Programme de promotion du bien-être et de renforcement des compétences sociales
Programme de promotion du bien-être et de renforcement des compétences sociales et émotionnelles Livret pédagogique Avec le soutien financier de l’Agence régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine Enfants Bien dans ma tête Table des matières Partie 1 - Le programme BIEN DANS MA TÊTE......................................................................................2 Le contexte.........................................................................................................................................2 L’intérêt de renforcer les compétences psychosociales...................................................................3 Qu’est-ce que les compétences psychosociales ?.........................................................................3 Les enjeux du développement des CPS.........................................................................................4 Des dimensions interdépendantes dans une démarche systémique...............................................5 Agir sur les déterminants de la santé dans l’établissement scolaire................................................6 Le programme « Bien dans ma tête »...............................................................................................8 Un projet de Promotion de la Santé - La démarche éducative.........................................................9 Des repères pour l’animation..........................................................................................................11 L’implantation d’un projet de Promotion de la Santé....................................................................13 Les conditions de réussite d’un programme CPS............................................................................14 Les compétences psychosociales au quotidien dans la classe........................................................15 Développer les CPS chez les adultes encadrants.............................................................................16 Partie 2 - Les 7 ateliers.........................................................................................................................18 Mon portrait et ma représentation du bien-être.............................................................................19 J’ai des qualités et toi ?......................................................................................................................1 J’ai des compétences, et toi ?.............................................................................................................5 Je reconnais mes émotions et celles des autres...............................................................................12 J’apprends à gérer mes émotions en développant mon esprit créatif.............................................59 J’écoute et je communique..............................................................................................................74 Je coopère et je prends des décisions..............................................................................................88 Partie 3 VALORISATION......................................................................................................................97 Exemples de courrier parents.........................................................................................................99 Exemple 1 – Conducteur Temps fort parents/enfants..................................................................101 Exemple 2 – Conducteur Temps fort parents/enfants..................................................................105 Partie 4 EVALUATION........................................................................................................................106 Exemple 1 – A l’oral ou dans un cahier dédié...............................................................................107 Exemple 2 – Fiche d’auto-évaluation à distribuer aux enfants.....................................................108 Exemple 3 – Thermomètre de l’humeur.......................................................................................109 Exemple 4 – Planches Smileys.......................................................................................................110 Exemple 5 – Bilan du programme..................................................................................................111 Grille d’observation des ateliers....................................................................................................112 2 Partie 1 - Le programme BIEN DANS MA TÊTE Le contexte En France, les constats sur la souffrance psychique des jeunes préoccupent soignants, sociologues et pouvoirs publics depuis quelques années. A titre de premier exemple, le Baromètre Santé 2010 affirme tout d'abord que chez les 15 - 19 ans français, 2.2% des garçons et 4.4% des filles ont présenté des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois précédent l'enquête. Mais il atteste également qu'à ce stade encore précoce de la vie d'un individu, 1.4% des garçons et 6.8% des filles déclarent avoir déjà fait une tentative de suicide au cours de leur vie. Par ailleurs, les premiers éléments révélés de l'enquête Health Behaviour in School-aged Children 2012 (HBSC 2012) dévoilent une évolution à la hausse sans précédent des tentatives de suicide chez les jeunes filles françaises. Au total, ce sont 1 817 jeunes de 15 ans issus de 171 établissements scolaires publics d'Alsace et de Poitou-Charentes qui ont été tirés au sort pour répondre à 88 questions en juin 2012. En résulte qu’à 15 ans, 20.9% des filles et 8.8% des garçons déclarent avoir déjà « tenté de se suicider » au cours de leur vie. Dans le Bilan Innocenti 12 et le rapport « Adolescents en France : le grand malaise », l’Unicef fait de la crise financière l’une des causes principales de cette crise psychique chez les jeunes et réaffirme l’importance de réduire le tabou autour de la souffrance psychique et de changer nos manières d’être et de faire avec les jeunes. Dans le département des Pyrénées-Atlantiques, l’Ireps Nouvelle-Aquitaine est progressivement sollicitée par des professionnels en première ligne avec les jeunes qui se sentent démunis face à des jeunes en mal-être. Ils semblent prêts à s’investir sur ce sujet mais ne savent pas comment s’y prendre. Face aux différentes sollicitations émergentes des