EXPOSE DE CADRAGE INTRODUCTION Comme partout ailleurs, dans les Etats en voie d

EXPOSE DE CADRAGE INTRODUCTION Comme partout ailleurs, dans les Etats en voie de développement, l’école doit faire face à de nombreux défis à la fois : pénurie d’enseignants, manque de salle de classe, absence de matériel didactique, désinvestissement des enseignants démotivés et découragés, effectifs pléthoriques…. Les problèmes de l’éducation dans nos pays sont connus de tous mais malheureusement rien ne change et ce n’est pas demain que ce tableau sombre va s’éclaircir, car au-delà du flot de bonnes paroles et d’intentions, il ne se passe rien de concret. Le niveau de l’éducation continue de baisser et avec la croissance démographique, la tendance n’est pas prête de s’inverser. La solution de la double vacation et du double flux imposé par le FMI, alors qu’il fallait plus d’écoles, plus d’enseignants bien formés, du matériel et des contenus pédagogiques conséquents, a seulement permis de satisfaire aux contraintes de l’ajustement structurel. Même divisé en groupes, les classes demeurent bondées. Une lourde tâche pour les enseignants titulaires des classes pléthoriques qui s’échinent à longueur de journée à « faire ce qu’ils peuvent ». Seuls les élèves les plus brillants s’en sortent au détriment du plus grand nombre qui va grossir la masse résiduelle scolaire, un frein au développement. Le travail de groupe est une exigence de la formation par compétence. Les effectifs pléthoriques sont toujours perçus comme un obstacle dans le processus enseignement/apprentissage/évaluation. Vu sous cet angle des interrogations légitimes apparaissent : quelles solutions pédagogiques aux effectifs pléthoriques ? quelles pratiques efficientes du travail de groupe avec l’avènement de la FPC ? est-il possible de mettre en œuvre le travail de groupe avec des classes bondées ? le travail de groupe est-il une panacée ? Pour tenter d’y répondre, notre exposé va tourner autour de trois points essentiels. COMPREHENSION DES CONCEPTS GESTION PEDAGOGIQUE DES EFFECTIFS PLETHORIQUES EFFECTIFS PLETHORIQUES ET FPC COMPREHENSION DES CONCEPTS L’exploitation de notre sujet d’exposé exige la définition d’un certain nombre de notions et concepts psychopédagogiques fondamentaux que sont : effectifs pléthoriques – grands groupes – processus de tutelle et travail de groupe. Un effectif pléthorique : c’est un nombre excessif de personnes composant un groupe dans un espace déterminé pour une activité donné. A l’école élémentaire nous parlons surtout de classes pléthoriques pour désigner les classes surpeuplées ou à effectifs pléthoriques. C’est un phénomène lié à la conjugaison de plusieurs facteurs : la population scolaire, les salles de classes disponibles et le nombre d’enseignants affectés. A ces facteurs il faut greffer la tâche ou l’activité, les contenus à faire passer et parfois l’âge des apprenants. En effet, les enfants ne peuvent pas apprendre à partir d’un certain effectif. La notion de classe pléthorique est relative au système éducatif. La norme UNESCO est de 25 élèves à l’école primaire. En Côte d’Ivoire, la normalité se situe autour de 50 élèves par classe, ce qui est pléthorique sous d’autres cieux. Les techniques, les stratégies et parfois les méthodes utilisées entre en ligne de compte pour définir la notion de classe pléthorique. Aussi faut-il comprendre qu’un effectif est pléthorique lorsqu’il enfreint le déroulement normal des apprentissages. Il ne faut pas confondre les effectifs pléthoriques et les grands groupes qu’on rencontre dans les amphithéâtres des Universités et des grandes écoles et destinées aux cours magistraux. Ici, l’âge des étudiants, leur maturité et un certain nombre d’aptitudes acquises (prise de notes, écoute active…) autorisent une telle organisation du travail. Le processus de tutelle : Dans l’approche constructiviste du développement cognitif de VYGOTSKI, le processus de tutelle rend compte des interactions asymétriques entre un apprenant qui fait novice et un tuteur qui fait expert. Ce tuteur qui est pris comme le médiateur de la culture, est chargé de mettre à la disposition de l’apprenant, des instruments, des outils techniques ou des signes, adaptés aux possibilités du novice. Ce processus d’interactions du tuteur expert, avec le’’ tutoré ‘’novice dans la réalisation d’une tâche ou d’une notion à acquérir est aussi appelé « interaction de tutorat ou de guidage ». C’est ce même processus que J. Bruner a appelé « étayage ». Le travail de groupe : En nous appuyant sur le vocabulaire de psychopédagogie de R. Lafon, nous pouvons définir le groupe comme étant un ensemble de personnes, en nombre limité, poursuivant les mêmes buts et ayant conscience d’appartenir à ce même ensemble. Les objectifs de formation poursuivis par les petits groupes sont variés et il existe autant de groupes que d’activités humaines. En situation de classe, lorsque le but de l’enseignant est de faire réaliser des tâches en petits groupes par les élèves eux-mêmes pour développer en eux leur capacité de