Table des matières Avant-propos Partie I-Études de discours et analyse du disco

Table des matières Avant-propos Partie I-Études de discours et analyse du discours Quelques éléments d’histoire 1.1. Convergences et hybridations 1.2. En France La notion de discours 2.1. Chez les linguistes 2.2. En dehors de la linguistique 2.3. Théorie du discours et analyse du discours Discours, texte, corpus 3.1. Un discours pour un texte ? 3.2. Trois axes majeurs 3.3. Texte et corpus Les disciplines du discours 4.1. Les approches 4.2. Des approches aux disciplines 4.3. Les limites du découpage par disciplines Une analyse critique ? 5.1. Analyse du langage et critique 5.2. Divers types d’analyse critique Partie II-Les unités de l’analyse du discours Les unités topiques 6.1. Genres et types de discours 6.2. La valence générique 6.3. Les groupements par sources 6.4. Les singularités textuelles Les formations discursives 7.1. Aux origines de la formation discursive 7.2. Les formations discursives d’identité 7.3. Les formations discursives thématiques 7.4. Thèmes et clés : le préconstruit et l’inédit 7.5. Les formations discursives plurifocales Parcours et registres 8.1. Les parcours 8.2. Les registres : des ressources pour l’analyse du discours 8.3. Démarche intégrative et démarche textanalytique Partie III-L’univers du discours Unité et diversité 9.1. La diversité générique Genre de discours et scène d’énonciation 10.1. La scène d’énonciation 10.2. Les modes de généricité 10.3. Les hypergenres Énonciation attachée et énonciation détachée 11.1. L’énonciation aphorisante 11.2. L’énonciation détachée L’espace du discours 12.1. Une appartenance paradoxale 12.2. La hiérarchie des genres 12.3. L’atopie 12.4. D’autres problèmes Le discours et ses traces 13.1. Deux types de traces 13.2. La mémorabilité 13.3. Un archivage généralisé Nouvelles textualités 14.1. La multimodalité 14.2. Le Web 14.3. Les trois formes de textualité Communications d’un troisième type 15.1. Conversation et postages 15.2. De nouvelles situations de communication 15.3. Des locuteurs problématiques Conclusion Bibliographie Avant-propos Il y a déjà eu dans l’histoire de grands massifs de savoirs et de pratiques voués à l’étude des textes : pour l’Occident, on songe immédiatement à la rhétorique et à la philologie, qui sont venues jusqu’à nous. Depuis les années 1960, un champ de recherche nouveau s’est développé sous le nom d’« analyse du discours » ou, plus récemment, d’« études de discours ». Il ne s’agit pas là d’une simple extension de la linguistique à des données qu’elle ne prenait pas en compte jusque-là ; comme si, pour reprendre les termes de Saussure, une « linguistique de la parole » était venue compléter une linguistique de la « langue ». Il s’agit plutôt d’une entreprise foncièrement transdisciplinaire, voire pour certains postdisciplinaire, qui, traversant l’ensemble des sciences humaines et sociales et des humanités, va à l’encontre de la tendance à la division du savoir en domaines de plus en plus spécialisés. Il est difficile de ne pas lier l’apparition de ce champ à des phénomènes comme la tertiarisation croissante de l’économie et le développement des médias audiovisuels puis d’Internet, qui accroissent de manière inégalée l’importance des interactions verbales et multiplient les techniques de traitement des signes. Ces évolutions s’accompagnent en outre d’une « technologisation du discours » (Fairclough, 1992) : que ce soit dans le monde de l’entreprise ou dans des secteurs tels que la santé, la politique ou l’éducation, on entend accroître son « efficacité » en analysant sa propre « communication », interne et externe, celle de ses concurrents, les énoncés qui sont produits sur vous. Une autre face de ce contrôle, c’est la mise sous surveillance des productions verbales, que ce soit dans les centres d’appel, où l’exercice de la parole est soumis à des normes strictes et fait l’objet d’un contrôle permanent, que ce soit au nom du « politiquement correct », de la « lutte contre le terrorisme » ou « la criminalité », que ce soit dans une perspective d’espionnage industriel, de marketing, de propagande… Toutes ces activités mobilisent des acteurs très divers, qui sont obligés de s’appuyer sur des techniques, plus ou moins sophistiquées de recueil, d’exploration et d’interprétation des données verbales. On voit également se multiplier les espaces voués au commentaire de la parole : des émissions de radio ou de télévision qui analysent la communication du personnel politique aux espaces interactifs de « discussion », de « réaction », d’« opinion »… que propose Internet, en passant par les institutions, en particulier d’ordre psychothérapeutique, qui incitent les sujets à s’exprimer sous le regard d’experts qui analysent et évaluent leurs paroles. Même si elles ne sont pas directement au service de ces pratiques, les études de discours participent sur leur mode propre de ce monde où