La dyslexie © Louise Brazeau-Ward La dyslexie © 2000 Louise Brazeau-Ward Publié

La dyslexie © Louise Brazeau-Ward La dyslexie © 2000 Louise Brazeau-Ward Publié par : Centre canadien de la dyslexie 495, rue Richmond, suite 201 Ottawa, Ontario K2A 4B2 Canada Téléphone : 613-722-4777 Télécopieur : 613-722-4799 Courriel : info@dyslexiacentre.ca TABLE DES MATIÈRES La définition de la dyslexie __________________________________________ 1 Aperçu historique_____________________________________________ 1 Définition ___________________________________________________ 1 Difficulté d’apprentissage ______________________________________ 1 Les causes de la dyslexie ____________________________________________ 2 Causes neurobiologiques _______________________________________ 2 Conscience phonémique________________________________________ 3 Le point sur nos connaissances________________________________________ 5 Travaux de recherche du National Institute of Health _________________ 5 Résultats publiés par le NIH en 1994______________________________ 6 Résultats de recherche publiés depuis 1994_________________________ 7 Études longitudinales __________________________________________ 8 Les symptômes de la dyslexie ________________________________________ 9 Signes précurseurs dans les classes de maternelle ____________________ 9 Difficultés en lecture et en épellation_____________________________ 10 Qualité des travaux écrits______________________________________ 11 Orientation _________________________________________________ 12 Tâches à effectuer selon un ordre déterminé _______________________ 13 Apprentissage par cœur de faits non compris ______________________ 14 Concepts relatifs au temps et gestion du temps _____________________ 14 Organisation spatiale _________________________________________ 15 Difficultés en mathématiques___________________________________ 16 Conditions concomitantes _____________________________________ 16 La créativité des personnes dyslexiques________________________________ 19 Célébrités dyslexiques ________________________________________ 19 © 2000 - Centre canadien de la dyslexie i Les mythes de la dyslexie___________________________________________ 21 Dans le milieu scolaire________________________________________ 22 Dans les salles de classe_______________________________________ 22 Évaluation de la dyslexie ___________________________________________ 23 Dépistage informel de la dyslexie _______________________________ 23 Dépistage pour les élèves de la maternelle_________________________ 24 Évaluation officielle__________________________________________ 24 Collecte des antécédents ______________________________________ 24 Entretiens avec les parents et avec l’élève _________________________ 25 Tests ______________________________________________________ 25 Les trois types fondamentaux de dyslexie _________________________ 26 Dépistage de conditions concomitantes ___________________________ 27 Résultats de l’évaluation officielle_______________________________ 27 Qui devrait procéder à l’évaluation de la dyslexie? __________________ 28 Qui ne devrait pas procéder à l’évaluation de la dyslexie? ____________ 28 La méthode multisensorielle_________________________________________ 29 Méthode d’enseignement multisensorielle_________________________ 30 La méthode multisensorielle simultanée (EMS) ____________________ 31 Méthode d’enseignement recommandée __________________________ 32 La dyslexie et les difficultés de la langue française _______________________ 38 Bibliographie ____________________________________________________ 39 Remarque : Dans le présent document, les mots de genre masculin utilisés pour les personnes désignent les hommes et les femmes. ii © 2000 - Centre canadien de la dyslexie LA DÉFINITION DE LA DYSLEXIE Aperçu historique Avant que le National Institute of Health (É.-U.), ou NIH, n’entame ses recherches dans les années 80, la dyslexie était seulement définie de manière exclusive. Si l’on ne pouvait expliquer les difficultés d’un enfant en lecture par une intelligence limitée, une déficience de la vue ou de l’ouïe, des possibilités réduites d’accès à l’enseignement ou par un problème de tout autre sorte, on en déduisait que l’enfant devait être dyslexique. Cela ne satisfaisait ni les parents, ni les enseignants, ni les chercheurs, et des efforts ont été déployés pour combler cette lacune. Définition La dyslexie est une condition héréditaire qui rend extrêmement difficile la lecture, l’écriture et l’épellation dans la langue maternelle, et ce, en dépit d’une intelligence moyenne ou supérieure, une bonne éducation et des conditions socio-culturelles adéquates. Difficulté d’apprentissage Le terme « difficulté d’apprentissage » n’est pas spécifique, c’est une catégorie qui englobe de nombreux troubles entravant l’acquisition du savoir. La définition suivante n’est utilisée qu’à des fins législatives, financières et pédagogiques. Ce n’est PAS une définition de la dyslexie qui est une difficulté spécifique d’apprentissage. © 2000 - Centre canadien de la dyslexie 1 LES CAUSES DE LA DYSLEXIE Causes neurobiologiques Des recherches récentes plaident en faveur d’une composante héréditaire. La dyslexie découle d’une différence neurologique, c.