Section Clinique de Rennes 2010-2011 La question de l'hystérie et la question d

Section Clinique de Rennes 2010-2011 La question de l'hystérie et la question du père dans la clinique La forclusion généralisée La forclusion généralisée DIRECTEUR DE PUBLICATION JACQUES-ALAIN MILLER COORDINATION DU VOLUME JEAN LUC MONNIER REDACTRICE EN CHEF JEANNE JOUCLA ASSISTANTS D’EDITION ANNE BEAUME, FREDERIQUE BOUVET, JEAN-YVES CAIRON, JEAN-NOËL DONNART, MAÏNA DUCHEMIN, NOEMIE JAN, MYRIAM PERRIN, LUCIE PINON, DOMINIQUE TARASSE SECTION CLINIQUE DE RENNES ASSOCIATION UFORCA COORDINATION ROGER CASSIN, PIERRE-GILLES GUEGUEN, JEAN LUC MONNIER 2, rue Victor Hugo 35000 Rennes mail : monnierj@orange.fr DIRECTEUR DE PUBLICATION JACQUES-ALAIN MILLER COORDINATION DU VOLUME JEAN LUC MONNIER REDACTRICE EN CHEF JEANNE JOUCLA ASSISTANTS D’EDITION JEAN-NOËL DONNART, CLAIRE LEC’HVIEN, SOPHIE LEMOINE, EVELYNE MASSABUAU, MARYLENE MELOU, MYRIAM PERRIN, MARIE-CHRISTINE SEGALEN Avec la collaboration de Damien Botté SECTION CLINIQUE DE RENNES ASSOCIATION UFORCA COORDINATION ROGER CASSIN, PIERRE-GILLES GUEGUEN, JEAN LUC MONNIER 2, rue Victor Hugo 35000 Rennes mail : monnierj@orange.fr La forclusion généralisée SOMMAIRE SÉMINAIRE THÉORIQUE « Tout le monde délire » Roger Cassin......................................................................................67 R.S.I. et forclusion généralisée Nathalie Charraud..................................................................75 Quelques préalables logiques à la forclusion généralisée Anne-Marie Le Mercier................83 Psychose ordinaire ? Jean Luc Monnier....................................................................................93 La dépression, mal du siècle ? Marcel Eydoux........................................................................101 À propos de l’Homme aux loups Laurent Ottavi......................................................................113 Du Président Schreber à James Joyce Pierre-Gilles Guéguen..................................................123 SÉMINAIRE THÉORIQUE COMMENTAIRES DE TEXTES ASSISTANTS D’EDITION JEAN-NOËL DONNART, CLAIRE LEC’HVIEN, SOPHIE LEMOINE, EVELYNE MASSABUAU, MARYLENE MELOU, MYRIAM PERRIN, MARIE-CHRISTINE SEGALEN Avec la collaboration de Damien Botté SECTION CLINIQUE DE RENNES ASSOCIATION UFORCA COORDINATION ROGER CASSIN, PIERRE-GILLES GUEGUEN, JEAN LUC MONNIER 2, rue Victor Hugo 35000 Rennes mail : monnierj@orange.fr Séminaire théorique - « Tout le monde délire » 67 « Tout le monde délire » Roger Cassin Pour cette première séance, je vais m’appuyer sur deux leçons du cours de Jacques-Alain Miller « Ce qui fait insigne », cours pendant lequel il introduit, le 27 mai 1987, la notion de « forclusion généralisée ». Lors de cette leçon du 27 mai 1987, J.-A. Miller propose de mettre en évidence « Une structure de la forclusion comme à l’opposé de la structure de la communication. »1 La notion de communication se réfère ici au début de l’enseignement de Jacques Lacan, c’est-à- dire au moment du rapport de Rome2, en 1953. Dans la notion de communication, où le sujet se réfère au discours de l’Autre : « Le langage humain constitue une communication où l’émetteur reçoit du récepteur son propre message sous une forme inversée. »3 L’exemple que donne Lacan – « Tu es ma femme » – se réfère au discours de l’Autre « enveloppé comme tel dans la plus haute fonction de la parole, pour autant qu’elle engage son auteur en investissant son destinataire d’une réalité nouvelle, par exemple quand d’un "tu es ma femme", un sujet se scelle d’être l’homme du conjugo »4. J.-A. Miller reprend le terme de « médium » utilisé par Jacques Lacan dans Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse : « La psychanalyse n’a qu’un médium : la parole du patient. »5 Pour Lacan, « il n’est pas de parole sans réponse, même si elle ne rencontre que le silence, pourvu qu’elle ait un auditeur »6. Cette notation installe l’Autre dans le champ du langage. Une note de 1966 le situe au-delà de l’intersubjectivité du texte de 1953 où Lacan évoque : « l’allocution du sujet y comporte un allocutaire, autrement dit que le locuteur s’y constitue comme intersubjectivité »7. La note de 1966 dit : « Même s’il parle “à la cantonade”. Il s’adresse à ce (grand) Autre dont nous avons affermi la théorie depuis. »8 La théorie de la communication et de la parole comme médium 1) Montre que la psychanalyse n’est pas une relation à deux. Le troisième, c’est la parole, la fonction de l’auditeur suscité par la parole, c’est le grand Autre. 1 Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. Ce qui fait insigne », enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’université Paris VIII, leçon du 27 mai 1987, inédit. On peut lire une partie de cette leçon dans la revue de l’ACF-VLB, Cahier n° 1, automne 1993. 