FLUIDES & transmissions N°92 - septembre 2006 19 Formation Formation oléo-hydra
FLUIDES & transmissions N°92 - septembre 2006 19 Formation Formation oléo-hydraulique et pneumatique Pour pérenniser les compétences En dépit de nombreuses difficultés, les efforts déployés par certains pour amener la formation oléohydraulique et pneumatique au niveau qu’elle mérite en France finissent par payer. Le lancement par Sodhyp et l’AFPI de Provence d’un cursus de Technicien Système en Oléohy- draulique et Pneumatique nous en donne un nouvel exemple. De nombreuses entreprises, et non des moindres, sont convaincues de la nécessité de telles initiatives. C’est notamment le cas d’Arcelor, qui a ouvert les portes de son établissement de Fos sur Mer en juin dernier pour accueillir le lancement officiel de la nouvelle formation. Il suffit souvent de quelques bonnes volontés, de quelques personnes convaincues, pour que les choses évoluent, parfois contre vents et marées ! C’est notam- ment le cas dans le domaine de la formation aux techniques oléohy- drauliques et pneumatiques. Consciente des grosses lacunes existantes en la matière, notam- ment au niveau de la formation de base, la profession s’est mo- bilisée depuis quelques années, est allée tirer de nombreuses sonnettes, principalement du côté de l’Education Nationale, et a réuni les décideurs de tous bords pour tenter d’élaborer des parcours de formation correspondant aux im- menses besoins en la matière. Il faut dire que l’on revenait de loin ! Et les organismes de forma- tion continue sont souvent tenus de suppléer les carences d’une formation initiale qui brille par son absence. Si l’on excepte une mention de niveau V (CAP) créée en 1963 en région parisienne et peu à peu tombée en désué- tude, rien ou pas grand-chose n’existait au niveau de l’Educa- tion Nationale pour la formation de personnels compétents en techniques oléohydrauliques et pneumatiques (TOP). Ce qui explique que dans les années 1990, la profession, représentée par son syndicat professionnel, l’Unitop, se soit mobilisée et ait œuvré en collabo- ration avec l’Education Nationale à la mise sur pied de mentions complémentaires en TOP aux niveaux IV (Bac Pro) et V (post CAP , BEP). Diplôme national reconnu Sur cette nouvelle base, certains ont développé des efforts pour lancer de nouvelles formations sur le marché français afin, d’une part, de maintenir et développer le niveau de compétences des per- sonnels en activité et, d’autre part, d’attirer de nouveaux entrants, jeunes en particulier, vers ces tech- niques souvent fort méconnues. C’est le cas de Sodhyp, qui a notamment été à l’origine de la première formation diplômante de niveau IV par alternance en France sur la Maintenance des installations oléohydrauliques et pneumatiques (MIOP) qui a déjà donné lieu à plusieurs sessions sur Bordeaux. D’autres cursus ont suivi ou vont suivre, qu’il s’agisse du RCOP (Réalisation des circuits oléohydrauliques et pneumati- ques) de niveau V , du TSOP (T ech- nicien système en oleohydraulique et pneumatique) de niveau III ou du TCOP (T echnico-commercial en oléohydraulique et pneuma- tique). De fait, proclame Christian Rieu, « la Profession s’est réveillée, d’abord par la création d’une Commission Formation, puis par la mise en place d’outils qui existent maintenant depuis cinq ou six ans pour la formation des nouvelles générations ». Le directeur de Sodhyp insiste sur le fait que « les jeunes ayant suivi ces formations accèdent à un diplôme national reconnu », d’où l’intérêt de renforcer l’attractivité du secteur vis-à-vis des jeunes géné- rations souvent plus intéressées par des filières jugées, à tort, plus gratifiantes. « les organismes de formation continue sont souvent tenus de suppléer les carences d’une formation initiale qui brille par son absence » Sodhyp Arcelor Arcelor à accueilli le lancement officiel de la nouvelle formation TSOP en juin dernier FLUIDES & transmissions N°92 - septembre 2006 20 Formation En outre, force est de constater que « l’Education Nationale n’a pas toujours saisi la balle au bond », déplore Christian Rieu. Et certains efforts sont demeurés vains faute de candidats alors même que de nombreuses en- treprises avaient exprimé leur intérêt à accueillir des jeunes en alternance. Un comble dans un pays où le chômage reste une plaie endémique ! Conserver les compétences Car les besoins des entreprises existent, souvent de manière crian- te. Beaucoup sont conscientes du risque de perte de compétence en hydraulique et pneumatique. Arcelor, par exemple, exprime son besoin de conserver les compé- tences et ses craintes de les voir disparaître si rien n’est fait pour les pérenniser. « Les pionniers qui ont appris le métier de l’hydraulique sur le tas vont progressivement partir en Un CQPM de niveau III Mise en place en collaboration avec l’AFPI Provence (Association de formation professionnelle de l’industrie), dont le