M1 IESC 2013-2014 GRANDIN Tony FACULTÉ DE DROIT, D’ÉCONOMIE ET DE GESTION Maste
M1 IESC 2013-2014 GRANDIN Tony FACULTÉ DE DROIT, D’ÉCONOMIE ET DE GESTION Master 1 : Intelligence économique et stratégies compétitives DOSSIER DE MÉTHODOLOGIE DE L’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE 2013-2014 SUJET : IE et sécurité économique 1 M1 IESC 2013-2014 Introduction : Tout d’abord, introduisons la relation entre l’intelligence économique et la sécurité économique grâce à deux définitions. Premièrement, « L’Intelligence Economique est une méthodologie globale et complexe qui consiste a développer un nouveau «mode de pensée» ̀ (pour pouvoir interpréter correctement les informations) et un nouveau « mode d’action » (pour utiliser, partager, protéger les informations dans la Nouvelle Economie) 1» La sécurité économique est donc un volet spécifique de l’intelligence économique. Elle concerne « la protection des informations, des activités et de l’ensemble du patrimoine économique et scientifique, qu’il soit matériel ou immatériel.». Cette définition a été retenue par la délégation interministérielle à l’intelligence économique. La sécurité économique est d’actualité autant du point de vue économique que politique. En effet, la récente proposition de loi de Bernard Carayon visant à sécuriser les informations relevant du secret d’affaire en 2012 ainsi que son adoption par l’assemblée nationale, au contraire du Sénat, met en exergue les divergences concernant la protection de l’information en France et ses carences institutionnelles, problème qui bien sûr, existe dans tous les domaines de l’économie et pour tous ses acteurs sans exception. De 1994 à 2003, toutes les entreprises sont venues à s’intéresser à l’IE par la sécurité économique. D’après Bernard CARAYON, « la dématérialisation de l’économie rend plus diffus ce qui constitue le patrimoine d’une entreprise : ses hommes bien sûr, mais aussi leurs idées, leurs savoir-faire, leurs réseaux relationnels et commerciaux, leurs méthodes de gestion, son patrimoine informationnel, c’est-à-dire un ensemble de pratiques non brevetées, résultant de l’expérience, et testées » De plus, une entreprise se doit d’être tournée vers l’extérieur (échange d’information avec les clients, les fournisseurs etc.) mais cet échange comporte des risques d’interception d’informations stratégiques et donc d’ingérence dans le cœur de compétence des firmes, c’est ici que la sécurité économique par le biais de l’IE entre en jeu. La sécurité économique est donc fortement influencée par les changements des outils de décisions de l’IE. 1 Jean-Louis LEVET 2 M1 IESC 2013-2014 Selon le centre national de ressource et d’information sur l’intelligence économique et stratégique, « l’idée d’un concept global visant à structurer la pensée théorique et pratique sur l’utilité de l’information est venue d’une rencontre entre des membres de la société civile et des politiques cristallisés par le rapport Martre en 1994 et les rapports Carayon de 2003 et 2006 ». Ce qui m’intéresse dans ce sujet est son côté « dynamique » et donc nécessairement « actuel ». En effet, l’IE par le biais de la sécurité économique doit s’adapter en permanence aux changements technologiques qui bouleversent nettement plus rapidement que par le passé, par le biais des NTIC, le rapport à l’information dans les organisations d’où l’idée de dynamisme. Pour ce qui est du côté actuel, l’idée que le sujet sur lequel je travaille est l’un des moyens retenus par nombre d’économistes pour permettre aux entreprises d’accroître leur compétitivité de façon dynamique rajoute encore de l’intérêt au sujet. Mon axe de recherche tout au long de ce travail se basera essentiellement sur le cas français pour un souci de concision, j’aborderais cependant le cas des Etats-Unis dans ma deuxième partie. Je vais tout d’abord partir sur un court historique de la sécurité économique en France pour analyser les raisons pour laquelle le terme de l’IE, notamment par le biais de la sécurité économique, a été créé et évoluent jusqu’à nos jours. Dans une deuxième partie, j’analyserais les conséquences méthodologiques de ce changement contextuel sur les différents types de moyens de sécurisation informationnelle et ses principales cibles. Enfin, dans une deuxième sous-partie, je prendrais comme exemple le cas des Etats-Unis et la proposition de loi de Bernard Carayon pour essayer de pointer les possibles évolutions de la sécurité économique dans les prochaines années. La problématique du sujet sera la suivante : À l’heure d’une ouverture économique mondialisée et d’une intensité concurrentielle croissante, comment l’IE peut permettre, par la sécurité économique, de protéger/d’étendre l’information stratégique des organisations et ainsi conserver un avantage concurrentiel dynamique ? 