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! CRPE!2014!–!Exemple!de!sujet!n°!1!–!Page!1!sur!6! I.%Question%relative%aux%textes%proposés%% À partir du corpus proposé, vous analyserez comment la mémoire inscrit l’homme dans le temps et donne sens à son existence. _______________ Texte 1 : J.M.G. Le Clézio, L’Africain, Gallimard, « Folio », 2005, pp. 119-123. C’est à l’Afrique que je veux revenir sans cesse, à ma mémoire d'enfant. À la source de mes sentiments et de mes déterminations. Le monde change, c’est vrai, et celui qui est debout là-bas au milieu de la plaine d’herbes hautes, dans le souffle chaud qui apporte les odeurs de la savane, le bruit aigu de la forêt, sentant sur ses lèvres l’humidité du ciel et des nuages, celui-là est si loin de moi qu'aucune histoire, aucun voyage ne me permettra de le rejoindre. Pourtant, parfois, je marche dans les rues d'une ville, au hasard, et tout d’un coup, en passant devant une porte au bas d'un immeuble en construction, je respire l’odeur froide du ciment qui vient d’être coulé, et je suis dans la case de passage d’Abakaliki, j’entre dans le cube ombreux de ma chambre et je vois derrière la porte le grand lézard bleu que notre chatte a étranglé et qu’elle m'a apporté en signe de bienvenue. […] Si je n’avais pas eu cette connaissance charnelle de l’Afrique, si je n'avais pas reçu cet héritage de ma vie avant ma naissance, que serais-je devenu ? Aujourd'hui, j’existe, je voyage, j’ai à mon tour fondé une famille, je me suis enraciné dans d'autres lieux. Pourtant, à chaque instant, comme une substance éthéreuse qui circule entre les parois du réel, je suis transpercé par le temps d’autrefois, à Ogoja. Par bouffées cela me submerge et m’étourdit. Non pas seulement cette mémoire d’enfant, extraordinairement précise pour toutes les sensations, les odeurs, les goûts, l’impression de relief ou de vide, le sentiment de la durée. C’est en l'écrivant que je le comprends, maintenant. Cette mémoire n’est pas seulement la mienne. Elle est aussi la mémoire du temps qui a précédé ma naissance, lorsque mon père et ma mère marchaient ensemble sur les routes du haut pays, dans les royaumes de l’ouest du Cameroun. La mémoire des espérances et des angoisses de mon père, sa solitude, sa détresse à Ogoja. La mémoire des instants de bonheur, lorsque mon père et ma mère sont unis par l’amour qu'ils croient éternel. Alors ils allaient dans la liberté des chemins, et les noms de lieux sont entrés en moi comme des noms de famille, Bali, Nkom, Bamenda, Banso, Nkongsamba, Revi, Kwaja. Et les noms de pays, Mbembé, Kaka, Nsungli, Bum, Fungom. Les hauts plateaux où avance lentement le troupeau de bêtes à cornes de lune à accrocher les nuages, entre Lassim et Ngonzin. Sujet 01 CRPE!2014!–!Exemple!de!sujet!n°!1!–!Page!2!sur!6! Texte 2 : René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1946, pp. 76-77 Hier au soir je me promenais seul ; le ciel ressemblait à un ciel d'automne ; un vent froid soufflait par intervalles. A la percée d'un fourré, je m'arrêtai pour regarder le soleil : il s’enfonçait dans des nuages au-dessus de la tour d’Alluye, d’où Gabrielle, habitante de cette tour, avait vu comme moi le soleil se coucher il y a deux cents ans. Que sont devenus Henri et Gabrielle ? Ce que je serai devenu quand ces Mémoires seront publiés. Je fus tiré de mes réflexions par le gazouillement d’une grive perchée sur la plus haute branche d'un bouleau. A l’instant, ce son magique fit reparaître à mes yeux le domaine paternel. J’oubliai les catastrophes dont je venais d’être le témoin, et, transporté subitement dans le passé, je revis ces campagnes où j’entendis si souvent siffler la grive. Quand je l’écoutais alors, j’étais triste de même qu'aujourd'hui. Mais cette première tristesse était celle qui naît d'un désir vague de bonheur, lorsqu’on est sans expérience ; la tristesse que j’éprouve actuellement vient de la connaissance des choses appréciées et jugées. Le chant de l’oiseau dans les bois de Combourg m’entretenait d’une félicité que je croyais atteindre ; le même chant dans le parc de Montboissier me rappelait des jours perdus à la poursuite de cette félicité insaisissable. Je n’ai plus rien à apprendre, j’ai marché plus vite qu’un autre, et j’ai fait le tour de la vie. Les heures fuient et m’entraînent ; je n’ai pas même la certitude de pouvoir achever ces Mémoires. Dans combien de lieux ai-je déjà commencé à les écrire, et dans quel lieu les finirai-je ? Combien de temps me promènerai-je au bord des bois ? Mettons à profit le peu d’instants qui me restent ; hâtons-nous de peindre ma jeunesse, tandis que j’y touche encore : le navigateur, abandonnant pour jamais un rivage enchanté, écrit son journal à la vue de la terre qui s’éloigne et qui va bientôt