I. Principes de la méthode ABC Vu les inconvénients des méthodes classiques de

I. Principes de la méthode ABC Vu les inconvénients des méthodes classiques de calcul de coûts, les gestionnaires ont développé plusieurs techniques de calculs de coût, entre autre, la méthode de calcul de coût par activités (ABC). Cette dernière se base sur le principe suivant : « L ‘activité consomme des ressources, et les produits consomment des activités » Cette méthode repose sur une vision transversale qui fait abstraction des fonctions et des centres de responsabilité, existaient auparavant (méthode classique).Par ailleurs, la méthode ABC est une méthode d'analyse des charges indirectes par excellence, et au contraire des méthodes classiques de calcul des coûts, la méthode ABC ne fait pas la distinction entre centres auxiliaires et centres principaux, car elle considère que toutes les activités sont « principales » pour la détermination des coûts des produits. En fait, plusieurs concepts accompagnent la mise en œuvre de la méthode ABC et qui en constituent la colonne vertébrale : 1) La tâche : La tâche est le premier niveau dans la description des travaux. Elle ne donne pas lieu à un calcul de coût. Exemple : trier des pièces comptables, la passation des écritures, décharger un camion sont des tâches. 2) L’activité : La définition de l’activité diffère d’un auteur à l’autre : Pour M. Porter une activité est une entité fonctionnelle, donc un ensemble d’objectifs qui consistent à obtenir un avantage concurrentiel ; à comprendre le comportement des coûts et ; à connaître les sources existantes de différenciation. Pour Mevellec, l’activité “permet de traduire ce que l’on fait dans les organisations” Synthétisons ces définitions pour dire qu’une activité est un ensemble de tâches ordonnées et liées entre elles, qui vise l’atteinte d’un objectif bien déterminé. Exemple : La collecte des pièces comptables, leur tri, la passation des écritures, la consultation des comptes, l'édition des balances sont cinq tâches dont l'ensemble constitue l'activité de comptabilité. 3) Le processus : Selon H. Bouquin un processus désigne les différentes étapes et les différents stades dans la réalisation d’une opération économique ou tout simplement le mouvement dans le temps et dans l’espace de développement d’une activité1. Généralement, un processus est la combinaison d'activités; il se caractérise par une finalité, des moyens et une possibilité de pilotage, il représente une suite logique d’activités représentant le cycle de fabrication du produit. Exemple: Activités de prise de commande du client, de réception des composants, d'usinage et de montage sur une ligne de fabrication, suivies enfin des activités de mise à disposition des clients sont des activités qui forment un processus d'exécution d'une commande. 4) Inducteur de coût : (cost driver) Tout ce qui peut expliquer les consommations de charge par les activités et la consommation d’activités par les produits. En fait, la terminologie n’est pas figée : - Dans les premières versions de l ’ABC (P. Mévellec), en parle d’inducteur de coût (cost- driver); cette notion se substitue à celle d’unité d’oeuvre - D’autres auteurs parlent : D’inducteur d’activité: c’est l’évènement qui déclenche l’activité et il sert de base à l’allocation des coûts (Bescos et Mendoza) Chez Lorino, on parle d’inducteur d’activité et d’inducteur de performance mais l’optique est davantage celle de la gestion de la performance (Activities Based Management : ABM), le concept d’unité d’oeuvre restant pertinent pour l’allocation des coûts. Pour ne pas entrer dans ces divergences d’appellation, on pourra se limiter au terme d’inducteur de coût. Pour chaque activité il faut déterminer les inducteurs de coût (facteurs générateurs de coûts) qui reflètent la consommation des ressources par cette activité, autrement dit, la recherche des causes qui influencent l’activité, son existence, l’augmentation ou la diminution de son niveau. La mise en œuvre de la méthode ABC suppose la maîtrise des concepts cités ci-dessus, ainsi que leur mode de fonctionnement. Dans le schéma suivant nous illustrons les principales étapes de traitement des charges par la méthode ABC : - D’après ce schéma, seules les charges indirectes font l’objet d’un traitement, par contre les charges directes sont affectées directement aux produits. - Le calcul des coûts par la méthode ABC commence par le regroupement des charges indirectes dans les centres d’analyse ou centre de travail. - Deuxièmement, la détermination des activités effectuées au niveau de chaque centre d’analyse ; - Troisièmement, pour chaque activité on doit déterminer les inducteurs de coût correspondant ; - Quatrièmement, le regroupement des activités ayant le même inducteur de coût dans les centres de regroupement Dernièrement, le coût d’un produit ou service est obtenu en cumulant les charges directes et celles des inducteurs de coût provenant des centres de regroupement. II. Objectifs de la méthode ABC : Un système amélioré de