1 TCHAM Kamel Enseignant au département des sciences de gestion Université Abde
1 TCHAM Kamel Enseignant au département des sciences de gestion Université Abdelhamid Ibn Badis – Mostaganem – (ALGERIE) La communication intégrale en vue de participation au colloque national sur : LE MENAGEMENT DE LA QUALITE TOTALE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PERFORMANCE DE L’ENTREPRISE A la faculté des sciences économiques, des sciences commerciales et des sciences gestion l’Université Dr TAHAR MOULLEY SAIDA les 13,14 décembre 2010. -ALGERIE - intitulé de la communication : « Le management de la qualité et son rôle dans l’amélioration des pratiques des entreprises économiques algériennes» 2 INTRODUCTION Depuis plusieurs années, notre pays a été marqué par l’amorce de réformes qui avaient pour objectif de rompre avec les pratiques du système rentier en essayant de sortir l’entreprise algérienne, notamment publique, de sa crise de performance et de la mettre au niveau exigé par les nouvelles donnes économiques internationales. Parmi les exigences de ce nouvel contexte mondial, il y a l’élément qualité presque totalement absent des valeurs de nos entreprises durant près de quatre décennies. La situation économique ayant changé, nous assistons, depuis quelques années, à une prise de conscience de certains managers qui ont compris que la qualité est l’un des facteurs qui conditionne la survie de leur entreprise. A travers ce chapitre, nous allons développer les points suivants : L’entreprise algérienne et les obstacles qui ont entravé l’instauration des programmes qualité avant et après le lancement des réformes économiques ; Les différentes actions menées par notre pays en matière de promotion et de sensibilisation à l’importance du facteur qualité ; Les aspects réglementaires et organisationnels régissant les domaines d’intérêt de la qualité ; Les faiblesses des pratiques du management de la qualité au sein de nos entreprises telles que recensées par une recherche cette envergure. 3 CHEPITRE I : L’ENTREPRISE ALGERIENNE ENTRE L’ECONOMIE CENTRALISEE ET L’ECONOMIE DE MARCHE L’abandon du système économique centralisé pour une économie libérale devrait permettre aux entreprises algériennes d’accéder à un fonctionnement semblable à celui des entreprises occidentales et d’avoir, pourquoi pas, le même niveau de performance. 1. L’entreprise algérienne dans le système économique centralisé Pendant près de 40 ans, la présence de l’Etat était indéniable dans toutes les branches d’activités. Cette période est bien résumée par le Dr. Ahmed DAHMANI : « Le problème n’est pas seulement que l’Etat est partout, mais qu’il veut s’occuper de tout, tout contrôler, tout construire, tout faire »1. L’interventionnisme de l’Etat dans le champ économique était total et peut être représenté à travers les points suivants : Il contrôle et gère la rente en favorisant alors une économie redistributive plutôt qu’une économie productive. La redistribution de cette rente prend diverses formes selon les secteurs et les agents économiques : investissements, développement de l’emploi public, distributions de salaires, marchés publics, …. Il désigne les responsables d’entreprises selon des critères qui lui sont propres ne souciant guère de la compétence de ces personnes ou de la performance de l’organisation ; Il détient tous les grands moyens de production et d’échange. Il continue également à maintenir en activité des entreprises étatiques alors que leur situation financière est catastrophique ; Il administre les prix et subventionne les produits de consommation courante pour soutenir le pouvoir d’achat des couches défavorisées. Aussi, son réseau d’approvisionnement, de production et de commercialisation est-il mal adapté avec les règles économiques qui régissent le marché ; il concentre, pour mieux les assujettir, les activités économiques en de grands groupes d’entreprises fonctionnant en régime de monopole, et ce, en faisant fi complètement de l’esprit de concurrence sur le marché domestique ; il met en application, et souvent dans des circonstances pas toujours claires, des réglementations aux conséquences de plus en plus néfastes. Ce contexte économique est aggravé par l’existence de différents monopoles qui compliquaient les approvisionnements des entreprises et des individus. En effet, d’une manière générale, et ce jusqu’en 1990, l’entreprise publique a vécu dans une situation confortable de monopole. Elle choisissait ses clients et avait recours souvent à la discrimination pour faire face à une demande de plus en plus croissante puisqu’elle bénéficiait d’un monopole sans partage en termes de production, d’importation et de distribution des produits et services relevant de sa nomenclature. 1 DAHMANI, A., L’Algérie à l’épreuve, éd. L’Harmattan, 1999, Paris, p. 11. 