Notes méthodologiques Évaluation d’impact n° 9 Études de cas comparatives Delwy
Notes méthodologiques Évaluation d’impact n° 9 Études de cas comparatives Delwyn Goodrick CENTRE DE RECHERCHE DE L’UNICEF Le Centre de recherche Innocenti est le bureau de l’UNICEF spécialisé en recherche scientifique. Les objectifs prioritaires du Centre de recherche sont d’améliorer la compréhension internationale des questions liées aux droits des enfants afin de faciliter la pleine application de la Convention relative à ces droits dans le monde entier. Le Centre a pour objectif de mettre en place un cadre intégré pour la gestion de la recherche et des connaissances au sein de l’organisation, afin de soutenir ses programmes et politiques à l’échelle mondiale. Les publications du Centre, en présentant un vaste éventail d’opinions, contribuent au débat international sur les questions liées aux droits des enfants. Les opinions exprimées n’engagent que leurs auteurs et/ou réviseurs et sont publiées afin d’encourager le dialogue sur les méthodes d’évaluation d’impact. Cette publication ne reflète pas nécessairement les politiques ou points de vue de l’UNICEF. NOTES MÉTHOLODOGIQUES DU CENTRE DE RECHERCHE Les notes méthodologiques du Centre de recherche de l’UNICEF ont le but de partager des pratiques, des méthodes et des modèles ainsi que des recommandations de chercheurs et analystes reconnus. Elles sont dirigées principalement au personnel de l’UNICEF qui conduit des recherches ou qui interprète les résultats et analyses des évaluations réalisées par des chercheurs externes pour les prises de décision en phase de programmation ou à l’appui des politiques ou de la sensibilisation. Cette note méthodologique a suivi un procès interne de révision par pairs. Ce texte n’a pas été édité conformément aux standards officiels de publication et UNICEF décline toute responsabilité pour les possibles erreurs. La reproduction de parties de cette publication est permise à condition que la source soit dument citée. Pour l’utilisation d’une partie substantielle ou de la totalité de la publication, veuillez bien vous adresser au Département de Communication au suivant courriel florence@unicef.org Pour consulter ou télécharger ces notes méthodologiques, visitez http://www.unicef-irc.org/KM/IE/ Nous conseillons d’utiliser la citation suivante pour toute référence au document présent : Goodrick, D. (2014). Études de cas comparatives, Note méthodologique n° 9, Centre de recherche Innocenti, Florence. Remerciements : Cette note méthodologique a profité des conseils de beaucoup d’individus. L’auteur et le Centre de recherche désirent remercier tous ceux qui ont contribué et en particulier : Pour sa contribution : Patricia Rogers Pour leur révision : Nikola Balvin, Roberto Benes, Joaquin Gonzales, Fiachra McAsey © Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), septembre 2014 Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF Piazza SS. Annunziata, 12 50122 Florencia (Italia) Tél. : (+39) 055 20 330 Fax : (+39) 055 2033 220 florence@unicef.org www.unicef-irc.org Note méthodologique n° 9 : Études de cas comparatives Page 1 1. ÉTUDES DE CAS COMPARATIVES : UNE BRÈVE DESCRIPTION Une étude de cas se définit comme l’examen approfondi, souvent mené au fil du temps, d’un cas – tel qu’une politique, un programme, un site d’intervention, un processus de mise en œuvre ou un participant. Les études de cas comparatives portent sur deux ou plusieurs cas permettant de produire des connaissances plus généralisables sur les questions causales – comment et pour quelles raisons des programmes ou des politiques portent ou non leurs fruits. Les études de cas comparatives sont menées au fil du temps et comparent différentes situations dans un contexte donné et entre différents contextes. Elles peuvent être sélectionnées lorsqu’il n’est pas possible de mettre en place un modèle expérimental et/ou pour comprendre et expliquer la façon dont les caractéristiques d’un contexte influent sur la réussite d’un programme ou d’une politique. Les informations qui en ressortent servent ensuite à adapter les interventions afin de favoriser l’obtention des effets directs escomptés. Les études de cas comparatives consistent à analyser et à synthétiser les points communs, les différences et les tendances entre deux ou plusieurs cas partageant un intérêt ou un objectif commun. Pour mener correctement ce type d’étude, les caractéristiques spécifiques de chaque cas doivent être décrites de manière détaillée au début de l’étude. Les raisons justifiant le choix des cas spécifiques sont directement liées aux questions clés d’évaluation et, de ce fait, à l’objet de la recherche. Il est important de bien comprendre chaque cas pour être en mesure de poser les bases du cadre d’analyse qui sera utilisé pour la comparaison croisée des cas. Les études de cas comparatives font souvent intervenir à la fois des données quantitatives et qualitatives. Compte tenu de l’accent mis sur la meilleure compréhension des cas et de leur contexte, les méthodes de collecte de données les plus employées sont souvent des méthodes telles que les visites sur le terrain, l’observation, les entretiens et l’analyse documentaire. Bien que les stratégies de collecte de données soient les mêmes pour l’étude d’un seul cas que pour les études de cas comparatives, ces dernières nécessitent d’approfondir les travaux de conception, d’analyse et de synthèse. La synthèse des cas dépasse la simple comparaison des points communs et des différences, qui servent en effet à appuyer ou réfuter les propositions expliquant l’issue positive ou négative d’une intervention. Toute méthode conçue pour examiner plusieurs cas implique un certain degré de comparaison, mais ce qui caractérise les études de cas comparatives est l’accent mis sur l’examen de la causalité (c.