professionnels et à un enjeu important de santé publique qu’est le mal-être des jeunes, l’antenne 64 de l’Ireps Nouvelle-Aquitaine a souhaité proposer un projet répondant aux attentes des acteurs du territoire et complémentaire de ce qui s’y fait déjà. La promotion de la santé mentale doit se faire dès le plus jeune âge, c’est pourquoi nous ciblons dans ce projet les enfants 6 à 12 ans. 3 L’intérêt de renforcer les compétences psychosociales Qu’est-ce que les compétences psychosociales ? L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit en 1993 les compétences psychosociales (CPS) comme étant : « La capacité d’une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C’est la capacité d’une personne à maintenir un état de bien-être subjectif qui lui permet d’adopter un comportement approprié et positif à l’occasion d’interactions avec les autres, sa culture et son environnement. La compétence psychosociale joue un rôle important dans la promotion de la santé dans son acceptation large renvoyant au bien-être physique, psychique et social. ». L’OMS a défini 10 compétences psychosociales ou aptitudes essentielles, qui sont présentées par paire : Avoir conscience de soi / avoir de l'empathie pour les autres. Savoir gérer le stress / savoir gérer ses émotions Savoir communiquer efficacement /être habile dans les relations interpersonnelles Savoir résoudre des problèmes / savoir prendre des décisions Avoir une pensée critique / avoir une pensée créative L’OMS les a ensuite regroupé en trois branches interdépendantes : Les compétences émotionnelles, dans lesquelles on retrouve : - Les compétences de régulation émotionnelle : gestion de la colère et de l’anxiété, capacité à faire face à la perte, à l’abus et aux traumatismes. - Les compétences de gestion du stress qui impliquent la gestion du temps, la pensée positive et la maîtrise des techniques de relaxation. - Les compétences d’auto-évaluation et d’autorégulation qui favorisent la confiance et l’estime de soi. Exemple : reconnaître les émotions, les identifier et les verbaliser, trouver des alternatives aux comportements dérangeants, … Les compétences sociales - Les compétences de communication verbale et non verbale : écoute active, expression des émotions (mettre des mots sur), capacité à donner et recevoir des retours. - L’empathie, c’est-à-dire la capacité à écouter et comprendre les besoins et le point de vue d’autrui et à exprimer cette compréhension lors d’une écoute active. - Les capacités de résistance, de négociation et de coopération : gestion des conflits, capacité d’affirmation, résistance à la pression d’autrui et du groupe de pairs, collaboration en groupe, définition d’objectifs communs. - Les compétences de plaidoyer qui s’appuient sur des compétences de persuasion et d’influence. Stratégie d’argumentation et d’influence. Exemple : comprendre l’autre, comprendre son environnement, se mettre à la place de, mettre des mots sur ses sentiments et ceux des autres, verbaliser un mal-être,… 4 Les compétences cognitives : - Les compétences de prise de décision et de résolution de problème, soit maitriser un processus de résolution de problèmes pour faire face à ceux que nous rencontrerons inévitablement tout au long de notre vie. - La pensée critique et l’auto-évaluation qui impliquent de pouvoir analyser l’influence des médias et des pairs, d’avoir conscience des valeurs, attitudes, normes, croyances et facteurs qui nous affectent, de pouvoir identifier les (sources d’) informations pertinentes. Capacité à analyser les informations et les expériences de façon objective. Exemple : réfléchir à l’impact d’une décision, réfléchir à l’intérêt et l’inconvénient d’un choix, favorise le sentiment de contrôle de sa vie, favorise une estime de soi positive, la prise de recul sur ses actions Les enjeux du développement des CPS Les enjeux sont triples : à la fois sanitaires, éducatifs et sociaux. « Chez les enfants, le renforcement des CPS favorise le développement global (social, émotionnel, cognitif et physique), améliore les interactions, augmente le bien-être et contribue donc à diminuer les comportements défavorables à la santé et à augmenter les comportements favorables. Les CPS jouent aussi un rôle essentiel dans l’adaptation sociale et la réussite éducative. De plus c’est une approche qui favorise l’éducation positive, par la participation et l’enthousiasme des enfants, ce qui permet un meilleur apprentissage sans jugement ni pression. » « Chez les adolescents, outre les effets observés chez l’enfant (développement global, bien-être, etc.), le développement des CPS permet de prévenir la consommation de substances psychoactives (drogues illicites, tabac, alcool), les problèmes de santé mentale, les comportements violents et les comportements sexuels à risque. » « Chez les adultes, il agit toujours sur le bien-être subjectif et la qualité des relations. Il favorise, chez les parents, les pratiques éducatives positives. » Développer les compétences psychosociales chez les enfants et les jeunes, INPES, Santé en action n°431, mars 2015 Voir également les vidéos de l’Ireps Nouvelle-Aquitaine : Pourquoi renforcer les compétences individuelles dès le plus jeune âge ? La preuve par les compétences psychosociales. 5 Des dimensions interdépendantes dans une démarche systémique L’enfant vit dans un environnement qui influe sur son éducation et sur ses conduites à risque. En effet la famille détient le rôle principal, c’est elle qui inculque les normes et les valeurs. Si l’enfant ne dispose pas d’un cadre familial saint, d’une base sécurisante, il est plus sujet à risque. De plus, l’influence des pairs et des médias, notamment chez les adolescents, est très forte. Ils sont donc souvent soumis à la pression des groupes et celle de la société qui dicte les codes de consommation et de paraître. Les comportements ont plusieurs déterminants qui peuvent eux-mêmes être modifiés par l’environnement, tels que : les représentations, le sentiment de contrôle et les normes sociales. Le développement des compétences psychosociales permet d’influencer positivement ces déterminants. Par exemple, certaines compétences peuvent favoriser le changement des représentations et le sentiment de contrôle, uploads/Management/ livret-pedagogique-bdmt-ecole-promo-sante-primaire-irepsna-2019.pdf
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- Publié le Jan 17, 2021
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