Medben Les théories de l’organisation : L’organisation désigne la « façon dont

Medben Les théories de l’organisation : L’organisation désigne la « façon dont un ensemble est organisé, dont il est agencé pour son fonctionnement ». En effet, les termes « Organisme », « organisation », « organiser » et « organisationnel » dérivent du mot « organe » qui provient du latin « organum » et qui signifie « instrument, outil, partie d’un tout, partie d’un corps vivant et qui remplit une fonction utile à la vie. » Ce n’est que vers la fin du XVIII ème siècle que le terme « organiser » prend le sens de «doter d’une structure », d’une « constitution déterminée » ou d’un « mode de fonctionnement ». Il prendra aussi le sens d’agencer, de disposer et d’ordonner. En management, le mot organisation désigne « l’ensemble interrelié et interdépendant des personnes, statuts, rôles et moyens réunis en vue de réaliser un ou plusieurs objectifs préétablis (…) on peut dire qu’il y a organisation dès qu’il y a réunion de deux personnes ou plus et de moyens en vue d’atteindre des buts poursuivis en commun ». Dans une organisation, on peut donc définir des aspects statiques tels que les places, les éléments, les rôles et les lieux et des aspects dynamiques tels que les relations, les informations, les communications et les feed-back ainsi que les systèmes de gestion et de motivation. I. L'école classique : L'école classique est née au cours de la deuxième révolution industrielle. Elle s'est développée dans deux directions : l'organisation scientifique du travail et l'organisation administrative du travail. Cette école désigne l'ensemble des théoriciens qui à la suite des travaux de Taylor et Fayol, ont étudié l'organisation des entreprises en se référant aux principes suivants: • Principe hiérarchique: une entreprise est une succession d'échelons dont le niveau supérieur détient l'autorité. L'autorité se décline dans les échelons subordonnés par délégation, • Principe d’unité de commandement: énoncé par Fayol qui subordonne l'autorité fonctionnelle à l'autorité hiérarchique, contrairement à Taylor qui soutient la seule autorité de la compétence, • Principe d'exception: proche du principe de subsidiarité, selon lequel les tâches habituelles doivent être confiées au plus bas seules remontant au supérieur hiérarchique les tâches exceptionnelles, • Principe d’optimisation de l'éventail de la subordination: c'est-à-dire la recherche du nombre optimum de subordonnés qui délimite le pouvoir hiérarchique et l'importance de la délégation. • Principe de spécialisation organisationnelle: appliquée par Taylor, à l'organisation des postes de travail. Medben Les propositions de l'école classique ont eu une influence considérable sur le développement des entreprises occidentales. Leur première apparition sur le sol européen est incontestablement liée au plan Marshall de 1947. 1. FREDERICK WINSLOW TAYLOR (1856 – 1915) Frederick Taylor est un ingénieur américain né en 1915, il a inventé l’Organisation Scientifique du Travail (OST) dont la préoccupation était la rationalisation de la production dans les ateliers. Taylor s’est inspiré des travaux des époux GILBRETH pour décomposer une séquence de travail d’un ouvrier. Il faisait l'analyse de tous les mouvements des ouvriers dans l'exécution d'une tâche et examinait si tous ces mouvements étaient nécessaires et efficients afin d'en éliminer ou d'en améliorer dans le but d'accroître la productivité. Ainsi, Trois principes clés ont été retenus :  Ergonomie pour perfectionner, organiser les postes de travail, réduire la pénibilité.  Chronométrage de la production.  Amélioration de la productivité. Il a ainsi défini des temps moyens de production. Les principes de l’Organisation Scientifique du Travail Les quatre principes fondamentaux d’OST, selon Taylor, sont les suivants: « L’étude de toutes les connaissances traditionnelles, leur enregistrement, leur classement et la transformation de ces connaissances en lois scientifiques. La sélection scientifique des ouvriers et le perfectionnement de leurs qualités et connaissances. La mise en application de la science du travail par des ouvriers scientifiquement entraînés. La répartition presque égale du travail exécuté dans l’entreprise entre les ouvriers et les membres de la direction. »  La division horizontale du travail : Elle conduit à la parcellisation du travail, à la spécialisation des tâches, et à l’étude des temps d’exécution en vue de déterminer le « ONE BEST WAY », les meilleures façons de faire.  La division verticale du travail : Elle vise à distinguer strictement les exécutants, des concepteurs du travail. Cette approche a conduit à dissocier les « cols bleus » des « cols blancs » tel que l’on les a communément nommés en milieu industriel. Ainsi, L'étude scientifique du travail doit être réalisée par des spécialistes (Bureau des méthodes), car trop longue et trop difficile pour être réalisée par le personnel de production. Celle-ci définira les processus opératoires les plus économiques.  