Sydney B LAGRE2220 2017-18 1 Didactique générale : Introduction du cours : Défi

Sydney B LAGRE2220 2017-18 1 Didactique générale : Introduction du cours : Définitions, origine et statut de la didactique Les savoirs morts= savoir inerte, un savoir qui a été enseigné, peut-être même appris, mais qui n’est pas mobilisé par l’élève quand celui-ci analyse le monde. L’élève n’utilise pas son acquis scolaire pour pouvoir analyser une situation particulière. On se pose la question : Comment faire en sorte que ce qu’on enseigne aux élèves ne dorme pas dans un coin de leur cerveau et qu’ils ne l’activent que pour les interros ? Et quels est l’origine de ces savoirs morts ? • La mobilisation du savoir n’a pas été au centre de l’enseignement : p.ex. quand on a enseigné le schéma de la digestion, on n’a pas montré à l’élève ce qui se passait réellement, on a reporté cette mobilisation à plus tard • Les conceptions préalables de l’élève (l’idée que l’élève avait déjà avant en tête sur la digestion, s’il a une fausse représentation de ça et qu’on construit encore du savoir là-dessus, ça ne va pas le faire) 1) Définition de la didactique La didactique peut se définir comme : • Acception commune : réflexion sur les méthodes d’enseignement « le comment » • Acception moderne : étude des interactions qui peuvent s’établir dans une situation éducative donnée entre les 3 pôles de la didactique (élève-enseignant-savoir) Traditionnellement on partait des savoir savants (les savoirs tels qu’ils sont décrits dans les livres scientifiques) et on se demandait quel type de savoir serait digne d’être enseignés et pourraient être intégrés dans le système scolaire. Savoir savantsà savoir à enseigner à savoir enseignés Sur ces savoirs savants on axait la transposition didactique, ces savoirs sont donc facilités pour qu’ils soient plus compréhensibles par les élèves, et sont devenus des savoirs à enseigner. Une petite partie de ces savoirs était donc enseignée, peu était appris, moins encore était approprié par les élèves. Avant l’école secondaire (XVI-XVI) était trop coupé du monde, on n’intégrait pas les savoirs dans la société, de nos jours on veut que le but de l’école soit de former un bon citoyen et apprendre des choses qui seront utile pour l’élève dans le quotidien. Avec le décret mission de 1997 on ne veut plus former des spécialistes dans des disciplines, mais former des citoyens. Le but est de comprendre le monde qui nous entoure. p.ex. 36 % des rhétoriques pensent que c’est le soleil qui tourne autour de la terre à cela est INACCEPTABLE 2) L’origine de la didactique Avant les modes de transmission de savoirs étaient de type compagnonnage, mais maintenant cela n’est plus efficace. Sydney B LAGRE2220 2017-18 2 Fondateur de la didactique : Comenius « Didactique signifie : art d’enseigner (..) je prends le risque de promettre une Grande Didactique, c.à.d. un art universel de tout enseigner à tous, sûr, rapide, solide, c.à.d. certain quant au résultat, assez plaisant pour évite l’ennui des élèves et des maîtres, durables quant à l’acquisition des vraies lettres, des bonnes mœurs et de la piété sincère. Tout le contraire d’un savoir superficiel » Evolution de la didactique avec : Jean-Jacques Rousseau et s’institutionnalise au 20e, pour 2 raisons : • Les savoirs morts n’influencent pas un savoir antérieur tenace • Les jeunes peuvent encore avoir de nombreuses lacunes dans des connaissances et compétences de base après des années de labeur scolaire. 3) Le statut : la didactique peut-elle vous être utile ? L’opinion personnelle règne trop souvent en maître dans le discours sur l’école de la part des élèves, des parents, du public etc.…-> prof = paresseux Mais dans tous les cas enseigner restera toujours un art. La didactique n’a pas la prétention de nous dire comment faire, mais de nous éclairer. Elle aide à voir les choses différemment, libre aux professeurs d’appliquer à leur matière ces savoirs. Ces savoirs sont : Le but de la didactique c’est de faire des acquis scolaires, des outils ! Sydney B LAGRE2220 2017-18 3 PARTIE 1 : LES DEFIS DE L’ECOLE Chapitre 1 : Sous les réformes, des défis Introduction : • La didactique se conçoit en regard des finalités et relève donc de choix de société : p.ex. choix pour classer les élèves en 1ère : est-ce qu’on fait des classes homogènes ou hétérogènes ? Les plus forts vont continuer à progresser et les plus faibles régressent encore plus. L’homogénéité favorise la compétition entre les plus forts, alors que l’hétérogénéité favorise la coopération entre les faibles et forts. • Le décret « Missions » 