LA COORDINATION Benoît Perche Extrait mémoire L3 Dans cette partie du mémoire,

LA COORDINATION Benoît Perche Extrait mémoire L3 Dans cette partie du mémoire, je vais dans un premier temps définir et présenter la coordination. Dans un deuxième temps, j'expliquerai pourquoi il est nécessaire de développer la coordination en football. Pour finir, j'exposerai les différents principes du travail de la coordination et les différentes méthodes. Dans son concept de préparation physique, M. Pradet parle de la qualité d'adresse. Pour lui, la coordination motrice n'est qu'un des éléments composant cette dernière. Les autres paramètres de l'adresse sont la précision motrice, l'économie énergétique, la fiabilité de l'exécution motrice et la vitesse d'exécution motrice. Il définit donc la coordination motrice en fonction de l'adresse. Selon M. Pradet la définition de la coordination est la suivante : « Etre adroit, c'est être capable de répondre aux exigences coordinatives imposées par une tâche. Est plus adroit celui qui parvient à résoudre les problèmes posés par une situation d'un niveau de complexité plus élevé ». Dans cette définition, l'idée clé concerne la réponse motrice à une tâche. Il s'agit donc de faire face à un problème. D'après Platonov (1988) « la coordination est l'aptitude à résoudre rapidement et économiquement les tâches motrices particulièrement compliquées et inattendues ». On retrouve aussi dans cette définition les notions de résoudre une tâche motrice. De plus, dans son livre « Psychomotricité du jeune footballeur », C. Doucet nous présente une définition similaire de la coordination : « La coordination générale est l'organisation d'actions de manière ordonnée permettant la résolution des tâches complexes et non organisées à priori ». Pour résumer, dans chaque définition, l'idée de résoudre une tâche par une action motrice est présente. La coordination concerne donc la maîtrise corporelle. Une personne bien coordonnée est une personne qui possède un haut degré de maîtrise corporelle, elle possède un choix d'action motrice plus large lorsqu'elle doit faire face à un problème moteur. Les solutions sont plus nombreuses. Cette idée de disposer d'un choix d'actions motrices rejoint le concept des programmes moteurs sélectionnés par les mécanismes de la décision. Nous rejoignons la définition de la coordination de Renato Manno dans son livre les bases de l'entraînement sportif. Il explique « qu'une bonne coordination est la condition nécessaire à l'exécution aussi fidèle que possible du modèle (programme) moteur décidé et qu'elle dépend à son tour de la précision des informations en provenance des analyseurs, dont l'intégrité et le niveau d'entraînement jouent ici un rôle déterminant ». Il ajoute que « dans la coordination, certains secteurs de l'action sont automatisés c'est-à-dire non soumis à la conscience mais que celle-ci intervient en cas de modification imprévue de la séquence programmée ». Pour résumer ce principe, les capacités de coordination permettent de faire correspondre dans la plus grande mesure du possible ce que l'on a fait et ce que l'on a voulu faire. Il faut comprendre ici que l'acte moteur est soumis à un contrôle. Les moyens de contrôles sont les suivants : - L'analyseur optique (visuel) : Il permet de voir ce que l'on fait mais aussi ce que les autres font. Très utile pour repérer les déplacements des partenaires et des adversaires. Il permet de balayer tout l'espace de jeu. - L'analyseur vestibulaire : Il nous donne les informations sur les déplacements du corps. Les canaux semi-circulaires nous renseignent sur les rotations du corps et le système vestibulaire nous renseigne sur toutes les accélérations du corps. - L'analyseur acoustique nous permet de percevoir les sens. - L'analyseur kinesthésique nous permet de sentir les degrés de tension des muscles. - L'analyseur tactile nous informe sur les pressions subies par les différentes parties du corps. Un joueur sait s'il a réussi un tir ou non grâce à cet analyseur. Il ressent la partie du pied qui frappe le ballon. Ces différents moyens de contrôle vont aider l'athlète à savoir si son acte moteur est de qualité ou non. Si un des analyseurs détecte un élément parasite qui vient perturber ce dernier, l'athlète va modifier son programme moteur, va modifier l'exécution de son geste pour éviter l'obstacle. C'est la capacité de coordination. Elle est étroitement liée aux moyens de contrôle car un athlète, qui possède des analyseurs développés, pourra, le cas échéant, modifier plus vite et plus efficacement son geste. Par exemple, un joueur qui s'apprête à faire une passe au sol à un partenaire, repère un adversaire (grâce à l'analyseur optique) qui arrive entre lui et son équipier. Il va pouvoir modifier son geste, soit par une feinte de passe et il change de direction, soit par une passe aérienne par exemple. La motricité évolue durant toute la vie, mais bien plus vite durant l'enfance et l'adolescence. On parle de développement moteur qui commence à la naissance et qui s'équilibre à la fin de l'adolescence. Je propose ci-dessous un tableau récapitulatif des étapes de développement moteur extrait du site : « fautquecabouge.org » Age Etape Description 0-2 ans Exploration, éveil sensoriel et moteur Evolution depuis la motricité spontanée jusqu'à l'acquisition de la marche et de l'équilibre pour grimper, monter, courir, descendre... Acquisition d'une indépendance manuelle complète. 