FSEG Tunis. 3LAPE. Cours: Economie du Développement. Enseignant: k. ben ghorbel

FSEG Tunis. 3LAPE. Cours: Economie du Développement. Enseignant: k. ben ghorbel. N.B : Ce support est à prendre comme complément de cours. Il ne saurait remplacer le cours de l’enseignant. 1 Chap. 2. Les stratégies du développement. Section 1. Les stratégies d’industrialisation. 2.1.1. Les fondements des stratégies d’industrialisation. 2.1.2. Le développement autocentré. 2.1.3. Le développement extraverti. Section 2: Le tournant libéral des modèles de développement. 2.2.1. Les origines: la «crise de la dette». 2.2.2. Les politiques d’ajustement structurel des institutions internationales. 2.2.3. La crise du modèle de l’ajustement structurel. Section 3. Vers un nouveau paradigme du développement. 2.3.1. Le rôle des institutions. 2.3.2. Un développement des libertés. 2.3.3. Un développement durable. 2.3.4. Un nouveau partenariat international. Section 1. Les stratégies d’industrialisation. 2.1.1. Les fondements des stratégies d’industrialisation. A. Le choix de l’industrie. B. Croissance équilibrée ou déséquilibrée. 2.1.2. Le développement autocentré. A. L’industrialisation par substitution aux importations (ISI). B. Les industries industrialisantes. C. Les raisons d’un échec. 2.1.3. Le développement extraverti. A. L’exportation de produits primaires. B. La promotion des exportations. L’accomplissement de ces stratégies va se dérouler des années 1950 jusqu’au début des années 1980. Elles sont le fait de pays souvent nouvellement indépendants suite au processus de décolonisation. La plupart de ces pays vont faire jouer un rôle primordial à l’État du fait du contexte mondial keynésien pour le bloc de l’Ouest et de l’hégémonie socialiste dans le bloc de l’Est : c’est l’idéologie triomphante du volontarisme politique qui permettra d’amorcer une industrialisation tardive. 2.1.1. Les fondements des stratégies d’industrialisation. A. Le choix de l’industrie. La plupart des pays du tiers-monde vont choisir de privilégier l’industrie au détriment de l’agriculture. ──→ Un consensus se met en place pour lier de manière forte développement et industrialisation. Le secteur industriel est supposé être facteur d’externalités positives par des effets d’entraînement sur les autres secteurs de l’économie – par l’intermédiaire de gains de productivité, d’un accroissement de la qualification de la main-d’œuvre et en suscitant du progrès technique. Par ailleurs, l’agriculture est considérée comme un secteur archaïque, à faible potentiel de productivité, qui se développera grâce aux effets d’entraînement de l’industrie. ──→ Influence de la thèse dualiste. B. Croissance équilibrée ou déséquilibrée. ──→ Dans quelles branches de l’industrie investir. Deux thèses s’opposent sur le sujet. * Ragnar Nurske et Paul Rosenstein-Rodan considèrent qu’il faut développer une croissance équilibrée, càd répartir les investissements dans toutes les branches industrielles afin d’assurer simultanément une offre et une demande pour éviter tout déséquilibre. Ils s’appuient sur la loi des débouchés de Say, clé de voûte des théories néoclassiques de la croissance. * Albert Hirschman et François Perroux font pour leur part la promotion de la croissance déséquilibrée: il faut concentrer les investissements dans les secteurs moteurs de l’économie (les «pôles de croissance» de François Perroux) afin de susciter une croissance généralisée par la suite à travers des effets d’entraînement et de liaison. Il ne faut donc pas gaspiller le capital dans des branches qui n’auront pas de retombées positives sur toute l’économie. Ces travaux susciteront les stratégies basées sur le développement de l’industrie lourde. ──→ Si les stratégies de développement de cette époque convergent sur le rôle de l’industrie et de l’État, elles divergent sur celui du commerce international comme nous allons le voir maintenant. 2.1.2. Le développement autocentré. Le premier type de stratégies de développement regroupe des industrialisations basées sur le développement du marché intérieur: c’est le développement autocentré. Elles reflètent un «pessimisme pour les exportations» vécu par ces pays à la suite de spécialisations défaillantes et d’une dégradation des termes de l’échange. A. L’industrialisation par substitution aux importations (ISI). D’abord simple improvisation des grands pays d’Amérique latine, cette stratégie est ensuite théorisée par la Commission économique pour l’Amérique latine (CEPAL) en reprenant le «protectionnisme éducateur» de Friedrich List. Elle est mise en œuvre dans les années 1950 dans la majorité des PED, généralisée en Amérique latine mais aussi en Asie (Corée, Philippines…) et en Afrique (Sénégal, Kenya…). Il s’agit de se libérer de la dépendance au commerce international en substituant progressivement la production nationale aux importations. L’accroissement de la production nationale présuppose une demande interne suffisante pour l’absorber et éviter une crise de surproduction. Cette stratégie nécessite - la mise en place d’une réforme agraire pour redistribuer les revenus et la constitution de marchés intégrés régionaux . - des politiques protectionnistes et le financement des investissements massifs, provenant souvent de l’extérieur. Le développement doit être assuré par une stratégie de remontée de filière qui permet de diversifier la production. Le pays produit