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Résumé – Les circuits de décision, le rythme de prise de décision, autant que l

Résumé – Les circuits de décision, le rythme de prise de décision, autant que le poids de celles-ci, prennent de nouvelles dimensions dans les organisations. Nous nous intéressons à la capacité du décideur à inclure les caractéristiques propres à son écosystème, son contexte et ses enjeux, souvent changeants, dans ses pratiques. Les décideurs sont souvent des experts métiers à qui nous essayons de procurer la capacité de concevoir et adapter à moindre effort leurs outils de prise de décision. A cette fin, la création d’un environnement d’aide à la prise de décision utilisant une approche d’Ingénierie Dirigé par les Modèle (IDM) est proposée. Ce travail exploratoire cherche à lier des modèles de besoin de prise de décision à des modèles logiques d’appel à un solveur en optimisation combinatoire. Les architectures fonctionnelles et logiques de cet environnement sont décrites sur un cas d’études, le problème du voyageur de commerce. Nous expliquons les hypothèses et les connaissances véhiculées par les modèles peuplant la chaîne d’ingénierie en suivant les principes de l’architecture MDA. Plusieurs règles de transformation entre modèles y sont définies. Un prototype de cet environnement a été développé à l’aide d’un outil de méta-modélisation. La preuve de concept est sa capacité à reformuler des problèmes en ligne. Abstract – Decision-making paths, frequency of decision-making, as much as their critical weight, have new prominences in today organizations. We are interested here in the decision-maker's capacity to include the characteristics specific to his/her ecosystem, its context and its often-changing issues in the way he/she practices. Decision-makers are often business experts to whom we want to help the design and adaption of their decision-making tools. The creation of a decision support framework using a Model Driven Engineering (MDE) approach is proposed. It seeks to link models of decision- making needs to logical models required by a combinatorial optimization solver. To do this, the functional and logical architectures of this framework are described on a case study, the traveling salesman problem. The assumptions and knowledge conveyed by the models all along the engineering chain are proposed. The design of the environment follows the principles of the MDA architecture. Several transformation rules between models are then explained. A prototype of this environment was developed using a meta modeler software. It provides a meaningful proof of concept, we mean the capacity to change problem formulations on the fly. Mots clés - Ingénierie Dirigée par les Modèles, Aide à la décision, Gestion des opérations, Recherche Opérationnelle, Problème du Voyageur de Commerce, Outils de méta modélisation Keywords – Model Driven Engineering, Decision making, Operations Management, Operations Research, Travelling Salesman Problem, Meta modeler. 1 ANALYSE DES ATTENTES EN AIDE A LA DECISION Nos travaux s’inscrivent dans le faisceau des transitions sociétale et numérique des systèmes de production de biens ou de services, et en particulier le mouvement de fond que constitue Industrie 4.0. Nous le revisitons sous l’angle d’une évolution fournie par le numérique sur la capacité décisionnelle des systèmes. Actuellement, dans une société connectée à de multiples échelles territoriales, une forte pression s’exerce sur les organisations productives pour régulièrement coordonner leurs activités et piloter leurs flux de produits et services. Poursuivre les bons objectifs est toujours le cap, mais ces objectifs sont souvent évolutifs (accès aux marchés, maîtrise de performance, réduction des risques, …) et portent sur des périmètres qui sont à l’échelle de réseaux collaboratifs ce qui dresse parfois des barrières en termes d’autonomie de décision. Ce constat vaut pour de multiples domaines d’application, citons la chaine logistique manufacturière ou encore la gestion de tournées de professionnels libéraux dans les services à la personne, à titre d’exemples. Le caractère stratégique de tels sujets ouvre nécessairement un débat récurrent sur la culture du pilotage dans sa propre organisation et sur l’aptitude à répondre aux sollicitations des multiples réseaux dans lesquels elle s’inscrit. C’est là que se trouve une partie de l’art du management. Dans ce contexte, l’amélioration continue qui irrigue nos démarches qualité n’est pas seulement confinée dans les processus opérationnels et supports, elle impacte les processus de pilotage. Elle interroge sur les modes de pensée, les activités de prises de décision, les pratiques et les outils d’aide à la décision. CIGI 2021 Etude prospective d’un environnement d’aide à la décision rendu configurable par des modèles LIWEN ZHANG1,3, HERVE PINGAUD2, ELYES LAMINE1, FRANCK FONTANILI1, CHRISTOPHE BORTOLASO3, MUSTAPHA DERRAS3, 1 Centre Génie Industriel, Université de Toulouse-IMT Mines Albi Campus Jarlard, 81000 Albi, France {prénom.nom}@mines-albi.fr 2 