Dossier management PRODUCTION MAINTENANCE ® JANVIER, FÉVRIER, MARS 2012 ® PAGE
Dossier management PRODUCTION MAINTENANCE ® JANVIER, FÉVRIER, MARS 2012 ® PAGE 33 L es problèmes liés à la gestion des stocks, qu’il s’agisse de leur dispo- nibilité au moment d’une panne, la prise en compte de leur obsolescence mais aussi et surtout les coûts que le stockage de pièces de rechange engendre serait- il lié à une simple question de termino- logie ? Non, pas seulement mais entendu, mais l’absence de langage commun, passant plus largement par le manque de référentiel commun, serait mis en cause. C’est du moins l’avis de Guillaume Laloux, ancien professionnel de la maintenance, aujourd’hui spécialisé dans le conseil ; celui-ci se bat surtout pour faire adopter un management par la qualité de la main- tenance. Cet entrepreneur a d’ail leurs publié un ouvrage pratique à ce sujet, intitulé Management de la maintenance selon ISO 9001 : 2008*. « Il persiste un vrai problème de terminologie ; cela provient d’un manque de vocabulaire. Les ingénieurs de maintenance n’ont en effet pas le temps d’approfondir ces connaissances en raison du temps qui leur est imparti pour exercer leur profes- sion et du caractère d’urgence de leur métier », souligne Guillaume Laloux. Le problème selon l’expert réside dans le fait que certaines sociétés, le plus souvent des grands comptes comme Total, ont développé leur propre langage. Le plus souvent, ces mêmes groupes travaillent Fondateur du cabinet de conseil Ingexpert et auteur d’un ouvrage portant sur les moyens d’appliquer la qualité dans les métiers de la mainte- nance, Guillaume Laloux nous livre quelques conseils et bonnes pratiques à adopter quant à la gestion des stocks. Mais, selon lui, il manque toujours un référentiel qui permettrait aux entreprises parte- naires mais aussi aux différents services d’une entreprise d’utiliser un langage commun et de mieux se comprendre. La question se pose aussi sur le choix de l’externalisation des pièces de rechange. toujours avec les mêmes prestataires et ferment de facto la porte aux autres. Par ailleurs, l’un des principaux soucis de la maintenance est qu’elle est souvent écartée des démarches de qualité entre- prises dans d’autres départements tels que le SA V ou les achats. « De nombreux audi- teurs ont en effet du mal à compren dre le fonctionnement d’un service de mainte- nance. Il emploient d’ailleurs le terme de “fonction’’ pendant que nous préférons l’idée de “management de la mainte - nance’’, rappelle Guillaume Laloux. Le but étant d’améliorer la maintenance par le management, aider les services de maintenance à gérer les inventaires de pièces détachées qui ont souvent tendance à dériver avec le temps. C’est pourquoi il est important de pouvoir mettre en pla - ce une traçabilité des éléments et d’effec - tuer des diagnostics de façon à améliorer le service ». Surmonter les problématiques de coûts Dans la gestion des stocks, la principale difficulté pour un responsable de main- tenance concerne les coûts. D’un côté, la direction générale ou du moins le service financier de l’entreprise considèrent de ma nière quasi-systématique que les coûts liés aux stocks – qu’il s’agisse de l’achat de pièces détachées ou de pièces de rechange, de l’exploitation du magasin de stockage ou de la prise en charge du magasinier lui-même – sont trop élevés. En face du service chargé de tenir le cordon de la bourse se trouvent les personnes sur le terrain qui estiment le plus souvent qu’elles ne disposent pas assez de pièces disponibles en stock lors- qu’une panne survient sur une machine. Les différentes parties de l’entreprise doivent ainsi trouver un équilibre. « La méthode consiste avant tout à chiffrer l’intérêt d’avoir des pièces en stock. Pour cela, l’outil informatique s’avère effi- cace. Mais il convient de bien connaître son parc d’équipements de manière à évaluer leur criticité ». En somme, il faut sélectionner et déterminer quelles pièces doivent absolument être disponibles en stock. Certaines pièces sont essentielles, et ce dans tous les secteurs à commencer par le nucléaire ; d’autres ne sont en revanche pas nécessaires et peuvent rester dans les rayonnages d’un fournisseur. Méthodes La gestion des stocks Un casse-tête pour les responsables maintenance ? Olivier Guillon * Paru aux Éditions Afnor, cet ouvrage expose l’application des exigences du système qualité (ISO 9001 version 2008) au management de la maintenance, depuis la définition de la politique de la direction jusqu’à l’amélio - ration du produit, et ce dans le but de doter la maintenance d’un langage évolué commun. Dossier management Une part importante repose également sur l’historique des