UNIVERSITE DE KINSHASA FACULTE DE PSYCHOLOGIE DEPARTEMENT DE GESTION DES ENTREP

UNIVERSITE DE KINSHASA FACULTE DE PSYCHOLOGIE DEPARTEMENT DE GESTION DES ENTREPRISES ET ORGANISATION DU TRAVAIL COURS D’ORGANISATION DU TRAVAIL Les nouvelles Technologies de Gestion 1ère Licence en Gestion des Entreprises et Organisation du Travail PROFESSEUR : JACQUELINE LUHAHI Appartenant à KININGA KUMU Espoir Année académique 2013 – 2014 2 2 Première Partie Introduction De manière générale, l‟objectif de ce cours est de permettre à l‟étudiant de pouvoir identifier les différents modèles d‟organisation du travail qui coexistent dans la société industrielle contemporaine. Les principaux modèles étant le modèle mécaniste et Modèle organique et connaître leurs acteurs. Nous tenterons également de situer ces différents développements dans une perspective historique et mesurer de quelle manière certains de ces modèles peuvent être appliqués aux pays en voie de développement. Nous pensons que muni de ce bagage, nos étudiants seront capables d‟assimiler les notions fondamentales requises pour mettre en place des techniques de planification du travail adéquate. En effet, nous sommes convaincus que sans une compréhension correcte des mécanismes de fonctionnement de l‟entreprise, un gestionnaire ne peut être efficace. Notions préliminaires A. Notions de travail Dans toute discipline, art ou profession, l‟excellence découle du travail. Le talent, c‟est avant tout du travail. Le travail renvoie donc à un service, une production, une réalisation. Dans un pays industrialisé comme la France par exemple, le travail concerne à peu près 90% de la population active, et cela représente pour une grande partie de cette population un lieu 3 3 d‟investissement important. Les fruits de ce travail permettent à l‟homme de vivre, de satisfaire ses besoins de base comme les besoins les plus élevés1. Et pourtant le travail est banal, parce qu‟il a toujours existé, même si ses formes ont fortement évolué au fil du temps et au gré des cultures. Il est banal, parce qu‟il peut concerner tout le monde, les adultes bien entendu si l‟on conserve au travail sa définition salariée au sein des organisations, mais aussi les jeunes, qui s‟efforcent d‟apprendre et de développer leurs talents, ainsi que les personnes âgées, qui subviennent, à la mesure de leurs forces, aux besoins de leur existence. Le travail affirme la primauté du travail. C‟est celui qui fait vivre l‟homme : matériellement, socialement, psychologiquement. Le travail facilite une ouverture sociale, des relations, des centres d‟intérêts, des solidarités. Enfin le travail contribue à l‟épanouissement de l‟homme. Pour le philosophe Hannah Arendt cité par Sarnin Philippe2 le travail est la condition animale minimale pour réussir à vivre, à survivre, et qui permet à l‟espèce de continuer à exister. Il fait une distinction difficile entre la condition humaine par rapport à la condition animale. La distinction se fait plus facilement quand l‟être humain, dans sa vie active, produit des œuvres. Le terme œuvre est à entendre comme une sorte de création, de recréation d‟un monde, distinct du monde naturel. On a l‟impression que l‟homme s‟est attaché à se recréer un monde à sa dimension, à sa mesure, avec des objets, des constructions artificielles, l‟homme a transformé la nature. 1 Thénenet Maurice, Le travail ça s’apprend, Editions d’organisation, Paris, 2012, p.28. 2 Sarnin Philippe, Psychologie du travail et des Organisations, De Boeck Université, Bruxelles, 2007. 4 4 Pour Arendt, l‟homme s‟est en quelque sorte pris pour un dieu, comme si, d‟un côté, « Dieu » avait crée un monde naturel et l‟homme, à son tour, essayait de créer un monde artificiel à sa mesure (et de par son travail). Sarnin Philippe3 par exemple montre la valorisation récente du travail, « on est une personne importante dans la société si on travaille beaucoup. Il ajoute que le travail apparaît de nos jours comme une valeur en soi, qui va même souvent servir de repère pour estimer la valeur d‟un individu. Il fait une intéressante référence à Adam Smith avec sa vision libérale et au marxisme: ces deux théories sont très différentes, mais les deux aboutissent à l‟idée que le travail est, face au jugement dernier, l’instrument de mesure de la valeur de l’individu. En conclusion dans cette approche, quelqu‟un qui a travaillé beaucoup, qui a produit tout au long de sa vie des richesses, aura une valeur très positive. Adam Smith explique Sarnin Philippe,4voyait le travail comme la source de toute richesse. Plus on travail, plus on gagne de l‟argent, plus la société s‟enrichit, plus tout va aller pour le mieux pour ses membres. Le travail est défini comme le fondement même du développement de la société, des richesses, de l‟économie. Karl Marx examinait le travail à partir de sa fonction sociale. On est humain à travers ce que le travail va permettre