LE JUSTE-À-TEMPS POUR UN FABRICANT AUX GRANDES CHAÎNES LE JUSTE-À-TEMPS POUR UN
LE JUSTE-À-TEMPS POUR UN FABRICANT AUX GRANDES CHAÎNES LE JUSTE-À-TEMPS POUR UN FABRICANT AUX GRANDES CHAÎNES Direction du développement des entreprises Cet outil de gestion est une initiative conjointe de la Direction du commerce, des services et de la construction et de la Direction du développement des entreprises, du MDEIE, réalisée dans le contexte du projet « Comment vendre aux grandes chaînes ». Chargé de projet : Jacques Plante, ing. M.B.A. Conseiller en gestion Rédacteurs : Sophie Desgagnés Conseillère Bell Nordic inc. Publié par la Direction des communications : septembre 1999 Réédité par la Direction des relations avec les clientèles : janvier 2003 Actualisé : juillet 2003 Réimprimé : août 2001 Numéro de document : 1667 Toute reproduction de ce document est autorisée avec mention de la source L’emploi du genre masculin pour désigner des personnes, des titres et des fonctions se fait sans discrimination et n’a pour but que de faciliter la lecture du texte. AVANT PROPOS Les produits standards fabriqués en très grande quantité sont de moins en moins convoités par les consommateurs. En effet, ces derniers préfèrent acheter un produit d’excellente qualité, correspondant parfaitement à leurs besoins à un prix abordable. Cette nouvelle réalité oblige les entreprises à passer d’une production de masse, à bas prix, destinée à un client standard, à une production de qualité de plus en plus diversifiée.1 De surcroît, la globalisation des marchés exige de ces mêmes entreprises qu’elles réduisent leurs coûts de fabrication, afin d’offrir un prix de vente concurrentiel et qu’elles accélèrent la commercialisation de leurs nouveaux produits. Ainsi, afin de répondre aux exigences des clients, les entreprises tentent de rendre plus flexibles et plus efficientes leurs méthodes de production. Pour ce faire, plusieurs ont adopté le juste-à-temps appelé JAT. Le présent document aura donc pour objectif de vous familiariser avec la méthode du juste-à-temps. Ainsi, vous comprendrez mieux les techniques utilisées, les implications d’une telle démarche et les bénéfices que vous pourriez en retirer. Finalement, une dernière section vous présentera les exigences des grandes chaînes de détaillants. Bonne lecture! 1 Bernard LEMAIRE, Vers l’entreprise du quatrième type, les éditions L’Expansion Management Review, numéro 72, printemps 1994, p. 57. TABLE DES MATIÈRES LE JUSTE-À-TEMPS...................................................................................................... 5 LA PHILOSOPHIE DU JUSTE-À-TEMPS ................................................................................... 5 LES CONCEPTS DE BASE DE L’APPROCHE JUSTE-À-TEMPS ..................................................... 8 © Takt time ........................................................................................................... 8 © Kanban.............................................................................................................. 9 © Cellule en « U » .............................................................................................. 11 © « Autonomation »............................................................................................ 12 © SMED ............................................................................................................. 12 © Poka –Yoke..................................................................................................... 13 LES EXIGENCES DU JAT ................................................................................................... 14 La méthode des « 5S » .......................................................................................... 14 LES BÉNÉFICES POTENTIELS ............................................................................................. 18 LES EXIGENCES DES GRANDES CHAÎNES DE DÉTAILLANTS ............................. 20 LES LECTURES SUGGÉRÉES ................................................................................... 24 - 5 - LE JUSTE-À-TEMPS La majorité des gens ont une bonne idée de ce qu’est le juste-à-temps, toutefois ils ne s’entendent pas tous sur une même définition. Ainsi, certains croient que le juste-à-temps ne concerne que les fournisseurs et d’autres que cette méthode ne vise qu’à diminuer les stocks. En fait, la notion de l’ingénieur Taiichi Ohno (inven- teur du concept du JAT) est beaucoup plus complexe et nécessite d’être bien comprise avant que toute entreprise, manufacturière ou de service, décide de livrer ses produits selon cette méthode. LA PHILOSOPHIE DU JUSTE-À-TEMPS Un système ou une entreprise qui fonctionne en juste-à-temps reçoit ses matières premières uniquement lorsqu’une commande ferme est donnée par un client, fabrique ses produits finis ou sous-ensembles juste-à-temps pour être vendus ou assemblés en produits finis et finalement, livre au client uniquement lorsque ce dernier en fait la demande. L’objectif est donc que le client reçoive le bon produit, en bon état, au bon moment, au bon endroit, en quantité suffisante et à un juste prix. Le juste-à-temps est donc très différent de la production de masse, qui a pour objectif de fabriquer plusieurs gros lots d’un même produit, lesquels sont par la suite entreposés jusqu’à ce qu’un client passe une