pièces. Leur rôle est crucial dans la mesure où celui-ci va aider à évaluer le risque de panne ; « on doit se poser la question de savoir s’il faut détenir un arbre de pompe en stock compte tenu du fait qu’il va casser tous les trois ans par exemple, suivant une utilisation régulière ; dans ce cas, il n’est pas nécessaire de stocker un arbre de rechange dès que la pompe a été réparée. Il sera en effet plus judicieux d’en commander un nouveau à la fin de la deuxième année d’utilisation, soit quelques mois avant la panne programmée. » Le choix de l’externalisation et la consignation de ses stocks Le recours aux services d’un fournisseur de pièces peut s’avérer intéressant. Il l’est d’autant plus dans les sociétés où l’on a choisi de mobiliser le magasinier sur d’autres tâches que celle pour laquelle il a été initialement embauché. Ce choix est certes discutable mais il appartient aussi à des directions qui ont préféré externaliser une partie de la gestion de leurs stocks, libérant ainsi de la main d’œuvre pour d’autres opérations et réduisant par là même les coûts d’ex- ploitation du magasin et d’immobilisa- tion de pièces de rechange. Attention toutefois à cette opération qui peut se tourner contre soi ; « cela exige de bien référencer les pièces si on les déplace d’un site à l’autre. Il y a aussi un important travail de mise à jour à travers lequel on doit reprendre la tota- lité de l’inventaire, avec une terminologie commune. Certains termes désignant une serpillère par exemple varient d’une région à l’autre ! ». Mais l’externalisa- tion, lorsqu’elle est maitrisée, a le mérite de répondre à l’urgence provoquée par des pannes intempestives et les temps d’arrêts qu’elles entraînent sur la produc- tion ; « aujourd’hui, on peut laisser ses pièces ailleurs que dans ses murs et les obtenir dans des délais corrects, à un prix correct ». Mais toute décision doit être scrupuleusement étudiée à l’aide de sa calculette, une pièce indispensable qui, chose est sûre, ne sera jamais consignée I Michael Levy PRODUCTION MAINTENANCE ® JANVIER, FÉVRIER, MARS 2012 ® PAGE 34 Quelques méthodes pour la gestion des stocks – selon Ingexpert Choix d’une méthode d’approvisionnement Selon le type d’article à consommer et son utilisation, on utilisera une méthode différente d’approvisionnement. Liste des équipements : La liste des équipements à avoir en stock correspond aux équipements les plus critiques (voir étude de criticité). En effet, il ne parait pas judicieux d’aller beaucoup au-delà. Stock minimum / réapprovisionnement ® Loi de poisson : Elle s’applique aux phénomènes rares ou aléatoires. Exemple : probabilité que sur un équipement j’ai 10 pannes pour les 6 mois qui viennent avec un équipement à MTBF donné. Elle permet notamment de déterminer les niveaux de stock. ® Méthode du point de commande : Elle est valable si l’on consomme plus de 20 pièces. Seuil de déclenchement d’une commande = Quantité de commande + K s K = taux de sécurité = 1 / rupture de stock s = écart type de consommation Choix d’un fournisseur : Afin de choisir un fournisseur pour la fourniture d’un équipement donné, il est utile de hiérarchiser ses fournisseurs sur la base du ratio suivant : Coût de maintenance + Coût de non production MTBF équipement Le fournisseur peut être noté, cela sert notamment dans le cadre de l’ISO. Coût d’un équipement : Le coût d’un équipement est constitué du : - coût d’achat - coût d’acquisition (coût ligne de commande, etc.) - coût de possession (financier, magasinage, etc.) - coût de destruction, recyclage Quantité économique de commande : Pour définir notamment la périodicité de passage d’une commande de matériel, il faut comparer les coûts d’acquisition et les coûts de possession. Q = quantité optimale d’unités d’articles à commander Formule de Wilson : a : prix unitaire de l’article, rendu magasin b : coût de passation de commande i : taux de possession (% annuel) - Valeur comprise habituellement entre 20 et 26% n : nombre d’articles utilisés pendant 1 année T : temps entre 2 commandes Magasin : Pour assurer un bon rangement, il est envisageable que les aires de circulation d’un magasin représentent 60% de la surface du magasin. Le plan de stockage doit être tenu à jour : le MTTR sera d’autant plus faible. Le conditionnement d’origine doit être conservé. De façon générale les pièces doivent être conservées dans des endroits qui leurs conviennent. Valorisation du stock : L’utilisation du PUMP (prix unitaire moyen pondéré) est la plus courante en France uploads/Management/ maintenance-gestion-stock.pdf
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- Publié le Nov 09, 2022
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