4 Selon le Pr. Ahmed BOUYACOUB : « Un des traits saillants de la gestion d’entreprise était de considérer la demande comme insatiable. L’effort de l’entreprise était orienté vers l’offre. Celle-ci était composée de sa propre production et bien entendu de l’importation. Tout le fonctionnement de l’entreprise (c’est le cas général) était déterminé par une culture de l’offre et souvent par une culture de l’importation. A ce trait caractéristique doit se substituer une culture de la demande, avec ce que cela suppose comme connaissance du marché, de ses déterminants et de son évolution »2. Le cadre d’organisation de l’entreprise était purement formel : les exigences et les règles élémentaires de gestion et de production n’étaient pas respectées, la rigueur dans le travail était absente, le volume de la production et la productivité étaient faibles, la qualité des produits et des services était plus que déplorable. L’entreprise algérienne ne possédait aucune identité propre. Elle n’était pas libre dans ses relations économiques et commerciales. Elle n’était pas libre non plus de définir son organisation interne, ni la gestion de sa trésorerie ou de son financement. Elle ne pouvait renforcer ses capacités productives ni procéder à leur maintenance puisque tout investissement était centralisé. De plus, les gestionnaires étaient bridés et ne pouvaient pas prendre de décisions importantes pour leur entreprise. Comme le relève le Pr. Ahmed BOUYACOUB : « Les réformes économiques ont visé, au départ, l’entreprise publique. Elles concernaient la transformation de son statut juridique, de son organisation, de son mode de fonctionnement et de ses rapports avec l’Etat et son environnement. L’objectif visé était l’élimination de toutes les contraintes pour rendre à l’entreprise publique sa vocation d’entreprise. Ainsi les réformes ont été adoptées dans le but de rendre le système économique performant et efficace »3. 2. L’entreprise algérienne à l’ère de l’ouverture économique Dans ce cadre, l’entreprise algérienne ne doit pas se limiter à de simples fonctions d’exécution mais elle doit devenir, dans les domaines pour lesquels elle est la structure la mieux outillée et la plus impliquée, un centre de décision autonome qui fixe les objectifs de son activité et met en œuvre les moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs. Les choix économiques adoptés par les autorités publiques ne sont pas sans influence sur les orientations qui seront prises par les entreprises en matière de qualité. Les mesures concernant la libération des initiatives par le renforcement de la concurrence et l’amélioration de l’environnement économique, social, politique et institutionnel sont de nature à encourager les actions qualité dans l’entreprise. 2 BOUYACOUB, A., La difficile adaptation de la production aux exigences du marché, in Les Cahiers du CREAD, n° 39, 1997, Alger, p. 07. 3 BOUYACOUB, A., L’entreprise publique et l’économie de marché (1988-1993), op.cit., p. 23. 5 En effet, une situation économique propice à la liberté d’action peut inciter les directions générales des différentes institutions à mettre en place le management de la qualité en leur apportant l’aide dont elles ont besoin pour réussir ce projet. En revanche, malgré les évolutions constatées dans la construction de l’économie de marché, il y aura pendant un certain temps encore des difficultés héritées du modèle socialiste qui risquent de freiner les efforts visant à développer les démarches qualité. Parmi les éléments qui ont entravé et qui peuvent entraver l’introduction du management de la qualité en Algérie, nous pouvons citer les facteurs suivants : Le système des prix administrés ne permet pas à l’entreprise d’orienter ses choix économiques ni de développer son potentiel productif puisque les prix ne sont pas rémunérateurs. Ils sont mêmes souvent en deçà des coûts de production. Ce système accroît ainsi la rigidité de l’offre locale en quantité mais surtout en qualité ; La passivité des clients eux-mêmes est un facteur qui risque de mettre à mal les actions qualité puisqu’ils étaient longtemps habitués à vivre dans un environnement où il était rare de réclamer ou d’exiger quoi que ce soit et où il était surprenant de voir presque quotidiennement que les clients se contentaient de la médiocre qualité qu’on leur offrait ; Les entreprises ou les bureaux d’études ont beaucoup de mal à cibler les parts de marché à cause de la prolifération des pratiques informelles et des statistiques officielles qui, bien souvent, ne collent pas à la réalité car non actualisées. Ces faiblesses, inhérentes au manque d’informations qui ne renseignent pas sur la situation réelle du marché, représentent un handicap pour l’amélioration de la qualité des biens ; Les dévaluations successives de la monnaie nationale se sont traduites par un renchérissement des importations et, par là même, par l’augmentation des charges des entreprises dont beaucoup, manquant de ressources en devises étrangères, se retrouvent avec un matériel à l’arrêt faute de pièces de rechange et uploads/Management/ le-management-de-la-qualite-et-son-role-dans-l-x27-amelioration-des-pratiques-des-entreprises-economiques-algeriennes-tcham-kamel.pdf
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- Publié le Mar 14, 2021
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