3 M1 IESC 2013-2014 La Mondialisation et la révolution internet ont marqué un changement dans l’approche de la sécurité économique : Les prémices de la sécurité économique, le cas Français : Comme nous l’avons vu lors du cours de Monsieur MUSSEAU, la culture de l’information d’un pays est fortement dépendante de sa vision stratégique. Elle est effectivement dépendante de sa géographie, son histoire, ses ressources et ses besoins, sa culture et même par les technologies que le pays souhaite acquérir. La culture française de l’information est donc très différente avec l’Angleterre ou les Etats- Unis. En effet, plusieurs obstacles s’opposent au traitement de l’information qui est à la base de la sécurité économique. L’État, par exemple, occupe une place très importante dans la vie économique française, ce qui lui donne un pouvoir mais aussi un devoir de transmission de l’information freinant les politiques de développement de la sécurité économique, les agents économiques se reposant principalement sur l’État pour les questions relatives à l’intelligence économique. La difficulté du traitement de l’information provient également de la difficulté pour l’agent économique français de se mettre en réseau, condition sine qua non aujourd’hui d’une réussite efficace du traitement de l’information. L’information ne circule pas facilement et ce phénomène est renforcé par le manque de coopération entre le secteur privé et public. L’approche de l’information en France est donc ancrée dans une logique défensive et a longtemps été comprise par les acteurs économiques comme un moyen d’espionner ses concurrents. Au début des années 70, la France, après avoir dit non à la concurrence par la signature du traité de Rome, la subit de plein fouet avec la crise de Breton Wood en 1973 ainsi que les différentes crises économiques et pétrolières de cette décennie. Donc, dès les années 70, l’utilisation de la veille, notamment technologique, se répand dans une logique de traitement qualitatif de l’information. Au début des années 80, l’apparition des nouveaux pays industrialisés bouleverse le marché 4 M1 IESC 2013-2014 mondial. En effet, la possibilité de commercer avec une multitude de pays pose la question du choix du partenaire, du bon investissement etc. Par conséquent, plusieurs postes sont exclusivement consacrés à l’analyse du risque par pays, leur objectif est de traiter les flux informationnels externes et internes afin de juger de leur fiabilité. Des révolutions géopolitiques et technologiques qui ont profondément changé la notion de sécurité économique: Les années 1990 représentent une période cruciale pour l’intelligence économique et donc pour la sécurité économique. Le début de la décennie 1990 marques la fin de l’affrontement type guerre froide entre le bloc de l’est et le bloc de l’ouest cristallisé par la chute du mur de Berlin en 1989. La mondialisation et le passage à une économie de la connaissance grâce à l’apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication, conduisent à la double mutation de l’économie mondiale. Cette révolution des NTIC induit « une baisse des coûts pour obtenir, traiter, transmettre des informations, qui transforment notre façon de travailler2 ». Elle consacre également l’essor de l’information par internet avec plus de 70% des entreprises connectées à Internet à la fin de la décennie (contre 28%, 3 ans auparavant3). Les NTIC transforment les avantages concurrentiels des firmes et les rendent de plus en plus dynamiques car le traitement de l’information devient un moyen de faire mieux que son concurrent sans nécessairement l’espionner. Un résumé de ce qu’est un avantage concurrentiel pour M. Porter s’impose ici : Les avantages concurrentiels englobent les avantages prix et hors prix.Ils proviennent d’un avantage d’organisation dans la gestion des connaissances qui peut inclure deux stratégies : la baisse des coûts ou la différenciation des produits. Le choix entre ces deux stratégies dépendra de la chaîne de valeur de l’entreprise et de son positionnement par rapport au système de valeurs. L’avantage concurrentiel n’est donc pas seulement un objectif de court terme pour les firmes, il est amené à se transformer et devenir également un objectif de long terme. L’apparition des 2 BAULANT C, (2004), Cours de stratégies compétitives des firmes et des territoires. 3 BAULANT C, (2004), Cours de stratégies compétitives des firmes et des territoires. 5 M1 IESC 2013-2014 NTIC a permis à toutes entreprises de s’insérer sur le marché sans forcément avoir préalablement un avantage dans un domaine particulier. La sécurité de l’information dans cet environnement ouvert a donc nécessairement dû s’adapter à ce changement de l’environnement externe. Ceci se traduit par un travail de groupe présidé par Henri Martre intitulé : « intelligence économique et stratégie des entreprises » et publié en 1994. Il s’inscrit dans l’optique d’analyser les nouvelles formes de compétitivités. Il compare notamment les systèmes d’intelligences économiques américains, japonais, allemand pour synthétiser les forces et faiblesse du système français en la matière. En 2003, le Premier ministre de l’époque Jean-Pierre Raffarin, uploads/Management/ dossier-ie-et-securite-economique-m1-sie-grandin-tony 1 .pdf
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- Publié le Mar 11, 2021
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