Concours du second degré – Rapports de jury Session 2012 AGRÉGATION INTERNE ET
Concours du second degré – Rapports de jury Session 2012 AGRÉGATION INTERNE ET CAERPA DE PHILOSOPHIE SECRETARIAT GENERAL DIRECTION GENERALE DES RESSOURCES HUMAINES SOUS DIRECTION DU RECRUTEMENT Rapport présenté par M. Paul MATHIAS Inspecteur général de l’éducation nationale Président du jury Les rapports des jurys de concours sont établis sous la responsabilité des présidents de jury. 7 SOMMAIRE COMPOSITION DU JURY.............................................................................................9 PRÉAMBULE ............................................................................................................11 ÉPREUVES D’ADMISSIBILITÉ .....................................................................................13 PREMIÈRE ÉPREUVE : EXPLICATION DE TEXTE ...........................................................13 Données concernant l’épreuve .............................................................................13 Données statistiques.................................................................................................13 Texte 1 : Cicéron........................................................................................................13 Texte 2 : Nietzsche....................................................................................................14 Rapport d’épreuve ...............................................................................................15 Remarques générales................................................................................................15 Texte de Cicéron .......................................................................................................16 Texte de Nietzsche....................................................................................................18 DEUXIÈME ÉPREUVE : DISSERTATION .......................................................................21 Données concernant l’épreuve .............................................................................21 Données statistiques.................................................................................................21 Rapport d’épreuve ...............................................................................................21 ÉPREUVES D’ADMISSION..........................................................................................29 PREMIÈRE ÉPREUVE : LEÇON ....................................................................................29 Données concernant l’épreuve .............................................................................29 Données statistiques.................................................................................................29 Liste des sujets proposés aux candidats ...................................................................29 Rapport d’épreuve ...............................................................................................31 a) Analyse du sujet....................................................................................................31 b) Traitement du sujet ..............................................................................................32 c) Rhétorique de la leçon ..........................................................................................34 DEUXIÈME ÉPREUVE : EXPLICATION DE TEXTE...........................................................37 Données concernant l’épreuve .............................................................................37 Données statistiques.................................................................................................37 Liste des textes proposés aux candidats (Auteur, Titre de l’ouvrage)......................38 Rapport d’épreuve ...............................................................................................39 a) La préparation.......................................................................................................39 8 b) L’explication..........................................................................................................40 c) L’entretien.............................................................................................................42 DONNÉES STATISTIQUES GLOBALES..........................................................................43 1. Bilan de l’admissibilité..........................................................................................43 • Agrégation interne ............................................................................................43 • CAERPA.............................................................................................................43 2. Bilan de l’admission .............................................................................................43 • Agrégation interne ............................................................................................43 • CAERPA.............................................................................................................44 3. Répartition par académie d’inscription .................................................................44 • Agrégation interne ............................................................................................44 • CAERPA.............................................................................................................45 ANNEXE : LISTE DES PRINCIPAUX OUVRAGES DE LA BIBLIOTHEQUE DU CONCOURS...47 AGRÉGATION INTERNE ET CAERPA DE PHILOSOPHIE SESSION 2012 COMPOSITION DU JURY DIRECTOIRE M. Paul MATHIAS, IGEN, président M. Renaud BARBARAS, professeur des universités, université de Paris I Panthéon-Sorbonne, vice- président M. Antoine LÉANDRI, IA-IPR (Créteil), secrétaire général EXAMINATEURS Mme Myriam ATTALI-PARIENTE, professeure agrégée, collège privé Sévigné (Paris) M. Olivier CAMPA, professeur agrégé, lycée Claude Monet (Paris) Mme Christine DA LUZ ALCARIA, professeure agrégée, lycée Marcelin Berthelot (Saint Maur-dès- Fossés) Mme Anne DEVARIEUX, maîtresse de conférences des universités, université de Caen Basse Normandie M. Henri ÉLIE, IA-IPR, Nantes Mme Annie HOURCADE, maîtresse de conférences des universités, université de Rouen M. Pierre LAURET, professeur de chaire supérieure, lycée Condorcet (Paris) Mme Anne MONTAVONT, professeure de chaire supérieure, lycée Jean Jaurès (Reims) Mme Emmanuelle SOFFER, professeure agrégée, lycée de Villaroy (Guyancourt) 11 PRÉAMBULE L’agrégation interne de philosophie est un concours difficile et qui exige la maîtrise de savoirs approfondis, les notions au programme n’impliquant pas seulement une connaissance de fait de certains contenus encyclopédiques, mais