d’abord des biens de consommation basiques (biens alimentaires, textile), puis il produit des biens plus élaborés (chimie puis biens industriels, d’équipement…). ──→ À terme, cette stratégie d’industrialisation par l’aval doit aboutir à une production industrielle diversifiée assise sur un marché intérieur stable. B. Les industries industrialisantes. Une autre voie, suivie en particulier par l’Inde dans les années 1950 et l’Algérie à partir de 1967, est de construire une industrie par l’amont et non par l’aval, par une politique volontariste de l’État à travers une planification publique (plans quinquennaux indiens à partir de 1948): c’est la stratégie des industries industrialisantes. Inspirées de l’expérience de l’URSS et de la thèse de la croissance déséquilibrée de François Perroux (en particulier pour l’Algérie), cette stratégie amène l’État à orienter les investissements à la place du marché (la faible rentabilité initiale de ces investissements découragerait des acteurs privés) dans les secteurs stratégiques pour constituer des pôles industriels de croissance qui, par les effets d’entraînement, propageront le développement dans tous les autres secteurs industriels en aval. Ces secteurs privilégiés sont ceux de l’industrie lourde en amont du processus productif qui, en dégageant des gains de productivité, favoriseront la croissance de l’économie tout entière (mécanisation de l’agriculture par exemple…). Le secteur primaire, lui, doit fournir les biens de consommation intermédiaires à l’industrie et des débouchés aux biens d’équipement qui y sont produits. Ainsi l’Algérie oriente, par la planification de ses investissements, ses capitaux vers l’industrie de biens d’équipement. L’État réunit plusieurs industries en «pôles de croissance» censés générer des synergies et des externalités positives: la sidérurgie, la chimie, la mécanique… ──→ Pour accélérer l’industrialisation sont importées des technologies modernes des pays développés. C. Les raisons d’un échec. À court terme, ces stratégies semblent atteindre leurs buts: la production industrielle se diversifie à travers la constitution d’un appareil productif modernisé et la richesse produite par habitant augmente. Mais, à la fin des années 1970, un constat s’impose: ces stratégies n’ont pas permis d’entretenir un processus durable de croissance et de développement; la pauvreté et les inégalités sont toujours fortement présentes. Pourquoi cet échec? * Tout d’abord, l’insuffisance du marché intérieur ne permet pas d’assurer des débouchés aux produits industriels et les biens d’équipement ne sont pas compétitifs sur le marché international. * De plus, ces stratégies nécessitent un accroissement des importations, en particulier des technologies et des biens d’équipement pour assurer l’industrialisation, mais aussi parfois de produits agricoles du fait de l’abandon du secteur primaire. ──→ Les pays se retrouvent dans une situation de dépendance technologique vis-à-vis de l’extérieur, ce qui va générer un déficit important de leur balance des paiements. ──→ Les libéraux pointent trois responsabilités dans cet échec: - un État trop présent qui se substitue au marché; - une spécialisation industrielle trop précoce; - et un développement qui s’est coupé du commerce international. 2.1.3. Le développement extraverti. Une partie des PTM va suivre une autre stratégie d’industrialisation, passant par une participation croissante au commerce international , suivant en cela les principes de la théorie néoclassique des avantages comparatifs. A. L’exportation de produits primaires. Des pays du Sud dotés de ressources naturelles abondantes, comme le pétrole, vont suivre une stratégie classique de spécialisation dans l’exportation de ces produits primaires. Les ressources financières tirées de ces exportations devaient permettre d’importer des biens d’équipement pour favoriser l’industrialisation du pays. ──→ Stratégie ruineuse pour nombre de pays spécialisés dans une monoculture, du fait de la dégradation des termes de l’échange et de la forte volatilité des cours des produits primaires. B. La promotion des exportations. Cette stratégie de «substitution aux exportations», a été initiée dès les années 1950 par des pays du Sud Est asiatique et certains pays d’Amérique latine. Dans les années 1980, d’autres pays leur emboîtent le pas. Il s’agit de substituer progressivement aux exportations de produits primaires des produits de plus en plus élaborés par la remontée de filières: remplacer les exportations traditionnelles par de nouvelles, plus intensives en capital et à plus forte valeur ajoutée; passer de l’industrie légère à l’industrie lourde, en intégrant progressivement du progrès technique et en assurant la formation de la main-d’œuvre. Ce développement extraverti a donc été un succès pour les pays qui ont su faire évoluer leur spécialisation en remontant la filière de leurs exportations. Plusieurs autres pays n’ont pas réussi à sortir de leur spécialisation initiale et ont vu leur dette extérieure s’accroître fortement à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Section 2: Le tournant libéral des modèles de développement. 2.2.1. Les origines: la uploads/Management/ les-strategies-de-developpement.pdf

  • 31
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Sep 22, 2021
  • Catégorie Management
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.5256MB