L'ENSEIGNEMENT DES LANGUES ETRANGERES:NOUVELLES APPROCHES Anaël Martin, titulai
L'ENSEIGNEMENT DES LANGUES ETRANGERES:NOUVELLES APPROCHES Anaël Martin, titulaire de maîtrise à la fois en formation au « Français Langue Etrangère » et en théâtre, est formateur de français des stagiaires de la « Comédie Française » et de « l’ Ecole de Danse de l 'Opéra » à Paris* L'article explique la nouvelle conception de la formation aux langues étrangères. Il caractérise la pédagogie et la didactique du FLE (français lanque étrangère) et analyse la nouvelle approche en enseignement des langues étrangères, voire l'approche communicative Enseignement, approche communicative, enseignant, apprenant, compétences linguistiques Nous n’apprenons pas une langue étrangère comme nous avons acquis notre langue maternelle. Le plaisir des mots, les stratégies de la gage, le bonheur de se faire comprendre, d’échanger, de jouer avec les mots (nous nous délectons tous des erreurs des enfants lorsqu’ils découvrent notre langue) que nous avons éprouvés lorsque nous avons fait nos premiers pas dans le monde de la parole, restent cependant ancrés en nous. C'est pourquoi nous souhaitons les provoquer dans l’enseignement du français comme langue étrangère. L’approche est donc communicative, parce qu’il est important de susciter l’urgence de la parole, et ludique, car le plaisir doit rester au-dessus de la contrainte. Ensuite vient, naturellement, la nécessité de structurer. Dans ce cadre, les mises en situations, comme le jeu de rôle par exemple, s’imposent. Mais d’autres formes d’expressions issues des arts, du théâtre, de la musique, sont autant de propositions qui trouvent leur place en cours. Avec des contraintes rythmiques et mélodiques comme postulat, les objectifs grammaticaux, phonétiques, psychopédagogiques sont atteints dans une ambiance créative, artistique. Et comme une chanson ou un poème restent dans la tête longtemps après les avoir travaillés, les devoirs sont faits sans efforts ! Cette créativité favorise les stratégies d’apprentissage, et répond à la question que nous nous posons tous : « comment apprendre ? ». Un chant, un dialogue de théâtre, permettent le recours à tous types d’exercices, aux tactiques de mémorisation, à l’élaboration et la vérification d’hypothèses en situation de communication, à l’intégration et la vérification d’hypothèses en situation de communication, à l’intégration de règles dans une compréhension globale. En pédagogie et en didactique du FLE, comme dans tous les domaines de l’activité humaine, les façons de faire évoluent sans cesse. Ainsi, ce sont les approches notionnelle-fonctionnelle et communicative qui prévalent actuellement. Selon l’approche communicative, la parole est générée par l’élève et non par l’enseignant et l’interaction entre les élèves est au coeur de l’expérience d’apprentissage qui se fait au moyen de tâches plutôt que d’instructions portant sur des notions, des fonctions, des actes de langage et des intentions de communication clairs et précis. Ces interactions doivent être * Anaël Martin, 2013 organisées, gérées et évaluées par le professeur. L’apprenant a donc un rôle actif à jouer et tout ne repose pas sur le professeur dont le rôle est de lui apprendre à apprendre [1] ; le rôle de l’enseignant est ainsi redéfini, puisque ce dernier est à la fois, ou au choix, animateur, coordinateur et conseiller plutôt que maître [2, p. 48]. Enfin, l’accent est mis sur le sens, le contenu plutôt que sur la forme : on essaie ainsi de prendre en compte la totalité de la situation de communication, à savoir le contexte, les présupposés, le statut, le rôle et la psychologie des personnages ; les progressions, qui de linéaires, sont devenues spiraliques [2, p. 44], concentriques ou encore cycliques, permettent avant toute chose aux élèves de comprendre et de produire du sens : l’approche communicative distingue ainsi nettement l’apprentissage de l’acquisition. Au contraire de l’apprentissage, l’acquisition est spontanée, inconsciente, « intuitive » et se produit lorsqu’on met l’accent sur la communication et non sur la forme : « La progression dans un cours de type communicatif se caractérise par sa souplesse, sa non-linéarité et l’attention portée à l’apprentissage par rapport à l’enseignement. » [2]. En enseignement de FLE on ne doit pas avoir trop recours à la langue maternelle. L’approche communicative se donne en effet comme objectif principal d’apprendre à communiquer dans une langue étrangère, en tenant compte de facteurs tels que la motivation, le filtre affectif, l’aptitude et la personnalité des apprenants. Il y a véritablement une différenciation des méthodes et des stratégies selon les intérêts, les besoins et les styles d’apprentissage des apprenants. Cette approche favorise donc une pratique pédagogique plus rationnelle et plus efficace, qui permet de mieux répondre aux attentes, aux besoins et aux motivations des élèves, au souci d’efficacité des professeurs, aux objectifs des systèmes éducatifs et aux intérêts des sociétés pleinement engagées dans le processus