disparaître. Texte 3 : « Entretien avec Georges Perec », L’Arc, n° 76, 1979, pp. 29-30. Je me souviens1 est un peu comme ce qui se passe lorsque deux camarades de classe qui ne se sont pas vus depuis vingt ans se rencontrent sur le quai d’une gare et commencent à se remémorer la binette de leur prof de maths, les tics du surveillant général, les sobriquets donnés aux pions et leurs autres copains également perdus de vue. Aucun de ces micro- souvenirs n’est réellement important. Mais ils sont partageables, ils scellent une connivence et ils en sont même les signes les plus précieux. Je pense que j’ai essayé dans Je me souviens d'appliquer cette remémoration systématique à toute ma génération : écrire un fragment d’autobiographie qui pourrait être celle de tous les Parisiens de mon âge. Il importe peu que ces souvenirs soient personnels (uniques) ou généraux (collectifs), il importe peu, même, qu’il y ait ou non des erreurs dedans, cela fonctionne comme une grille où chacun peut venir déchiffrer un fragment de sa propre histoire. !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 1!Je me souviens est le titre de l’un des ouvrages de Georges Perec. ! CRPE!2014!–!Exemple!de!sujet!n°!1!–!Page!3!sur!6! II.%Connaissance%de%la%langue% II.1.$ Question$sur$l’orthographe$$ À partir de ce récit écrit par un élève, vous répondrez aux questions qui le suivent : Sophie fouillai partous, a la recherche de son cofre ; elle a regardé tout autour, sous les table, dans les placard. Elle ce met a pleuré, car elle avait peur d’ètre surprise la dans sette maison ; elle n’y voie plus rien, ces yoeux sont envaïs par les larmes. D’un cout, elle entandait des bruits de pas teribles qui font tous tremblé. Une silouette apparaissa, et elle, Sophie, disparu sous les escaliés. Son keur bas trés fort. a. Réécrivez cette production d’élève en corrigeant les erreurs lexicales, grammaticales et celles commises dans l’emploi des temps du passé. b. Dans le passage, analysez les deux formes verbales suivantes : « entandait » et « apparaissa ». ! II.2.$ Questionnaire$sur$la$phrase$simple$et$la$phrase$complexe$$ Pour ce questionnaire, les réponses apportées doivent être claires et précises. Le candidat reportera bien sur sa copie le numéro de la question et la réponse complète. 1) Une phrase simple : a) Ne compte qu’une seule proposition comportant un verbe conjugué. b) Peut comporter plusieurs propositions sous certaines conditions. 2) Une phrase complexe peut se construire par : a) Juxtaposition. b) Coordination. c) Subordination. d) Juxtaposition et coordination. e) Coordination et subordination. f) Juxtaposition et subordination. g) Juxtaposition, coordination et subordination. 3) « Je prends à Auch mon train pour Toulouse à neuf heures. » comporte : a) Une proposition. b) Deux propositions. c) Trois propositions. d) Quatre propositions. 4) « Il est neuf heures, j'attends le train » : a) Est une phrase simple. b) Est une phrase complexe créée par : x) Juxtaposition. y) Coordination. z) Subordination. 5) « J'attends le train de neuf heures car je dois aller travailler à Toulouse » : a) Est une phrase simple. b) Est une phrase complexe créée par : x. Juxtaposition. y. Coordination. z. Subordination. 6) Dans la phrase « Il faut attendre qu’elle vienne. », la proposition soulignée est : a) une subordonnée complétive. b) une subordonnée relative. CRPE!2014!–!Exemple!de!sujet!n°!1!–!Page!4!sur!6! 7) Dans la phrase « Je me demande qui viendra demain. », la proposition soulignée est : a) Une subordonnée relative. b) Une subordonnée interrogative indirecte. 8) Le verbe voir, dans la phrase « Elle veut que tu … sa maison » s’écrit : a) Vois. b) Voies. c) Voyes. 9) Dans la phrase « S’il neigeait, je serais déjà sur les pistes. », la proposition soulignée est : a) une subordonnée complétive b) une subordonnée relative c) une subordonnée circonstancielle de condition d) une subordonnée circonstancielle de conséquence e) une subordonnée interrogative indirecte 10) Le mot « que » ne peut pas être : a) Une conjonction de coordination. b) Une conjonction de subordination. c) Un pronom relatif.! CRPE!2014!–!Exemple!de!sujet!n°!1!–!Page!5!sur!6! III.%Analyse%critique%de%supports%d’enseignement%% ! À partir d’un texte étudié en classe et de la préparation de l’enseignant reproduits ci- dessous, dans votre analyse critique vous chercherez à répondre aux questions suivantes : 1- Quelles compétences l’enseignant cherche-t-il à développer ? Sont-elles conformes aux programmes de l’école élémentaire ? 2- Le choix du texte vous apparaît-il pertinent ? 3- Le uploads/Management/ sujets-corriges-francais.pdf
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- Publié le Nov 06, 2022
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