directeur, Jean-Pierre Dos Santos, a tenu à mettre en avant « la quinzaine d’années de partenariat avec Sodhyp », la formation de Technicien système en oléohydraulique et pneumatique (TSOP) est un CQPM (Certificat de qualification paritaire de la métallurgie) de niveau III (post BTS). Elle donne lieu à un contrat de professionnalisation et porte sur 17 mois en alternance. L’apprenant bénéficie de 810 heures de formation, soit un horaire particulièrement dense recommandé par Sodhyp et se décomposant en Hydraulique et asservissements (507 heures), Pneumatique et électropneu- matique (78 heures), Electricité, électronique, régulation (78 heures), Automates programmables (78 heures), Electronique analogique (39 heures) et Préparation à l’examen (30 heures). La première session commencera le 23 octobre 2006 et s’achèvera le 8 février 2008 avec un examen (CQPM) constitué d’épreuves écrites et pratiques et de la soutenance d’un mémoire. Les périodes de formations théoriques couvriront deux semaines par mois d’octobre 2006 à avril 2007 et une semaine par mois de mai 2007 à février 2008. Les points clés du référentiel sont les suivants : . Lire, analyser et concevoir un schéma hydraulique ou pneumatique. . Elaborer et interpréter un cahier des charges à dominante hydraulique ou pneumatique. . Maîtriser la technologie et le fonctionnement des composants hydrauliques et pneumatiques. . Monter, assembler, raccorder les composants d’un circuit hydraulique ou pneumatique. . Assurer un diagnostic, une modification, la consignation ou la déconsignation d’un circuit hydraulique ou pneumatique. L’importance des périodes en entreprise est fondamentale et les initiateurs de cette formation insistent sur le fait que « le projet est une réalisation concrète que le stagiaire doit conduire dans son contexte professionnel », permettant ainsi « d’ancrer la formation dispensée dans la réalité » et « de contribuer au retour sur investissement de la formation financée par l’entreprise ». Dans ce cadre, le parrain et la hiérarchie jouent un rôle primordial puisqu’ils constituent l’interface entre l’en- treprise, le stagiaire et l’AFPI Provence. Le projet donnera lieu à la rédaction d’un rapport écrit et à une présentation orale devant un jury de profes- sionnels lors de la certification. A l’issue de la formation, le jeune pourra obtenir les trois validations suivantes : MIOP , diplôme de l’Education Nationale de niveau IV ; TSOP , CQPM de niveau III ; et CETOP (Certificat européen en techniques oléohydrau- liques et pneumatiques) de niveau III. FLUIDES & transmissions N°92 - septembre 2006 21 retraite d’ici à 2010 », constate Jean-Claude Cailleau, responsa- ble de la formation. Cette prise de conscience a amené Arcelor à élaborer un « Plan de pérennité des compétences hydrauliques » visant à identifier les possibilités de développer les compétences en interne et à déterminer les besoins en termes d’embauches d’ici 2010. Cette démarche passe par « une meilleure sensibilisation aux tech- niques hydrauliques de tous les acteurs de l’entreprise », affirme Alain Piccin, du Club des Hydrau- liciens d’Arcelor Fos sur Mer. Car cette pénurie de main d’œuvre trouve son origine dans deux cau- ses principales, fait-il remarquer : d’une part, l’hydraulique s’est « mal vendue », d’autre part cette technique souffre d’une « mau- vaise image de marque ». Et la formation a sans doute un grand rôle à jouer pour redresser cette situation. L’unanimité semble se faire autour de cette opinion, no- tamment dans les entreprises de la région PACA. Patrick Ca- rovani (Cofatech/ADF) relève ainsi que « le principal problème est d’intéresser les jeunes à ce métier qui exige du personnel très qualifié ». « L’hydraulique est une technique très pointue, renchérit Olivier Juge (KSR), d’où des besoins en formation en conséquence ». Quant à Stéphane Arquillière (Camon), il met en avant la nécessité de « faire progresser les collabo- rateurs, notamment au niveau technique ». Or, face à ces besoins, « le manque de candidats est fla- grant », déplore Eric Rossello, responsable de la formation chez Vedior, et « la pénurie ne fait que s’accroître » ! Au-delà du CQPM De fait, « l’hydraulique souffre d’un handicap : c’est un métier relativement jeune », remarque Thibaud de Véricourt, Délégué Général de l’Unitop (Union na- tionale des industries de trans- missions oléohydrauliques et pneumatiques) qui constate que « le syndicat de la profes- sion rassemble une soixantaine d’entreprises et a donc besoin de relais, notamment auprès des chambres de la métallurgie ». A cet égard, il est significatif de noter que la nouvelle formation de Technicien système en oléo- hydraulique et pneumatique s’inscrit dans le cadre d’un CQPM (Certificat uploads/Management/ formation-oleo-hydraulique.pdf
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- Publié le Nov 16, 2021
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