par Mohamed BARNIA Décentraliser, déléguer et décongestionner la décision et le
par Mohamed BARNIA Décentraliser, déléguer et décongestionner la décision et le pouvoir; telles sont les consignes et les instructions données à tous les établissements constituant le secteur public. A l'origine de ces instructions, les directives de la Lettre Royale du 22 juillet 1993 a dressée au Premier ministre ainsi que celles contenues dans le Discours prononcé par Sa Majesté le jour de l'investiture du nouveau gouvernement. L'action de décentralisation doit, ipso facto, s'accompagner d'une action de confortation des systèmes de contrôle interne liés aux différents processus de fonctionnement du secteur public. Cette action doit donc passer par l'organisation et la réglementation de la décentralisation: élaboration de manuels d'organisation et de procédures de fonctionnement, de normes d'exploitation et de production. de règles de gestion et de décisions de délégation. Ce qui revient à dire qu'il faut définir à chaque acteur au sein du secteur public le rôle qu'il doit jouer dans le cadre de cette décentralisation, en respectant les principes de contrôle interne qui sont universellement admis en matière d'organisation. Le respect de ces principes et leur mise en place doivent se faire avec intelligence pour qu'ils ne conduisent pas à une rigidité dans le fonctionnement de ce secteur, laquelle peut paralyser sa faculté d'adaptation à l'évolution de l'environnement et constituer un frein à l'amélioration de la productivité et à la créativité. Une fois les règles du jeu de la décentralisation fixées, il est impératif de s'assurer qu'elles fonctionnent correctement de manière à: - sauvegarder le patrimoine public; - sauvegarder les deniers publics; - produire des informations sûres et fiables permettant aux instances centrales de contrôler les services décentralisés et de mesurer leurs performances; - introduire les actions correctives au cas où il y a déviation par rapport aux objectifs fixés au niveau central; - faire respecter les règles, les normes, les procédures et les directives centrales. La question qui se pose maintenant est de savoir comment l'administration ou l'établissement central peuvent assurer cette vérification ou "contrôle". L'un des moyens que l'administration peut mettre en oeuvre pour ce faire est la création d'entités d'audit interne, qui sont partout dans le monde, chargées de l'examen des sécurités véhiculées par les organisations et par les systèmes de contrôle interne. Il convient à ce niveau de signaler que Sa Majesté le Roi en s'adressant aux membres du nouveau gouvernement, a insisté sur la création d'une inspection générale de l'Etat. Il faudra la créer et la doter de l'efficience requise. Chaque ministère devra créer, en son sein, une inspection qui lui soit propre(. .). Le ministre ne pourra savoir quelle mesure le fonctionnaire de son département applique la décentralisation et use à bon escient de son autorité et de ses capacités que pour autant que chaque ministère aura été doté de sa propre inspection". Avec la création d'entités d'Audit Interne au sein des ministères, des Administrations et des établissements publics, les responsables seront dotés d'un outil très efficace pour faire respecter les politiques, les directives et les instructions . Ils auront ainsi la possibilité de prévenir et de déceler les dysfonctionnements et trouver des solutions adéquates pour y remédier, en concertation avec les services et les entités décentralisés qui feront l'objet d'audit. Mais il convient de définir avec précision: - le rôle des entités d'audit interne, vis-à-vis des autres formes de "contrôle financier" instaurées par le Ministère des Finances; - le rôle que doivent jouer ces entités dans le cadre des missions d'Audit Externe: financier et opérationnel. Ce qui revient à dire qu'il est nécessaire de rédiger une charte de l'audit interne au sein du secteur public pour définir clairement les attributions et les responsabilités des auditeurs internes. Cette définition contribuera à lever les équivoques et les confusions qui font qu'on assimile les missions d'audit interne à des missions policières. Cette définition doit aussi mettre en relief la vraie raison d'être de l'Audit Interne, à savoir la recherche de l'efficacité, de l'efficience et de l'économie, à travers la recherche de solutions aux dysfonctionnements qui risquent d'entraver la bonne marche du secteur public. Mais n'empêche que l'action des Auditeurs Internes doit couvrir par des missions toutes les zones génératrices de risques pour prévenir les déperditions de deniers et pour sauvegarder le patrimoine public. Les questions qui restent donc posées sont: , - Quel type d'Audit Interne faut-il pour le secteur public? - Qu'est-ce qu'on attend de l'Audit