commande. La philosophie du JAT repose plutôt sur la fabrication de plusieurs produits en petites quantités afin de mieux répondre aux besoins des clients. Cette philosophie, en fait, s’appuie sur l ‘amélioration continue de la qualité et de la productivité dans toutes les activités de l’entreprise et est soutenue par deux grands principes, soit l’élimination du gaspillage, partout dans l’entreprise, et le respect de la personne. - 6 - Le JAT s’attaque à sept types2 de gaspillage 1. La surproduction, c’est-à-dire en fabriquant plus de produits qui dépassent la demande, car cela entraîne un surplus de marchandise, de main- d’œuvre, de machines, d’espace, de manutention sans compter l’augmentation des probabilités de bris des produits finis. Il est donc préfé- rable de produire selon une méthode synchrone, suivant la demande. 2. L’attente, c’est-à-dire en éliminant les pauses et les arrêts non voulus. En produisant selon la méthode JAT, donc en évitant de produire pour stocker, les arrêts non désirés de la chaîne de production deviennent extrêmement critiques pour le respect des délais de livraison. Au moment où ils survien- nent, la recherche de la cause devient prioritaire, ce qui n’est pas le cas avec la méthode traditionnelle. 3. Le transport et la manutention représentent aussi une source possible de gaspillage. De fait, un aménagement non fonctionnel augmente les distan- ces lors de déplacements obligatoires. Afin d’éliminer ces pertes, il est nécessaire de s’assurer un aménagement optimal ainsi que de conserver les lieux de travail propre et en ordre. 4. Les transformations inutiles du produit, autrement dit, il faut éliminer toute transformation qui n’ajoute aucune valeur au produit et qui est, en fait, reliée au processus lui-même. 2 Jean NOLLET, Joseph KÉLADA, Mattio O. DIORIO et al., La gestion des opérations et de la production, Une approche systémique, 2 e édition, Montréal, Gaétan Morin Éditeur, Montréal, 1994, p. 52-53. - 7 - 5. Les stocks de surplus, c’est-à-dire les produits qui ne font pas encore l’objet d’une commande d’un client. Il est primordial d’éliminer ce genre de stocks, car ils font augmenter les frais de stockage, les besoins en espace d’entreposage, les primes d’assurance, etc. De plus, l’élimination de cette source de gaspillage permet de diminuer le stock de matières premières et de produits en cours. 6. Les mouvements inutiles. Ainsi, tout mouvement qui n’ajoute aucune valeur doit être éliminé. 7. Les défauts de fabrication. De fait, tout produit défectueux doit être, soit mis aux ordures, soit réusiné, ce qui peut entraîner des retards de livraison ou encore nécessiter le rapatriement de produits déjà vendus. En éliminant le plus possible les rejets de produits, on augmente la satisfaction des clients mais aussi les profits de l’entreprise. On comprendra donc que ces sept sources de gaspillage peuvent engendrer d’énormes coûts pour l’entreprise, sans ajouter de valeur au produit. Le JAT est donc un mode de gestion flexible qui s’appuie sur le long terme. - 8 - LES CONCEPTS DE BASE DE L’APPROCHE JUSTE-À-TEMPS Plusieurs concepts font partie intégrante du JAT. Lorsque l’on implante le juste-à- temps et que l’on veut relever les défis de cette méthode, il convient de recourir à différents concepts, tels que le takt time, le kanban, la cellule en « U », l’« autonomation », le SMED et le Poka-Yoke. © Takt time Dans le but de produire uniquement les quantités nécessaires et de ne pas créer d’inventaire, il convient de déterminer la quantité de produits à fabriquer qui répondra exactement aux besoins des clients. Une fois cette quantité établie, il est primordial de calculer le temps que l’on doit accorder à la fabrication de chaque unité, en respectant les exigences des clients en matière de délai et de quantité. Ce temps est appelé takt time. Ainsi, le takt time est le rythme auquel on désire qu’une unité quitte le processus de fabrication de l’entreprise. Le takt time est exprimé en unités de temps, minutes ou fractions de minute et s’obtient en divisant la durée de production maximale d’un quart de travail par la quantité de produits que l’entreprise doit fabriquer durant ce même quart pour satisfaire la demande des clients. Par exemple, un quart de travail standard de huit heures au cours duquel les travailleurs ont 30 min pour manger, deux fois 10 min de pause et l’équivalent d’encore 10 minutes de pertes de temps ci et là dans la journée, équivaut à une durée de production totale de 420 minutes (ou 7 x 60 min). Si, pour répondre à la demande des consommateurs, l’entreprise doit fabriquer 16 800 unités par mois à raison de 20 jours de production chaque mois, l’entreprise doit donc fabriquer 840 unités par jour (16 800 u / 20 j). Comme elle dispose de 420 minutes chaque jour, elle doit fabriquer une unité à toutes les 30 secondes ( 420 min / 840 unités). Le takt time est donc de 30 secondes, ce qui signifie que pour répondre à la demande, l’entreprise doit fabriquer deux unités à la minute. - 9 - © Kanban Une des difficultés particulières en production juste-à-temps est de s’assurer que chaque poste de travail reçoit ses matières premières ou composantes au bon uploads/Management/ juste-a-temps.pdf
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- Publié le Jan 20, 2022
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