- 1 - Facteurs de motivation dans l’apprentissage des langues vivantes François

- 1 - Facteurs de motivation dans l’apprentissage des langues vivantes Françoise Lavinal, Nicole Décuré, Aimée Blois LAIRDIL – IUT Toulouse III Mots clés motivation endogène – motivation exogène – apprentissage des langues – enseignement des langues Résumé: La motivation étant un facteur clé dans l’apprentissage des langues, nous avons voulu étudier l’impact d’une première année d’enseignement d’anglais à l’IUT sur la motivation des étudiant/es. L’analyse de deux questionnaires, distribués en début et en fin d’année, a permis de mesurer l’évolution de la motivation initiale ou de l’absence de motivation. Elle nous a également permis de mieux cerner les facteurs susceptibles d’expliquer cette évolution, pour en tirer des orientations institutionnelles et pédagogiques qui permettraient d’augmenter la motivation. Motivation factors in language learning Françoise Lavinal, Nicole Décuré, Aimée Blois LAIRDIL – IUT Toulouse III Key words intrinsic motivation – extrinsic motivation – language learning – language teaching Abstract: Motivation is a key factor in language learning. The present study is an analysis of the impact of English classes on first-year IUT students’ motivation to learn English. It is based on the analysis of two questionnaires given at the beginning and at the end of the year. The results of this comparison have enabled us to study the evolution of students’ motivation or absence of motivation and the elements that may explain it. We have drawn some conclusions and guidelines for both colleagues and institutions. - 2 - Facteurs de motivation dans l’apprentissage des langues vivantes Françoise Lavinal, Nicole Décuré, Aimée Blois LAIRDIL1 – IUT Toulouse III De nombreux ouvrages ont été publiés sur la motivation, qu’il s’agisse d’études théoriques (voir références bibliographiques) ou d’ouvrages “recettes”. La motivation est un sujet fondamental pour les enseignantes d’anglais que nous sommes puisqu’elle joue un rôle déterminant dans le succès ou l’échec des étudiant/es en situation d’apprentissage. L’intérêt et l’implication de l’apprenant/e sont des facteurs clés dans le processus et la progression de cet apprentissage et c’est ce que nous avons voulu analyser de façon très concrète: quelles sont les attentes des étudiant/es par rapport aux langues en sortant du lycée et quel est l’impact d’une première année d’IUT sur leur motivation à apprendre l’anglais? La motivation initiale, si motivation il y a, s’est-elle maintenue, accrue, ou a-t-elle au contraire diminué? Quels facteurs peuvent expliquer cette évolution? Public et méthode Cette étude a été menée auprès d’étudiant/es de première année de cinq départements secondaires (GEII, Génie chimique, Génie civil, Génie mécanique et productique, Informatique) et de trois départements tertiaires (GEA, Information et communication, Techniques de communication). La prépondérance des départements secondaires explique que l’échantillon se compose de deux tiers de garçons et d’un tiers de filles. Nous avons procédé en deux temps. - À la rentrée 2002, nous avons élaboré et testé, à titre expérimental, un premier questionnaire portant sur l’expérience qu’ont eue les étudiant/es de l’enseignement des langues dans le secondaire et sur leurs attentes dans le supérieur, puis un second en juin 2003 dressant le bilan de cette première année universitaire. - L’analyse des réponses nous a amenées à affiner les questions, à en supprimer certaines qui étaient mal posées et donc ambiguës, ou à en ajouter grâce aux questions ouvertes de ce premier questionnaire qui nous ont permis de mettre en relief des points intéressants. Les nouveaux questionnaires issus de ce travail ont été distribués et remplis en septembre 2003 et mai 2004. 1 LAboratoire de Recherche en DIdactique des Langues. - 3 - Analyse du questionnaire de rentrée Motivation La première question posée porte sur la motivation des étudiant/es pour l’anglais. Le constat de départ est très positif (87% de motivé/es, 13% de non- motivé/es)2. Toutefois il convient d’examiner les raisons de cette motivation. Une raison “objective” ou exogène, “l’anglais est une langue de communication internationale”, est citée par 40% des étudiant/es. Cette raison, qui peut être qualifiée de stéréotype, correspond à la réalité mais on peut douter qu’elle soit suffisante à elle seule pour maintenir, voire accroître, l’intérêt. En revanche, les raisons personnelles citées par plus de 53% (langue qui plaît, anglais hors de la classe, à travers Internet ou la musique, séjours à l’étranger) devraient être des facteurs plus positifs, dans la mesure où il s’agit de motivation endogène. “J’ai eu de bons professeurs” est le facteur de motivation le moins souvent cité (moins de 2%), ce qui est préoccupant pour l’enseignement secondaire. Difficultés de l’anglais 55% trouvent l’anglais difficile mais il en reste 45% qui le trouvent facile. Ce