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Cours « Logistique d’entreprise », Licence « MSMPV », L. Lahlou Page 1 EST Semestre : 5 Meknès Enseignant : L. Lahlou Licence professionnelle Marketing des Services et Management des Points de Vente (MSMPV) Cours : Logistique d’entreprise Chapitre 1 Introduction à la logistique Cours « Logistique d’entreprise », Licence « MSMPV », L. Lahlou Page 2 Chapitre 1 : Introduction à la logistique Nous allons introduire le cours de Logistique par une vidéo sur les étapes de construction d’une maison : https://www.youtube.com/watch?v=7p7iPNhg9SY (voir également et en audio, le chapitre préliminaire). I. Etymologie de la logistique Etymologiquement parlant, la logistique a une double origine, d’abord grecque et puis militaire. 1.1. Origine grecque de la logistique Le dictionnaire encyclopédique 2000 souligne cette origine en la rattachant au mot grec « Logistikos » : relatif au calcul, au raisonnement. L’autre étymologie de ce terme le lie, toujours par rapport à son origine grecque, à « logisteuo » signifiant « administrer ». C’est ce dernier terme qui va fonder, entre autres, l’autre conception fondant la logistique, à savoir son origine militaire. 1.2. Origine militaire de la logistique En effet, l’institution militaire a utilisé « logisteuo » ou « administrer » à dessein pour qualifier l’activité qui réussit à combiner deux facteurs essentiels dans la gestion des flux nécessaires à la réussite de la manœuvre militaire : l’espace et le temps. A ce sujet, il convient de noter que la logistique a toujours été un élément déterminant dans l’acte de guerre : c’est elle qui facilite le mouvement, qui contribue à maintenir une position en assurant le ravitaillement des armées, qui assure le mouvement des blessés. Pour Sun Tzu, grand stratège de guerre chinois au Ive siècle avant J.-C., la logistique demeure l’ingrédient incontournable sans lequel une armée est perdue : «… une armée sans chariots d’approvisionnement, ni céréales, ni provisions, est perdue ». Le général Jomini consacra, au 19e siècle (1838), le concept de logistique militaire en en faisant l’une des six parties de « l’art de la guerre » et la définit comme « l’application pratique de l’art de mouvoir les armées ». A souligner que d’un point de vue militaire, l’origine de la logistique venait, probablement, du terme « logis » qu’on retrouve dans la fonction de Maréchal général des logis. Par exemple à l’époque de Louis IV, ce dernier s’occupait, essentiellement, de Cours « Logistique d’entreprise », Licence « MSMPV », L. Lahlou Page 3 l’organisation des marches et des campements. Etant la principale source d’informations géographiques de l’armée, il assistait régulièrement aux conseils de guerre auprès du général d’armée et pouvait alors influencer largement ses choix stratégiques. Jean Monnet (conseiller logistique du gouvernement américain tant en 1917 qu’en 1940, président en 1945 du French Supply Council), rapporte que la logistique fut, lors de la première et surtout la seconde guerre mondiale, un élément essentiel de la victoire des Alliés. A partir de 1945, la logistique militaire classique a connu de nombreux développement dans la conception des systèmes d’armes. En effet, aux Etats-Unis et entre les années 40 et les années 60, la logistique militaire a abouti, pour les produits à longue durée de vie, au concept de soutien logistique intégré (« ILS (Integrated LogisticSystem)»). Un point de départ important se situe au début des années 1960 au Département de la Défense des États-Unis avec Mac Namara. Ce dernier avait été frappé par les procédures traditionnelles de choix des systèmes d’armes qui tenaient beaucoup plus compte du prix de développement et d’achat d’un système d’armes que de son prix de mise en œuvre et de maintenance. Des systèmes de qualité d’origine militaire et largement repris dans le domaine civil, sont ainsi nés et ont été à l’origine de l’ILS, tels que le « Life Cycle Cost » (coût de cycle de vie total), l’« AMDEC » (Analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité)… Il convient de noter que la lourdeur et les coûts exorbitants de l’ILS (au fur et à mesure que le projet se développe techniquement, les documentations et procédures de maintenance, formation et mise en œuvre se développent au même rythme) ont amené le Département américain de la Défense à tendre vers une suppression des normes militaires et à les remplacer par des normes civiles plus simples, plus rapides à mettre en œuvre et moins coûteuses. L’alignement en soutien logistique, des militaires sur les pratiques du secteur civil, c’est, d’ailleurs, ce qui marqua la logistique militaire moderne. Mais, le contraire est beaucoup plus vrai, puisque on va constater, dans l’évolution de la logistique d’entreprise que son histoire s’est construite et continue à se construire grâce aux avancées de la logistique militaire. Cependant, avant de traiter de la logistique d’entreprise, voici