SOCIOLOGIE DES ORGANISATIONS I. CONCEPTS DE STATUT ET RÔLE 1/ Le statut a) Défi
SOCIOLOGIE DES ORGANISATIONS I. CONCEPTS DE STATUT ET RÔLE 1/ Le statut a) Définition • Cf. R. Linton (1959) : « Le statut est l’ensemble des droits et des devoirs associés à une position sociale. Le statut représente l’élément structurel de la position sociale en prescrivant un certain nombre de modèles de conduite culturellement orientés ». b) Types de statuts Les statuts assignés = qui sont indépendants de tout choix de la part des individus. Ils sont généralement assignés dès la naissance. Ex : les caractéristiques biologiques : sexe, date de naissance, etc. ; les systèmes de caste en Inde ou titres de noblesse. Les statuts acquis = qui dépendent de l’action et de l’initiative de l’individu pour conquérir une certaine position sociale. Ex : statut professionnel (compétences acquises, diplôme obtenu, etc.) ; statut familial (père ou mère, résultant d’un choix de vie), statut matrimonial, etc. Cela montre que chaque individu peut avoir plusieurs statuts en même temps. Ex : on peut être un homme, père, pacsé et infirmier. c) Dimensions des statuts Dimension horizontale du statut = réseau de contacts et d’échanges qu’un individu entretient avec d’autres individus situés au même rang que lui. Dimension verticale du statut = contacts et échanges que l’individu noue au-dessus et au-dessous de lui. → Notion de hiérarchie. On peut combiner ces deux indications en définissant le statut comme l’ensemble des relations égalitaires et hiérarchiques qu’un individu entretient avec les autres membres de son groupe. Remarque : la position sociale peut être formelle : être cadre de santé, être infirmier, être aide-soignant, c’est posséder un statut dans une institution hospitalière. Parallèlement, la position sociale peut être informelle, non officielle et relever d’une position acquise par quelqu’un dans un groupe : statut « d’ancien », « de connaisseur », « d’amateur », etc. = statuts reconnus par l’entourage social mais qui ne sont pas institués par des textes, des lois, ni définis par une institution. → Différents niveaux de reconnaissance sociale. (Ex : A.S.H. qui fait « fonction d’A.S. » = position sociale informelle, pas de D.E.). 2/ Le rôle a) Définition • Le rôle renvoie à l’aspect dynamique et fonctionnel du statut. Il concrétise le statut. Il représente l’ensemble des conduites imposées à un individu du fait de son statut dans une structure sociale et est défini dans un contexte précis. • Cf. R. Linton (1959) : « Le rôle social est un statut en action ». b) La notion de « faisceau de rôles » • On ne peut associer un statut donné à un seul rôle ; on parle, en effet, de « faisceau de rôles » : chaque statut renvoie à plusieurs rôles. Ex : le statut professionnel d’IDE implique notamment un rôle propre et un rôle prescrit ; le statut de parent renvoie au rôle éducatif, au rôle affectif, etc. Remarque : le concept de « rôle » exprime une part de contrainte : on ne peut pas inventer les rôles sociaux. Il s’agit, au moins en partie, de se conformer à ce que la société attend de nous quand on tient ces rôles. Les rôles correspondent à des comportements prescrits par des normes sociales et attendus par les partenaires sociaux. Toutefois, la contrainte ne prescrit pas tout le comportement détaillé à tenir ; de ce fait, le concept de « rôle » induit également une part d’autonomie individuelle et un style personnel qui correspondent à la manière dont un individu s’empare de son rôle, à la façon d’accomplir à sa manière ce qui est attendu de lui. En effet, chaque individu va favoriser tel ou tel aspect du rôle qu’il doit tenir. → Une marge de jeu est laissée à chacun dans l’interprétation de son rôle. Ex: un enseignant peut être plus ou moins autoritaire, plus ou moins interactif. Un infirmier peut être plus ou moins souriant, rapide ou patient. Selon Marie-Françoise Collière (Promouvoir la vie, 1982), « le rôle est la façon dont se joue un évènement, une activité, une fonction, un statut, il est constitué d’une infinie variété d’éléments qui rentrent en jeu, de “variables” qui interfèrent, sont en interaction, et vont créer des différences dans la façon de faire, la façon de procéder ». Sur le plan professionnel, Collière précise que la notion de rôle renvoie à « une ligne de conduite, un ensemble d’attitudes requises pour soigner ». II. GROUPE ET DYNAMIQUE DE GROUPE 1/ Le groupe a) Définition • Le groupe est un ensemble d’individus liés par une situation et des intérêts communs. Il existe des interactions entre ces individus et la conscience d’une appartenance commune. b) Différentes catégories de groupes • Cf. D. Anzieu et J.