CNRS LGC, Université de Toulouse-INU Champollion Place de Verdun, 81012 Albi, France herve.pingaud@univ-jfc.fr 3 Berger-Levrault Rue Jean Rostand, 31670 Labège, France {prénom.nom}@berger-levrault.com 93 Nous savons de longue date que les avantages concurrentiels, tout comme la quête de valeur ajoutée, ne peuvent prendre une réalité tangible que par un savoir-faire en aide à la décision. Le génie industriel a joué un rôle important dans cette prise de conscience. Par exemple, la planification ne fait pas que traduire une volonté stratégique, c’est une fonction qui peut devenir une arme stratégique. Rappelons si besoin est l’importance donnée à la tension des flux, au juste à temps, ou encore à la satisfaction des usagers ou des agents de production dans les travaux de recherche en gestion des opérations. C’est la raison pour laquelle cette planification est abordée avec une formulation « maison », tenant compte de spécificités locales dans une organisation donnée. La tendance est à introduire de plus en plus de connaissances métier dans la prise de décision. Enfin, la société est devenue une société de l’exigence immédiate. Les circuits d’approvisionnement, de production et de distribution ne doivent pas seulement poursuivre des critères de performance économique et sociale, ils doivent accepter des changements de la demande et savoir y répondre. L’agilité est devenue un maître-mot. Mais le poids de ces incertitudes dans les espaces de prise de décision conduit inexorablement à plus de flexibilité dans les usages de différents outils de calcul et invite à développer un nouvel esprit de continuité des activités de prise de décision, prolongeant ainsi logiquement le concept de continuité des activités opérationnelles. Pour toutes ces raisons, un décideur appréciera d’avoir le contrôle sur la formulation de ses modèles de prise de décision et de pouvoir faire bon usage de cette capacité de contrôle lorsque le contexte est très dynamique. Cela est d’autant plus factuel que beaucoup d’organisations ont gagné en maturité dans cet exercice. Toujours en planification, ce sont les progrès enregistrés grâce à la diffusion du MRP II (Manufacturing Ressource Planning II) et des facilités prodiguées par l’usage courant des progiciels de gestion intégrés qui sont à l’origine de cela. Le progiciel est paramétré pour représenter les processus relatifs à une organisation connue de la production. Modifier les paramètres est une opération lourde et à risque. D’autre outils se sont imposés dans le paysage de l’aide à la décision. Ce sont ceux qui sont mobilisés par les experts et chercheurs en aide à la décision. Ils leur offrent des services numériques encapsulant des techniques de recherche opérationnelle, appelés solveurs. Beaucoup de solveurs sont aujourd’hui pris en main en quelques heures et équipés de bibliothèques d’algorithmes dits classiques qui permettent de travailler par réutilisation de code existant. Ces deux catégories d’outils encadrent un périmètre dans lequel le décideur en gestion des opérations évolue actuellement. D’un côté des outils accédant facilement aux données d’entreprise, mais pour lesquels les formulations de problème sont relativement fermées, même s’il existe quelques paramétrages possibles. De l’autre, des outils ouverts qui permettent de reformuler les problèmes d’aide à la décision, de faire face à une certaine complexité, mais qui requièrent une connaissance plus fine de la recherche opérationnelle, sans être vraiment branchés en ligne sur les données de l’organisation. A ce stade de notre analyse, l’idée a germé d’étudier une troisième voie ouvrant de nouvelles perspectives de travail pour le décideur. Une analyse bibliographique nous a montré qu’il n’existe pas à ce jour de travaux de recherche équivalents sur une application de l’Ingénierie Dirigée par les Modèles (IDM) allant de la génération personnalisée de modèle d’aide à la décision à leur résolution passant avec un couplage systématique. Notre travail est donc prospectif, nous ouvrons une voie. Cette nouvelle voie ne dispose pas de la maturité et de l’expérience des deux autres, évoquées ci-dessus. Par contre, il cherche à ouvrir au maximum les possibilités de maitriser l’instruction des problèmes d’aide à la décision à partir de connaissances métier et sans à avoir à traiter directement la conception de code pour l’appel au solveur. Ainsi, nous émettons l’hypothèse qu’avec le temps, le verrou scientifique se déplace d’un savoir-faire factuel en aide à la décision vers un besoin nouveau de prise de décision rapide. Les outils doivent être conçus pour faire face à la variété des situations à traiter et pour pouvoir prendre des décisions circonstanciées en contexte de pression temporelle (ce qui revient à considérer que le nombre d’interlocuteurs dans la chaine décisionnelle est réduit). L’objectif poursuivi est donc de chercher comment donner au décideur non expert en recherche opérationnelle la faculté de faire une spécification en ligne et à moindre uploads/Management/ etude-prospective-d-un-environnement-d-aide-a-la-decision.pdf