Le monde perdu Étude de Charlotte Bégule Le monde perdu est la simplification d
Le monde perdu Étude de Charlotte Bégule Le monde perdu est la simplification du désir des Ensembles, en cela que ce qui est perdu est ce qui était identifiable, nommable!: un système autonome puisque passé qui correspond davantage à la notion de manque. Alors que le désir des Ensembles travaille davantage dans l’association d’éléments . Le monde perdu est le plaisir de se reconnaître en chaque chose et d’y trouver sa place d’observateur. Le monde perdu est l’axe d’orientation. Il est aussi cet appel vers ailleurs ou ici, maintenant, concrètement. L’interrogation principale porte sur comment se construisent les choses concrètement et numériquement, oscillant entre accumulation et réduction. Introduction!: La nouvelle technologie a développé un monde*1 électronique qui chevauche le monde organique et physique. L’éclosion du monde de l’électronique est relativement récent! et peut paraître comme un nouvel El Dorado à conquérir!:Nouveau monde L’homme contemporain assiste tout autant à la surproduction textuelle de données économiques, de contenus informatifs gérés et générés à flux tendu sur internet qu’à une surproduction physique de biens de consommation qui inquiète quant à leur devenir. «!La saleté, la pourriture, les ordures et les gravats ont été éliminés de l’écran et effacés du monde parfait de l’électronique et celui-ci libéré de la chair, libérée du désir (achat possession) à échapper à la souffrance de l’avenir.!»*2 Ainsi la nouvelle technologie libérée de la matérialité, de ses états et de sa durée se heurte à une autre problématique!: la perte et l’actualisation de l’information face à l’accumulation effrayante de nos productions. L’électronique, matrice de l’information, dont la qualité première est sa capacité mémoire en quantité bit n’a jamais été aussi proche (en ergonomie et proximité) de la touche DILATE. Les deux boutons fondamentaux de la technologie étant EXECUTE et SUPPRIME, cela nous laisse entr’apercevoir la création d’une mémoire exécutable et d’une mémoire supprimable sans rémanence de celle-ci.! Que serait alors l’homme «!sans finalité!»*3 avec ses détritus sans débouchés, «!qui ne peut mourir et fournir un emplacement à tous les objets qui naissent!»*4. CF= *1!: définition du dictionnaire philosophique d’André Lalande Le monde=De tout temps, à coexister un monde de l’ici bas, selon le dictionnaire d’André Lalande c’est un système ordonné que forme la terre et les astres. Par suite les autres systèmes analogues qui peuvent exister en dehors de la sphère la plus extérieure à ce système, . Or ici on parle d’un monde électronique, d’un système bien différent qui ce rapproche de celui de l’autre monde!: il s’agit de celui de la spiritualité , de l’agencement de la pensée, et enfin de celui de la communication-information. *2!: Résistance électronique, critical art ensemble coll.!:l’éclat *3!: B.Spinoza, Ethique, bibliothèque de la Pléiade, p.347 *4!: Epicure, Lettre à Hérodote Plan!: I/le lieu!: 1/ Le dialogue de deux organisations A/ à l’age Gothique B/«!ceci tuera cela!»la dissolution! 2/Les nouvelles cathédrales A/Kurt Schwitters, le Merzbau!: «!Cathédrale de la misère érotique!» B/ !I’ve Heard about, a fat, flat, growing urban expérience, social contract/territorial contract C/ Rassemblements!: Flashmob et Love-parade 3/Lieux utopiques A/restitution d’un lieu, détournement d’un lieu B / sortir du lieu médiatique (immatériel ou matériel) via l’onde C/ La création des distances D/ les limites de la ville et l’architecture de l’oubli II/le nobjet*!: 1/ «!Médium is message!» 2/Objets –mémoire A/La mémoire définition B/La famille C/!«!La technologie de l’inutile!»!: D/Monde de l’intimité et monde de la production 3/ Les objets historiques A/ Simon Starling B/Fischli et Weiss+le burlesque la logique des objets C/Jean-Luc Moulène,objet social D/Kader Attia, le mythe du cargo I!/Le lieu!: Introduction!: Tout d’abord dans cette première partie nous aborderons comment la révolution des techniques médiatiques a éclaté le lieu unique de la médiation en occident!: l’église, la durabilité de son édifice!: son architecture et l’oralité qui y est pratiquée par un unique médiateur!: l’homme religieux.!Suite à cela nous évoquerons les nouvelles cathédrales des temps contemporains, ces cathédrales athées qui relient l’homme à la spiritualité contemporaine, à la révélation (chez soi) de sa production à flux tendu. 