dernier chiffre nous surprend un peu au vu des difficultés que rencontrent beaucoup de nos étudiant/es mais nous ne pouvons que l’accepter. Il faut noter qu’une grande majorité (90%) de non-motivé/es trouve l’anglais difficile. Il nous paraît évident qu’il y a corrélation. Parmi les causes de difficulté invoquées, l’oral (écouter et parler) vient en premier. La lecture, qui est souvent jugée indispensable dans les IUT, n’est pas un problème d’après cette enquête, ce qui confirme nos intuitions. Les difficultés 0% 15% 30% 45% Écouter Parler Grammaire Écrire Lire 2 Tous les chiffres sont arrondis à l’unité la plus proche. - 4 - Évaluation de l’anglais dans l’enseignement secondaire Un grand nombre d’étudiant/es (plus de 58%) ne semble pas avoir eu des professeur/es qui les ait intéressé/es dans l’enseignement secondaire. Ceci vient peut-être du fait que les étudiant/es interrogé/es viennent en majorité de sections techniques et technologiques dans lesquelles l’anglais est souvent négligé ou jugé sans importance par les élèves. Que les cours soient jugés intéressants ou non, c’est toujours l’enseignant/e à qui, majoritairement, on en attribue la responsabilité. Est donc confirmé ici ce que l’on sait par expérience: l’enseignant/e est un moteur déterminant, c’est lui/elle qui rend le contenu intéressant. La question suivante “J’ai perdu pied à un moment donné” fait apparaître que plus de la moitié des étudiant/es (55%) ont décroché à un certain moment de leur scolarité. Raisons de perdre pied 0% 10% 20% 30% 40% 50% Cours sans intérêt Manque de travail de ma part Prof souvent absent/e En croisant la question “Avez-vous perdu pied à un moment donné?” avec la question qui porte sur l’intérêt des cours, on s’aperçoit que parmi les 106 étudiant/es qui n’ont pas trouvé les cours intéressants après leur première année, en 6ème généralement, 72 (68%) ont perdu pied à un moment donné. Il semble y avoir une forte corrélation entre des cours jugés inintéressants et le fait de perdre pied. Il y a une certaine logique dans ce résultat. Sur les 80 qui n’ont pas perdu pied, 40% restent motivés malgré des cours inintéressants. On peut conclure que les professeur/es doivent mieux faire devant des étudiant/es qui restent motivé/es malgré le manque d’intérêt des cours. - 5 - Tout n’est cependant pas de la faute des professeur/es! Il y a aussi un manque de travail avoué. Ce manque de travail est-il lié au manque d’importance accordée à la discipline ou aux cours inintéressants? Sans doute un peu des deux. L’expression orale 55% disent pouvoir s’exprimer, ce qui nous paraît élevé – il est vrai que la plupart, en cas de nécessité, arrivent à parler – mais il en reste 40% qui n’arrivent pas à s’exprimer, ce qui est un pourcentage inacceptable. Raisons de la difficulté 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% Timidité Peur de faire des fautes Manque d’ entraînement Sujets inintéressants Les raisons de ce problème sont des raisons totalement personnelles, endogènes, de timidité et de manque d’assurance, que l’on regroupe en général sous le terme d’anxiété. Nous sommes ici en présence d’une remise en question de soi et non du cours (peur de faire des fautes ou de se ridiculiser) bien que les professeur/es aient sans doute une certaine responsabilité dans cette anxiété dans la mesure où ils/elles sont enclin/es à trop corriger les élèves, ce qui est souvent un facteur d’inhibition. Besoins de connaître l’anglais L’histogramme suivant souligne la nécessité de connaître l’anglais pour des raisons professionnelles, ce qui n’a rien de surprenant dans un IUT. Il est intéressant, quand même, de noter que 18% des étudiant/es souhaitent l’apprendre pour voyager. 60% pensent que, dans leur vie professionnelle, ils/elles auront prioritairement besoin de l’anglais oral. La cause est entendue. Il convient donc d’insister auprès de nos instances dirigeantes et de nos collègues sur la priorité, à - 6 - accorder aux compétences orales. Cette priorité est une constante dans différentes enquêtes que nous avons faites précédemment. Besoins d'anglais après les études 0% 15% 30% 45% 60% 75% Pour travailler Pour voyager Pour le plaisir d’écouter Je n’aurai pas besoin de l’anglais Pour le plaisir de lire Besoins d'anglais dans la vie professionnelle 0% 15% 30% 45% 60% 75% Anglais oral (parler et écouter) Lire Écrire Je n’aurai pas besoin de l’anglais - 7 - Attentes des étudiant/es Les attentes des trois-quarts des étudiant/es qui entrent à l’université reposent sur un désir de changement profond par rapport au lycée, autant dans les méthodes que dans le contenu. Quels sont leurs souhaits? La demande prioritaire est pour l’oral (parler ou écouter), parler venant en tête, ce qui est uploads/Management/ lavinal-decure-blois-2005-facteurs-de-motivation-dans-l-x27-apprentissage-des-langues-vivantes.pdf

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  • Publié le Apv 29, 2021
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