Accelerating the world's research. La rééducation du Trouble Déficit de l’Attent

Accelerating the world's research. La rééducation du Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité : approche psychomotrice Soppelsa Régis Related papers Prise en charge psychomotrice du sujet porteur d’un Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactiv… Jean-Michel Albaret Gestion du temps et contexte d’apprentissage chez l’enfant agité et distrait Jean-Michel Albaret, Soppelsa Régis Place de la rééducation psychomotrice de l’enfant hyperactif avec troubles du langage écrit et/ou tro… Jean-Michel Albaret Download a PDF Pack of the best related papers  D O S S I E R D É F I C I T D ’ A T T E N T I O N A V E C H Y P E R A C T I V I T É ( I I ) N E U R O P S Y N E W S V O L U M E 4 N ° 3 . M A I - J U I N 2 0 0 5 94 Les sujets atteints d’un trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDAH) souffrent d’une incapacité à maîtriser leurs comportements. Les objectifs du traitement réalisés par le psychomotricien seront de lui apprendre des méthodes de contrôle efficaces, compte tenu des différentes caractéristiques de la pathologie (1). Deux axes sont envisagés : aider l’enfant à devenir un sujet capable d’apprendre, mais aussi capable de se contrôler. La rééducation du contrôle s’organise autour de plusieurs champs essentiels : apprendre à inhiber une réponse (cognitive ou motrice), gérer le temps et les rythmes, être capable de mettre en place une organisation efficace des tâches à effectuer. Le défaut du contrôle de l’inhibition comportementale porte, selon R.A. Barkley (2-5), sur trois processus en inter- action : inhibition de la réponse « habituelle » face à un événement, arrêt de la réponse en cours autorisant un délai de réflexion, contrôle des interférences. Ce déficit a des répercussions sur quatre fonctions exécutives : la mémoire de travail non verbale, l’internalisation du langage en lien avec la mémoire de travail verbale, l’autorégulation des motivations et de l’éveil, la reconstitution ou capacité à organiser des éléments d’une façon originale. Les fonctions exécutives font référence aux différentes activités mentales, utilisées par l’individu pour s’autocontrôler et pour générer des comportements dirigés vers un but. La résultante ultime du déficit d’inhibition comportementale et de l’at- teinte des fonctions exécutives est un défaut de l’organisa- tion et du contrôle moteur, se traduisant par la présence de comportements sans rapport avec la tâche en cours, des actions stéréotypées, incomplètes ou labiles ainsi qu’une capacité limitée à produire des séquences motrices nouvelles ou complexes. Une telle incapacité de maîtrise des comportements est génératrice de souffrance à deux niveaux : une souffrance personnelle entraînant chez l’en- fant une faible estime de soi et une souffrance des parents du fait des comportements à risque produits par l’enfant ainsi que des faibles gratifications qu’il leur renvoie. Ce constat fait, il semble impératif d’apprendre à ces enfants à se contrôler de façon autonome tant sur un plan cognitif que moteur ou comportemental. Apprendre à apprendre Le syndrome déficitaire d’attention/hyperactivité se singu- larise par sa triade symptomatique : inattention, hyperac- tivité, impulsivité. Cette association empêche l’enfant d’être « présent » le temps nécessaire à l’apprentissage, qu’il soit implicite ou explicite. Par exemple, il est incapable d’observer un modèle suffisamment longtemps pour prendre les informations pertinentes qui lui permettraient l’imitation, y compris pour des séquences de mouvements simples (6-8). D’après R.A. Barkley (2, 3), l’absence d’ima- gination et l’incapacité à mettre en œuvre des actions inédites interdisent aux enfants TDAH d’expérimenter des activités originales et, donc, d’apprendre de nouveaux comportements. Afin que l’enfant puisse mobiliser les différentes fonctions nécessaires à tout apprentissage, il est nécessaire de suivre une certaine chronologie : 1. La motivation, 2. L’observation, 3. La sélection d’informa- tions, 4. L’expérimentation ou mise à l’épreuve, 5. La vérifi- cation. Si l’une de ces étapes n’est pas réalisée, il est alors peu vrai- semblable que l’apprentissage se fasse ; chaque phase est, en effet, essentielle. La motivation Pour qu’une tâche soit réalisée, la motivation est une néces- sité première. Elle se présente sous deux aspects : la motiva- La rééducation du Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité : approche psychomotrice Jérôme Marquet-Doléaca, Régis Soppelsaa & Jean-Michel Albareta,b aInstitut de formation en psychomotricité, faculté de médecine de Rangueil, université Paul-Sabatier, Toulouse bLaboratoire Adaptation Perceptivo-Motrice et Apprentissage, EA 3691, université Paul-Sabatier, Toulouse Neuronews 4n°3j 1/06/05 11:36 Page 94 tion initiale, permettant la mise en route de l’activité, la motivation générale qui, elle, soutient