donc un rappel des quatre grandes périodes qui ont marqué l’évolution de la logistique militaire, et ce depuis le 17e siècle jusqu’à nos jours : Cours « Logistique d’entreprise », Licence « MSMPV », L. Lahlou Page 4 Tableau 1. Périodes d’évolution de la logistique militaire Périodes Evolution a) Logistique subie Il s’agissait d’une logistique subie, du fait que la position des armées était de concentrer leurs activités sur leur fonction combattante, en minimisant leur implication dans la logistique. Cette dernière était, ainsi, confiée à des entreprises civiles (la logistique d’entreprise n’était pas encore née). Le format des armées et le contexte de leur utilisation ne donnaient pas encore aux armées, de motivation suffisante à un investissement significatif dans la gestion des flux, réclamant la mobilisation de moyens internes lourds. b) Essor de la logistique militaire Elle coïncide avec l’époque napoléonienne qui allait donner un essor logistique militaire. D’une logistique produite et pilotée par le civil et subie par le militaire, les armées napoléoniennes passent à une militarisation de la logistique et donc à l’avènement d’organisations structurées internes aux armées qui leur sont dédiées. L’institution militaire concrétise cette prise de position par l’institutionnalisation de la logistique militaire en créant une armée qui lui est dédiée, celle du train1 (train d’artillerie, train des équipes et train du génie). Des organisations prennent dès lors forme, pour travailler le sujet logistique et le mettre à la disposition, dans les meilleures conditions, de stratèges militaires, des tacticiens et de ceux qui agissent sur le terrain d’opération. Cette phase est le point de départ de la constitution d’un savoir-faire militaire formalisé en matière de logistique. Une organisation interne à l’institution militaire a, dès lors, était capable de capitaliser sur le sujet et d’organiser le savoir sur la gestion des flux. c) Industrialisation de la logistique Le XIXe siècle coïncide avec un développement notable dans les moyens de transport. L’apparition du chemin de fer a profondément influencé l’évolution de la logistique. Cependant, si les modes opératoires de la logistique, au courant de cette troisième phase, se sont modifiés sous l’impulsion des évolutions technologiques, la nature des conflits et l’élongation géographique des guerres, placent la logistique à un niveau de réflexion stratégique. Il faut noter qu’à cette époque, les organisations mises en place font apparaître trois niveaux d’intervention de la logistique : un niveau stratégique, un niveau tactique et un niveau opérationnel. d) Coopération entre logistique militaire et logistique civile C’est ainsi que la dernière décennie est principalement marquée par le développement des systèmes d’information logistiques fonctionnels dont la conception tend de plus en plus à se rapprocher de ceux existant dans le secteur civil. En effet et comme nous l’avons souligné plus haut, le développement de systèmes spécifiques propres aux armées a rapidement montré ses limites, du fait des difficultés rencontrées pour les rendre opérationnels et du fait des investissements conséquents qu’ils nécessitent. Le recours par les militaires à des technologies directement issues du secteur civil et pourquoi pas à la sous-traitance de certaines de ses activités devient une priorité du fait, d’une part, des investissements nécessaires et, d’autre part, de l’expérience du secteur civil dans ce domaine (supply chain, traçabilité, etc.). De nombreuses études prenant pour cible le suivi de la ressource (code barre, identification automatique, échange de données informatisées), sont actuellement menées par les logisticiens militaires. Certains pays vont plus loin dans cette approche recherchant une visibilité totale sur les ressources (Total Asset Visibility) leur permettant d’avoir une traçabilité des ressources depuis le fournisseur jusqu’à l’utilisateur final. 1 A ne pas confondre avec les chemins de fer n’ont encore inventés à l’époque. Cours « Logistique d’entreprise », Licence « MSMPV », L. Lahlou Page 5 II. De la logistique militaire à la logistique civile Contrairement aux idées reçues, la logistique civile, n’est pas aussi moderne que l’on puisse être porté à le croire. En fait, et comme il a été souligné dans le chapitre précédent elle date du 17e siècle. Toutefois, et ce qui est récent et moderne c’est l’usage du terme logistique et son extrapolation des organisations militaires aux organisations à caractère civil. Autrement-dit, la logistique civile au lieu de se mettre à la disposition exclusive des organisations militaires, a opéré, vers le milieu du 20e siècle, une extension timide mais formelle, vers le monde entrepreneurial. uploads/Management/ chapitre-1-cours-logistique-licence-pdf.pdf

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  • Publié le Aoû 02, 2021
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