Cette fiche pratique a pour objet de rassem- bler les principales données ergon

Cette fiche pratique a pour objet de rassem- bler les principales données ergonomiques applicables à la conception et à l’aménage- ment de postes de travail en vue de prévenir les risques et d’améliorer les conditions de travail. Cette fiche est utilisable à la fois par les concepteurs internes de l’entreprise (fonc- tion méthodes, travaux neufs…) et externes (fabricants, cabinets conseil…), et par ceux qui participent à l’adaptation des situations de travail aux opérateurs (CHSCT, médecins du travail…). Les principes décrits dans ce document sont applicables dans tous les secteurs d’activité. De nombreux textes réglementaires font réfé- rence à la notion de poste de travail, notam- ment dans le cadre des principes généraux de prévention définis par l’article L.4121-2 du code du travail. Les normes d’ergonomie traitent également de l’adaptation des postes de tra- vail à l’homme (voir le recueil des normes « Ergonomie » de l’AFNOR). Cette fiche pratique ne prétend pas couvrir l’ensemble du champ de l’ergonomie. D’une part, elle est centrée sur le poste de travail qui n’est qu’un élément d’un système plus large (atelier, bureau, service…). D’autre part, elle ne traite pas des aspects méthodolo- giques qui font l’objet d’autres publications : il faut rappeler que la démarche ergono- mique repose sur trois éléments principaux : l’analyse du travail réel (par observation des situations de travail, mesures et entretiens avec les opérateurs), les connaissances en ergonomie (sur le fonctionnement de l’homme au travail) et la participation du personnel (instances représentatives du ED 79 FICHE PRATIQUE DE SÉCURITÉ Conception et aménagement des postes de travail 2 Fiche pratique de sécurité ED 79 personnel et opérateurs concernés). Lorsque les caractéristiques des opérateurs concer- nés sont très spécifiques – compte tenu de leur état de santé, de leur âge, de leur expé - rience – ces spécificités seront prises en compte dans cette dé marche. Pour un poste à créer, l’analyse préalable porte sur des situations existantes simi - laires, pour définir ensuite un cahier des charges du poste en projet. S’il s’agit d’un aménagement de poste, cette démarche est mise en œuvre en partant des problèmes rencontrés par les opérateurs. Il faut noter que l’opérateur ne se réduit pas à la fonction « production »: le poste de travail doit être également adapté à tous ceux qui inter - viennent (installateurs, régleurs, personnel de maintenance, d’entretien et de nettoyage). La fiche est structurée en sept points qui regroupent les connaissances principales à prendre en compte lors de la conception des postes de travail: accès et circulation, com- munications, contraintes de temps, nuisances physiques et chimiques, informations, manu- tentions et efforts, dimensionnement et pos- tures. Pour chaque thème, les principes à considérer sont illustrés par des exemples d’application; les principales erreurs à éviter et des références complémentaires sont indi- quées. Une dernière partie traite de la mise en œuvre de ces sept points aux différents stades d’un projet de conception ou d’aména- gement des postes de travail. 1. ACCÈS ET CIRCULATION L’objectif est de permettre à l’opérateur d’ac- céder et de circuler en toute sécurité à son poste de travail, tout en minimisant la fatigue pour y parvenir. Cet objectif peut être atteint à partir de la mise en œuvre de principes généraux suivants: L’allée de circulation doit être dimension- née en fonction des passages. Exemples: 0,8 m lorsqu’une seule personne l’em- prunte, 1,20 m lorsque des personnes s’y croisent, 1,50 m lorsque des personnes passent à l’arrière d’autres postes de tra- vail. Ces valeurs sont à majorer pour les personnes à mobilité réduite et en cas d’allées servant à l’évacuation incendie. Les zones d’évolution de l’opérateur au poste sont de 2 m au plus, notamment s’il y a port de charge. Le sol est antidérapant et dépourvu de salissures pour éviter les chutes par glis- sade (pour les sols industriels, coefficient de frottement supérieur à 0,30) et pour faciliter le nettoyage. Les obstacles provenant d’éléments fixes: bâtis de machines, stockages intermédiaires, marchandises dépassant de rayonnages, rails de transfert au sol, caillebotis, mais aussi d’éléments mobiles : chariots, bras ou tabliers de machines doivent être pris en compte dans le dimension- nement de l’espace de travail. Au poste de travail, la place occu- pée par l’opérateur lui-même doit être majorée de l’amplitude des gestes nécessaires à l’exécution de la tâche (bras, jambes) et des déplacements relatifs de son corps pour reculer, tourner, se baisser (0,80 m autour de l’opérateur). Pour les opérations d’entretien sur machines, les trappes d’accès dans les bâtis doivent être suffisamment larges (0,80 m) et hautes (1,00 m à genoux, 1,20 m accroupi). Si l’accès en hauteur ne peut être évité, des équipements sont alors nécessaires. Il s’agit pour l’opérateur de pouvoir accéder en hauteur en préférant l’emploi d’esca- liers et plates-formes bien dimensionnés aux échelles. Exemples : Accès aux postes de travail dans un atelier (voir figure 1.1). Accès sans entrave: supports de câbles ali- mentant des postes informatiques inté- grés dans le mobilier (voir figure 1.2). Accès en hauteur: plate-forme à plusieurs niveaux pour poste de tra- vail de différentes hauteurs (voir figure 1.3). Erreurs à éviter : Des câbles et conduits d’alimentation sur le sol. Des convoyeurs dépourvus de passerelle pour les traverser. Des supports ou obstacles dans l’espace de travail à moins de 2,20 m de haut. Bibliographie : Conception des lieux et des situations de travail, INRS, ED 950. La circulation en entreprise, INRS, ED 975. Norme NF EN 547, parties 1, 2 et 3 (dimensions requises pour les passages et accès). a b b c c d Allée dégagée  Accès pour une personne ( 80 cm)  Espace réservé au stockage  Zone d’évolution (< 2 m autour de l’opérateur) Fig. 1.1. Accès aux postes de travail dans un atelier. a b c Fig. 1.2. Accès sans entrave: intégration des câbles dans le mobilier. Plate-forme mobile pour accès en hauteur et pose des outils  Marches  Escalier pour accès à la plate-forme supérieure Fig. 1.3. Accès en hauteur par plate-forme sur plusieurs niveaux. ED 79 Fiche pratique de sécurité 3 2. COMMUNICATION L’objectif principal est d’assurer un bon déroulement du travail par une bonne coor- dination des tâches. Un objectif secondaire est d’atténuer les effets négatifs de la mono- tonie des tâches en permettant aux opéra- teurs concernés de converser. Les principes à mettre en œuvre sont les suivants: Lister les communications à assurer entre le poste considéré et d’autres postes de travail: • communications entre différents opéra- teurs contribuant à la même tâche (ex.: le long d’une ligne de production), • communications entre opérateurs et équipes effectuant des tâches différentes dans le même lieu (coactivité), notam- ment avec des équipes de maintenance, • transmission des informations entre des opérateurs occupant successivement un poste de travail (ex.: travail en équipes successives), • communications en situation d’insécu- rité (ex.: par rapport au public, travail isolé). Il s’agit ensuite de mettre en place des moyens permettant ces communications: implantation des postes, dispositifs de communication à distance, supports per- manents consultables gardant la mémoire des événements récents (supports maté- riels ou logiciels). Pour les communications directes entre les opérateurs, deux points sont à considé- rer: la proximité et le niveau de bruit ambiant. Ainsi, on estime que pour la com- préhension de messages simples à voix normale et à une distance d’un mètre, le niveau de bruit ambiant ne doit pas dépasser 70 dB. Pour les communications directes avec le public (ex.: guichets), regrouper de préfé- rence plusieurs opérateurs pour faciliter la constitution d’un petit groupe solidaire, tout en assurant la confidentialité entre les deux interlocuteurs. Pour les communications à distance, mettre en place des moyens adaptés (téléphones mobiles, téléphones incluant une fonction « perte de verticalité » pour les travailleurs isolés…) accompagnés de procédures rigou- reuses. Des supports (matériels ou logiciels) sont à prévoir lorsque des opérateurs successifs occupent le poste de travail : registre d’incidents, procédures permettant la constitution d’une « mémoire » des événe- ments… Cela concerne non seulement les équipes successives (ex. : travail posté), mais aussi les emplois précaires (intérim, CDD) et les liaisons avec les équipes de maintenance. Exemples : Ligne de fabrication implantée pour facili- ter les communications entre l’amont et l’aval (par exemple: implantation en U, voir figure 2.1). Opérateur de maintenance équipé d’un moyen portatif de communication à dis- tance (téléphone portable, DATI…, voir figure 2.2). Cabine insonorisée avec fenêtre permet- tant une communication visuelle entre l’opérateur et les autres travailleurs (ex.: cabine de banc d’essai moteurs, voir figure 2.3). Erreurs à éviter : Isoler un opérateur dont le travail néces- site une coordination. Laisser un travailleur isolé sans moyen de communication à distance. Équipes successives sans support de com- munication écrit ou sans recoupement des horaires. Surcharge liée à des communications trop nombreuses. Fig. 2.1. Implantation en U pour faciliter les communications. Fig. 2.2. Moyen portatif de communication pour travailleur isolé. a uploads/Management/ ed79-pdf 1 .pdf

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  • Publié le Jan 09, 2021
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