UE3 Psychologie sociale Mr Ric La nécessité d’autrui Quel rôle d’autrui dans la

UE3 Psychologie sociale Mr Ric La nécessité d’autrui Quel rôle d’autrui dans la construction et dans la vie de l’individu ? L’être humain est considéré comme un « animal social » qui a besoin d’autrui, d’être entouré. C’est nécessaire pour la survie de l’être humain, pour sa construction et pour son bien-être. Cela pose la question de la sociabilité de l’être humain. Il existe deux fonctions de la recherche d’autrui : le support social et l’apport d’information sur soi (car elle ne peut se faire par introspection). Importance d’autrui pour l’individu : L’individu est rarement seul, en famille au travail ou pendant les loisirs, il y a la plupart du temps des interactions. Globalement, on recherche dans tout un tas de situations la compagnie d’autrui. On peut distinguer deux façons dont autrui est présent : - La présence physique : directement présente aux côtés de la personne - La présence symbolique : autrui est simplement évoqué (photo, remplissage de questionnaire, présence d’une caméra) I. Le besoin d’autrui dans la construction de l’individu La nature sociale de l’individu n’est pas un hasard. Si on s’intéresse à l’aspect phylogénétique (évolution de l’espèce humaine) on peut considérer que l’être humain est non autonome, c’est un des rares animaux qui nait à l’état de fœtus, qui n’est pas autonome dès la naissance, et est à la merci de tous les prédateurs. De plus il est totalement dépourvu de défense naturelle.  La vie en groupe et l’action collective ont permis à l’être humain de survivre et de se reproduire. Exemple : • Chasser des animaux de grande taille, l’être humain est incapable de réaliser ça seul, il faut faire un groupe • Vigilance par rapport aux prédateurs : le groupe permet un système de vigilance • Compétition avec d’autres groupes : l’organisation en groupes permet d’accéder aux nombreuses ressources L’interaction n’est pas forcément très élaborée (ex : banc de sardines), elle existe à tous niveaux dans le monde animal mais n’est pas forcément aussi aboutie. Le besoin de contact avec autrui est vital pour l’être humain (Wallon, 1946). Cette affirmation est un postulat, si on veut vraiment le démontrer voir si il y a rôle causal il faut faire l’expérience de prendre des bébés à la naissance, d’en laisser seul pendant 20ans et d’en placer d’autres dans des familles et de voir les ≠ de développement. Il y a des données en accord avec cette position : - Des bébés de 34h réagissent différemment à des pleurs humains VS synthétiques (Sagi & Hoffman, 1976). On a alors l’idée que dès la naissance ils sont capables de distinguer l’humain du non humain. - Des nourrissons répondent favorablement aux visages humains par rapport à d’autres non humains. - Ils orientent leur tête dans la direction des voix humaines. - Ils imitent des mimiques faciales très tôt. Très petit le bébé s’oriente plus et plus vite vers ce qui est humain. Si les enfants sont privés de contact ou qu’il est de mauvaise qualité à la naissance, ça va entrainer des effets importants sur leur développement. UE3 Psychologie sociale Mr Ric Spitz (1945) a comparé des enfants élevés dans des orphelinats avec des enfants élevés par leur mère mais en prison. On a observé un moins bon développement affectif et cognitif chez les enfants élevés en orphelinat, globalement le fait de changer sans cesse de personne rend le contact de moins bonne qualité. Le syndrome d’hospitalisme qui se caractérise par 3 éléments principaux : - Taux de morbidité plus important (+ de pathologies) et supérieur à la norme - Développement intellectuel retardé - Relations sociales perturbées Ces syndromes sont pour Spitz attribués au pauvre (et mauvais) contact avec autrui Bowlby (1969) s’est intéressés aux enfants souffrant de pathologies et hospitalisés de manière récurrente, répétées. Il a observé une séquence relativement générale chez les enfants hospitalisés de manière répétée, une profonde tristesse, suivie par une phase de colère et d’agressivité et une phase d’apathie. Ces données sont intéressantes mais extrêmement controversées, comme pour les enfants sauvages on ne sait pas pourquoi ces enfants sont à l’orphelinat (qui pourrait expliquer un retard), de même les enfants malades souffrent de pathologies particulières et l’effet serait peut être différent chez d’autres sujets. Harlow (1958) étudie le comportement des singes rhésus (nouveaux nés) qui sont dès la naissance privés de leurs mères. Il a placé dans la cage avec deux poupées : une en laine et tissu (chaud) et une mère fer (froide et dur). Sachant que l’une ou l’autre nourri. Il voulait tester si la relation avec