la poursuite jusqu’à l’achèvement. La motivation initiale est liée au caractère novateur et attractif de l’activité et/ou du matériel qui incitera le sujet à commencer son action, c’est l’envie qui sera le moteur dans l’initialisation du comportement. Une des conditions sine qua non de ce travail de rééducation est donc de proposer une gamme variée et stimulante de situations plus ou moins ludiques. La motivation générale ou durable est plus délicate à entre- tenir car les sujets TDAH ont des difficultés à maintenir en mémoire les objectifs à atteindre : ils sont très sensibles aux stimuli parasites (externes ou internes) et sont incapables de gérer simultanément les objectifs généraux et les sous-tâches effectuées dans l’instant présent (9, 10). Certains auteurs considèrent également que les manifestations observées chez certains enfants TDAH dans des tâches de délai de gratifica- tion sont à mettre en relation avec une perturbation des processus motivationnels (11, 12). Le maintien de la motivation est possible grâce : – à l’utilisation de renforcements positifs immédiats et continus, seuls efficaces (9, 13, 14) ; – au principe de Premack (15) qui consiste à utiliser une acti- vité préférée du sujet comme renforçateur d’une activité qu’il aime moins. Par exemple, un enfant qui aime jouer au ballon aura droit à un temps de son activité préférée s’il réalise auparavant un exercice perceptif difficile ou long (activité moins aimée) ; – à « l’économie de jetons » : il s’agit d’un système de récom- penses où l’enfant reçoit des crédits à chaque production d’un comportement recherché par le rééducateur, les critères de récompenses sont clairement définis antérieurement entre le soignant et le patient (16). Par exemple, chaque exer- cice mené à son terme de façon autonome lui rapportera 2 minutes de son activité préférée à réaliser en fin de séance, cela étant visualisé par des jetons ou des pièces. Dans ces trois systèmes, la motivation est au départ extérieure à la tâche ; l’objectif final est que l’enfant fasse peu à peu l’ex- périence de l’apprentissage et d’une motivation intrinsèque (plaisir de réussite et/ou d’achèvement de la tâche en cours). En premier lieu, il est essentiel de donner au sujet le plan de déroulement de chaque tâche, mais aussi celui de l’intégralité de la séance ; cela lui permet de pouvoir toujours se repérer dans la chronologie et de se récupérer lorsqu’il n’est plus focalisé sur l’activité en cours. L’utilisation d’une horloge peut compléter le dispositif. L’observation Les TDA ne passent pas suffisamment de temps face à leur tâche pour l’observer et l’analyser, même si on leur en laisse le temps (17). Leur balayage visuel ne fonctionne que face à des activités simples ; lorsque la densité de stimuli augmente, ils se différencient nettement de la population générale. Si l’exercice est trop simple,la rééducation psychomotrice ne fonctionnera pas et si elle est trop complexe, leurs capacités de planification seront dépassées, ce qui aura le plus souvent comme consé- quence une brusque augmentation de leur hyperactivité. Le psychomotricien doit chercher à mettre en place chez l’enfant une observation continue. Pour cela plusieurs types d’exercices sont à notre disposition : des exercices de pour- suite visuelle comme des labyrinthes simples où l’enfant doit découvrir ce qu’il y a au bout de la corde ou du trajet ; des recherches d’objets ; par exemple, le rééducateur choisit dix objets qu’il va cacher dans la salle, tout cela devant l’en- fant ; ensuite, il demande au sujet d’aller les récupérer. La sélection d’informations C’est la capacité à extraire des informations pertinentes dans un milieu plus ou moins dense ou confus. Deux phases doivent être abordées, la confrontation à un référentiel externe, puis à un référentiel interne. • Recherche par comparaison à un modèle (référentiel externe). Il faut indiquer à l’enfant ce qu’il cherche : pour cela, il possède un référent visuel auquel il peut se référer tout au long de l’activité. Ce type de prise d’information peut se retrouver dans les livres Où est Charlie ? (18) : l’enfant doit retrouver dans un fond confus 5 personnages et 5 objets qui lui sont présentés au début de l’ouvrage ; ils reste- ront identiques de page en page. Le fait que les cibles ne changent pas favorise une meilleure réten- tion mnésique des cibles. On peut également se servir du jeu des triangles. La consigne est de dénombrer les triangles présents dans la figure ci-contre. • Recherche sans modèle (référentiel interne). Dans ce cas, l’enfant doit faire appel aux souvenirs de ses expériences passées qui lui donneront les informations nécessaires à sa recherche. Jeu uploads/Management/ la-rducation-du-trouble-dficit-de-latten20160404-21305-167u7mq-with-cover-page-v2.pdf

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  • Publié le Jan 07, 2022
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