l’on ne cesse de réfléchir sur les pouvoirs de la parole. Ce champ de l’analyse du discours, aujourd’hui mondialisé et en expansion continuelle, résulte de la convergence de courants de recherche issus de disciplines très diverses (linguistique, sociologie, philosophie, psychologie, théorie littéraire, anthropologie, histoire…) et, en retour, il exerce son influence sur elles. On a beaucoup parlé d’un « tournant linguistique » pour la philosophie, pour l’histoire ou pour les sciences sociales de la seconde moitié du xxe siècle ; on pourrait aussi parler d’un « tournant discursif ». En effet, il n’est pas un secteur des sciences humaines et sociales ou des humanités qui ne puisse faire appel à ses problématiques, ses concepts ou ses méthodes. L’étudiant qui a besoin de se faire une idée plus précise de cet immense champ de recherche n’a pas la tâche facile. Certes, il existe de par le monde un nombre considérable de manuels d’introduction, la plupart en anglais, mais ils ont tendance à ne prendre en compte que les travaux qui appartiennent à leur propre aire culturelle ou même à leur propre courant et à privilégier tel ou tel type d’usage du discours (la conversation, les médias, le Web, les discours institutionnels, les textes écrits…), en ignorant la diversité des manifestations du discours. Le livre que nous présentons ici ne cherche pas à se substituer à ces manuels d’introduction, mais à les compléter. Son but est d’aider ceux qui, pour une raison ou une autre, sont amenés à rencontrer les études de discours, à mieux appréhender les lignes de force qui structurent ce champ, à identifier les catégories sur lesquelles reposent les méthodes d’analyse, à prendre conscience de l’hétérogénéité du discours. L’étudiant ne va donc pas trouver dans ce manuel des méthodes immédiatement opératoires, mais il doit acquérir le recul nécessaire pour s’orienter efficacement dans le labyrinthe des terminologies et des méthodes. Le livre est divisé en trois parties. La première est centrée sur le champ des études de discours : son histoire, la définition de termes tels que « discours » ou « texte », les grandes divisions qui le structurent. La seconde partie s’intéresse aux unités de base avec lesquelles travaillent les analystes du discours (genre, type de discours, formation discursive…), autrement dit à la construction de leurs objets. La troisième s’efforce de prendre la mesure à la fois de l’unité et de la diversité de l’univers du discours, de faire ressortir les régimes de la parole qui s’y entrecroisent. En sciences humaines et sociales, il ne saurait néanmoins exister de regard surplombant et neutre, surtout quand il s’agit de réfléchir sur un savoir récent. Ce livre n’est pas celui d’un historien ou d’un sociologue des sciences, mais celui d’un praticien de l’analyse du discours qui l’a vue évoluer considérablement depuis les années 1970 et qui s’efforce de réfléchir sur ses conditions de possibilité, ses catégories majeures et ses tensions constitutives. Il repose sur trois présupposés majeurs : − même si les problématiques d’analyse du discours développées en France ont indéniablement joué un rôle fondateur et continuent à présenter un certain nombre de traits caractéristiques, elles se trouvent aujourd’hui prises dans un espace de recherche qui est mondialisé, où les hybridations conceptuelles se multiplient ; − le champ des études de discours doit être distingué de celui, plus restreint, de l’analyse du discours, qui définit un point de vue spécifique sur le discours ; − l’univers du discours, le matériau à partir duquel travaillent les analystes du discours, est foncièrement hétérogène : on ne peut pas l’unifier autour du modèle dominant de la communication orale en face à face. Partie I Études de discours et analyse du discours Chapitre 1 Quelques éléments d’histoire En général, quand on présente une discipline dans un ouvrage à visée didactique, on commence par effectuer un rapide parcours historique où l’on s’arrête sur une (parfois deux ou trois) pensée(s) fondatrice(s) qui délimite(nt) fermement les contours du champ de savoir concerné. S’agissant de l’analyse du discours, il est très difficile d’écrire de tels récits : il n’existe pas d’équivalents de Newton, de Pasteur ou de Durkheim, de personnalités dont le rôle déterminant est reconnu par l’ensemble de la communauté. Il s’agit d’un espace de recherche foisonnant et qu’on ne peut rapporter à un lieu d’émergence précis. On accorde parfois un rôle fondateur à des penseurs tels que E. Goffman, L. Wittgenstein, M. Foucault ou M. Bakhtine ; ils ont indéniablement joué un rôle important, mais l’apport de chacun d’eux ne concerne qu’une partie de cet immense champ, et aucun d’eux n’a uploads/Management/ discours-et-analyse-du-discours-maingueneau-dominique.pdf

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  • Publié le Jui 23, 2021
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