de mondialisation en cours. Il y a bien sûr certains principes à respecter pour mettre en place une approche communicative ; il est en effet très important de varier les formes de travail ; ainsi, il faut éviter de passer d’une activité à l’autre, sans en tirer la substantifique moelle, en consommant le manuel en quelque sorte ; en ce qui concerne le travail par deux, il est à recommander uniquement pour des exercices qui demandent une préparation et qui pourront effectivement être présentés par la suite par deux. Le travail en petits groupes demande une bonne organisation : travail de recherche, enquêtes, exploitation thématique d’un texte, par exemple. Ici aussi il s’agira uniquement d’activités qui demandent une vraie préparation. Les élèves peuvent aussi venir devant la classe, individuellement, par deux, par trois ou en petits groupes. Ils peuvent noter les remarques au tableau, faire une présentation orale. Dans le cas d’un exercice fait à l’oral, il faut corriger la production orale des élèves. Si l’exercice est fait à l’écrit, il faudra contrôler si les élèves notent la bonne réponse. On peut donner la réponse correcte au tableau, sur transparent ou encore contrôler les élèves individuellement. Il est recommandé de pratiquer l’hétéro-évaluation, c’est-à-dire de faire corriger les réponses des élèves par les autres élèves, car comme l’écrit Évelyne Bérard : « La progression inclut bien sûr l’évaluation sous toutes ses formes (hétéro-auto) qui doit permettre à l’apprenant de se placer par rapport aux objectifs d’enseignement. » [2]. On pensera aussi à varier les types d’exercices : combiner, traduire, compléter, dire, lire, écouter, écrire. En donnant des tâches à accomplir aux élèves, l’enseignant sollicite d’ailleurs leurs capacités de déduction et de découverte et les invite à construire leur propre savoir : l’enseignement est bien orienté vers l’action et centré sur l’apprenant qui s’engage ainsi dans différents types d’interactions. L’enseignant doit essayer de s’assurer tout au long de son enseignement qu’il interagit bien avec ses apprenants et il doit de ce fait s’intéresser personnellement à l’état de leur développement linguistique. Enfin, il faut savoir que la qualité et la fréquence des échanges en classe sont des facteurs qui facilitent le processus d’apprentissage. Une gestion communicative de la classe est enrichissante pour le professeur qui devient alors un véritable chef d’orchestre : « Le maître apprend à écouter, à se taire, et les enfants parlent, travaillent. Le maître quitte son rôle de magister pour prendre dans la classe sa vraie place, qui est celle d’un adulte responsable de ses actes et maître de techniques. Nous pouvons dire qu’il se désaliène, les tabous disparaissent, et qu’on écoute plus à mesure qu’il parle moins. » [3]. Selon nous, l’enseignant se doit de mettre ses compétences linguistiques, culturelles et pédagogiques au service de l’apprenant car il restera sa personne ressource et cela même après la fin de la leçon. Il doit sans arrêt se remettre en question et surtout être patient et à l’écoute de ses apprenants. Une approche communicative demande à l’apprenant d’être actif, de prendre souvent l’initiative; l’apprenant par ses habitudes, son passé scolaire n’est pas forcément préparé à cela. L’enseignant doit aussi faire attention au rapport qu’il entretient avec le tableau, qui doit rester un outil au service de l’apprentissage et non pas symboliser une preuve de supériorité sur les apprenants et être noirci inutilement comme c’est le cas dans beaucoup d’écoles en Turquie afin de combler un manque de formation linguistique et pédagogique. Il est conseillé de leur demander de venir au tableau pour écrire leurs réponses ou leurs propositions pour pouvoir voir les erreurs des uns et des autres. Tout cela participe de l’autonomisation de l’apprenant. L’approche communicative n’est donc pas une approche facile à mettre en place lorsqu’on n’est pas suffisamment formé, tant au niveau linguistique que pédagogique. En effet, un enseignement communicatif digne de ce nom implique pour l’enseignant une formation méthodologique à la pratique de techniques utilisables en classe, ainsi que la connaissance poussée de différents outils pédagogiques (méthodes, matériaux complémentaires) et surtout la capacité d’utiliser et d’adapter des documents authentiques : « La didactique doit être créatrice, pour que l’enseignement soit équitable. Le public « global » n’existant que pour des raisons commerciales, tout enseignement du français doit s’adapter aux conditions locales de son exercice. » [4]. Pour que les élèves réussissent, il faut que les enseignants soient compétents et de formation adaptée aux méthodes utilisées de FLE, parfois plus traditionnelles pour la grammaire. En général, ce sont uploads/Management/ nouvelle-approche-enseignement-de-langues 1 .pdf
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- Publié le Aoû 27, 2021
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- Langue French
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