la mère est importante parce qu’elle nous nourrit. Ils ont mesuré la préférence en mesurant le temps passé en contact auprès de la mère. Globalement les singes choisissent de passer plus de temps en contact avec la mère agréable au contact plutôt qu’avec la mère désagréable au contact. Cela fonctionne quand les singes sont nourris avec la mère laine et avec la mère fer. Ils cherchent un contact chaleureux et pas simplement le fait d’être nourri. Ils ont introduit dans les cages des éléments stressant et très rapidement les singes préfèrent la mère laine et cela a tendance à s’accentuer avec le temps. Mais une fois les singes replacés dans des colonies on s’aperçoit que leur comportement social est inapproprié et perturbé, la mère laine ne remplace pas la mère singe. Tous les éléments dont on dispose semblent indiquer que le contact social est essentiel pour le développement cognitif, social et affectif des individus. II. Le besoin d’appartenance chez l’adulte Pour Bowlby (1969), le besoin de lien dérive de l’attachement à la mère, c’est une réminiscence du lien à la mère (exemple du compagnon ressemblant au parent). Pour Baumeister et Leary (1995), c’est un besoin plus général : l’hypothèse du besoin d’appartenance qui s’énonce de la manière suivante : les êtres humains possèdent une puissante motivation à former des liens à les maintenir et à ce qu’ils soient durables, positifs et significatifs. Pour satisfaire ce besoin il va falloir développer des relations fréquentes et plaisantes avec autrui et un cadre stable et durable. Ce besoin sera satisfait dans le sentiment d’appartenance à un groupe. Cela implique que les gens s’orientent vers les autres membres, ils recherchent le contact de manière implicite. Les sentiments associés au contact social et à la relation sont positifs. Si on perd un contact avec des personnes (choisies), cela provoque une détresse affective, on voit des problèmes de pathologies et de santé mentale en cas d’exclusion. Le besoin de contact sera intensifié en cas de manque, et réduit en cas de contact (motivation), cela peut se révéler dangereux en cas de secte… UE3 Psychologie sociale Mr Ric a) Les gens forment rapidement des liens (formation du sentiment d’appartenance) Formation de groupe (Sherif, Harvey, White, Hood 1961) dans le cas de colonies de vacances par exemple. Le favoritisme pro-endogroupe (Tajfel et al 1971) : si on fait des groupes et qu’on appartient à un groupe on favorise le groupe où on est. Cette formation de lien peut se faire sur une base très faible (partage de caractéristiques ; proximité spatiale, signe astrologique, prénom…) Exemple de Burger, Messian, Patel, Prado & Anderson (2004) : étude sur la rapidité de la formation des liens sociaux : Etude sur les liens entre biologie et personnalité. On utilise un participant et un compère, on relève leurs empreintes digitales et on fait un test de personnalité. Lorsque le chercheur revient il explique que les deux ont des similarités rares d’empreintes ou bien ils partagent des empreintes fréquentes et enfin, dans la condition de contrôle les empreintes digitales ne sont pas abordées. Le compère demande au participant de corriger une dissertation de 8 pages, on mesure la VD taux d’acceptation de la requête. Dans la situation de contrôle, 45% acceptent, quand la similarité est fréquente on est à 55% d’acceptation et quand elle est rare on est à + de 80% d’acceptation. Dans l’expérience suivante, ils ont demandé le degré d’attrait pour le compère, et les résultats sont les mêmes. La création d’une similarité commune fait que les gens créent un lien, s’apprécient plus, et accède plus facilement à la requête et à la demande. b) Difficultés à rompre les liens du groupe C’est difficile à étudier en raison de problèmes éthiques. Observations : difficultés des groupes transitoires pour se dissoudre (« on se rappelle », « on se reverra » etc…). Les gens essaient de faire continuer la relation d’une manière ou d’une autre ou se donner l’illusion que ça va durer. On observe aussi des gens qui ont des difficultés à sortir d’un couple désastreux, des gens pas très heureux mais qui n’arrive pas à couper le lien. Les cadeaux en famille entretiennent l’idée que le groupe dure, on ne se voit pas mais on appelle pour l’anniversaire. c) La mobilisation de l’activité cognitive On montre on va stocker dans notre tête de manière ≠ l’information sur son propre groupe et la manière dont on va stocker la formation sur les autres. (Ostrom, Carpenter, Sedikides uploads/Management/ la-ne-cessite-d-autrui.pdf

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  • Publié le Jul 20, 2022
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