- 1 - CHAPITRE II : LES ÉCOLES DE PENSÉE DU MANAGEMENT Les théories de l’entrep
- 1 - CHAPITRE II : LES ÉCOLES DE PENSÉE DU MANAGEMENT Les théories de l’entreprise font une approche de celle - ci dans sa complexité : humaine, technique, managériale, commerciale… Elles s’intéressent principalement à son organisation et elles ont pour souci l’amélioration de ses performances. Diverses conceptions de l’entreprise ont été formulées à travers l’histoire. L’objectif de ce chapitre est de présenter les principaux courants théoriques en management à savoir l’école classique, l’école des relations humaines et l'école moderne. SECTION I : L’ÉCOLE CLASSIQUE Afin de bien cerner les apports des auteurs de cette école de pensée, nous allons présenter les hypothèses implicites sur lesquels elle repose : − Le postulat mécaniste : l’entreprise est une gigantesque machine composée de milliers de pièces. Les ouvriers ne sont que des rouages du mécanisme global ; − Le postulat rationaliste : l’entreprise est composée d’éléments humains et immatériels qui peuvent être dominés par l’esprit de l’organisateur : − Le matériel est régi par des lois physiques que l’on connaît et dont on maîtrise les processus industriels ; − Les individus réagissent, eux aussi, selon des lois psychologiques que l’on croit connaître parfaitement ; − L’individu recherche la sécurité et répugne aux responsabilités : il est naturellement paresseux et fraudeur et il n’est motivé que par le salaire. La pensée classique repose sur quatre grands principes à savoir : − L'organisation hiérarchique L'entreprise doit être hiérarchisée (cf. : l'armée). L'autorité est pyramidale. Elle peut, cependant, être parcellisée et déléguée aux échelons inférieurs, sauf au dernier (les ouvriers) qui ne doivent être que des exécutants. − Le principe d'exception Les subordonnées s'occupent des tâches routinières. Seuls les problèmes exceptionnels doivent remonter la hiérarchie et être solutionnés par elle. − L'unicité de commandement On ne doit dépendre que d'un seul chef (cf. : L'armée) − Le principe de spécialisation Le travail est découpé en gestes et opérations très simples facilement assimilables par une main-d'œuvre peu qualifiée. On diminue ainsi le temps d'apprentissage et l'exécution répétée des mêmes gestes permet une cadence très rapide. - 2 - Après avoir présenté les hypothèses et les principes sur lesquelles repose l’école classique, on constate qu’elle se base sur la division et la spécialisation du travail. La spécialisation du travail permet de bénéficier de certains avantages tel que le fait de mesurer facilement la productivité d'un ouvrier ainsi que le fait de rémunérer l’ouvrier en fonction de en fonction de son travail (rendement). Ce courant est aussi composé des ingénieurs que des sociologues, psychologues ou des gestionnaires. Suivant leurs préoccupations et leur époque, ils mettent l’accent soit sur les tâches à accomplir (F.W. TAYLOR et H. FORD), soit sur l’administration (H.FAYOL), soit sur les organisations (M. WEBER). A/ Le courant scientifique du travail Pour le courant scientifique du travail, nous allons étudier l’apport de Frederick TAYLOR et Henry FORD. 1/ Frederick TAYLOR et L'O.S.T. (1856-1915) Frederick TAYLOR est à l’origine de l’organisation scientifique du travail (OST). Ses études se sont situées dans le contexte économique et social de concentration et de rationalisation des entreprises industrielles après la seconde révolution industrielle : ses principes d’organisation scientifique des usines datent de 1911. Taylor réorganise le processus productif selon une double division : une division verticale et une autre horizontale. Pour la division verticale, les tâches de conception et de commandement sont du ressort exclusif de la direction. L'ouvrier exécute : il n'est pas payé pour penser. Alors que pour la division horizontale, le travail est décomposé, parcellisé en gestes élémentaires. Il est clair que le fossé s'accroît entre, d'une part, la surqualification et l'autorité des ingénieurs qui, non seulement indiquent ce qui doit être fait, mais aussi comment il faut le faire (the one best way) et, d'autre part, la déqualification des ouvriers qui ne peuvent accéder à un apprentissage global du processus et exécutent stupidement un geste dépourvu de sens. Le système de Taylor repose sur : − La spécialisation : chaque salarié effectue toujours le même travail ; − La parcellisation : les gammes de production sont décomposées en une multitude de tâches impliquant des gestes simples à accomplir et une exécution globale rapide ; − L’individualisation : chaque poste de travail est organisé de telle façon que le salarié ait le moins de relations possibles avec les autres postes, afin d’augmenter les cadences de production. Il est possible de récompenser individuellement les ouvriers par un salaire aux pièces et des primes pour tout dépassement des normes de production ; - 3 - − Le temps imposé : le temps pour accomplir une tâche est prédéterminé scientifiquement et sert