d‟exprimer. Le travail ne doit donc pas être exclu de l‟activité humaine, il doit au contraire être valorisé parce que c‟est en tant que travailleur qu‟on existe comme être humain. En conclusion, ces différentes approches de la notion du 3 Sarnin Philippe, opcit, p 158 4 ibidem 5 5 travail sont bien loin de celle que peut se faire la majorité de nos concitoyens pour qui la définition même de travail serait plutôt le une activité professionnelle qui s‟exerce contre une rémunération5. Si le travail est nécessaire, les débats sur la croissance ou la décroissance posent la question de savoir jusqu‟où il faut croître, quelle quantité produire, combien d‟heures travailler ? Naturellement, cette question ne peut être séparée d‟un examen des conséquences des réponses à la question des fruits. Les économies qui produisent moins imposent une autre répartition de la frugalité et, s‟il est aisé de se mettre d‟accord sur la nécessité de frugalité, il l‟est sans doute moins de savoir comment la répartir. De la même manière, on peut s‟interroger sur ce que produit le travail, l‟utilité de tel ou tel type de biens ou services. Les économies occidentales par exemple6créent de l‟activité en exigeant toujours plus de normes : on produit une loi sur le contrôle technique des véhicules et c‟est un nouveau secteur d‟activité qui éclôt ; on invente de nouveaux dispositifs sociaux sur ces nouveaux dispositifs. le logement, l‟environnement ou la formation et ce sont des emplois créés pour administrer. Malgré ses conséquences positives le travail est en accusation : « travail 3S » pour stress, souffrance, et pour Suicide7 des auteurs tels que Maurice Thévenet qui comme Sarnin Philippe8, rappelleront l‟étymologie fatale de » travail » le mot latin tripalium, un instrument de torture. D‟autres voient dans la Bible la malédiction de Dieu condamnant Adam et ses descendants au dur labeur : en fait, à lire le texte, c‟est surtout une vie difficile 5 P Allalouf, opcit, p27 6 Thévenet Maurice, op ;cit, p.11. 7 Thévenet Maurice, Le travail ça s’apprend, Editions d’Organisation, Groupe Eyrolle, Paris, 2012, p.9. 8 Sarnin Philippe, Psychologie du travail et des Organisations, De Boeck Université, Bruxelles, 2007. 6 6 plutôt qu‟un travail difficile que prédit Dieu9. Le mot travail est ainsi plus souvent associé à la pénibilité de la condition humaine: travail lors de l‟accouchement, par exemple. Les psychologues parlent aussi de travail psychique, d‟élaboration, de perlaboration, travail long et difficile du sujet pour se construire avant de pouvoir se réaliser, créer, œuvrer, choisir librement l‟orientation de sa vie. Le travail n’est pas une évidence A ce propos Thévenet nous explique que, le travail ne va pas en soi. C‟est peut être la malédiction, dont les mythes fondateurs et les étymologies ont voulu affubler le travail, ressortit-elle, non pas à l‟originalité du travail par rapport aux autres activités humaines, mais au fait que le travail ne va pas de soi : produire des biens et des services pour vivre n‟est pas une évidence. Avoir le sens de l‟efficacité, le sens des autres car tout travail est toujours collectif et le sens d‟un minimum de valeurs partagées sont les trois compétences de base du travail avant même d‟aborder des savoirs techniques qui n‟en représentent qu‟une petite partie. L‟auteur ajoute que la réalité du travail est avant tout un objet de fortes représentations pas toujours perçues, parfois refusées. Ainsi, on prend la proie pour l‟ombre, on s‟accroche à une critique du travail sans percevoir, admettre ni accepter les représentations qui sont les nôtres. Nous venons pourtant de vivre un siècle de sciences humaines qui auraient dû nous habituer à déconstruire en permanence, à traquer les représentations relatives dans nos modes d‟approche, à prendre toujours beaucoup de distance vis à vis de nos certitudes en suspectant 9 Thévenet maurice, op.cit, p.10. 7 7 toujours quelque mécanisme de domination sur le point de nous subvenir. Nos analyses du travail sont marquées par ces systèmes de représentations qui nous aident à appréhender le fonctionnement de nos sociétés. Donnons en quelques exemples. Les grandes références intellectuelles du XXè siècle-premier système de représentation –nous ont habitués à interpréter l‟existence et le fonctionnement des sociétés selon le paradigme de la domination. Domination des structures de production dans une analyse marxisme de la société, domination de l‟inconscient dans une approche freudienne, domination des structures sous-jacentes à nos sociétés dans une approche structuraliste ou encore domination du marché dans une approche dite libérale. On peut tout appréhender selon cette logique, uploads/Management/ cours-d-x27-organisation-du-travail-l1-geot.pdf

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  • Publié le Mai 17, 2021
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