Page 1 of 6 Recrute UN (E) CONSULTANT(E) NATIONAL (E) POUR LA REALISATION D’UNE

Page 1 of 6 Recrute UN (E) CONSULTANT(E) NATIONAL (E) POUR LA REALISATION D’UNE ETUDE SOCIO-ANTHROPOLOGIQUE SUR LE MARIAGE D’ENFANTS EN GUINEE Lieu d’affectation Conakry Type de contrat Consultant Individuel (SSA) – National Durée 60 jours ouvrables N° de l’avis de publication VA/2016/SSA/496719 Date de publication 06 Juillet 2016 Date de clôture de la publication 20 Juillet 2016 Date probable de début de la mission 15 Aout 2016 I. Contexte et justification Selon l’EDS-MICS 2012, les mariages (ou union) avant 15 et 18 ans affectent respectivement 21.3% et 51.7% des femmes de 20-24 ans mariées ou en union. 49.9% des adolescentes 15-19 ans ont déjà eu une première grossesse et 41,9% d’entre elles ont donné naissance avant 18 ans. Ainsi donc, malgré les engagements internationaux pris par la Guinée, la problématique du mariage des enfants reste préoccupante. En effet, la Guinée s’est engagée depuis les deux dernières décennies dans une dynamique de protection et de promotion des droits fondamentaux des enfants et des femmes qui prennent en compte les problématiques de mariages précoces et forcés. Ainsi, elle a ratifié, la CDE en 1991, la CEDEF en 2001 ainsi que la Charte Africaine sur les Droits de la Femme et le Bien-être de l’Enfant en 2005. Bien que le mariage d’enfant ne soit pas très explicitement évoqué dans la Convention relative aux droits de l’enfant, cette pratique entraine des violations d’autres droits qui sont clairement stipulés dans cet instrument et est souvent abordée par le Comité des droits de l’enfant. Ainsi, le mariage d’enfant est un obstacle à la réalisation de plusieurs autres droits de l’enfant, notamment le droit d’exprimer librement son opinion, le droit à l’éducation, le droit à la protection contre toutes les formes d’abus, le droit d’être protégé contre les pratiques traditionnelles néfastes. Le Comité des droits de l’enfant a examiné le rapport périodique de 2012 de la Guinée sur la mise en application de la CDE et a émis en février 2013, les observations suivantes concernant le mariage d’enfants : (i) il a été constaté avec satisfaction que la définition de l’enfant qui figure dans le Code de l’enfant est conforme à la CDE et que l’âge légal du mariage est désormais fixé à 18 ans pour les garçons et les filles, mais le Comité est préoccupé par le fait que l’article 269 du Code de l’enfant autorise le mariage avant l’âge de 18 ans, tant pour les garçons que pour les filles, avec le consentement de leurs parents ou tuteurs légaux, (ii) le Comité engage instamment l’État partie à modifier l’article 269 du Code de l’enfant et à éliminer toutes contradictions ayant trait à l’âge minimum du mariage, (iii) le Comité recommande également à l’État partie d’appliquer les dispositions législatives existantes qui interdisent les mariages précoces et forcés et les mariages organisés à titre de «réparation» ou de «règlement» en traduisant les responsables en justice, et de faire le nécessaire pour que les autres pratiques néfastes soient interdites et sanctionnées. La Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) mentionne le droit à la protection contre le mariage d’enfants à l’article 16, qui stipule: "Les fiançailles et le mariage d’un enfant n’ont aucun effet juridique et toutes les mesures nécessaires, y compris la législation, doivent être prises afin de fixer un âge minimum pour le mariage”. Elle recommande, de veiller à ce que les filles et les jeunes femmes jouissent d’une réelle égalité d’accès à tous les niveaux d’enseignement, notamment en supprimant les frais directs et indirects de scolarité, en empêchant les mariages précoces, en prenant des mesures visant à inciter les parents à envoyer leurs filles à l’école. Les recommandations de 2014 Fonds des Nations Unies Téléphone (+224) 631 70 14 60 pour l´Enfance Twitter : @unicefguinea Quartier Coleah Corniche Sud Commune Matam Boite Postale 222, Conakry Page 2 of 6 sur la mise en application de la CEDEF en Guinée prennent aussi en compte notamment la nécessité d’avoir un cadre légal adressant la question des mariages précoces et forcés et de protection des enfants et des femmes. Afin d’appuyer le Gouvernement dans le respect de ses obligations internationales vis-à-vis du mariage des enfants, il est prévu dans le POT de 2016 de la section Protection de l’UNICEF, la réalisation d’une étude socio anthropologique sur ce sujet. Ces termes de références sont élaborés en vue du recrutement conjoint par la Direction Nationale de l’Enfance et l’UNICEF d’un consultant national ou international qui sera en charge de réaliser ladite étude. Cette étude se justifie par les raisons suivantes : (i) la nécessité pour la Guinée d’honorer ses obligations internationales ci- dessus décrites ainsi que l’engagement renouvelé de la Ministre de l’Action Sociale à Lusaka, en novembre 2015, par devant l’Union Africaine, à réduire la prévalence du mariage d’enfant, à travers