de norme ; − La séparation de l’exécution et du contrôle : ces deux actions sont réalisées par des individus différents ; − La séparation entre la conception, la coordination et l’exécution : le personnel d’encadrement est seul responsable de la conception du travail et de sa coordination. Le taylorisme apparaît alors comme une « théorie physiologique » des organisations dans laquelle les hommes sont avant tout les « auxiliaires des machines dans l’exécution des tâches de production routinières ». Taylor s'était bien rendu compte du caractère abrutissant du travail ouvrier et, en contrepartie, il préconisait que ce travail fut correctement payé et que les ouvriers puissent accéder à la société de consommation par une redistribution équitable des gains de productivité ainsi réalisés. Remarque : L’aspect social de la pensée taylorienne est resté dans l'ombre dans la mesure où il a fallu attendre FORD pour une réelle mise en application de ces principes sociaux. Ce n'est pas TAYLOR qui a inventé la parcellisation des tâches, ni la séparation entre l'exécution et la conception (cf. l'industrialisation de l'Angleterre du XIXème à Karl Marx et " Le capital ") mais c'est lui qui a systématisé ces techniques pour donner un modèle scientifique de l'organisation des entreprises au XXème siècle. 2/ Henry FORD (1863- 1947) Le mérite de FORD a été de mettre en application les idées de TAYLOR et cela dans deux domaines qui ont contribué à la naissance du " Fordisme " : − Le développement du travail à la chaîne : idée de génie car ce n'est plus l'homme qui fixe la cadence mais le convoyeur, et chacun est contraint de suivre le rythme sous peine d'être éliminé. L'ouvrier est un instrument de la machine (cf. Charly Chaplin dans " les temps modernes "). − L'application sociale de la pensée de TAYLOR : Les ouvriers de Ford sont les mieux payés des États-Unis, non par altruisme, mais parce que Ford pensait, fort justement, que les premiers clients de Ford seraient précisément ses employés. B/ Le courant administratif : Henry FAYOL (1841-1925) Henry FORD était directeur d'une société minière à Decazeville, il a publié un livre intitulé " L'administration industrielle et générale " (1916) dans lequel il reconnaît six fonctions à l'entreprise : technique, commerciale, comptable, financière, sécuritaire et la fonction administrative. - 4 - L'apport de Fayol repose essentiellement dans l'organisation administrative de l'entreprise (Taylor était, quant à lui, plus concerné par l'aspect technique). Pour lui " administrer " pouvait se résumer en 5 infinitifs : prévoir organiser, commander, coordonner, contrôler. Il constate que les activités administratives augmentent au fur et à mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie (que Fayol comme Taylor voit d'une façon pyramidale) et qu'elles concernent principalement l'administration des hommes. Les 14 principes d'administration se présentent comme suit : − La division du travail, − L'autorité et la responsabilité, − La discipline, − L'unicité de commandement, − L'unicité de direction, − La primauté de l'intérêt général, − La juste rémunération, − Le degré de décentralisation (dépend de l'activité), − La nécessité de communications latérales, − L'ordre matériel et moral, − L'équité, − La stabilité du personnel, − L'initiative, − L'union du personnel (esprit d'entreprise). Les idées de Fayol ont été largement reprises par des auteurs anglo-saxons tels que GULICK, URWICK, MOONEY, BRECH .... C/ Le courant bureaucratique : Max WEBER (1864-1920) Max Weber distingue trois types d’autorité : − L’autorité charismatique : ce type d’autorité se base sur le charisme de la personne. − L’autorité traditionnelle : se base sur les traditions et les coutumes. − L’autorité rationnelle légale : La légitimité de cette organisation repose sur le droit et les règlements. Max Weber est l’inventeur de l'Organisation bureaucratique, le détenteur de l'autorité donne des ordres qui sont autant de règlements (notes de services) qui ont aussitôt une valeur juridique. C'est une organisation désincarnée de son aspect humain, basée sur la compétence, la rigueur, la précision et, bien sûr, une stricte hiérarchie. Ce modèle, selon Weber, est à la fois le plus efficace et le plus égalitaire : chacun est traité de la même manière. - 5 - L'absence de sentiments humains est la garantie même de l'équité. En lui conférant une légitimité juridique, Weber garanti à cette bureaucratie une totale indépendance vis-à-vis du pouvoir politique. Le modèle bureaucratique weberien a inspiré l'organisation des grandes administrations (et la rédaction des statuts des fonctionnaires) et continue aujourd'hui d'inspirer nombre d'organisation bureaucratique surtout dans ses aspects égalitaires uploads/Management/ management-ii-chapitre-ii-les-ecoles-de-pensee-en-management-converti 1 .pdf
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- Publié le Jui 05, 2022
- Catégorie Management
- Langue French
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