Collection « Psy chanalyse et clinique » fondée par Jean Bergès (†), dirigée pa

Collection « Psy chanalyse et clinique » fondée par Jean Bergès (†), dirigée par Marika Bergès-Bounes et Jean Marie Forget Que peut-il être transmis dans la clinique de la psy chanalyse ? Ce qui peut en être théorisé. Cette collection se propose de mettre le désir de l’analyste à l’épreuve de ce transfert. PARMI LES TITRES DÉJÀ PARUS Annick Beaulieu Prévenir l’autisme du bébé à risque Une approche corporelle et relationnelle André Meynard Rencontre avec l’étrangeté du langage Psychanalyse, enfance Sourde et création artistique Sous la direction de Christian Rey, Dominique Janin Duc et Corinne Tyszler Vocabulaire de psychanalyse avec les enfants et les adolescents Sous la direction de Marika Bergès-Bounes et Jean Marie Forget avec Sandrine Calmettes, Catherine Ferron et Christian Rey Le bonheur des enfants sur ordonnance ? Le recours aux médicaments du psychisme Didier Mavinga Lake L’enfant sorcier et la psychanalyse Jean Marie Forget La transmission maternelle, à quelles conditions ? Voir la collection complète en fin d’ouvrage La quête symbolique chez l’enfant et l’adolescent ONT COLLABORÉ À CET OUVRAGE Françoise Bernard Isabelle Debrus-Beaumont Sophie Dencausse Nathalie Enkelaar Josiane Froissart Hélène Genet Joseph Giogà Jean-Pierre Lebrun Martine Lerude Robert Lévy Charles Melman Martine Menès Annick Petraud-Perin Karine Poncet-Montange Louis Sciara Corinne Tyszler Sous la direction de Marika Bergès-Bounes Jean Marie Forget avec Sandrine Calmettes, Catherine Ferron et Christian Rey La quête symbolique chez l’enfant et l’adolescent Psychanalyse et clinique Conception de la couverture : Anne Hébert ISBN : 978-2-7492-7255-9 CF – 800 © Éditions érès 2022 33, avenue Marcel-Dassault, 31500 Toulouse www.editions-eres.com Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle de la présente publication, faite par quelque procédé que ce soit (reprographie, microfilmage, scannérisation, numérisation…) sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. 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Nous constatons la complexité croissante des situations cliniques et des manifestations symptomatiques rencontrées, l’impact des modifications sociales en cours, l’évolution juri- dique des statuts des parents, la plus grande diversité des confi- gurations familiales. Le rapport à l’altérité, à l’autorité, au savoir, à la temporalité, en est modifié. Les perspectives des jeunes, enfants et adolescents, pour se représenter leur vie à venir ont changé ; la composante qu’y représente la sexualité désormais plus accessible, voire exhibée, s’est modifiée. Toute cette phéno- ménologique est significative de notre malaise contemporain à l’égard des repères de notre culture. Elle justifie une relecture incessante et rigoureuse de la possible influence des faits sociaux sur les manifestations cliniques. La quête symbolique chez l’enfant et l’adolescent 8 La clinique nous montre de jeunes patients désemparés, désespérés, et des parents en désarroi. Le recours à une parole fiable, à un discours structuré et structurant, est de plus en plus rare. Les initiatives des jeunes se manifestent plutôt par des mises en actes, des agitations, des « crises », alimentées par une quête de jouissance impérative, en rapport avec un refus des règles, comme de toute contrainte, perçues comme tyranniques ; ou encore par des troubles du comportement stigmatisés ou des conduites addictives (toxiques, écrans, etc.). Les phobies et les décrochages scolaires se multiplient également. Les enseignants et les éducateurs en font l’expérience au quotidien, et les clini- ciens sont désormais très sollicités sur ces questions. Pour les psychanalystes, ces symptomatologies floues, oscil- lantes, flottantes, peu systématisées, sont plus difficiles à aborder sur le plan du transfert : elles témoignent d’un malaise dans le rapport des jeunes au symbolique, à la parole, à leur inscription dans les lois du langage et à l’accès à une position sexuée. Il s’agit donc de permettre à ces jeunes patients et à leurs proches, de pouvoir compter sur un accueil anticipateur de leur singularité, ce qui constitue un pari symbolique pour leur subjectivité en construction. C’est à ce parcours de travail et d’interrogations que nous initient