-Y. Martin, La dynamique des groupes restreints, 1968 : La foule = dès 1890, G. Tarde (Les lois de l’imitation) explique « qu’une foule est un phénomène étrange : c’est un ramassis d’éléments hétérogènes inconnus les uns des autres». La durée d’existence de la foule est éphémère. Un grand nombre d’individus se retrouvent au même endroit sans nécessairement l’avoir voulu ; chacun vise à satisfaire une motivation individuelle. La situation de foule se caractérise par une faible cohésion entre les individus et par la contagiosité des émotions (joie, euphorie, panique, etc.). La bande = groupe à forte cohésion qui édicte ses propres normes. Un petit nombre d’individus sont réunis parce qu’ils se ressemblent et l’objectif premier est le plaisir à être ensemble. Ex : bande de camarades. Le groupement = les individus s’associent autour de buts communs et se rencontrent régulièrement. Ex : selon les domaines d’activité = clubs, associations, etc. Le groupe primaire ou restreint = association relativement permanente d’un nombre restreint d’individus unis par des relations directes et assez intimes (relations de face-à-face). Ex : La famille en est le prototype, mais on peut aussi y inclure le groupe de travail, etc. (trois - vingt-cinq personnes). Le groupe secondaire ou organisation = groupe plus conséquent de personnes ayant des relations indirectes entre elles. Il se définit par un système de normes et de valeurs partagées par les membres d’une même organisation. C’est une organisation complexe où chaque membre du groupe ne perçoit qu’une petite partie de cette organisation. Ex : parti politique, entreprise, institution, etc. c) Fonction socialisatrice des groupes • via le groupe d’appartenance = milieu auquel l’individu appartient comme, par exemple, la famille. L’individu n’a pas nécessairement choisi d’appartenir à ce groupe. Cependant, c’est le groupe dont l’individu est concrètement et actuellement membre. Les normes sociales et culturelles de ce groupe peuvent différer de celles du groupe de référence. • via le groupe de référence = milieu auquel l’individu se réfère s’il a, par exemple, des aspirations de mobilité sociale. On s’identifie au milieu auquel on aspire. Ex : un employé qui s’identifie au groupe de cadres qu’il côtoie ; un ESI qui s’identifie au corps professionnel infirmier → Cf. La « socialisation anticipatrice » : forme de mimétisme sociologique par laquelle un individu identifie et intègre les valeurs, normes, comportements, attitudes, etc. d'un groupe de référence auquel il souhaite appartenir. Cette socialisation l'aide à se hisser dans ce groupe et devrait faciliter et accélérer son adaptation au sein du groupe. Ex : l’ESI, étudiant dans une formation en alternance, intériorise valeurs, normes, codes, pratiques, comportements, etc. du groupe professionnel infirmier qu’il souhaite intégrer. Rappel : La socialisation désigne le processus par lequel l’individu apprend et intériorise tout au cours de sa vie les éléments socioculturels (normes, valeurs, façon de penser, de se comporter, etc.) de son milieu, les intègre à la structure de sa personnalité sous l’influence d’expériences et d’acteurs sociaux significatifs et par là, s’adapte à l’environnement social dans lequel il évolue. d) Caractéristiques des groupes La taille du groupe = il faut un minimum de trois personnes pour que l’on puisse parler de groupe (deux personnes : on parle de couple, de binôme). Le groupe est plus que la somme des individus qui le compose (système d’interdépendance non réductible à la somme des membres qui constitue le groupe = individus interdépendants et en interaction). Le statut des membres = il spécifie la position sociale de chacun par rapport aux autres. Les rôles des membres = aspects dynamiques du statut, ils sont des modèles de conduite, des comportements attendus par le groupe. e) Les activités/fonctions des groupes La fonction de production = le groupe est centré sur la tâche qu’il doit accomplir et sur les objectifs qui sont communs. La fonction de facilitation = le groupe a pour fonction de faciliter la communication et les échanges entre l’ensemble de ses membres. La fonction de régulation = le groupe a pour fonction de réguler les conflits qui pourraient potentiellement apparaître. 2/ La dynamique de groupe a) Définition • Cf. K. Lewin (1932) : « Le groupe est considéré comme un tout dynamique où s’expriment des forces qui relient les membres entre eux ». • Cf. R. Mucchielli (1994) : « La dynamique de groupe, c’est l’ensemble des phénomènes concernant les interactions et les affects qui apparaissent uploads/Management/ sociologie-des-organisations.pdf
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- Publié le Jan 27, 2022
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