conditions La mise en place des deux tests en début et milieu de cycle permet de cibler le travail proposé au regard des caractéristiques individuelles (condition n°1). De plus, la mise en place des trois projets et l’obligation de les réaliser tous trois fois permet de jouer sur les paramètres d’entraînement et de mettre en relation ceux-ci avec les différentes dimensions de l’endurance visées, capacité ou puissance (condition n°2). Quant à l’individualisation du projet, elle s’opère à la fois sur la base des tests VMA qui déterminent la charge de travail de chacun, mais aussi par le choix du projet retenu pour l’évaluation (condition n°3). Enfin, la diversité des contrats reconnaissables par des chasubles combinée au travail en binôme apportent une touche de motivation supplémentaire destinée à renforcer le lien affectif avec l’activité (condition n°4). Exemple 2 collège Contexte Pour illustrer notre propos, nous nous appuierons sur un exemple développé par N. Terré (Des jeux pour apprendre en EPS, Revue EPS n°368, 2015) pour une classe de sixième où l’objectif est de prendre des repères sur sa respiration et ses foulées (amplitude et fréquence) pour maintenir une allure à 100 % de sa vitesse maximale aérobie (VMA). Cet objectif s’inscrit en prise avec la compétence visée « Pendant la pratique, prendre des repères extérieurs et des repères sur son corps pour contrôler son déplacement et son effort » (Programme EPS cycle 3, arrêté du 9/11/2015). Situation Le cycle débute par un test destiné à apprécier la VMA des élèves. La valeur obtenue est ensuite corrigée au cours du cycle en fonction des résultats obtenus lors des différents exercices. La situation proposée appelée « Le tour de France », consiste à relier symboliquement différentes villes de France. À chaque carte correspond un trajet que les élèves doivent réaliser par équipe, en tenant compte d'une contrainte particulière. Concrètement, il s’agit de franchir, sur la base des VMA individuelles, la plus grande distance possible sur trois périodes de trois minutes en courant ni trop lentement ni trop vite par rapport à la vitesse moyenne qui est annoncée au départ. Lors de la première course, l'élève ajuste sa vitesse à l'aide d'un radar pédagogique (plots disposés tous les 2,5 m correspondant à 1 km/h par tranche de 9 s). Lors de la deuxième course, la vitesse de l'élève est contrôlée par un radar fixe (calcul de la vitesse par un observateur à partir du temps relevé dans une zone matérialisée de 20 m) et sanctionnée par un arrêt de 10 s par écart d’1 km/h. Lors de la troisième course, la vitesse de l'élève est contrôlée par des jumelles (calcul de la vitesse par un observateur à partir du temps relevé entre deux plots aléatoires espacés de 20 m) et sanctionnée par un arrêt de 10 secondes par écart d'1 km/ h. Cette situation du Tour de France est renouvelée lors des leçons suivantes avec des temps de course différents (6’, puis 9’), voire combinés (9’, 3’, 6’) et des temps et formes de récupération variables. Analyse par rapport aux conditions - En faisant passer aux élèves un test de VMA dont les valeurs sont progressivement corrigées au cours du cycle, l’enseignant peut disposer du niveau de ressources de chacun de ses élèves afin d’adapter la charge de travail (condition n°1). En proposant plusieurs Tour de France différenciés selon la durée et l’intensité de course, ainsi que par la nature de la récupération, uploads/Management/ blocs-argumentaires-sante 2 .pdf

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  • Publié le Mar 22, 2021
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