Remerciez-le!

Remerciez @Admin pour avoir partagé cet document gratuitement, de la manière la plus simple, en partageant sur les réseaux sociaux.

1 Le business plan comme outil de développement de l’esprit entrepreneurial des

1 Le business plan comme outil de développement de l’esprit entrepreneurial des lauréats des universités marocaines Rachid ZAMMAR Enseignant chercheur à la Faculté des Sciences de Rabat Université Mohammed V - Agdal Rabat / Maroc Rachid1315@gmail.com Noureddine ABDELBAKI Enseignant chercheur à la FSJES-Agadir Université Ibn Zohr Agadir nourabdelbaki@hotmail.com Résumé L’université constitue une ressource potentielle des futurs entrepreneurs. Dans ce sens, des efforts ont été déployés par les universités marocaines pour appuyer l’esprit entrepreneurial. L’enseignement de l’entrepreneuriat s’effectue dans ces universités en utilisant plusieurs approches pédagogiques dont le business plan. Notre communication se propose de s’interroger sur l’apport du business plan dans le développement de l’esprit entrepreneurial des lauréats des universités marocaines. Mots clés : esprit entrepreneurial, business plan, université marocaine 2 Introduction L’esprit d’entreprise désigne l’aptitude d’un individu à passer de l’idée à l’action. Il suppose de la créativité, de l’innovation et une prise de risques, ainsi que la capacité de programmer et de gérer des projets en vue de la création de valeur. Afin de développer cet esprit et ces comportements, les formations à l’entrepreneuriat jouent un rôle primordial dans la mesure où elles visent la promotion de la créativité, l’innovation et l’emploi indépendant. Le business plan occupe une place privilégiée dans la littérature traitant de la création et du développement des jeunes entreprises (Stutely, 2007 ; Ettinger & Witmeur, 2003). Aujourd’hui, l’enseignement du plan d’affaires représente un outil pédagogique dominant dans les formations universitaires à l’entrepreneuriat. Parmi les 100 universités américaines les plus importantes, 78 offrent des cours relatifs au plan d’affaires (Honig, 2004). Le Maroc a déjà avancé sur le chemin d’intégrer l’enseignement de l’entrepreneuriat dans les programmes d’études universitaires. Il est très motivant de constater que presque toutes les universités marocaines offrent des modules d’enseignement portant sur l’esprit entrepreneurial. Mais à coté de cet enseignement, il est fort intéressant d’analyser à l’état actuel, quelles sont les activités et les bonnes pratiques utilisées dans le soutien à l’apprentissage entrepreneurial des universités. Au Maroc, l’inexistence d’un dispositif d’évaluation par les autorités qui permettent une évaluation sur la base des critères clés liés à un bon apprentissage en termes d’entrepreneuriat, nous pousse à répondre la problématique suivante de notre recherche : il s’agit de voir si l’enseignement de l’entrepreneuriat basé sur le business plan pratiqué dans les établissements universitaires permet de développer l’apprentissage entrepreneurial pour favoriser l’esprit d’entreprendre des lauréats de l’enseignement supérieur. Dans cette perspective, notre communication se décline en trois sections : la première expose l’apprentissage de l’entrepreneuriat dans l’enseignement supérieur, la deuxième traite de la formation de l’entrepreneuriat dans quelques universités marocaines et la troisième examine l’importance du concours du meilleur business plan en tant que bonne pratique pour développer l’esprit entrepreneurial chez les lauréats des universités marocaines. 1. L’enseignement de l’entrepreneuriat : objectifs et pédagogies 1.1. L’entrepreneuriat : définition Un bon nombre de chercheurs ont présenté différentes définitions de l’entrepreneuriat. Notons par exemple : L.-J. FILION (1997, p. 156) définit l'entrepreneuriat comme étant "le champ qui étudie la pratique des entrepreneurs : leurs activités, leurs caractéristiques, les effets économiques et sociaux de leur comportement ainsi que les modes de soutien qui leur sont apportés pour faciliter l'expression d'activités entrepreneuriales".  E.-M. HERNANDEZ (1999, p. 19-21), traite au sens large l’entrepreneuriat comme un processus qui étudie plusieurs aspects tels : l’aspect juridique, l’essaimage, la croissance, la succession et transition, la reprise.  De même BIRLEY et D. MUZYKA (1998a, p. 14-15) analyse le champ de l'entrepreneuriat dans un coté plus large et plus diversifié. Il traite les aspects d’acquisition des entreprises soit par une équipe de direction extérieure (MBO : Management buy out), soit par le rachat de la firme par les salariés, de la franchise, de la création et développement de nouvelles activités au sein des firmes de grande taille (corporate entrepreneurship), des entreprises familiales et des entreprises publiques.  1.2. Les différents objectifs et pédagogies de l’esprit entrepreneurial 1.2.1. Les enseignements de sensibilisation à l’espritentrepreneurial 3 Ces enseignements ont pour objectif de développer les compétences interpersonnelles de l’étudiant en lui permettant de devenir plus confiant et de découvrir les traits de caractères essentiels d’un entrepreneur, en particulier le leadership, la négociation, la prise d’initiatives, la communication et le travail en groupe. Ces enseignements abordent plus particulièrement des aspects en rapport avec l’organisation du travail, la prise de décision, la prise mesurée de risques et l’esprit d’entreprise. La sensibilisation vise à présenter l’entrepreneuriat comme un élargissement des choix possibles et comme une étape dans la carrière (Fayolle et al, 2005, p.30). Elle revêt un caractère essentiel puisque l’enjeu est de changer les mentalités afin de voir dans l’entrepreneuriat une option de carrière et de dépasser le système binaire fonctionnaire/salarié. 