-à-d. un fonctionnement différent du cerveau. Les personnes dyslexiques ont un hémisphère cérébral droit plus grand que celui des lecteurs dits « normaux ». Cela peut expliquer le fait que les personnes dyslexiques ont souvent du talent dans des domaines contrôlés par l’hémisphère droit, comme les arts, les sports, la mécanique, la musique, la visualisation tridimensionnelle, la créativité dans la résolution de problèmes et l’intuition des relations humaines. Non seulement les personnes dyslexiques ont une structure cérébrale unique, mais elles sont également dotées de « connexions » inhabituelles. Leurs neurones se trouvent à des endroits inusités et ne sont pas ordonnés aussi précisément que dans les cas de cerveaux non dyslexiques. Outre la particularité de leurs structures cérébrales et neuronales, des études réalisées au moyen d’IRM montrent que les personnes dyslexiques n’utilisent pas la partie du cerveau constamment associée à la lecture chez les autres types de lecteurs. En fait, il ne semble pas y avoir d’uniformité quant à la partie du cerveau qu’elles utilisent. On peut donc supposer que les personnes dyslexiques ne font pas fonctionner la partie la plus efficace du cerveau au cours de la lecture. Cette fonction est assumée par une autre partie de leur cerveau. 2 © 2000 - Centre canadien de la dyslexie Conscience phonémique Voici ce que disent des chercheurs réputés du NIH : « La conscience phonémique est plus étroitement liée à l’apprentissage de la lecture... que tout autre résultat révélé par les tests d’intelligence générale, de préparation à la lecture et de compréhension auditive. » Les enfants qui manquent de conscience phonémique sont incapables de distinguer ou de manipuler les différents SONS qui composent les syllabes ou les mots PARLÉS. Ils seraient incapables d’accomplir les tâches suivantes : segmentation des phonèmes; • • • • • • • Exemple : quels sons entend-on dans le mot sac? Quel est le dernier son du mot mer? élimination de phonèmes; Exemple : quel mot resterait-il si l’on enlevait le son /r/ du mot sur? comparaison et association des phonèmes; Exemple : les mots colle et canne commencent-ils par le même son? dénombrement des phonèmes; Exemple : combien de sons y a-t-il dans le mot bras? remplacement de phonèmes; Exemple : quel mot obtient-on si l’on remplace le son /p/ du mot père par le son /m/? intégration de sons; Exemple : quel mot obtient-on si l’on fusionne les sons /p/, /a/ et /r/ en un même mot? rimes; Exemple : trouver le plus grand nombre possible de mots qui riment avec le mot mur? © 2000 - Centre canadien de la dyslexie 3 Si un enfant manque de conscience phonémique, il aura des difficultés à assimiler la relation entre les lettres d’un mot et les sons que ces dernières représentent. Il lui sera également difficile d’appliquer les correspondances entre lettres et sons pour prononcer les sons qui forment un mot inconnu. Ainsi, les élèves de maternelle qui n’obtiennent pas de bons résultats au cours d’activités orales d’éveil aux phonèmes éprouveront très probablement des difficultés à acquérir les habiletés de lecture précoce de mots. Celles-ci constituent le fondement de l’apprentissage de la lecture lors du cycle élémentaire. Les compétences en matière de conscience phonémique peuvent et doivent être enseignées de manière directe et explicite aux enfants qui connaissent des lacunes dans ce domaine. Les recherches de Sally Shaywitz, codirectrice du Yale Center for the Study of Learning and Attention, ont démontré que pour apprendre à lire, tous les enfants doivent développer une conscience phonologique, c’est-à-dire, découvrir que les mots de la langue parlée peuvent être décomposés en très petites unités de son, les phonèmes, et que les mots de la langue écrite sont formés de lettres qui correspondent à ces sons. Chez les personnes dyslexiques, la partie du cerveau assurant le traitement des phonèmes est affectée. Puisqu’il s’agit de l’étape de base du processus de lecture, les étapes subséquentes ne peuvent être entreprises même si la partie du cerveau qui les gère est intacte. En d’autres mots, si l’on fait une analogie avec un ordinateur, comment peut-on espérer que l’information soit traitée si le circuit permettant l’entrée des données fonctionne différemment ou pas du tout? 4 © 2000 - Centre canadien de la dyslexie LE POINT SUR NOS CONNAISSANCES Travaux de recherche du National Institute of Health Au début des années 80, le Congrès américain a demandé au National Institute of Health (NIH) d’entreprendre des recherches sur les difficultés d’apprentissage et de répondre à sept questions précises. Une étude longitudinale et un grand nombre de recherches relatives à la génétique, aux interventions et à la fonction cérébrale ont finalement permis de rassembler des données vérifiables et irréfutables sur la dyslexie. La présente page résume les résultats des recherches publiés par le NIH depuis 1994. Le NIH a coordonné les travaux de recherche entrepris par 18 équipes universitaires de premier plan dans l’ensemble des États–Unis afin de répondre aux questions suivantes, posées par le Congrès américain : 1. Combien d’enfants éprouvent des difficultés d’apprentissage? 2. Quelles sont les différents types de difficultés et comment se caractérisent-ils? 3. Quelles sont les causes de chaque difficulté d’apprentissage? 4. Comment détecter chacune de ces difficultés? 5. Quelle est leur durée? Quelles sont les grandes lignes de leur développement? 6. Quelle est la meilleure façon d’enseigner à de tels enfants? 7. Peut–on éviter certaines de ces difficultés? Le NIH s’est d’abord penché sur la dyslexie, ce trouble étant la difficulté d’apprentissage la plus commune. © 2000 - Centre canadien de la dyslexie 5 Résultats publiés par le NIH en 1994 Les résultats des uploads/Management/ la-dyslexie 1 .pdf

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  • Publié le Oct 24, 2022
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