engageant une véritable méditation sur leur sens et sur leurs enjeux. En outre, elle requiert une grande assurance technique dans les deux exercices de la dissertation – ou, à l’oral, de la leçon – et de l’explication de texte, dont les contraintes académiques et rhétoriques restent extrêmement fortes et contrastent avec des usages désormais plus souples de la parole et de l’écriture communes. Dans ce contexte, le jury se félicite de la qualité globalement très honorable – et parfois excellente – des prestations des candidats à l’agrégation interne de philosophie, et tient à rendre hommage à leur investissement personnel et aux efforts qu’ils mobilisent, le plus souvent avec bonheur, afin de s’assurer une formation professionnelle de très haut niveau. Il convient de remarquer, à cet égard, que le bénéfice de tels efforts ne revient pas seulement aux candidats, qu’ils soient reçus ou non au concours, il revient principalement à leurs élèves, dont les professeurs ne se lassent pas de s’instruire, de progresser dans la maîtrise de leur discipline et donc de leur communiquer, en même temps que leur savoir, le goût qu’eux-mêmes manifestent pour son acquisition et pour sa diffusion. Il apparaît ainsi que les candidats à l’agrégation interne de philosophie méritent dans leur ensemble la reconnaissance, non pas véritablement du jury, mais bien de l’institution à l’efficacité de laquelle ils contribuent en s’engageant résolument et en personne, par une mise à l’épreuve qu’on sait risquée de leur savoir, de leur culture, de leur enseignement même de la discipline « philosophie ». 13 ÉPREUVES D’ADMISSIBILITÉ PREMIÈRE ÉPREUVE EXPLICATION DE TEXTE Rapport établi par Mme Myriam ATTALI-PARIENTE à partir des remarques de l’ensemble des membres de la commission « Explication » Données concernant l’épreuve Intitulé de l’épreuve : « Première composition de philosophie : explication de texte (durée : six heures trente minutes ; coefficient 3) : Le candidat a le choix entre deux textes qui se rapportent à une même notion du programme de philosophie en vigueur dans les classes terminales. La notion qui constitue le programme de cette épreuve est fixée chaque année. » – Notion au programme en 2012 : « La justice ». Composition de la commission : Mmes et MM. Myriam ATTALI-PARIENTE, Olivier CAMPA, Annie HOURCADE, Antoine LÉANDRI et Anne MONTAVONT Données statistiques Nombre de copies corrigées 366 Notes minimale / maximale 01 / 18 Notes minimale / maximale (CAERPA) 02 / 14 Moyenne des candidats admissibles (agrégation interne) 13,09 Moyenne des candidats admissibles (CAERPA) 11,29 Texte 1 : Cicéron Ce qui est complètement insensé, c’est de considérer comme étant « juste » tout ce qui figure dans les institutions et les lois des peuples, ou même, les lois (en admettant qu’il en soit !), 14 portées par des tyrans. Si les Trente d’Athènes1 avaient eu la volonté d’imposer des lois ou si le peuple athénien tout entier s’était complu en leurs lois tyranniques, serait-ce une raison pour les réputer « justes » ? A aucun titre, je crois, pas plus que cette loi que porta chez nous un interroi donnant à un dictateur le pouvoir de tuer nominativement et sans procès qui il voudrait des citoyens2. Il n’y a en effet qu’un droit unique, qui astreint la société humaine et que fonde une Loi unique : Loi, qui est la juste raison dans ce qu’elle commande et ce qu’elle défend. Qui ignore cette Loi, est injuste, qu’elle soit écrite quelque part ou non. Mais si la justice n’est que la soumission à des lois écrites et aux institutions des peuples, et si […] tout se doit mesurer sur l’intérêt, il fera fi de ces lois et les violera, s’il le peut, l’individu qui pensera avoir avantage à le faire. Il en résulte qu’il n’y a absolument plus de justice, si celle-ci n’est pas fondée sur la nature, et si la justice établie en vue de l’intérêt est déracinée par un autre intérêt. De plus, si la nature ne vient pas consolider le droit, disparaîtraient alors toutes les vertus : où pourraient trouver place la générosité, l’amour de la patrie, l’affection, le désir de rendre service à autrui ou de lui exprimer de la reconnaissance ? Car tous ces sentiments viennent de la disposition naturelle d’amitié à laquelle nous sommes portés envers les hommes, disposition qui est le fondement du droit. Et disparaîtront aussi, non seulement les égards que nous devons aux hommes, mais encore les actions de culte et les observances que nous devons aux dieux et qu’il nous faut maintenir, je pense, non pas par crainte, mais en vertu du lien étroit qui unit l’homme à la divinité. Cicéron, Lois, I, XV, [42-43] Texte 2 : Nietzsche Origine de la justice. – La justice (l’équité) prend naissance entre hommes jouissant d’une puissance à peu près égale, comme l’a bien vu Thucydide (dans ce terrible dialogue des députés athéniens et méliens3) ; c’est quand il n’y a pas de supériorité nettement reconnaissable, et qu’un conflit ne mènerait qu’à des pertes réciproques et sans résultat, que naît l’idée de s’entendre et de négocier sur les prétentions de chaque partie : le caractère de troc est le caractère initial de la justice. Chacun donne satisfaction à l’autre en recevant lui-même ce dont il fait plus grand cas que l’autre. On donne à chacun ce qu’il veut avoir et qui sera désormais sien, et l’on reçoit en retour ce que l’on désire. La justice est donc échange et balance, une fois posée l’existence d’un rapport de forces à peu près égales : c’est ainsi qu’à l’origine la vengeance ressortit à la sphère de la justice, elle est un échange. De même la reconnaissance. – La justice se ramène naturellement au point de vue d’un instinct de conservation bien entendu, c’est-à-dire à l’égoïsme de cette réflexion : « À quoi bon irais-je me nuire inutilement et peut-être manquer néanmoins mon but ? » – Voilà pour l’origine de la justice. Mais, du fait que les hommes, conformément à leurs habitudes intellectuelles, ont oublié le but premier des actes dits de justice et d’équité, et notamment que l’on a pendant des siècles dressé les enfants à admirer et à imiter ces actes, il s’est peu à peu formé l’illusion qu’une action juste est une action désintéressée ; et c’est sur cette illusion que repose la grande valeur accordée à ces actions, valeur qui, comme toutes les autres, ne fait encore que s’accroître continuellement : car ce que l’on évalue très haut se 1 Gouvernement oligarchique institué pour quelques mois à Athènes, en ~ 404, à la fin de la guerre du Péloponnèse. 2 Lucius Valérius Flaccus, chef du Sénat romain durant la guerre civile des années ~ uploads/Management/ philo-228617.pdf
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- Publié le Aoû 05, 2021
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