2 Lacan J., « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil, 1966. 3 Ibid., p. 298. 4 Ibid. 5 Ibid., p. 247. 6 Ibid. 7 Ibid., p. 258. 8 Ibid. 68 2) La fonction de la parole comme médium met en évidence la fonction de la reconnaissance, point où culmine la communication : le désir de l’homme, c’est le désir de l’Autre. « Son premier objet est d’être reconnu par l’autre. »9 A - De la reconnaissance à la représentation Cette fonction hégélienne de la reconnaissance s’efface avec l’axiome de la représentation : le sujet est représenté par un signifiant, pour un autre. Un signifiant a à s’articuler, pas à reconnaître mais ce qui se maintient c’est le « pour un autre ». « Un signifiant, c’est ce qui représente le sujet pour un autre signifiant. Ce signifiant sera donc le signifiant pour quoi tous les autres signifiants représentent le sujet : c’est dire que faute de ce signifiant, tous les autres ne représenteraient rien. Puisque rien n’est représenté que pour. Or la batterie des signifiants, en tant qu’elle est, étant par là même complète, ce signifiant ne peut être qu’un trait qui se trace de son cercle sans pouvoir y être compté »10. C’est ce que Lacan écrit à propos de S (A barré). Le médium, c’est l’autre signifiant. Pour J.-A. Miller, c’est une sorte de cul-de-sac : « Sans doute le signifiant conduit, il vous conduit même par le bout du nez, mais à rien d’autre qu’à du signifiant. »11 B - Le discours. La formule définitionnelle du sujet se complète d’un quatrième terme : à , S1, S2 s’ajoute petit a pour constituer le discours. Ce dernier est d’une part construit sur la représentation : les deux termes de la ligne du haut (S1, S2) sont construits sur la relation à l’Autre12. Mais en même temps le discours ne comporte qu’un sujet, environné de trois autres termes. L’objet n’est pas présent dans la structure déduite de l’axiome de la parole, celle de la reconnaissance, qui comporte ce qu’il s’agit d’être pour le sujet, et non ce qu’il s’agit d’avoir. Il apparaît dans le Séminaire VIII, Le transfert sous la forme de l’agalma caché et désiré. Mais, dans le discours, précise J.-A. Miller, « l’objet a est conçu non sur le registre de l’avoir mais sur le registre de l’être. L’objet a n’est pas quelque chose qu’on a, mais quelque chose qu’on est, voire quelque chose qui divise et qui annule l’être du sujet. »13 Quelque chose d’extime : « au cœur du sujet, il n’y a pas seulement un vide, mais dans ce vide même gît quelque chose d’innommable. »14 Donc l’objet a s’inscrit dans la structure de la représentation qui a remplacé la structure de la communication et de la reconnaissance. Le paradoxe est que ce a désigne quelque chose qui n’est pas représentable, « ce qui, de la jouissance, n’est pas représenté mais ce qui est présent. Et donc, ce qui, de la jouissance, n’est pas médiatisé. » On désigne par petit a ce qui n’a pas de signifiant. Le phallus C’est par rapport à cette définition que le phallus prend sa vraie place « comme ce qui de la jouissance a un signifiant. » Le phallus semble être le médium par excellence de la relation à l’Autre dans l’expérience psychanalytique, la copule par quoi s’accomplirait sexuellement la relation à l’Autre. L’écart de Lacan est d’en faire une fonction qui ne note pas la relation à l’Autre, mais sous les espèces de la castration, le rapport à la jouissance. Du côté homme, dans les formules de la sexuation d’Encore, il écrit ’x.)x soit, pour tout x il y a la fonction phallique. Côté 9 Ibid., p. 268. 10 Lacan J., « Subversion du sujet et dialectique du désir dans l’inconscient freudien », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 819. 11Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. Ce qui fait insigne », op. cit. 12 Lacan J., Le Séminaire, livre XVII, L’envers de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1991. 13 Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. Ce qui fait insigne », op. cit. 14Ibid. Séminaire théorique - « Tout le monde délire » 69 femme, pas tout x, ”x.)x : tout ce qui en est de la jouissance n’a pas le signifiant phallique. Il y a donc opposition de ce qui de la jouissance a un signifiant et de ce qui de la jouissance n’en a pas. Si la fonction phallique est présente pour les deux sexes, il y a côté femme, une jouissance supplémentaire. Cette jouissance supplémentaire, la féminité la dérobe au signifiant phallique. Une femme est « la seule à ce que sa jouissance dépasse, celle qui se fait du coït »15. « La jouissance féminine dépasse celle qui s’obtient dans la relation sexuelle. » Si une femme veut être reconnue comme la seule, exigence de l’amour, ce que Lacan met en évidence, uploads/Management/ l-x27-a-graphe-2010-2011-la-forclusion-generalisee.pdf

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  • Publié le Mar 30, 2022
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