suivi des coûts doit être le moyen d’accroître les profits de l’entreprise avant d’être le moyen d’avoir des coûts plus précis. L’utilisation de la méthode ABC améliorera la rentabilité de l’entreprise grâce à une plus grande précision dans l’analyse des coûts qui permettra d’établir de meilleures stratégies de gestion des produits et des activités. Les objectifs de la méthode ABC sont en nombre de quatre et seront présentés selon leur importance : 1- Obtenir des coûts plus précis : La répartition approximative des importantes charges indirectes par des clefs très souvent volumiques conduit à sous-évaluer les coûts des produits en petites séries par rapport à ceux d’une grande série. L’imprécision des coûts peut même conduire l’entreprise à prendre des décisions dangereuses en matière de tarification et de développement de produits. 2- Rendre visible des activités cachées : Un découpage plus fin du fonctionnement permet de faire apparaître le coût des activités « accessoires» (par rapport au processus principal de production, et restées pour cette raison cachées pour la comptabilité analytique) parfois coûteuses alors qu’elles peuvent n’apporter que peu de valeur. 3- Rendre variable des charges fixes : Les charges fixes ne le sont souvent que par rapport au niveau d’activité général, ainsi les frais d’un bureau d’études sont fixes, mais le coût du bureau d’études dépendent du nombre de modèles qu’il conçoit ou améliore. Il faut donc déterminer un ou plusieurs inducteurs de coûts pour chaque activité afin d’obtenir une relation causale pertinente. 4- Donner un modèle de fonctionnement pertinent et cohérent : A partir de l’activité, des applications multiples et flexibles peuvent être construites afin de déterminer des coûts par produits, par processus, par projets, etc. De plus, dans le cadre d’un processus, peuvent être suivis de façon cohérente : le délai, la qualité des produits empruntant le processus. Enfin, la détermination d’unités d’œuvre plus « vraies » facilite la construction de budgets plus crédibles. 12 III.Origine et contexte d’évolution de la méthode : La comptabilité par activité ou la méthode ABC (Activity based costing) est une technique de calcul et d’analyse des coûts et aussi de gestion, fondée sur l’analyse des activités. Apparue aux Etats-Unis au milieu des années 80 grâce aux travaux de CAMI en 1989 (Computer Aided Manufacturing International). La méthode ABC a été dictée par les changements intervenus durant les deux dernières décennies, caractérisés par :  L’évolution du contexte économique : Le contexte économique a été marqué par plusieurs phénomènes qui ont changé. En effet, l'évolution des échanges s'est accélérée tout au long de la deuxième partie du vingtième siècle, les périodes ont succédé les unes aux autres et la logique économique, bien que reposant toujours sur les mêmes bases fondamentales (marché, capital, profit), s'est trouvée modifiée par l'évolution du contexte et les transformations du fonctionnement des entreprises. L'internationalisation des échanges, la concentration des firmes, le plus souvent par croissance externe, la modification des rapports entre l'offre et la demande jusqu'à entraîner des crises successives de surproduction sont les paramètres à considérer pour évaluer les changements qui se sont produits. La situation actuelle est caractérisée par une crise de surproduction à laquelle s'ajoute un marché “turbulent” qui l'emporte sur les comportements rationnels où toute activité de gestion ce qui exige des efforts de réactivité, de flexibilité et d'adaptabilité.  L’évolution de la structure des entreprises : L’adaptation à la mondialisation des marchés a eu comme tendance d’accélérer la croissance externe des firmes. La nécessité de “coller” aux nouvelles exigences de ces marchés (réactivité, flexibilité, qualité) a conduit les entreprises à accroître une certaine forme d’autonomie des entités organisationnelles les composant. Si la concentration des entreprises n’est pas un phénomène nouveau, l’ampleur qu’elle a acquise a modifié en profondeur la structure des coûts. Ces firmes concentrées, imposantes et lourdes à manier, ont dû parallèlement s’adapter aux nouvelles règles non écrites du marché. Si l’organisation pyramidale et hiérarchique apparaît encore dans les organigrammes structurels, elle ne correspond plus tout à fait au fonctionnement réel de la firme. Prendre des décisions urgentes, réagir en temps réel, faire preuve de suffisamment de souplesse pour ne pas rater les opportunités qui se présentent, accepter de modifier ses propres produits pour 12 les adapter aux exigences du “client roi”, telle est la liste, non exhaustive, des indispensables adaptations dont ces entreprises ont dû faire preuve.  L’évolution des modes de production : Le contrôle de gestion tel qu'il est traditionnellement élaboré et mis uploads/Management/ origine-et-contexte-d.pdf

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  • Publié le Dec 27, 2022
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