Les mots … de l’Espace par Eric Cobast COL L E CTI O N LES LEXI Q UE S D E L’I
Les mots … de l’Espace par Eric Cobast COL L E CTI O N LES LEXI Q UE S D E L’I NS E E C CAHIERS MÉTHODOLOGIQUES POUR LES CLASSES PRÉPARATOIRES AUX GRANDES ÉCOLES DE COMMERCE LEXIQUE N° 19 COLLECTION DIRIGÉE PAR ERIC COBAST Les Lexiques de l’INSEEC Avant-Propos Par Catherine Lespine, Directrice Générale du Groupe INSEEC Il y a désormais plus de dix ans, l’INSEEC proposait aux élèves des classes préparatoires des conférences à travers la France sur les sujets d’Histoire et de Culture Générale qu’appellent les programmes des concours d’entrée aux Ecoles de Commerce. Confortés par les nombreux témoignages enthousiastes que ces manifestations suscitaient chaque année, nous avions pris alors la décision d’aller plus loin dans cette aide offerte aux étudiants pour compléter leur préparation. Il s’agissait de confi er à Eric Cobast le soin d’animer une collection de petits ouvrages pratiques destinés aux étudiants de première et de seconde année. Les « Lexiques de l’INSEEC » furent ainsi conçus et rédigés par des profes- seurs des Classes Préparatoires particulièrement sensibilisés aux diffi cultés que rencontrent régulièrement leurs étudiants. C’est au service de tous qu’ils apportèrent leur expérience. Une véritable petite bibliothèque dans laquelle toutes les disciplines sont représentées est ainsi accessible à partir du site de l’INSEEC Grande Ecole. L’ambition des « Lexiques » ou des « Mémentos » que nous avons publiés ne fut évidemment pas de se substituer d’une manière ou d’une autre aux cours annuels mais bien de proposer des outils susceptibles d’accompagner la pré- paration des concours. Le souci fut toujours d’effi cacité et d’utilité ; quant au choix du format, il nous avait été dicté par l’intention de publier des textes maniables, d’un accès aisé et vers lesquels il est commode de revenir souvent. Depuis, nous poursuivons l’entreprise par la publication du lexique des termes associés au thème de l’année. En vous souhaitant donc bonne réception et bon usage de ce nouveau lexique, et avec l’assurance que cette année d’efforts trouvera sa juste récompense… 1 Les mots… de l’Espace Par Eric Cobast Professeur agrégé de l’Université Professeur associé à l’École Nationale de la Magistrature Professeur à l’INSEEC Grande École Conseiller spécial à la recherche et aux contributions académiques du Groupe INSEEC LES LEXIQ UE S D E L’ I NS E E C 2 3 Sommaire Avant-propos Du bon usage d’un lexique ....................................................... 4 Lexique commenté L’Espace… d’un mot ................................................................. 5 Première partie : La mesure de l’Espace ............................................................. 7 Deuxième partie : La conquête de l’Espace ......................................................... 15 Annexes. .................................................................................. 24 LES LEXIQ UE S D E L’ I NS E E C 4 Avant-propos : Du bon usage d’un lexique « Défi nir », c’est toujours ce par quoi commence le Socrate que Platon met en scène dans ses dialogues. Sans délimiter avec précision le sens des mots, comment s’entendre ? Sans débuter par cet accord contractuel sur le langage, comment parvenir à penser ensemble ? A dialoguer enfi n ? Or rien n’est moins simple. Circonscrire la surface sémantique d’une notion réclame souvent bien davantage qu’un simple dictionnaire. Il faut aller certes à l’usage mais aussi à la source même de la formation du terme. Or si l’étymo- logie ne dit pas nécessairement – et contrairement à ce qu’elle annonce – la vérité d’un mot, elle en indique la pente, elle en découvre « l’arrière-goût » souvent indispensable à l’appréciation connotative. Bref, il est utile de maîtriser le sens des mots du champ notionnel dans lequel on travaille, ne serait-ce que pour analyser correctement les énoncés des sujets proposés, cerner avec justesse les enjeux des textes dont la lecture et l’étude sont conseillées, pour argumenter enfi n sans craindre l’imprécision. Cela passe nécessairement par une étude lexicale et notionnelle à l’occasion de laquelle on peut déjà suggérer une mise-en-problème, un début de ques- tionnement, un commencement de réfl exion. C’est dire que chacune des entrées proposées est conçue à la fois comme une défi nition précise de la notion citée et comme un premier exercice de problé- matisation. On trouvera souvent également en appui une citation qui amorce une première argumentation. L’ambition de ce petit lexique est donc de fournir des informations nécessaires mais aussi d’inciter déjà à la réfl exion, d’apporter les défi nitions attendues mais également de surprendre parfois à l’occasion d’une entrée plus originale. 