2-6 ans Initiation ludique Acquisition d'une autonomie motrice relative avec le début de la latéralisation. Ouverture vers le monde extérieur, grâce à une meilleure coordination des mouvements volontaire et à l'élaboration du langage. 6-7 ans Apprentissage ludique Changement des proportions corporelles entraînant la mise en place du schéma corporel de l'enfant. Acquisition des bases de la condition physique (contrôle postural, coordination, équilibre, latéralité, placement, anticipation et trajectoire) et d'une bonne image de soi. 8-12 ans Apprentissage de la performance Acquisition de geste de très haut niveau de précision grâce à un entraînement adapté. Acquisition des fondements des aptitudes motrices utiles aux futures hautes performances. 13-16 ans Remaniement pubertaire Perturbation du schéma corporel de l'adolescent par la forte accélération de la croissance. Diminution de l'adresse, mouvements excessifs, gestes moins précis. Utilité de l'activité collective, qui répond à une attente et contribue favorablement à cette période de restructuration. 17-19 ans Maturité et équilibre Retour à l'équilibre psychique et corporel permettant l'acquisition de grandes capacités physiques, psychiques, intellectuelles, d'observation, et d'assimilation. Propension à améliorer ses performances et sa condition physique. La coordination étant à présent définit, nous allons maintenant nous intéresser aux différents paramètres qui la composent. La coordination se décompose en plusieurs paramètres concernant les différentes possibilités d'un athlète. Ces capacités de coordination sont déclinées à partir des différentes informations que nous donnent les analyseurs. Blume définit sept familles de capacités de coordination. J'exposerai parallèlement le point de vue de C. Doucet qui rejoint essentiellement celui de Blume. - La première des familles représente les capacités de combinaison et d'accouplement des mouvements. C. Doucet l'appelle la coordination des praxies (Une praxie est une action motrice en fonction d'un but à atteindre). Il s'agit de relier deux actions motrices et de les automatiser. L'exemple le plus fréquent est courir et sauter qui est une action très courantes dans presque l'ensemble des sports. D'un point de vue plus technique, je peux citer l'enchaînement contrôle passe qui est le fondement de notre sport. C'est dans le but d'automatiser les praxies que les joueurs de haut niveau refont leurs « gammes » à tous les entraînements. Sur cette photo, le joueur saute et contrôle le ballon en même temps. On est bien dans l'accouplement des mouvements - En second vient la capacité d'orientation spatio-temporelle. (C'est la structuration spatio-temporelle chez Doucet). C'est la capacité qui permet de modifier la position et le mouvement du corps dans l'espace et dans le temps, par rapport à un champ d'action défini. Ici, on parle des mouvements du corps par rapport au milieu. Cela signifie que le joueur doit s'organiser par rapport au ballon, aux adversaires et aux partenaires. Par exemple, c'est savoir se placer pour contrôler un ballon. Le joueur réalise le pas d'ajustement qui va lui éviter d'être trop court, ou bien encore, c'est l'attaquant qui va courir en « zigzag » pour éviter d'être hors jeu. - La capacité de différenciation kinesthésique constitue la troisième famille. (Doucet parle de la prise de conscience des états de tension). Elle détermine le dosage des tensions mises en jeu. Il s'agit d'un contrôle corporel propre visant à exécuter un geste avec justesse. On va retrouver ce paramètre dans toutes les phases de jeu où le joueur va contrôler sa mise en tension des muscles. Par exemple, lors d'une transversale la force mise en jeu sera plus ou moins forte suivant la distance du partenaire. - On retrouve également la capacité d'équilibre (Equilibre dynamique pour C. Doucet). C'est la capacité de maintenir son corps dans une position équilibrée ou de récupérer son équilibre après une action quelconque (saut, course etc.). C'est un élément important car le joueur est sans cesse amener à se déplacer de manière non uniforme avec ou sans ballon et à sauter. De plus, les duels avec l'adversaire sont dans la plupart des cas très rapprochés et il y a beaucoup de contacts, il est donc primordial d'avoir un bon sens de l'équilibre pour maîtriser le ballon ou le conquérir. uploads/Management/ coordination-perche.pdf

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  • Publié le Fev 02, 2022
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