1.2.2. Les enseignements du processus entrepreneurial Ces enseignements visent à encourager les étudiants à générer/identifier des idées de projet et à les rendre susceptibles d’identifier le potentiel de l’idée, d’évaluer sa faisabilité et d’entreprendre les actions nécessaires pour prévoir sa mise en œuvre. Ils sont utilisés pour démystifier auprès des étudiants les principes de base de la gestion et du management de projet pour leur procurer une aptitude visant à entreprendre des actions et à concrétiser leur potentiel entrepreneurial. 1.3. L’accompagnement L’accompagnement des étudiants leur permet d’avoir une meilleure orientation de leurs projets et une élaboration efficace de leurs business plans. Les accompagnateurs sont sollicités pour les aspects suivants : - l’élaboration de l’étude de marché ; - la méthodologie d’estimation du chiffre d’affaire ; - l’élaboration de l’étude technique ; - l’évaluation du programme d’investissement - l’élaboration du compte des produits et charges prévisionnel ; - le choix du plan de financement ; - la finalisation du business plan. Aujourd’hui, l’université marocaine conclut des accords de partenariat avec plusieurs organismes publics et privés tels que le patronat, les ONG, les centres de recherches scientifiques, les opérateurs de formations publics et privés, les acteurs dans le domaine de l’emploi et de la formation etc. 2. La formation à l’entrepreneuriat basé sur le business plan 2.1. Le business plan : généralités et rubriques Au cours de ces dernières années, le plan d'affaires est devenu un outil très répandu dans le domaine de l'entrepreneuriat. La portée de cet outil dépasse largement le domaine de la création d'entreprise, pour se porter également sur celui de l'innovation, du développement de produits et de services ou encore de la reprise d'entreprise (De Koning, 2000). Le business plan est « un document qui porte à la compréhension, destiné à aider l'entrepreneur dans son analyse du marché et dans la planification d'une stratégie. Dans le cas d'une création d'entreprise, le Business Plan permettrait d'éviter à l'entrepreneur des erreurs très coûteuses. Au-delà, le business plan en tant que document de prévision est nécessaire pour obtenir des financements. Les banques et les capital-risqueurs ont besoin d'un Business Plan pour prendre leurs décisions d'investissement. Un business plan bien écrit fournit la preuve de la capacité de l’entrepreneur à planifier et à gérer une entreprise». (Lambing & Kuehl 2003, p. 143). 4 Selon (Pletinckx, 1990), « Le business plan est avant tout une étude de faisabilité du projet envisagé, ou sont consignées par écrit et évaluées toutes les implications techniques, commerciales, financières, humaines, …) du projet ». (Marion et Senicourt 2003), se concentrent autour de quelques rubriques clés, qui peuvent être réunies autour des points suivants : Le premier point, c’est le résumé qui présente le premier contact avec le projet. Selon (Pletinckx, 1990, p. 4), « il est primordial que l’entrepreneur établisse un résumé de synthèse de son projet, qui sera placé en tête du dossier et exposera en un minimum de texte et avec la plus grande clarté l’essentiel du message à communiquer ». Le deuxième point, c’est la présentation générale du projet qui offre des informations sur le contexte général de l’entreprise (historique, forme juridique, structure interne, management). Le troisième point, c’est l’étude de gestion des ressources humaines. Il s’agit de présenter dans cette partie les personnes clés du projet en décrivant leur rôle, leurs expériences et leur complémentarité, afin de révéler l’adéquation entre ces personnes et le projet. La quatrième rubrique, c’est l’étude de marché qui permet de confronter le projet aux réalités du marché. La cinquième rubrique, c’est la stratégie marketing et commerciale qui permet de : -bien connaître et comprendre le marché ; -réunir les informations qui permettent de fixer des hypothèses de chiffre d’affaires ; -faire les meilleurs choix commerciaux pour atteindre les objectifs ; -fixer la politique de 4 P « Produits (Product), Prix (Price), distribution (Place) et communication (Promotion) ». La sixième rubrique, c’est le plan technique et opérations qui décrit l’ensemble des moyens mis en œuvre pour assurer le fonctionnement de l’entreprise. Il présente pour cela de façon détaillée l’ensemble du processus de production, en distinguant ce qui réalisé en propre et ce qui sera sous-traité. Il décrit les bâtiments, les installations ou matériels nécessaires, les matières premières utilisées et leur origine, les extensions et évolutions envisagées. Puis, le montage juridique, fiscal et social : la création d’entreprise n’échappe pas au droit (Julien et Marchesnay, 1996 ; uploads/Management/ zammar-amp-abdelbaki-fsjes-agdal-amp-agadir-maroc.pdf