production, de facilitation, de régulation et de socialisation, la stratégie d’enseignement mise en œuvre est appelé le travail de groupe. Ici encore, la richesse du vocabulaire lié au groupe, définit comme cadre de recherche en classe, mérite quelque précision car nous avons vite fait de confondre travail de groupe, travail en groupe et enseignement par groupe. Le travail de groupe réuni quelques élèves autour de la tâche à réaliser, chaque membre apportant ses possibilités personnelles pour les mettre au service de la réussite collective. La performance produite ici est celle du groupe dans son ensemble mais pas celle des membres pris individuellement. Exemple des exposés en classe : quand la rédaction finale est présentée on ne sait pas qui est l’auteur de telle ou telle partie. Dans le travail en groupe, la production collective est une juxtaposition, une simple addition de travaux individuels. La structure organisationnelle correspond à celle d’un atelier, chacun s’enfermant dans son domaine et ne profitant pas immédiatement de l’effort des autres. Exemple du relais en EPS : la victoire finale n’est qu’une simple addition d’efforts individuels, chaque membre ne pouvant apporter de l’aide à un autre en difficulté. L’enseignement par groupe est une méthode qu’emploient parfois les enseignants lorsqu’ils ont affaire à une classe où les élèves ont des niveaux et des aptitudes très hétérogènes. L’enseignant divise alors sa classe en plusieurs groupes correspondant à divers niveaux de connaissance dans telle ou telle matière, puis il fait la classe à chaque groupe séparément. La même technique est utilisée avec les classes jumelées et les classes multigrades. LA GESTION DES EFFECTIFS PLETHORIQUES L’ouverture de l’école Les recommandations officielles relatives à l’ouverture de l’école aussi bien sur son environnement local que vers le monde en construction ne datent pas d’aujourd’hui en Cote d’Ivoire. Déjà le plan quinquennal (1976-1980) devant orienter l’Education Nationale ivoirienne précisait le rôle de l’école qui est d’ «affirmer l’identité culturelle, de promouvoir l’intégration nationale, de favoriser épanouissement personnel de l’individu, de le préparer à la vie active ». « Pour cela », recommandait ce plan « Il est fondamental que l’enseignement mette l’accent moins sur la transmission des connaissances que sur le développement des aptitudes et de la personnalité ». Et de tirer la conséquence suivante : « de tels buts exigent l’ouverture de l’école afin qu’existe une homogénéité entre l’éducation et le milieu social et familial…, une plus grande cohérence entre les valeurs qu’elle diffuse et celle de la famille ou du milieu de vie… Pour y parvenir, il conviendrait de faire en sorte que parents et enseignants collaborent plus étroitement et que le contenu de l’enseignement soit en relation avec les réalités techniques, économique et culturelles ». A travers ces recommandations officielles, l’on découvre le désir ardent des responsables de l’Education Nationale de considérer la référence au milieu et surtout à la famille comme le fondement de toute action éducative. Pour y parvenir, ces instructions officielles préconisent « une éducation en vue de l’action et du changement et une éducation ouverte sur les réalités du milieu ». En clair, l’école, face à un savoir qui ne cesse de s’étendre et de se transformer, face au développement des moyens de communication, n’a plus le monopole de la transmission de l’information. Elle doit donc ouvrir ses portes à la communauté dans laquelle elle s’intègre. Elle doit porter davantage son rôle sur l’acquisition des méthodes de travail et de réflexion que sur la transmission systématique des connaissances. Le travail de groupe qui exige de l’élève un effort d’organisation et de recherche personnelle et de l’enseignant un effort d’analyse des processus groupaux pouvant s’étendre aux expériencess de l’enfant au plan relationnel en famille, voit ainsi son cadre réglementaire clairement exprimé. La loi N°95-696 du 7 septembre 1995 relative à l’enseignement abordera elle aussi dans le même sens. L’ouverture sur l’environnement ou la relation avec le patrimoine culturel peut être : -des visites d’ateliers artisanaux, des fermes pastorales, des services publics, … -la contextualisation des programmes… -des enquêtes dans le village ou le quartier ou la famille par les élèves ou l’enseignant lui-même afin de mieux orienter l’action pédagogique en classe. -une école des parents qui initie une collaboration école-famille, école-milieu et en définit les règles et les attributions. Ici encore, comme nous le voyons, les instructions officielles ouvrent une piste de gestion des effectifs pléthoriques. En effet, avec l’ouverture, les limites de l’école s’élargissent, l’espace s’agrandit et les partenaires se démultiplient. La uploads/Management/ formation-des-cps-aux-apprentissages-cooperatifs-expose-de-cadrage.pdf

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  • Publié le Jan 28, 2022
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