L’EVALUATION PAR COMPETENCES : présentation générale et exemple de mise en oeuv

L’EVALUATION PAR COMPETENCES : présentation générale et exemple de mise en oeuvre Introduction : l’évaluation en classe préparatoire est-elle particulière ? L’évaluation classique, que l’on soit en classe préparatoire ou au lycée, est avant tout le fait de noter afin que le correcteur montre à quel niveau se situe l’élève ou l’étudiant. Evaluer, c’est d’abord noter : lors d’un devoir, on mesure le niveau acquis, symbolisé par une note. Cela correspond à une évaluation sommative. Cependant, il existe d’autres formes d’évaluation : -formative : lors d’un exercice, l’étudiant apprend tout en étant noté, -diagnostic : très pratiqué en E.P.S, où l’on fait le point des choses acquises ou pas, -l’autoévaluation :l’étudiant jauge par lui-même ses compétences. En classe préparatoire ne fait-on que de l’évaluation sommative classique ? On pourrait répondre a priori de manière positive à cette question : les moyennes des étudiants sont issues essentiellement de devoirs sur table qui, le plus souvent, clôturent l’apprentissage de chapitres vus précédemment. L’objectif de cet article est de montrer que l’on peut pratiquer une évaluation différente, en particulier en 1ère année, afin de faire progresser les étudiants plus vite dans l’apprentissage des trois épreuves d’histoire, géographie et géopolitique aux concours des Ecoles de commerce : dissertation, croquis et analyse de carte. Pour le démontrer, je vais d’abord expliquer la pertinence de l’évaluation par compétences, que cette action peut passer par un outil clé, la fiche annuelle d’évaluation ; enfin, je vais démontrer le pragmatisme de ce système par le cas d’une introduction de dissertation, applicable dans le premier semestre de 1ère année de classe préparatoire. Au final, fort de plus de 25 ans de pratique et de réflexion sur l’évaluation, d’abord en lycée et depuis 6 ans en classe prépa, je vais tenter de montrer que les professeurs de classe préparatoire peuvent évaluer à travers un système global d’évaluation au profit des étudiants, ces derniers pouvant s’évaluer eux-mêmes pour progresser et hausser leur niveau. Quel intérêt de pratiquer l’évaluation par compétences : nouvelle mode ou outil adapté à la prépa ? La nouvelle réforme du collège vient de relancer le débat sur l’évaluation par compétences. Celle-ci est très critiquée : nivellement par le bas, manque de réalisme… Pourtant, le principe d’évaluer par compétences est intéressant dans la mesure où il interroge sur ce qu’est l’évaluation et ses finalités. Qu’évalue-t-on ? Dans quel objectif ? En fait, on évalue essentiellement trois choses : les connaissances, la réflexion et des savoirs-faire (linguistique par exemple ; voir article sur « le soin de la copie »). Les concours des Ecoles de commerce ne dérogent pas à ces principes. Faire une bonne dissertation de géopolitique, c’est répondre à un sujet en montrant une réflexion (problématique, plan), appuyée par des connaissances solides, le tout exprimé dans une langue claire et précise. Ainsi, se dégage déjà une série de trois compétences : réflexion sur un sujet, compétences cognitives (argumentation) et formelles (orthographe, style…). Emerge la nécessité de définir de manière précise toutes les compétences nécessaires pour réussir les trois types d’épreuves d’histoire, géographie et géopolitique aux concours des Ecoles de commerce. Les manières de lister et classer toutes ses compétences peuvent varier. Lors des 25 ans de pratique de ce système, mes classements ont parfois changé. Par exemple, on peut faire des groupes de compétences de communication, de connaissances… Mais depuis quelques années, j’ai pu définir 5 groupes de compétences visibles dans la fiche annuelle de compétences (voir illustration 1). Un outil général : la fiche annuelle d’évaluation des compétences. Document 1 : fiche annuelle de compétences A l’exception du 5ème groupe, cette fiche identifie les compétences selon l’avancée dans les épreuves, en particulier dans la structure de la dissertation : -dans un 1er temps, l’étudiant est face à un sujet qu’il doit contextualiser, définir, problématiser. Il s’agit pour l’essentiel de l’introduction d’une dissertation : ce sont donc les compétences du groupe 1 nommé « Appréhender un sujet ». -dans un 2nd temps, l’étudiant hiérarchise ses idées dans un plan : ceci correspond au groupe 2 de compétences nommé « Maîtriser un sujet », -dans un 3ème temps, l’étudiant précise ce plan par des arguments précis et nombreux : c’est le groupe 3 nommé « Maîtriser des connaissances ou des informations documentaires », -dans un dernier temps, il termine sa dissertation par une conclusion : le groupe 4 y regroupe les diverses compétences nommées « Démonstration finale ». -enfin, tout cela se fait dans une forme soignée et claire : le groupe 5 rassemble les compétences de « Forme et gestion du devoir ». Au sein de chaque groupe, les compétences sont repérées par des chiffres de 11, contextualiser, à 55, savoir s’exprimer à l’oral (ce système peut aussi être utilisé pour les khôles). Au total, leur nombre est de 17 : c’est assez pour être relié de manière précise à une compétence et pas trop afin de ne pas être perdu dans un système complexe. Ces 17 compétences regroupent bien les trois types d’épreuves des concours : par exemple, la compétence 21 correspond à la mise en œuvre d’un plan logique et équilibré pour la dissertation, mais aussi pour la légende d’un croquis. Cette fiche annuelle peut être utilisée de différentes manières : -pour les enseignants : à chaque devoir, il peut structurer ses appréciations selon ses 5 groupes de compétences en terminant par un signe - . + qui montre à l’étudiant son niveau d’acquisition, soit par groupe de compétences (le plus simpl), soit par compétences (plus difficile à mettre en œuvre et qui nécessite une autre fiche d’évaluation). On peut imaginer une mise en œuvre partielle avec, par exemple, une évaluation de l’introduction (voir 3ème partie de cet article). -pour les étudiants : la lecture des appréciations permet de voir les points forts et les points faibles de la copie ; il peut reporter les signes sur la fiche annuelle dans une colonne où il note au moins la date et le type d’épreuve. -ainsi, au bout de plusieurs devoirs, professeurs et étudiants vont voir l’acquisition progressive des compétences ainsi que les secteurs qui « coincent ». Autrement dit, la fiche annuelle sert d’évaluation sommative, de diagnostic et d’autoévaluation. En effet, l’étudiant peut de temps en temps faire le point et rechercher les origines de ses difficultés et réflechir aux solutions à css problèmes. Si la fiche annuelle peut paraître complexe, examinons un exemple précis pour comprendre le fonctionnement de l’évaluation par compétences. Exemple de mise en œuvre : l’introduction de dissertation (voir illustration 2) Document 2 : fiche d’évaluation d’une introduction de dissertation Le choix de l’introduction est évident. Ne pouvant présenter dans cet article les 3 fiches d’évaluation des 3 épreuves des concours, cibler ce secteur court est logique en raison de son rôle stratégique au sein de la dissertation. L’introduction est le moment du premier contact entre le correcteur et la copie et elle résume ce que va être la copie en terme de réflexion à travers la problématique et le plan. Une bonne introduction peut annoncer une bonne copie. De même, le choix d’un sujet lié aux premiers chapitres du module I du programme est une évidence dans la mesure où c’est à ce moment-là que les professeurs doivent faire le plus de méthodologie pour mettre à niveau leurs étudiants afin qu’ils passent de la composition (lycée) à la dissertation (post-bac). L’évaluation précède d’un peu plus d’une semaine le premier devoir sur table pour voir le niveau réel des étudiants. Elle se fait en 30 mn environ et consiste en la rédaction d’une introduction sur le sujet suivant : « Les grandes puissances européennes et le monde en 1914 ». La fiche d’évaluation identifie les 7 compétences évaluées et visibles dans la fiche annuelle. Cette année, je n’ai pas mis de note aux étudiants, mais simplement indiqué les niveaux d’acquisitions de ces 7 compétences (signes - . +). Ne pas mettre une note a un double intérêt : pour le professeur, c’est un gain de temps appréciable et, pour l’étudiant, cela lui donne une meilleure compréhension du système en différenciant notation et évaluation. Conclusion : l’évaluation par compétences a un triple avantage. L’intérêt d’un système d’évaluation par compétences est triple : -la clarté des compétences : pour chacune des épreuves des concours, les professeurs montrent aux étudiants quelles sont les compétences nécessaires à leur réussite. Ainsi les compétences fonctionnent comme des objectifs à atteindre. Savoir quelles compétences sont utiles ne peut que motiver les étudiants. -la personnalisation : deux étudiants peuvent avoir la même note tout en ayant des copies très différentes ; ainsi, l’un peut avoir trouvé un bon plan, mais avec une argumentation déficiente alors que l’autre aura mal choisi son plan avec cependant beaucoup de connaissances. Ainsi, deux copies différentes pour la même note impliquent deux évaluations qui précisent les points à travailler : pour le premier, il faudra certainement travailler plus pour avoir plus de connaissances tandis que le second devra étoffer sa réflexion. Forts ou faibles, tous les étudiants y trouvent leur compte. -l’évolution du processus uploads/Management/ ez677-eval-competences-gal.pdf

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  • Publié le Jui 15, 2022
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