5 Lexique commenté L’Espace… d’un mot Après le « Temps », choisi pour être le thème de réfl exion des concours, en 1996, voici presque sans surprise… l’Espace. Sans surprise ? Pas si sûr, tant cette notion paraît d’une simplicité « mathé- matique », d’une « évidence » (c’est ce qui se voit…) telle qu’elle pourrait ne pas sembler pouvoir alimenter la réfl exion d’une année en classe préparatoire. Car si le Temps nous interpelait par ses dérobades – perdu dans le passé, incertain au futur et surtout fascinant dans son impossible présent – l’Espace nous donne l’impression de « tomber sous le sens » et partant de manquer d’intérêt. Pourtant dès que l’on prête attention à l’origine même du mot, spatium, et aux termes grecs dont il a été la traduction latine, la notion s’enrichit de nuances et révèle une histoire. Le spatium des Romains dérive du stadion des Grecs, mot qui renvoie à une longueur de 600 pieds, celle d’un « stade » précisément. L’espace est d’abord une distance, voire une distance à parcourir, à courir. Ils auront aussi recours au mot extentio, l’étendue, ce qui désigne le fait d’être dans l’espace. Les Grecs dans leur langue emploie le mot Khora pour dire l’espace de terre situé entre deux objets. C’est un emplacement, un lieu marqué qui peut être occupé ou non par un corps. Le lieu du corps, de l’objet, de la réalité dont on parle, c’est le topos. C’est un espace situable, déterminé, délimité. Les défi nitions de l’Espace vont se multiplier, la notion se donnant à penser sous des angles divers. Le premier philosophe de l’Espace, c’est Aristote qui en donne une première approche dans la Physique. Il commence par signaler une diffi culté à penser ce qu’il appelle le lieu : Il semble que ce soit une grande et diffi cile question de comprendre le lieu parce qu’il donne l’illusion d’être la matière et la forme… Mais c’est pour le défi nir comme la limite immobile immédiate de l’enveloppe. C’est résumer alors d’une formule étonnante l’idée que le lieu est bien la limite de ce qui enveloppe un corps, mais une limite immobile puisque ce même corps peut changer de lieu alors que ce dernier est nécessairement immobile. Le lieu est avec le corps qui l’occupe mais sans être ce corps, il « fait corps avec lui », rendant celui-ci per- ceptible et situable. Bref le lieu, confondu alors avec l’Espace, est une réalité objective. LES LEXIQ UE S D E L’ I NS E E C 6 L’Espace est un préalable à toute observation empirique, montre au contraire Emmanuel Kant, refusant d’en faire alors tant une réalité objective qu’une propriété essentielle des choses. Quant à Bergson, il va lier la notion à la pra- tique même de la pensée : Penser, c’est spatialiser, la formule extraite de l’Essai sur les données immédiates de la conscience est devenue célèbre. L’invitation ne sera donc pas seulement à « travailler » une notion, à la frotter aux « pierres de touche » que sont les notions voisines et/ou opposées mais aussi à la traversée de l’Histoire de la philosophie et de la pensée, depuis Zénon (accompagné d’Achille et de sa tortue) jusqu’à Martin Heidegger qui redéfi nit l’espace comme ce que l’homme aménage. Le risque auquel s’exposent peut-être alors les étudiants, c’est l’éparpillement, voire une sorte d’atomisation de la réfl exion sous l’effet de la multiplication des doctrines. Pour s’en défendre, il faut sans doute toujours prendre l’habitude, cha- pitre après chapitre, de revenir à la richesse, à la densité sémantique du mot « Espace ». L’usage révèle souvent des nuances peu explicites qui n’en demeurent pas moins très éclairantes. Ainsi l’Espace est-il presque sponta- nément associé à l’idée de grandeur. Une chambre « spacieuse », c’est une grande chambre ; si je déclare qu’il y a « de l’espace », cela signifi e qu’il y a de la place. L’Espace annonce l’aisance, le confort, le volume (une marque auto- mobile a choisi d’appeler l’un de ses modèles « Espace »). Mais il est aussi lié à la liberté : lorsqu’un diplomate affi rme qu’il y a entre des belligérants un « espace » de négociation possible, il signale une liberté qu’il est possible de saisir, une opportunité. On l’a compris : notre notion d’espace s’enrichit considérablement de ces deux apports, la grandeur et la liberté, ouvrant aussi l’éventail des métaphores mais aussi des rêves, des images que génère dans notre culture la notion-même d’Espace. On a donc choisi d’organiser ce lexique de plus d’une cinquantaine de termes en deux parties. La première consacrée à l’aspect mathématique, géométrique, scientifi que de l’Espace. La seconde s’attache à l’espace uploads/Management/ les-mots-de-l-x27-espace-par-eric-cobast.pdf
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- Publié le Dec 29, 2021
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- Langue French
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