l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan national d’action dans le cadre de la campagne africaine pour l’accélération de l’abandon de cette pratique ; (ii) le mariage des enfants fait partie des thèmes prioritaires de la Guinée dans le cadre du programme de Coopération Gouvernement/UNICEF 2013- 2017 ainsi que de l’Agenda 2030 des objectifs de développement durable (ODD) ; (iii) hormis les données limitées disponibles à travers les études statistiques (EDS/MICS), aucune analyse sociologique ou anthropologique en profondeur du phénomène n’a été réalisée en Guinée. Cette étude anthropo-sociologique inscrite dans le plan national d’action de la Guinée sur les mariages d’enfants, en cours d’adoption, doit permettre d’avoir une meilleure connaissance de la pratique et de disposer de recommandations pertinentes pour l’élaboration d’une stratégie nationale adaptée au contexte II. But et Objectifs : L’étude vise à présenter une analyse socio-anthropologique approfondie du mariage des enfants (ME) en Guinée. Cette analyse mettra l’accent sur les facteurs déterminants de la prévalence du mariage des enfants. Elle prendra en compte la diversité des caractéristiques socio-économiques, ethniques, culturelles, et géographiques des populations. Plus spécifiquement l’étude vise les résultats suivants :  Analyser les contextes socio-culturels, géographiques et ethniques dans lesquels se pratiquent le mariage d’enfants (avant 15 ans et avant 18 ans) ; et permettre une meilleure compréhension des inters agissements/interconnections  Décrire et analyser la dynamique de la pratique du mariage des enfants en Guinée dans différentes communautés et couches sociales et les analyser en lien avec d’autres pratiques néfastes telles que l’Excision ;  Déterminer et analyser les facteurs/déterminants du déclin ou du maintien du mariage des enfants; l’analyse portera sur l’offre, la demande et l’environnement favorable ;  Déterminer les principaux décideurs et facteurs influents sur la propagation de cette pratique ;  Déterminer et analyser les rapports entre les parties prenantes, cette analyse doit prendre en compte les relations de pouvoir entre elles, et une analyse des risques dans l’esprit de « do no harm », en vue de développer une stratégie de communication avec des messages appropriés pour minimiser les résistances ;  Analyser la problématique du mariage des enfants à travers la théorie sur les normes sociales afin de mieux comprendre, notamment, les attentes empiriques et normatives qui sous-tendent l’exercice de la pratique dans les communautés.  Dégager des recommandations et pistes de réflexions qui pourraient contribuer aux programmes de plaidoyer et de développement d’intervention ciblées pour l’élimination du mariage des enfants y-compris des alternatives possibles au mariage.  Proposer une théorie du changement basée sur l’analyse de causalité de la pratique en Guinée en utilisant l’approche de la Gestion Axée sur les Résultats. Questions de recherche Le consultant approfondira les questions dans la note méthodologique qui sera soumise dans l’offre technique. Il aura à les spécifier davantage dans les outils de collecte des données.  Au niveau de la famille Origine de la demande du mariage des enfants : extérieur, intérieur, familiale ? Par quel biais est-elle transmise/ motivée ? Motivations/justifications des familles, des pères, des mères, autres membres de la famille nucléaire et/ou élargie. Lesquelles de ces motivations/ justifications sont les plus importantes (hiérarchie) ? Combien de temps prend généralement la prise de décision ? Qui prend directement la décision d’un mariage des enfants/scolarisation/déscolarisation au sein de la famille et pour quels motifs? Y- a- t-il des rencontres de discussions pour arrêter la décision? Quels membres de la famille nucléaire et/ou élargie sont impliqués? La décision semble-t-elle naturelle (elle va de soi) ou est-elle forcée? Est-ce une décision unilatérale, si oui, qui la prend Page 3 of 6 généralement au sein de la famille? Qu’est-ce qui se passe si la décision n'est pas unanime? Rapports entre le statut matrimonial des parents et la déscolarisation ? Quel est le profil des hommes qui épousent ces jeunes filles ? L’influence de l’ambiance familiale sur les mariages précoces ? Qui peut s’opposer à un mariage des enfants dans la famille et protéger la fille ?  Au niveau des communautés Motivations/justifications des communautés : leaders religieux, communautaires et socio-administratifs (éducateurs, personnels de santé, personnels sociaux, facilitateurs/encadreurs sociaux, autres corps administratifs), groupes organisés de jeunes, de femmes, d'hommes, d'écoliers, etc.... A quel niveau se situe leurs rôles ? Ont-ils eu à uploads/Management/ va-2016-ssa-496719-etude-socio-anthropologique-sur-le-mariage-denfants-en-guinee-pdf.pdf

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  • Publié le Sep 27, 2021
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