1/ Le dialogue de deux organisations, vision et révélation!: A/ à l’age gothique!: Le mot religion signifie créer du lien. C’est comment se lie notre présence!au regard de la grande histoire originelle ? Déjà cette grande Histoire contenue dans un unique livre est frappante quant à son organisation. Par exemple bien que le Pentateuque soit écrit à partir de plusieurs sources, la yahviste, la élohistes, la deutéronomique, la sacerdotales, se manifeste la volonté d’ordonner cette profusion d’informations.La genèse relate en permanence des listes de dynasties exhaustives, des descendances hiérarchisées, en créant des noms et mentionnant le nombre. Mais ce qui va surtout nous intéresser c’est l’accès du terrestre à cette supra organisation. Notamment dans l’iconographie gothique, les personnages de cet art sont essentiellement issus du lointain passé biblique et y participent. Ici la correspondance entre le monde du spirituel, de la trinité, de son schéma à l’organisation terrestre s’effectue via la vision. D’ailleurs à cette époque, la vision était dynamique, dans son éclair direct, remontant aux rayonnements du soleil et joint cette supra organisation, parce que vu et reconnu, elle révèle également le voyant surpris, choisi et non le voyeur guettant. Ce monde spirituel a aussi une impacte sur le corps voyant et peut via le regard y laisser une empreinte. (Ne sommes-nous pas à l’archaïsme de la photographie). Dans l’art gothique, il existait différents degrés anagogiques permettant au spectateur de s’élever, par le biais des sens, vers un domaine supérieur, le royaume des cieux Sainte Brigitte voit la Vierge et le Christ, tiré des révélations de sainte Brigitte de Suède, vers 1400, Enluminure sur parchemin 26x19 cm. New-York, Pierpont Morgan À première vue la perspective à étage de cette icône montre la distance du monde terrestre au monde céleste. Paradoxalement il y a une correspondance avec ces deux mondes!: la Vierge Marie et le Christ voient et communiquent avec leurs mains!: la vue est donc touché!- proximité.L’actualisation de ces deux ensembles s’opère grâce à la conception de la vision de cette époque.!Elle est à la fois extromission et intromission, l’œil éclaire l’objet en émettant des rayons !et l’image éclaire le voyant. Saint Augustin décrit la mémoire comme «!le présent des choses oubliées!». a cet égard, la majeure partie de l’art médiéval est un art de la mémoire alors considérée comme un mécanisme physique et matériel. On se souvient du cerveau et de «!son diagramme de mémoire!». Les livres étant difficilement accessibles, la mémorisation fondait l’éducation. Pour ce souvenir des choses complexes, on avait recours à un système visuel dit «!mémoire artificielle!» qui identifiait des objets grâce à des associations, une place, et un ordre, clairement organisés afin d’êtres enregistrés. Stimuler la mémoire était au cœur de l’art de l’église. Schéma du cerveau, d’après Avicenne, vers1300, enluminure sur parchemin, 21x14 cm Cambridge University «!diagramme mémoire!» Opicino de Canistris était un copiste officiel de la cour papale d’Avignon et secrètement il sortait des conventions symboliques et stylistiques , il délirait les cartes du monde, la géographie en insistant bien sur le fait qu’il est «!réalisé tous ces dessins sans l’aide de quiconque!» . Sur le manuscrit ci-dessus, il associe les objets, les corps et les frontières, l’univers est très organisés mais totalement incompréhensible. L’Europe devient une femme dont l’oreille est le Portugal et le sexe la ville de Venise, émergeant de la mer sous la forme d’un poing faisant un geste obscur!; Opicino pousse à l’extrême le procédé propre à son temps de voir une chose sous l’apparence d’une autre. L’art d’Opicino révèle un individu luttant pour tenter de trouver un sens à un univers trop formel, trop explicite dont il dénonce la confusion et le délabrement. À l’autre monde spirituel hiérarchisé il répond par un autre monde subjectif et carnassier. Il n’y a plus la supra organisation mais plusieurs spiritualités. Le monde est déjà représenté comme un système qui se construit,!se perd et s’avale, sous le joug des envies et passions. Opicino de Canistris (1295-1355) L’afrique chuchote à l’oreille de l’Europe , vers 1340 Crayon sur papier 28x20cm, cité du Vatican!, Biblioteca Apostolica Pour reprendre notre thématique de la perte ce qu’il a de plus troublant est le fait que la perception divine est suscitée par son absence, le Christ est monté au ciel sans laisser aucun reste.!En découle la passion pour les reliques et leurs productions comme culte de la supra organisation. Ce sont des fragments d’objets assimilables au corps perdu. En occident, seules les reliques peuvent être vénérées à l’égal de dieu. Références!: Le monde gothique de Michael Camille, Coll.!: tout l’art contexte, ed!:Flammarion 1996 B/ «!Ceci tuera cela!» Victor Hugo!: dissolution «!Sous ces paroles énigmatiques de l’archidiacre de notre-dame.(…) Le livre tuera l’édifice. La presse tuera l’église.(!…) L’imprimerie tuera l’architecture.!Cette vague formule signifiait qu’un art allait en détrôner un autre.!» Victor Hugo. L’invention de l’imprimerie que relate Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris, glorifie la victoire du texte disponible de tous et transportable. Le texte imprimé abolit la contrainte de contenu et de rendez-vous culturel qu’imposait le religieux. «!Tandis que Dédale, qui est la force, mesurait, tandis qu’Orphée, qui est l’intelligence, uploads/Management/ le-monde-perdu.pdf
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- Publié le Mai 15, 2022
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