1997, confirmé par le contrat pour l’école a fixé ces finalités : - Objectif 1 : promouvoir la confiance en soi et le développement de chacun des élèves (accent sur l’épanouissement personnel et le respect de la personnalité), p.ex. ne plus dire les points de chaque élève à haute voix dans la classe de façon que tout le monde puisse l’entendre. - Objectif 2 : amener tous les élèves à s’approprier des savoirs et à acquérir des compétences qui les rendent aptes à apprendre toute leur vie - Objectif 3 : préparer tous les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire... - Objectif 4 : assurer à tous les élèves des chances égales d’émancipation sociale : le seul ascenseur social = l’enseignement/l’école, le seul moyen de sortir l’élève de sa situation = lieu où les chances se rejouent en fonction de notre mérite, de nos talents. Tout le monde a le droit d’aller à l’école ! 1) Les savoirs morts • Invention de la forme scolaire (16e 17e) : Une relation nouvelle et pédagogique naît, on invente la notion de classe, les lieux, des règles scolaires (hors vie sociale), relation entre maîtres et élèves... • Se développe et s’autonomise : augmentation des connaissances, des obligations scolaires, des outils spécifiques (grammaire, disciplines) Avec cela on se pose une nouvelle question angoissante, mais qu’en- reste-t-il ? • Des connaissances inertes, peu mobilisées à savoirs morts • Faillite (échec) de la pédagogie de transmission D’où la source de l’approche par compétence : faires des acquis scolaires des « outils pour penser et agir, à l’école et dans le monde » ! Ils pensent qu’il faut réorienter l’école, pour que les élèves pensent et agissent dans le monde en tenant compte de ces outils. On demande aux professeurs de faire acquérir des compétences. Ce qui est prévu par les programmes scolaires est peut-être trop difficile, trop volumineux pour que les éléments vraiment importants restent dans les têtes des élèves. Pour éviter des savoirs morts des choses essentielles, ils seraient peut-être mieux de délaisser un peu les concepts moins importants. Sydney B LAGRE2220 2017-18 4 2) Second défi : la démocratisation de l’enseignement Condorcet : l’école = levier de justice sociale, depuis cette idée, tous les pays « civilisés » considèrent l’enseignement comme un « ascenseur sociale ». La démocratisation = la diminution des écarts de scolarité entre les groupes sociaux, écarts en termes d’accès, de réussite et de parcours. L’idée n’est pas que tous les élèves doivent accéder aux mêmes fonctions dans la société mais qu’ils doivent avoir les mêmes chances d’y accéder ! Il faut permettre aux jeunes de pouvoir atteindre n’importe quelle position sociale. A partir des 30 glorieux (années 45-75 : années de forte croissance économique), l’objectif de démocratisation prend force. Mais que vise cette démocratisation ? Une diminution des écarts de la scolarité entre les groupes sociaux. Il y aura toujours des écarts, mais sont-ils socialement acceptables ? Les filières les plus sélectives doivent aussi être accessibles à tous sur base de leur mérite et non de leurs origines. Les écarts s’envisagent en 3 termes : - L’accès : qui a accès et pourquoi ? - La réussite : qui réussi ? qui redouble ? qui est diplômé ? - Le parcours : tout le monde n’a pas le même parcours, et donc pas le même diplôme Pourtant, le bilan de cette démocratisation est délicat pour 2 raisons : - Effets visibles, mais secondaires (acteurs) : Les classes sont plus hétérogènes, ce qui induit des difficultés pédagogiques et une impression d’une baisse de niveau. - Effets moins visibles, mais pourtant bénéficiaires : les destins sociaux des jeunes défavorisés sont plus enviables et plus justes ? Bref, on a un bilan mitigé(varié) car on a : - Une augmentation de chances de scolarisation et des carrières plus enviables et plus juste - Une baisse des écarts d’accès, de réussite et de parcours entre groupes sociaux réelle, mais elle est lente et stagnante. Exemples : 1) Qui va effectivement accéder à la 4ème générale, réputée d’être la plus noble : Probabilité d’accéder si le père = ouvrier : 58% = cadre sup : 85% On se rend donc compte que l’origine sociale a un impact sur l’accès à la 4ième GT. L’école ne fonctionne donc pas seulement selon le mérite, mais l’origine sociale joue un rôle. 2) Inégalités des résultats PISA selon le statut socio-économique des familles : - Finlande : quasi pas uploads/Management/ dida-gene 1 .pdf

  • 27
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Apv 02, 2022
  • Catégorie Management
  • Langue French
  • Taille du fichier 1.2041MB