Un système de salaire au rendement : Ce système fondé sur des primes de productivité au travail, cherche à développer la motivation de l’homme au travail. Outre une standardisation des tâches poussée à son maximum, Taylor souhaitait l’établissement du salaire à la pièce, censé constituer une motivation importante pour les ouvriers qu’il considérait comme des agents rationnels maximisant de manière consciente leurs gains monétaires. Medben  Un système de contrôle du travail : A partir de ce principe d’action, chaque geste de l’ouvrier exécutant est surveillé. Cela a conduit à mettre en place dans les usines des contremaîtres chargés de réaliser cette activité de contrôle.  « Ces principes de l’organisation du travail reposent fondamentalement sur l’idée qu’il est possible d’appliquer à l’activité humaine un raisonnement courant en science expérimentale puisqu’il s’agit d’observer, de classer les faits, de les analyser et d’en tirer des lois ayant une portée générale sur le savoir-faire ouvrier. Cette approche du travail humain constitue en réalité la force du système taylorien car le développement des connaissances et des techniques industrielles continue à se propager de cette manière. Par exemple, l’informatique ou la robotique reposent sur une analyse systématique de l’existant et une étude minutieuse des conditions d’application de nouvelles technologies. Pour autant, le taylorisme tel qu’il a été mis en application en milieu industriel a conduit à de nombreuses discussions notamment en ce qui concerne la conception de l’homme en situation de travail ». Ainsi, H.Savall (1974) note à juste titre que Taylor eut l’idée judicieuse de s’attaquer au gaspillage : de matières, de temps, de gestes [ …] La principale conséquence positive à long terme a été que l’analyse du travail humain a facilité son transfert en travail machine . Malgré les vives critiques dont elle a été l’objet au début du siècle, l’œuvre de Taylor a eu un impact considérable dans le développement de l’industrie. En France, la diffusion des méthodes tayloriennes de rationalisation du travail s’est largement opérée dans les entreprises industrielles. Les principes tayloriens restent de nos jours largement discutés et constituent toujours un élément central des débats sur les nouvelles formes d’organisation du travail. On peut encore observer aujourd’hui de très nombreuses formes de retaylorisation, notamment dans les activités de services. Pour autant, la conception de Taylor de l’homme au travail repose sur une vision très appauvrie du potentiel humain. En effet, Taylor a cru que l’on peut rationaliser le travail en réduisant ou en supprimant l’initiative et l’autonomie au travail. Finalement, la principale critique que l’on peut aujourd’hui formuler aux fondements de la théorie taylorienne est que l’un des postulats implicite repose sur l’idée d’une dichotomie stricte entre le cerveau et les mains humaines. 2. HENRI FAYOL (1841 – 1926) Fils d’une famille française bourgeoise, Henry Fayol a intégré l’Ecole des Mines de Saint Etienne à l’âge de 16 ans. Il fit tout sa carrière dans la société Commentry à Decazeville (successivement ingénieur et Directeur Général). En 1916, à 75 ans, il publie son ouvrage “Administration industrielle et générale” où il met en place les concepts de l’Organisation Administrative du Travail (OAT). Fayol analyse essentiellement la fonction de Direction et formule une théorie administrative complète, en se fondant sur sa propre expérience. Il constate que la majorité des dirigeants ont été formés dans des écoles d'ingénieurs sans aucune formation en administration, commerce, finances et comptabilité. Il plaide alors pour l'enseignement de la capacité administrative. Il fait une énumération exhaustive de toutes les opérations, fonctions et activités et distingue ainsi six activités :  Technique: production, transformation, fabrication. Medben  Commerciale: achats, ventes, échanges.  Financières: recherche et gérance de capitaux.  Sécurité: protection des biens et des personnes.  Comptables: inventaire, bilan, prix de revient, statistiques, etc.  Administratives : Administration, direction. Fayol met alors l’accent sur la fonction administrative qui est, selon lui, chargée de cinq tâches (POCCC) :  Prévoir : anticiper l’évolution de l’entreprise.  Organiser : mettre en place les moyens afin d’atteindre les objectifs.  Commander : gérer les hommes, donner des ordres ou des directives.  Coordonner : harmoniser pour faire converger vers le même objectif.  Contrôler : vérifier si l’entreprise ne s’écarte pas de l’objectif fixé. De plus, Fayol énonça les 14 principes d'administration qui sont:  Division du travail : spécialisation des fonctions et la séparation des pouvoirs.  Autorité et responsabilité : l’autorité, c’est le droit de commander et le pouvoir de se faire obéir. La responsabilité uploads/Management/ le-theories-des-organisation.pdf

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  • Publié le Aoû 17, 2022
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