-à-d. la mesure dans laquelle l’intervention a conduit aux résultats, en particulier aux effets directs et aux impacts). À l’instar du modèle expérimental et de la méthode quasi expérimentale (voir les Notes n° 7, Essais contrôlés randomisés et n° 8, Méthodes et modèles quasi expérimentaux), les études de cas comparatives prennent du temps et nécessitent des ressources importantes. Cela s’explique principalement par l’inclusion d’itérations entre les propositions, la collecte de données probantes et leur synthèse. Points principaux Les études de cas comparatives peuvent servir à répondre aux questions sur l’attribution et la contribution causales lorsqu’il n’est pas possible ni souhaitable de créer un groupe témoin ou un groupe contrôle. Elles s’appuient généralement sur des données quantitatives et qualitatives. Elles sont particulièrement utiles pour comprendre et expliquer la façon dont le contexte influe sur la réussite d’une intervention ainsi que la meilleure manière d’adapter l’intervention au contexte pour obtenir les effets escomptés. Note méthodologique n° 9 : Études de cas comparatives Page 2 2. QUAND UTILISER CETTE MÉTHODE ? Les études de cas comparatives peuvent être utilisées dans les circonstances suivantes : • lorsque des questions portant sur le « comment » et le « pourquoi » sont posées à propos des processus ou des effets directs d’une intervention ; • lorsqu’une ou plusieurs interventions sont mises en œuvre dans de multiples contextes, et que les possibilités de modifier ou de contrôler les modalités de mise en œuvre des interventions sont réduites ou inexistantes ; • lorsqu’il est possible de collecter et d’analyser des données itératives pendant la durée de l’intervention ; • lorsque la connaissance du contexte est considérée importante pour comprendre pourquoi l’intervention a une issue positive ou négative ; • lorsqu’il n’est pas possible de recourir à des méthodes expérimentales et/ou quasi expérimentales pour des raisons pratiques ou éthiques, ou pour étoffer les données probantes tirées de ces méthodes d’évaluation. Comme c’est le cas d’autres modèles et méthodes d’évaluation, il est essentiel que l’équipe d’évaluation qui réalise les études de cas comparatives dispose des connaissances et des compétences nécessaires pour mettre en œuvre une approche comparative. Des compétences sont nécessaires dans les domaines suivants : méthodes qualitatives et quantitatives, mise au point de concepts, vérification de théories et synthèse ; l’équipe doit notamment être capable d’étudier les questions causales de manière systématique à l’aide de techniques telles que l’analyse qualitative comparative et la reconstitution de processus. 3. COMMENT RÉALISER DES ÉTUDES DE CAS COMPARATIVES ? Les études de cas comparatives comportent essentiellement six étapes, qui devraient être menées de préférence dans l’ordre décrit ci-après (voir également la figure 1). La théorie du changement du programme (voir la Note n° 2, Théorie du changement) et les questions clés d’évaluation orientent l’objectif et la sélection des cas et des aspects qui seront étudiés. Les étapes 4, 5 et 6 sont susceptibles d’être répétées à plusieurs reprises, ce qui permettra de récupérer de nouvelles données ou d’approfondir l’analyse. 1. Clarifier les questions clés d’évaluation et le but de l’évaluation afin de déterminer si la méthode de l’étude de cas comparative est adaptée. 2. Identifier les propositions ou les théories initiales (voir ci-dessous) destinées à orienter les études de cas comparatives, en s’appuyant sur la théorie du changement du programme. 3. Déterminer les types de cas qui seront inclus dans l’étude et la façon dont sera mené le processus. 4. Définir la méthode de collecte, d’analyse et de synthèse des données probantes pour un cas donné et pour l’ensemble des cas, puis réaliser l’étude. 5. Examiner d’autres raisons pouvant expliquer les effets directs et les vérifier. 6. Communiquer les constatations. La succession de ces étapes permet de collecter et de valider les données explicatives à plusieurs reprises (ce qui différencie les études de cas comparatives des méthodes expérimentales et quasi expérimentales visant à comprendre la causalité). Les cas uploads/Management/ mb9fr.pdf
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- Publié le Apv 08, 2021
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