Interne pour une gestion plus efficace du secteur public ? - Quels sont le rôle et le rang qui seront dévolus à l'Audit Interne, dans le cadre de cette nouvelle politique de décentralisation et de délégation ?. * Chef de la Division Audit Financier et Comptable à l'ODEP, Secrétaire Général de l'AMACI. Contribution de l'audit interne à la performance financière des entreprises: cas des banques camerounaises sommaire suivant INTRODUCTION GENERALE Une des conditions essentielles de la survie d'une entreprise ou plus généralement d'une organisation réside dans la capacité de ses membres à agir de manière cohérente et efficiente pour atteindre les objectifs poursuivis par l'organisation. Cette nécessaire coordination des comportements peut être obtenue par différents moyens. Dans une très petite entreprise, le dirigeant peut vérifier directement que les tâches se déroulent de la manière qu'il juge appropriée. Mais la supervision du dirigeant et l'ajustement mutuel entre les divers acteurs (H. Mintzberg, 1982) deviennent rapidement inadaptés lorsque la taille de l'entreprise augmente. Certes on peut souhaiter maintenir ces pratiques, mais on ne peut guère les appliquer qu'à des parties de l'entreprise. Il faut donc que la direction mette en place des dispositifs permettant de suppléer à l'impossibilité d'appliquer partout la supervision. Le choix de ces dispositifs vise à garantir la qualité de l'organisation à travers la performance. La performance peut être exprimée en termes comptables et financiers, et dépend de la capacité à : Ø se procurer des ressources au moindre coût, > les préserver ainsi que le patrimoine, > les utiliser de la manière la plus productive possible. La performance peut également avoir un caractère plus général : c'est la capacité à déterminer et à mettre en oeuvre de bonnes stratégies dans le cadre des finalités qu'elle poursuit. Ces finalités sont variées : il peut s'agir de devenir la plus grande entreprise du monde, ou bien de rester une entreprise prospère dans une spécialité, ou même d'être la plus apte à atteindre les buts qu'elle s'est fixés. Une fois les finalités définies, le succès dépend de l'aptitude à définir les stratégies adaptées et à les mettre en oeuvre. Les dispositifs organisationnels doivent donc garantir le niveau de la performance dans ces deux domaines économique et stratégique. On appelle contrôle interne l'ensemble de tels dispositifs. Il est souhaitable de tester périodiquement l'efficacité et la pertinence de tel ou tel aspect du contrôle interne. On appelle audit le processus consistant à étudier et à évaluer le contrôle interne ou certains de ses aspects, ainsi que les performances qu'on en attend. Le résultat qui en découle permettra à son tour de juger de l'efficacité de l'entreprise, car le défi de chaque entreprise de nos jours est d'être compétitive afin de ne pas être évincée du marché. L'audit couvre un domaine de plus en plus vaste, dans lequel les cabinets indépendants et les salariés de l'entreprise interviennent de manière complémentaire. Dans l'histoire, l'activité d'audit a principalement concerné l'examen des comptes et l'audition des dirigeants qui en avaient la charge. L'apparition et le développement rapide des capitaux n'ont fait que renforcer la nécessité, pour les actionnaires et les bailleurs de fonds, puis pour les tiers de disposer de comptes vérifiés, révisés, certifiés par des professionnels indépendants. C'est pour cette raison que ceux ci s'intéressent de plus en plus à la performance des entreprises pour lesquelles ils ont un quelconque intérêt ; ils s'intéresseront de ce fait à la performance financière de l'entreprise dans laquelle ils ont décidé d'investir, à la rentabilité des capitaux investis et donc au système de gestion des dirigeants. Le cas d'ENRON, géant dans le monde de l'énergie sur le plan international, où les nombreuses opérations risquées de spéculations des dirigeants ont conduit l'entreprise à sa faillite en est un exemple palpable. La chute d'ENRON a entrainé la débauche de 4 500 salariés qui ont perdu à la fois leur emploi et leur retraite. Les détenteurs de capitaux ont eux aussi perdu leur mise et ce à cause du fait que le cabinet Arthur Andersen, chargé de la certification des comptes l'a fait de manière laxiste et subjective. Le Conseil d'Administration de l'Institut Français d'Audit et de Contrôle Interne (IFACI) a défini l'audit interne comme étant une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement d'entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité. L'audit interne est donc une activité de contrôle et de conseil qui permet uploads/Management/ par-mohamed-barnia.pdf
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- Publié le Mai 25, 2021
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