les recherches des cliniciens dans les lignes de cet ouvrage. LES ENJEUX DE LA TRANSMISSION SYMBOLIQUE 11 Robert Lévy 1 Le symbolique est-il transmissible ? Nous sommes habitués à considérer le symbolique comme le registre avec lequel une construction psychique qui « tient la route » est nécessaire. Cet élément pèse énormément dans ce qu’un enfant peut avoir à sa disposition pour « grandir » dans de bonnes conditions et ce, surtout si ses apprentissages lui assurent une bonne adaptation, non seulement à son environ- nement mais, au-delà, à des processus de métaphorisation. Tout cela peut amener un enfant, et d’autant plus un adolescent, à être mieux outillé pour faire face à de « mauvaises rencontres » avec le réel, ce qui d’ailleurs suppose qu’il y en ait de bonnes… Pourtant, nous savons que le symbolique n’est jamais construit définitivement et que toute notre vie nous continuons, bon an mal an, à l’élaborer… Lacan nous a transmis l’idée qu’au moins trois registres sont nécessaires, que ces trois registres sont indissociables : le Réel le Symbolique l’Imaginaire, et que si l’un de ces nœuds se défait, alors les trois ne tiennent plus. À propos, croyez-vous au Père Noël ? Parce que cette croyance dans le Père Noël est paradigmatique de toute croyance chez l’enfant ; en effet, elle met en jeu la construction de sa réalité et les sentiments d’omnipotence qui la contrarient en permanence. L’enfant qui croit au père Noël est dans une Robert Lévy, psychanalyste, Analyse freudienne, Paris. La quête symbolique chez l’enfant et l’adolescent 12 passion de l’ignorance et dans un « ne rien vouloir savoir », à l’image de ses théories sexuelles infantiles qui sont du même registre. En effet, comme le fait très bien remarquer Domi- nique Tourrès-Landman, « l’enfant carencé supplée par son omnipotence au défaut fondamental d’une première relation sécurisante, alors que l’enfant-roi a une omnipotence liée à l’absence de manque dans la relation à sa mère 1 ». Voici donc décrit le panorama au-delà et en deçà duquel tout enfant devra se confronter, à la réalité bien sûr, mais surtout bien plus au réel. Au réel dans la mesure où, si l’enfant reste dans cette confrontation à l’omnipotence sans recours, il devra se confronter à un impensable, à un réel donc, qui lui fera tout de même borne, c’est-à-dire qu’il s’y cognera forcément. En d’autres termes, là où l’expérience ne peut pas produire ses effets de symbolisation, le réel dessine une frontière à laquelle tout enfant se heurte, forcément à ses dépens mais peut-être égale- ment pour son bénéfice. Ainsi, c’est bien l’omnipotence qui supplée là où ni le symbolique ni le réel ne font encore nouage. Alors pourquoi le Père Noël ? Parce que, dans ce rituel ancien qui, selon Lévi-Strauss 2, fait office de mythe, ce qui nous intéresse, c’est qu’il recoupe ce que toute croyance infantile suppose, à savoir celle que propose Freud comme paradigma- tique de la solution fétichiste, un « je sais bien mais quand même ». Un « je sais bien que le Père Noël n’existe pas, mais quand même tous les enfants doivent y croire 3 ». Ce que mon petit-fils m’a dit textuellement, il n’y a pas si longtemps… Nous savons bien que toutes les confrontations avec la réalité jusqu’à un certain âge n’entament pas cette croyance qui se situe entre dénégation et déni. Cette croyance a son efficacité pour tout enfant jusqu’à un certain point, si et seulement si le réel ne vient pas faire trauma dans ce bel édifice. 1. D. Tourrès-Landman, « Croyances parmi les enfants : l’exemple du Père Noël », dans P . Bantman (sous la direction de), Croyances et religions. Quels effets en psychiatrie, psychothérapie et psychanalyse ?, Paris, In Press, 2017, p. 258. 2. C. Lévi-Straus, Le père Noël supplicié, Paris, Le Seuil, 2016. 3. D. Tourrès-Landman, op. cit., p. 65. Le symbolique est-il transmissible ? 13 Il en est de même d’ailleurs pour la croyance dans les théo- ries sexuelles infantiles que je mettrai dans le même sac du « je sais bien mais quand même ». Mais si le symbolique n’a pas encore fait son travail, et c’est le cas pendant un certain temps, uploads/Management/ la-que-te-symbolique-chez-l-x27-enfant-et-l-x27-adolescent-2022.pdf

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  • Publié le Apv 20, 2021
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